Assises de la pédiatrie : "La santé mentale des jeunes doit devenir une cause nationale"

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Est-ce que vous constatez aussi que les jeunes d'aujourd'hui vont plus mal que les générations précédentes ? 

C'est plus difficile à mesurer, car ce sont des critères subjectifs. Ce qui est sûr, c'est qu'il y a beaucoup plus de demandes de soins psychiques qu'auparavant. Ce sont des besoins tout à fait adaptés et opportuns ; pas du tout des caprices ou des plaintes inutiles de la part des patients. 

Vous voulez dire que ce n'est pas un "effet de génération", plus "fragile" que les précédentes ?

C'est à la fois un débat scientifique, sociétal et presque philosophique : est-ce que le fait de se plaindre est un signe de fragilité ? Je ne le pense pas. A l'évidence, il y a des situations qui n'étaient pas dénoncées auparavant qui le sont maintenant, comme c'est le cas avec le harcèlement. Mais cela ne veut pas dire que les gens n'en souffraient pas. Cela signifie juste qu'ils se taisaient.

Article complet : https://www.francetvinfo.fr/sante/enfant-ado/grand-entretien-assises-de-la-pediatrie-la-sante-mentale-des-jeunes-doit-devenir-une-cause-nationale-plaide-le-pedopsychiatre-guillaume-bronsard_6548006.html

Cause nationale... mais pas ici visiblement !

Sujet récurrent et encore une fois on pointe l'absence totale de moyens.

La société est vraiment détraquée, y'a plus de jeunesse ; avant ce drame singulier qui vient de nous frapper, il était considéré comme des plus sains d'user du prétexte de son jeune âge pour vivre sans entraves ses premiers pas en totale liberté, à en perdre la raison en s'asseyant sur ce concept de santé mentale propre aux névrosés de boomers ...

La psychiatrie globalement a toujours été marginalisée en santé publique.

Le problème c'est que la santé mentale, n'a jamais été autant considérée par notre société mais les moyens ne suivent pas. C'est vrai pour la pédopsychiatrie comme pour la psychiatrie en général.

Et la société n'est pas moins symboliquement violente qu'avant notamment pour des jeunes en construction : l'avenir s'est assombri pour l'ensemble de l'humanité, une société de la consommation qui ne donne plus de repères ou de sens et qui est anxiogène, c'est un beau cocktail pour que devienne visible la souffrance psychique notamment des enfants et des adolescents.

Les  symptômes sont ce qui saute aux yeux mais les causes sont en profondeur et questionnent la politique. Il ne s'agit plus d'être progressiste en apparence (même si c'est une évolution qui a permis une autre approche de la souffrance psychique) mais de sérieusement prendre en charge la souffrance psychique qui n'est pas uniquement liée à des facteurs individuels.

C'est un investissement sur le long terme donc. A faire des économies à court et moyen terme ça coûtera plus cher et plus longtemps.

Il y a 17 heures, BadKarma a dit :

La société est vraiment détraquée, y'a plus de jeunesse.

Peut être est-il temps de se demander pourquoi.

Il y a quand même des thèmes qui n'existaient pas avant ou qui n'était pas pris au sérieux, on parle même ecoanxiete lié aux problèmes du réchauffement climatique et de la surpopulation, le cyber harcèlement lié au développement d'internet et des réseaux sociaux qui ont pris une place énorme dans les relations sociales et amoureuses des jeunes, l'hypersexualisation et de plus en plus jeune avec un accès facilité, les burn out infantile avec une mise sous pression de plus en plus importante pour l'enfant, les problèmes de radicalisation des plus jeunes.

Donc je pense que les nouvelles générations morflent nettement plus qu'avant. Ce qui ne change pas et ça a été dit plus haut, c'est le manque de moyen, de lieux d'accueil, d'écoute et de soins. Voir des gosses à la rue ou à l'abandon. Moi j'en croise de plus en plus.