Salopard de sort
Salopard de sort
Les parents assistant à la levée du corps,
Laissèrent leur fillette jouer seule dehors,
Pour la préserver de cette horreur qu'est la mort ;
C'était sans compter sur toi, salopard de sort !
La fillette, aux obsèques de son vieux grand-père,
Se distrayait sur une lourd' poutre de fer,
Qui la tua, après que ces deux-là tombèrent ;
La faucheuse fit du zèle, ironie amère !
Elle était la seule à rire, à flâner gaiement,
A ne pas arborer de masque d'enterr'ment*,
Loin des considérations morbides des grands ;
Hadès ne lui permit pas de rire longtemps.
*métaphore empruntée à Georges Brassens, dans Le Temps passé :
♪♪ J'ai mis ma tenue la plus sombre
Et mon masque d'enterrement,
Pour conduire au royaume des ombres
Un paquet de vieux ossements.
La terre n'a jamais produit certes
De canaille plus consommée,
Cependant nous pleurons sa perte,
Elle est morte, elle est embaumée.
Il est toujours joli, le temps passé ;
Une fois qu'ils ont cassé leur pipe,
On pardonne à tous ceux qui nous ont offensés ;
Les morts sont tous des braves types. ♪♪
Ce poème fait référence à ce fait divers.
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