Hiversatile
Hiversatile
Son sol s'est revêtu d'un manteau des plus beaux ;
Fier comme il est, têtu, il l'a pris couleur chaux,
Certain de battre ainsi d'avance les rais chauds
De Râ qui s'évertue, ce faucon, vrai corbeau,
À le déshabiller.
Mais au fur que le temps s'enfuit, les météos
Ne se ressemblent pas et Râ passe bientôt
Le relais au dieu Min qui rouille les métaux
À coup de déluges et qui de son fléau
Ferait fondre l'Arctique.
Maintenant mis à nu, percé à jour, mon cœur
Se sent décapité, son sang de miel affleure
Et coule à mesure qu'il pulse car la fleur
Enviée l'a transpercé ; l'effusion de liqueur
Fait rougir jusqu'à l'herbe.
Mais la rose hors de vue, très vite la froideur
Défait ses valises et voilà que la peur
De connaître à nouveau l'ennui de la torpeur
S'installe et à raison, sa fulgurante ardeur
Étant morte dans l'œuf.
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