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Qu'est-ce que la vérité?...


Invité Quasi-Modo

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placide3 Membre 522 messages
Baby Forumeur‚
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La vérité : dans l'instant tout se passe, dans la durée même infime tout passe tout trépasse, voilà la vérité.

=> donc par conséquent pour connaître la vérité il faut connaître ce qui se passe dans l'instant : impossible donc la vérité est par nature inconnaissable.

L'instant (ce qui s'y passe) est par nature inconnaissable, irréalisable donc savoir ou connaître ce qu'il est ou ce qui s'y passe est à jamais impossible, encore plus si tout le monde ment tout le temps.

Voilà la vérité.

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Invité Quasi-Modo
Invités, Posté(e)
Invité Quasi-Modo
Invité Quasi-Modo Invités 0 message
Posté(e)
Faudrait sans doute s'entendre sur la notion de vérité, en attendant selon moi, la vérité est l'acte par lequel ce que l'on dit(écrit) est en adéquation/phase/cohérence avec la(une) réalité, partant de là, et sans oublier ce que je viens de dire au-dessus, Kant ou Newton n'ont pas de dit de fausseté, selon le contexte ( = domaine de validité ) où on été dites ou écrites leurs productions intellectuelles, c'est le cadre ou les fondations elles-mêmes qui peuvent être contestables, c'est à dire extérieur au contenu initial, dit autrement, dans un autre registre ou cadre, nous nous apercevons de " l'erreur ", parce que celui-ci a été de nouveau " objectivisé " vis à vis de la réalité, comme certaines vérités mathématiques dépendent du référentiel ( axiomes ) utilisé au départ, il n'y a donc pas Une vérité, mais des vérités irrémédiablement liées à un cadre, à une base, à des prédicats, des prémisses ou des idées antérieures admises comme " vraies " ou indémontrables, non justifiables à l'instant T, mais vraisemblables, consensuelles...

J'en pense que nous nous rejoignons sur l'essentiel.

Lorsque j'ouvre mon dictionnaire du vocabulaire de la philosophie, j'y trouve que classiquement nous avons affaire à deux conceptions rivales de la vérité, même si j'imagine que nous pourrions trouver d'autres lignes de fracture :

-La vérité-correspondance qui défend que le vrai est le discours en adéquation avec le réel.

-La vérité comme modèle efficace et changeant permettant des prédictions.

Suite à vos réactions j'aurai même envie d'ajouter : la vérité comme réalité ineffable et insaisissable. Le concept de vérité serait en soi contradictoire dans le sens où il présuppose une définition exacte de son objet (qui vous dit que la vérité n'est pas une licorne rose et invisible?). Après je me demande si d'aucune ne confondent pas ici vérité et réalité.

Malgré toute l'amitié que j'ai pour toi... Alerte au TALC ! :)

Quand on dit "vérité", quand on dit la vérité, c'est qu'on pourrait avoir envie de la cacher, sinon on ne le précise même pas. Qui songerait à répondre à ta question que le ciel est bleu ? Donc en guise de premier point, je te répondrais que la vérité, c'est essentiellement ce que l'on cache.

Ensuite, on peut faire croire que l'on cache quelque chose justement pour induire l'idée que la chose introuvable est vraie, et donc existe... alors qu'elle n'existe pas ! Logiquement, ce devrait être le cas de tout un tas de vérités transcendantes. Les Elohims sont vrais mais vous ne les verrez jamais parce qu'ils nous sont cachés. Idem pour les armes de destruction massive irakiennes. Donc le concept de vérité est ici une arnaque.

Enfin, la vérité, c'est ce qu'on n'a aucune chance de découvrir, pour des raisons techniques. Plus la science avance, plus la vérité se déplace mais elle est toujours ailleurs. :alien:

Dans tous les cas, on ne peut pas en parler, puisque par essence, c'est :

1. quelque chose qu'on cache ;

2. quelque chose qu'on a inventé pour enfumer ou par croyance sincère ;

3. ce dont on ne peut pas discourir (spéciale cassdédi à Ludwig).

Je trouve ta réponse énigmatique dans le sens où tu pars du principe qu'énoncer une vérité revient nécessairement à vouloir volontairement ou non cacher quelque chose. Certainement l'action même d'argumenter consiste-t-elle à mettre en avant une partie de la réalité au détriment d'une autre, est-ce là ce que tu veux dire?

Je pense qu'aucun discours n'est possible sans fixer d'une façon ou d'une autre l'Être. Ou bien la seule chose qui ne change jamais est le changement (Héraclite), et il faut au moins reconnaître que discourir ou parler est vain étant donné que tout concept suppose le caractère constant des prédicats de l'être dont nous parlons. De plus, cela revient à renier le principe de non-contradiction lui-même et donc la logique. Ou bien certaines choses perdurent qui ne sont pas le changement absolu, et c'est là je le crois l'idéal de bien des générations de penseurs qui restent optimistes sur nos capacités à appréhender la vérité, d'autant plus que c'est la seule voie par laquelle nous pouvons espérer apprendre quelque chose (Parménide).

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Invité Quasi-Modo
Invités, Posté(e)
Invité Quasi-Modo
Invité Quasi-Modo Invités 0 message
Posté(e)

La vérité : dans l'instant tout se passe, dans la durée même infime tout passe tout trépasse, voilà la vérité.

=> donc par conséquent pour connaître la vérité il faut connaître ce qui se passe dans l'instant : impossible donc la vérité est par nature inconnaissable.

L'instant (ce qui s'y passe) est par nature inconnaissable, irréalisable donc savoir ou connaître ce qu'il est ou ce qui s'y passe est à jamais impossible, encore plus si tout le monde ment tout le temps.

Voilà la vérité.

Ce discours ne confond-il pas vérité et réalité? Finalement lequel des deux concepts est-il une partie de l'autre? Est-ce la réalité qui est une portion de la vérité (pourquoi pas?), ou la vérité est-elle une portion de la réalité comme vous semblez presque tous le penser?

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Membre, Biscotte, 38ans Posté(e)
zera Membre 6 818 messages
38ans‚ Biscotte,
Posté(e)

Là maintenant tout de suite... En vérité, je m'en fou et je n'ai envie de réfléchir. Paradoxalement, dans le fond...

Bon courage, j'ai d'autres choses à faire.

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Membre, If you don't want, you Kant..., Posté(e)
deja-utilise Membre 5 738 messages
If you don't want, you Kant...,
Posté(e)

Lorsque j'ouvre mon dictionnaire du vocabulaire de la philosophie, j'y trouve que classiquement nous avons affaire à deux conceptions rivales de la vérité, même si j'imagine que nous pourrions trouver d'autres lignes de fracture :

-La vérité-correspondance qui défend que le vrai est le discours en adéquation avec le réel.

-La vérité comme modèle efficace et changeant permettant des prédictions.

J'ai ouvert le mien également, mais je ne retombe pas sur ce schéma, de mon coté, il est fait la distinction entre la vérité comme adéquation de l'idée et la chose ( = une assertion sur le réel ), et la vérité comme idéal, ce qui est authentique ou sincère ( c'est à dire, sans tromperie, sans illusion, sans fausseté ), je n'en vois pas bien l'intérêt de prime abord, si ce n'est qu'une semble positiviste, dire ou écrire le vrai, quand la seconde semble plutôt par défaut, ne pas chercher à tromper, à illusionner, ni à fausser ).

Ensuite, il est bien question de modèle, entre la vérité logique ( cohérence interne ) et celle empirique ( en rapport à l'expérience ), mais cette fois, c'est pour déterminer les critères pour l'établir, sans oublier sa nature et la méthode pour y parvenir.

Suite à vos réactions j'aurai même envie d'ajouter : la vérité comme réalité ineffable et insaisissable. Le concept de vérité serait en soi contradictoire dans le sens où il présuppose une définition exacte de son objet (qui vous dit que la vérité n'est pas une licorne rose et invisible?).

Si j'écris: " Je suis père de trois enfants "

De deux choses l'une, soit un seul élément est faux et donc la proposition n'est pas juste, donc je n'ai pas dit la vérité, soit chaque élément et la signification de leur réunion sont vrais, et dans ce cas, j'ai dit la vérité, qu'il peut être très facile de vérifier Irl pour une personne de mon entourage.

Le concept de vérité, selon la premier sens au-dessus, ne conduit pas à une contradiction.

Le second pourrait certainement y conduire, dans la mesure où il se rapporte plus à des intentions de ne pas créer quelque chose de faux, dans le sens connu ou reconnu comme tel, ce qui ne garantit pas la justesse en fin de compte, uniquement l'envie de ne pas être nuisible, pris en défaut vis à vis de la vérité. Et dans un autre registre, pour illustrer je vais me servir d'une intervention de Chapati ( j'espère qu'il ne m'en voudra pas ):

Qui dénonce le faux dit la vérité.

3+4 ne font pas 5, en mathématique montrer quelque chose de faux, n'est pas la même chose que de montrer quelque chose de vrai, surtout que cette discipline s'évertue essentiellement à faire des tautologie, à trouver des équivalences, c'est à dire que trouver une équivalence entre deux choses correspond à une vérité, et uniquement, montrer une non équivalence, correspond à ce qui n'est pas la vérité, à ce qui est faux.

Si je dis qu'untel n'est pas celui qui a commis le délit, alors que c'est moi, je ne dis pas la vérité, je ne fais que dire/pointer ce qui est faux, la vérité sur le coupable n'a pas été mise au jour.

Les ovnis récupérés par les ricains ne sont pas dans le hangar 201. Je ne suis pas une femme facile.

Les nuages gris ne sont pas blancs. Ce trottoir n'est pas le trottoir d'en face.

Je suis un menteur. Voler ce qu'on nous a volé, c'est du vol.

Il ne faut pas manger de gras c'est mauvais pour la santé. Selon la loi française, il n'y a pas de différence de traitement entre les sexes.

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Membre, Posté(e)
Dompteur de mots Membre 1 841 messages
Forumeur activiste‚
Posté(e)

Il conviendrait sans doute de prime abord de distinguer entre ces trois concepts:

A) Vérité logique

C'est une vérité qui peut être dite d'une proposition quelconque. Elle agit donc comme propriété des propositions. Une proposition vraie est une proposition qui contient un état de fait. Il ne faut surtout pas comprendre les états de fait avec la réalité. "Faust existe dans la littérature" est une proposition vraie, mais il n'est pas question de réalité dans cette proposition (si l'on définit la réalité comme le monde physique). Ce n'est pas non plus la même chose que l'existence. Si je dis "les dksjlkdfjslks n'existent pas dans mon imagination", il s'agit d'une proposition vraie, puisque "dksjlkdfjslks" n'est qu'un assemblage de lettres arbitraire. On voit donc ici en quoi la notion d'existence se distingue de celle de vérité.

B) Vérité ontologico-morale totale

D'aucuns affirmeront que le monde contient un sens ou du sens, et que ce sens est accessible à l'entendement humain. C'est le cas des religions par exemple, ou encore des philosophies dogmatiques, qui considèrent qu'il n'y a qu'un seul discours qui est à même de rendre compte de la vérité sur les choses. À noter que la pensée scientifico-athéiste qui soutient que le monde n'est qu'une mécanique physique insensée fait partie de cette catégorie, puisqu'elle met en effet de l'avant une vérité ontologico-morale totale.

C) Vérité ontologico-morale partielle

D'autres considèrent que l'aspiration qui est celle des religions ou des philosophie dogmatiques à trouver du sens au monde est légitime, mais qu'on ne saurait accéder dans cette recherche à un sens universel, ou alors que si sens universel il y a, il est alors inaccessible à l'entendement humain. Il n'y a donc, selon cette perspective, que des vérités personnelles, ou subjectives, ou partielles.

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Membre, Posté(e)
placide3 Membre 522 messages
Baby Forumeur‚
Posté(e)

"Ici il y a trois vaches" est toujours faux parce qu'ici n'est jamais la.

... C'est pourtant simple !

... De ne pas se tromper

desole pbleme de clavier

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Membre, Forumeur confit, Posté(e)
Enchantant Membre 15 624 messages
Forumeur confit,
Posté(e)

La vérité est un mot trop vaste de sens qui ne peut pas être utilisé seul !

De quelle vérité parle-t-on ?

La vérité objective ?

La vérité scientifique ?

La vérité historique ?

La vérité judiciaire ?

La vérité des croyants ? (Divine ? Religieuse ? Révélée?)

La vérité entière ?

La vérité vraie ?

La vérité complexe ?

La vérité fuyante ?

La vérité parcellaire ? (relative?)

La vérité apparente ?

Si la vérité est un postulat, ce qui ne prête pas à discussion,en ce cas, vous aurez compris ou je voulais en venir?

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Membre, Posté(e)
placide3 Membre 522 messages
Baby Forumeur‚
Posté(e)

Qui realise au moins une fois dans sa vie qu il n a jamais ete ... Est sur la voie de la sagesse !

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Membre, Posté(e)
poxy91 Membre 126 messages
Baby Forumeur‚
Posté(e)

Pour moi dire cela est mettre la charrue avant les bœufs. Peut être est-ce que je ne peux ou/et ne veux pas me libérer de ma mémoire? La sagesse serait elle un refus de la vie à vos yeux? Le non être peut il être sage?

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Membre, Posté(e)
placide3 Membre 522 messages
Baby Forumeur‚
Posté(e)

La question est : « Qu’est-ce que la vérité ? », non « Qu’est-ce qu’une vérité. ».

Elle présuppose qu’elle existe (la vérité) perso je suis pour mais y’en a qui pense qu’elle n’existe pas. Dans tous les cas par principe ou définition la vérité (si elle existe mais c’est ce que présuppose la question) est une et indivisible.

Voyez ces trois vaches dans cette belle de verte prairie direz-vous mais où est-elle, la verte autant que belle de prairie :(

Non en restant planté là tel le dernier des glandus à contempler telle prairie dite verte et belle, mais en réfléchissant trois secondes vous verriez sans peine qu’en réalité ladite vue sous d’autres angles (depuis le soleil ou du centre de la galaxie ainsi de suite) est en mouvement incessant.

=> « Ici il y a trois vaches. » dites-vous mais hélas ici n’est jamais là : voilà la vérité :rtfm:

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Membre, Posté(e)
Dompteur de mots Membre 1 841 messages
Forumeur activiste‚
Posté(e)

La question est : « Qu’est-ce que la vérité ? », non « Qu’est-ce qu’une vérité. ».

Elle présuppose qu’elle existe (la vérité) perso je suis pour mais y’en a qui pense qu’elle n’existe pas. Dans tous les cas par principe ou définition la vérité (si elle existe mais c’est ce que présuppose la question) est une et indivisible.

Voyez ces trois vaches dans cette belle de verte prairie direz-vous mais où est-elle, la verte autant que belle de prairie :(

Non en restant planté là tel le dernier des glandus à contempler telle prairie dite verte et belle, mais en réfléchissant trois secondes vous verriez sans peine qu’en réalité ladite vue sous d’autres angles (depuis le soleil ou du centre de la galaxie ainsi de suite) est en mouvement incessant.

=> « Ici il y a trois vaches. » dites-vous mais hélas ici n’est jamais là : voilà la vérité :rtfm:

Oui, ce débat est souvent rempli de quiproquos en raison du fait que certains tiennent pour acquis que le concept de vérité doit être un et indivisible comme tu dis, alors que d'autres l'adaptent à la sauce postmoderne et veulent bien admettre qu'une vérité puisse avoir plusieurs facettes, ou qu'une vérité puisse être subjective.

Or, il est fort possible que les deux parties aient raison dans ce débat, mais que simplement, les termes en soient mal utilisés. Déjà, on peut dire qu'il est vrai que mon point de vue sur la prairie et les vaches existe. Cela est une vérité objective, et non subjective. Ce qui est subjectif là-dedans, c'est le contenu de mon point de vue: les autres sont en effet susceptibles de ne pas percevoir les mêmes choses que moi. Encore que "subjectif" ne veut pas forcément dire "faux" ou "illusoire". Tout est dans la manière de présenter les faits. Par commodité, nous présentons constamment nos perceptions comme s'il allait de soi que nos semblables allaient partager ces perceptions. Si nous précédions toujours nos affirmations en disant "je pense que..." ou "je vois que...", nous serions constamment dans le domaine de la vérité. Appelons ce procédé "définir le champ d'application d'une proposition". Mais nous passons le plus souvent par-dessus ce procédé et nous allons directement au fait que nous voulons exprimer: "le ciel est bleu". Or, une telle affirmation brute peut être interprétée comme un acte de défi, comme si nous présupposions que notre perception est la bonne et que, dans le cas où elle ne serait pas identique à celle des autres, que c'est elle qui devrait avoir préséance. La méfiance à l'égard de la vérité se veut alors souvent une méfiance à l'égard de ce type d'abus. Et c'est particulièrement vrai dans le domaine moral, dans le domaine des propositions normatives, qui nous touchent d'une manière profonde.

On voit donc que, une fois décapée la couche de confusion qui recouvre les termes du débat, il est d'une part légitime d'éprouver une méfiance à l'égard de la vérité et de dénoncer les illusions qui nous entourent, tout autant qu'il est légitime de ne pas vouloir jeter le bébé avec l'eau du bain et de défendre néanmoins un concept de la vérité plus subtil qui redonne une certaine légitimité à notre monde.

À noter que la science ne s’empêtre pas dans ces problèmes puisque son point de vue consiste précisément à faire abstraction de l’homme – je veux dire de l’homme en tant qu’esprit, en tant qu’être réfléchissant engagé dans le monde.

Mais si nous admettons la vérité des perceptions et pensées de chacun, ne tombons-nous pas de la sorte dans une sorte de relativisme universelle où toutes les pensées se valent ? Ah mais justement : en posant cette question, nous venons d’introduire un terme nouveau qui ne correspond pas à celui de la vérité : le terme de « valeur ». Je puis avoir telle pensée et affirmer la vérité de cette pensée : « il est vrai que j’ai cette pensée ». Cette pensée existe, je l’éprouve et elle a la dignité d’être vraie. Mais cela ne veut absolument pas dire qu’elle ait la même valeur que d’autres pensées. Qu’est-ce que la valeur ? C’est la propension d’une pensée à exalter la vie. Deux personnes peuvent éprouver chacun une pensée différente quant à la façon d’élever un enfant : l’un dira qu’il faut le battre à chaque méfait commis, l’autre qu’il faut lui expliquer les conséquences nuisibles de ses gestes. Pour décider laquelle de ces deux pensées a le plus de valeur, les parties doivent donc faire preuve de créativité et s’affronter en quelque sorte, offrir des arguments; ils doivent créer de la valeur. Ils pourront offrir des arguments qui peuvent en eux-mêmes être vrais ou faux et parfois, l’affrontement pourra se décider sur la seule base de la véracité des arguments, mais souvent, il s’agit bien d’un concours de créativité, puisque le but à atteindre, qui est de créer de la valeur, d’exalter la vie, n’est pas en soi quelque chose d’objectif, quelque chose de scientifique qui puisse s’atteindre par un mécanisme quelconque dont il ne s’agirait que de définir les rouages. C’est plutôt quelque chose qui est foncièrement liée à notre qualité d’êtres-engagés-dans-le-monde (opposée à notre qualité d’êtres-dans-le-monde – où l’homme est réduit à un rouage de la machine cosmique).

La vérité n’est donc pas une propriété de la valeur. Comme cela choque l’esprit, nous pallions souvent à ce manque avec des expressions telles que « la vérité du cœur ». La valeur des choses pourrait être fixée via la vérité du cœur. Il n’y a évidemment pas de « vérité du cœur » mais en même temps, c’est une expression qui a néanmoins sa légitimité. Il s’agit encore une fois d’en définir le champ d’application. Tout d’abord, il faut dire qu’il s’agit évidemment d’une métaphore. Une métaphore qui au fond traduit une sorte d’engagement de l’esprit et de l’être, plutôt qu’une simple propriété logique. Parler selon la vérité du cœur, c’est en quelque sorte affirmer son engagement pour la vie, son amour de la vie, son engagement à l’exalter, sa conscience de la fragilité et de l’importance de toute chose. En ajoutant à la vérité ce prédicat de « du cœur », on admet qu’il n’agit pas vraiment de vérité mais que c’est néanmoins quelque chose qui s’en approche : un amour, une aspiration profonde, une volonté de bien faire, une volonté de rendre grâce aux choses. Il s’agit d’une sorte d’acte de foi. D’ailleurs, les personnes qui croient en Dieu et qui ne font pas de ce dieu une sorte de poupée de chiffon nébuleuse qu’ils instrumentalisent selon leurs desseins puérils, ces personnes-là ne disent-ils pas la même chose : ils admettent que dieu est inaccessible à leur entendement mais malgré tout, ils en affirment l’existence en une forme d’engagement.

D’aucuns affirmeront que cette lueur de l’engagement qui transparaît dans les yeux de celui qui a la foi, ou qui transparaît dans les pensées émises par ceux qui ont la foi peut à bon droit être qualifiée de vérité (c’est probablement par exemple ce que le lecteur a envie de crier en lisant ces lignes). Mais en faisant de la sorte le saut qui va de l’engagement jusqu’à l’arrêt définitif – car admettre la vérité d’une chose est une forme d’arrêt, ne pervertit-on pas cet engagement ? L’Histoire semble nous prouver que oui.

Moi qui écrit ces lignes, je n’affirme nullement la vérité ce que j’écris. Je ne puis que déposer mes mots, la force de ma pensée, ma volonté de bien l’exprimer, en témoignage de mon engagement et donc de la valeur de ce que j’écris. D’un autre côté, ma pensée est bien vraie : je l’éprouve et elle existe en moi et elle n’est donc pas seulement une illusion. Elle a sa dignité.

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Membre, Posté(e)
poxy91 Membre 126 messages
Baby Forumeur‚
Posté(e)

Où est le problème? La vérité peut être une est indivisible et en même temps être appréhendée de différentes façons, revêtir différentes manifestations et significations. La vérité c'est la "matière" pour moi, ce qui fait de moi un observateur et ce qu'il y a observer.La vérité, ma vérité, nos vérités , c'est la même chose. je crois que je pourrais développer cela avec Spinoza...

Si l'intention est de percer le mystère, je pense que c'est une bêtise amusante d'enfant. La raison cherche au delà de ses capacités , c'est sa grandeur et sa source d'erreur. Je crois que cette leçon me vient de Kant.

Les arrières mondes que crée la recherche de vérité amusent et rendent artiste. Le sérieux et le mensonge gâtent ma digestion. Nietzsche, Kierkegaard ?

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Membre, Forumeur confit, Posté(e)
Enchantant Membre 15 624 messages
Forumeur confit,
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Non, ne rien dire c'est être silencieux, voila la vérité!laugh.gif

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Membre, Posté(e)
Don Juan Matus Membre 147 messages
Forumeur Débutant‚
Posté(e)

C'est un lieux commun que de croire que le silence est silencieux.

C'est folie et cécité que de ne percevoir ce qui se fait entendre, comme ce qui se fait voir, la vérité est loin derrière tout cela. La lumière fait apparaître l'ombre derrière les objets, la vérité n'est ni dans l'objet ni dans l'ombre.

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Membre, Forumeur confit, Posté(e)
Enchantant Membre 15 624 messages
Forumeur confit,
Posté(e)

Don Juan Matus,

Effectivement, le silence n'est pas silencieux!laugh.gif

le son ne prend naissance que dans notre cerveau, donc dans la pensée.

Le son c'est aussi des ondes acoustiques que nous n’avons pas encore perçues.

Car le son est « une sensation auditive engendrée par une onde acoustique »

et« toute variation se propageant dans l’air et capable d’impressionner notre oreille »

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Invité Quasi-Modo
Invités, Posté(e)
Invité Quasi-Modo
Invité Quasi-Modo Invités 0 message
Posté(e)

Je mets ici le texte que j'ai tapé dans un autre sujet de discussion parce qu'il m'apparaît qu'il est une réponse allant dans le sens de l'idée que la vérité serait relative :

C'est ce qui me fait notamment dire qu'il est possible d'être rationnel et de se construire une explication du monde différente de celle que nous fournit la science actuelle (comme ce fût le cas pour certaines tribus d'indigènes). Chacun est en ce sens là "dans son monde" : comment voulez-vous prouver à un indigène qu'il aurait tort de consulter un oracle ou un sorcier? Lorsque nous lui dirions qu'il a tort, n'utiliserions-nous pas notre système de référence pour le convaincre tandis qu'il utiliserait le sien pour nous répondre? Cela rejoint en quelque sorte l'idée d'une incommensurabilité des visions du monde entre elles : si un fruit trop mûr tombe de sa branche, alors pour nous ce sera la gravitation qui fait son oeuvre permettant la reproduction de l'arbre, tandis que pour un observateur indigène ce pourra être l'esprit des ancêtres ou de la nature qui lui offre un fruit à manger pour sa tribu.

En dernière instance chacun peut "constater" que son modèle est le bon (en effet, les Ancêtres ont bel et bien fait tomber un fruit sur son passage tout comme la gravitation universelle fait chuter les objets), mais une comparaison objective entre les modèles est-elle possible? Du coup il me paraît également impossible de trancher clairement entre le délire du malade psychotique et un regard original et différent avec des croyances à part, peut-être bizarres ou extravagantes, mais ne relevant pas de la maladie pour autant. N'y a-t-il pas ce risque là qui proviendrait d'une tendance bien occidentale à psychologiser ou psychiatriser toute pensée déviante puisque en dehors de la norme? Le génie et la folie ont bel et bien des relations énigmatiques entre eux, et bien que ce soit deux facettes d'une même pièce nous en avons fait deux contraires.

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