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Le Partage de Savoir : Altruisme Désintéressé ou Quête de Reconnaissance ?

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Axo lotl

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Membre, If you don't want, you Kant..., Posté(e)
deja-utilise Membre 5 997 messages
If you don't want, you Kant...,
Posté(e)

Pour développer un peu plus avant le Topic, et faire un léger contre-pied à l'auteur, puisque tous les exemples donnés pointent tous dans la même direction, à savoir qu'il y aurait une raison au partage, en faisant cela on oublie une dimension plus instinctive ou animale: l'envie d'aider son prochain, sans qu'il y ait autre chose de plus fondamental ou une autre explication à fournir. Au même titre que l'on ne sait pas vraiment pourquoi on aime telle ou telle personne, on a aussi du mal à saisir pourquoi on fait naturellement preuve d'empathie ou d'une pulsion d'entraide vis-à-vis de nos semblables. 

Ainsi l'envie de participer au partage du savoir, dans un sens unique ou bidirectionnel, pourrait ne pas avoir d'autre volition que celle que l'on éprouve face à quelqu'un en difficulté et pour lequel on lui vient en aide spontanément, sans attente d'aucune sorte de prime abord, si il se produit ensuite des retombées, disons positives, ce ne sont là que des effets secondaires indirects, ce ne sont pas eux qui ont justifié l'action de départ, y compris une valorisation à consonance sociale, en effet, ce mouvement vers autrui altruiste ou pro-social a été constaté chez les très jeunes enfants, bien avant qu'on les instruise sur ça. Cette envie, comme toute forme d'appétit, se justifie en elle-même, sans avoir besoin de recourir à quelque chose d'autre, à l'instar parallèlement de la curiosité, qui n'est pas toujours intéressée/finaliste ou avec un objectif en vue en amont, on peut être motivé par le Savoir pour le Savoir en lui-même, sans idée de débouché d'aucune sorte, sans mobile si je puis dire, ce que l'on pourrait appeler pour faire le trait d'union avec l'antiquité, l'Amour du Savoir, autrement dit et plus concisément un philosophe, attitude ou état d'esprit que l'on peut facilement retrouvée chez un scientifique passionné, ou même plus prosaïquement et dans un tout autre domaine, chez l'artiste qui se produit finalement, il est lui aussi animé d'une envie de partager son " don " ou son art...

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Membre, If you don't want, you Kant..., Posté(e)
deja-utilise Membre 5 997 messages
If you don't want, you Kant...,
Posté(e)

À défaut d'avoir un interlocuteur ou une interlocutrice, je vais approfondir plus avant le sujet du Topic, qui en l'état n'est pas satisfaisant, en effet ou pourrait croire qu'il n'y a qu'essentiellement des dispositions intéressées, qui plus est à orientation sociale, qui pourrait rendre compte des pratiques de partage ou de communication savante.

 

Avant de développer un point en particulier qui fait écho et même contre-poids aux précédents, je voudrais en donner deux qui n'ont pas vocation à satisfaire une finalité sociale, comme énoncée par l'auteur du topic:

" - besoin de reconnaissance sociale et d'estime de soi

- sentiment de supériorité ou insécurité intérieure

- recherche de contrôle et de pouvoir dans les interactions

- passion et enthousiasme

- besoin d'appartenance identitaire  "

, mais bien plutôt dans une perspective disons égoïste:

• De dialoguer avec autrui, non dans le but de le persuader de quoi que ce soit ou d'en tirer un quelconque profit d'obédience sociale, mais utiliser cet autrui en tant que moyen pour approfondir, améliorer ou perfectionner son propre savoir, d'une certaine façon le tester aussi en le mettant à l'épreuve dans un échange dialogique, ce que j'ai pu faire à l'occasion avec deux forumeuses, pour ne pas les citer: Sirielle et Ambre Agorne. En effet, nous sommes en général de piètres investigateurs de notre propre ignorance, s'en remettre au jugement des autres est donc un bon moyen de la sonder, de manière bien moins biaisée qu'en en restant à son propre et seul point de vue. 

• De se servir du discours " érudit ", comme le naufragé jette des bouteilles à la mer, dans l'espoir d'être entendu, en l'occurrence par un autre esprit éclairé, et qui sait, avec des perspectives mutuellement enrichissantes, ou au moins, de se sentir moins seul dans son îlot de connaissances. 

 

 

Ceci étant dit rapidement, j'en viens au point que j'aimerais davantage développer, on pourra remarquer de l'auteur, en dehors de la dimension éminemment sociale qu'il attribue aux leitmotivs du partage du savoir, un autre que l'on pourra appeler " motivation positive ", c.f. supra.

 

J'avais antérieurement donné à la suite, celle du besoin ou de l'envie spontanée, qui n'est là que pour les éteindre, que je peux nommer " motivation neutre ", puisque elle n'est ni bonne, ni mauvaise, elle n'apporte rien en " plus " mais se produit pour combler un manque pour simplifier, j'avais parlé d'appétit pour faire le parallèle.

 

Tout cela pour introduire, la troisième, objet du présent message: " la motivation négative ", à savoir que celle-ci n'a pas pour objectif de rapporter quelque chose - en plus - comme dans la " motivation positive ", ni de combler/compenser comme dans la " motivation neutre ", mais qu'elle répond à un autre impératif, " en moins " : celui que ça couterait de ne rien faire, c'est-à-dire de laisser faire ou de laisser en l'état, il y a un malaise qui se fait sentir si on n'agit pas en conséquence, et donc une pulsion à l'action pour y remédier d'une quelconque façon, au même titre que l'on crie au feu quand on voit de la fumée abondante ou des flammes pour avertir les autres, on ne reste pas mutique, on est alors dans la réaction face à ce qui pose problème, afin de réduire/apaiser les maux endogènes. Par exemple, rectifier les dires d'une personne qui raconte des âneries fait partie intégrante de ce troisième type, quand on est obnubilé par la vérité de façon impérieuse, i.e. quand la Vérité est placée au-dessus de toute autre considération, y compris sociale ! On pourrait appeler ça " allergie à la connerie ".

Songeons à sieur Socrate et sa méthode de la maïeutique, il est à peu près certain qu'en procédant comme il le faisait, c'est-à-dire reprendre ses interlocuteurs et leurs montrer qu'ils se fourvoyaient en croyant savoir ou comprendre, il se mettait très certainement à dos, à peu près tout le monde, même si ça ne transpire pas aussi nettement dans les " dialogues ", au point même que les décideurs de la cité, ont trouvé le moyen de le faire taire en l'accusant de pervertir la jeunesse, une façon de répondre sournoisement à ce qu'ils ne pouvaient pas faire par l'intelligence, et ainsi réduire au silence cet empêcheur-de-tourner-en-rond. Tout comme ces rois tyranniques qui s'en prenaient au porteur du message de mauvaises nouvelles, comme si en le tuant, par pensée magique interposée, et donc en le réduisant lui aussi au silence, on se débarrassait du même coup du problème, comme lorsque l'on met les crasses sous le tapis. Rendre mutique ou inaudible une personne qui énonce une vérité, ne change rien à la réalité relatée, comme si un indélicat qui dit sans détour à une personne obèse qu'elle est grosse, et que cette dernière la fait taire plus ou moins définitivement, allait changer quoi que ce soit à sa condition corporelle et à son IMC élevé. Dit autrement, que ce qui est rapporté soit désagréable à entendre ou encaisser n'a trop rien à voir avec la pertinence ou la véracité du propos, bien que pour beaucoup, il y ait confusion et amalgame, les gens semblent passablement préférer une personne agréable qui dit une ânerie, qu'une autre antipathique qui formule pourtant un propos vrai ! Ils sont alors plus prompts à se ranger avec la première qu'avec la seconde, que l'on cherchera de surcroit à discréditer d'une manière ou d'une autre !

De plus, si on cherche, pourquoi pas, à incriminer les motivations intéressées de celui qui fait " cours " ou tente d'instruire ses semblables, il serait tout de même bon de s'interroger sur les raisons encore plus intéressées de celui ou celle qui émet une erreur, se trompe, est ignorant·e ou cherche à tromper son monde, beaucoup de psychologues et sociologues cogniticiens reconnaissent que sur le Net en l'occurrence, on trouve bien plus facilement et abondamment de gens motivés à raconter des sornettes ou des balivernes auxquelles ils adhèrent, plutôt que des gens - suffisamment - motivés à les réfuter, les premiers le sont bien plus que les seconds, et pourtant on voudrait faire passer ces derniers pour des personnes peu honorables en cherchant les raisons intéressées à leurs actions, il fallait donc faire ce rappel pour situer le contexte de comparaison.  On peut même aller plus loin, car celui ou celle qui tente de rectifier quelqu'un qui se fourvoie, non seulement cela ne lui rapporte rien, au contraire cela lui coûte du temps, de l'énergie et des efforts, mais bien souvent, il obtiendra le contraire des 5 " raisons " d'intérêt invoquées par l'auteur du sujet ( rappelées un peu avant entre guillemets ), il sera donc doublement perdant en quelque sorte, engendrant ou lui procurant plus facilement des soucis, des désagréments et mêmes des souffrances, bien qu'il puisse le faire malgré tout en toute connaissance de causes ! Mais si une telle personne agit, c'est parce qu'elle estime que de ne rien faire/dire serait pire que de laisser faire/dire, à l'instar du crieur au feu, les dégâts de l'incendie peuvent être irréversibles même en alertant du mieux que l'on pourra, toutefois ne pas alerter du tout serait intolérable en soi, c'est une action nécessaire même si elle n'est pas suffisante...

 

 

 

 

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