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Quand la France et l'Angleterre n'aide pas la république d'Espagne au profit du fascisme

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Mowgli

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Membre, 35ans Posté(e)
Mowgli Membre 1 741 messages
Mentor‚ 35ans‚
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le Pacte de Non-intervention, promu par la France et le Royaume-Uni, auquel ont adhéré 27 États européens, en vertu duquel il était convenu d’interdire toute aide au gouvernement légitime de la République espagnole, qui mena Franco au pouvoir

Un État fasciste se mettait en place en Espagne qui était soutenu résolument par toutes sortes d’aide, d’armement et d’intervention militaire directe des régimes fascistes d’Italie, d’Allemagne et du Portugal. Tandis que l'Angleterre mis en avant un le Pacte de non-intervention. Il était notamment établi dans ce pacte le principe visant à : « s’abstenir rigoureusement de toute ingérence, directe ou indirecte, dans les affaires intérieures de ce pays », tout en interdisant « l’exportation... la réexportation et le transit vers l’Espagne, les possessions espagnoles ou la zone espagnole du Maroc, de tout type d’armes, de munitions et de matériel de guerre ».

Alors que les peuples de l’État espagnol se vidaient de leur sang à cause du manque d’armes, les frontières terrestres et maritimes du pays ont été scellées et le soutien militaire de l’URSS, seul pays qui lui offrait une aide militaire, a eu de grandes difficultés à arriver.

Ce pacte infâme a contribué de manière décisive à la victoire du régime franquiste et à l’anéantissement de la République espagnole. Peu après la fin de la guerre civile, en 1939, tout le monde reconnue la dictature du général Franco. Seul les Etats Unis et le vatican l'ont reconnu en 1953.

La position du Royaume-Uni fut déterminante et aurait affirmé qu'en cas d'intervention française en Espagne, la France ne pourrait plus compter sur l'aide des britanniques face à l'Allemagne. Enfin, Il est également essentiel de ne pas écarter le traumatisme de la société française lié à la Première Guerre mondiale. Dans son discours au Luna Park de Paris, le 6 septembre 1936, Léon Blum tient ce discours : "Demandez-vous, une fois la concurrence des armements installée sur le sol d'Espagne quelles peuvent être les conséquences pour l'Europe entière". A la fin de son discours, Blum propose une "convention internationale par laquelle toutes les puissances s'engageraient, non pas à la neutralité […] mais s'engageraient à l'abstention en ce qui concerne les livraisons d'armes, [et] s'engageraient à interdire l'exportation, en Espagne, du matériel de guerre" pour assurer "le salut de l'Espagne et le salut de la paix"1.

C'est pourquoi, le choix est fait d'appliquer une politique de « non-intervention », seule solution permettant d'associer les Britanniques au règlement du conflit.

Côté britannique, les élites, dirigés par gouvernement conservateur de Stanley Baldwin, voient l'Espagne comme un pays en pleine révolution « communiste ». De plus, tout est fait pour éviter un conflit avec les puissances totalitaires, et on pense qu'en étant conciliant avec l'Allemagne, on peut encore arriver à s'entendre avec Hitler sur ses ambitions expansionnistes.

C'est dans ce contexte que le 6 septembre 1936, Léon Blum propose le pacte de non-intervention, signé par la quasi-totalité des pays européens. Un comité est créé à Londres pour en définir les modalités. Chaque pays se voit chargé d'empêcher la livraison d'armes en Espagne : les Britanniques doivent assurer le respect d'un embargo sur les armes dans l'Atlantique, la France dans les Pyrénées, et l'Italie sur la côte méditerranéenne. Dès 1935, entre la France et l'Espagne (où, ni d'un côté ni de l'autre, ne gouvernaient encore de fronts populaires) un accord commercial avait été signé selon lequel devaient être livrés des armes pour une valeur de 25 millions de livres sterling. L'embargo sur les armes était donc une rétractation d'un engagement pris bien avant les fronts populaires.

Livraisons d'armes des nazies et de Mussolini

Cependant, ce pacte est une énorme hypocrisie. À l'exception des Britanniques, qui font respecter l'embargo avec grand soin sur l'Atlantique, l'Allemagne nazie et le gouvernement de l'Italie fasciste de Mussolini commencent rapidement leurs livraisons aux nationalistes. Dès septembre 1936, l'Union soviétique dénonce la situation et entame à son tour des livraisons d'armes aux Républicains en échange des 510 tonnes d'or de la banque d'Espagne qui deviendra « l'Or de Moscou ».

Léon Blum choisit dès lors la « non-intervention relâchée » (l'expression est de lui). Si officiellement, l'embargo est respecté, les autorités françaises ferment les yeux sur le trafic d'armes, qui s'organise autour de la frontière catalane et à Barcelone, et Pierre Cot et Jules Moch, ministres du Front populaire, organisent une aide clandestine, principalement via des contrats fictifs avec le Mexique et la Lituanie, qui n'avaient pas signé le pacte de non-intervention et rétrocédaient les armes livrées à l'Espagne républicaine ; 124 avions civils et militaires furent livrés au cours du second semestre 1936. Jean Moulin et Gaston Cusin prirent une part active à cette assistance.

Les aéroports français les plus proches de la frontière espagnole, en particulier ceux de Toulouse-Montaudran, Toulouse-Francazal, Pau et Lézignan reçurent des avions de l'armée républicaine espagnole, vraisemblablement pour un approvisionnement en bombes2,3,4.

Juan Negrín, chef du gouvernement républicain espagnol de 1937 à la fin de la guerre civile le 1er avril 1939, écrivit à Léon Blum en février 1948 : « Personne n'est mieux placé que moi pour savoir quels étaient vos soucis pendant la guerre et ce que les Républicains espagnols vous doivent. Je n'ai jamais cessé en privé de rétablir les faits quand la malice ou l'ignorance tâchaient de défigurer la vérité ; je me demande si un jour je ne devrai pas le faire en public, de mon vivant, puisqu'un jour mes Mémoires se publieront après un voyage ultime ». Il n'en eut pas le temps puisqu'il fut victime d'une crise cardiaque en 1956.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Non-intervention_(guerre_d'Espagne)

Modifié par Mowgli
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Membre, Créateur de la marionnette, 80ans Posté(e)
Gepetto Membre 11 242 messages
Maitre des forums‚ 80ans‚ Créateur de la marionnette,
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Un peu d'histoire , ça nous manquait :pleasantry:

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Membre, Obsédé textuel, 73ans Posté(e)
Gouderien Membre 38 182 messages
73ans‚ Obsédé textuel,
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il y a 53 minutes, Gepetto a dit :

Un peu d'histoire , ça nous manquait :pleasantry:

Histoire... vue sous un certain prisme déformant.

Fort heureusement, de nos jours les Occidentaux n'ont pas fait pareil, et sont venus en aide à l'Ukraine après l'immonde agression soviétique... euh russe, à son encontre. Même si parfois ils se sont faits prier, par exemple quand les républicains ont bloqué au Congrès pendant des mois l'enveloppe prévue pour Kiev, en raison de la complaisance de Trump à l'égard de Poutine.

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Membre, Posté(e)
Jim69 Membre 21 859 messages
Maitre des forums‚
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C’est marrant cette manie de voir des nazis de partout. On croirait lire Poutine et/ou LFI.

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Membre, 46ans Posté(e)
moi et pas moi Membre 1 679 messages
Forumeur vétéran‚ 46ans‚
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Ben, je crois, enfin je crois, que même LFI est contre la guerre en Ukraine. Une des (rares) choses sur lesquelles le pays est d'accord ?

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