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Loufiat

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Loufiat Membre 2 589 messages
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Un sujet sur le chemin de l'autonomie aujourd'hui... Entre les écueils, les contradictions de ce monde pour accéder à une forme d'épanouissement à la fois personnel et collectif.

Le moteur de ce questionnement est l'état de la jeunesse constaté autour de moi. La question qui se pose est comment aider cette jeunesse, de quoi a-t-elle besoin.

Une grande part de la jeunesse se trouve impuissante, démoralisée, sans ambition ou sans moyen de ses ambitions. Divertissements, drogues, évasions en tous genres déciment cette génération, nos générations qui ne parviennent pas à se dépasser dans l'âge adulte. Résultat : des ados de 40 ans, parfois parents, en proie à des crises avec des conséquences dramatiques quand le constat d'échec devient trop dur à assumer.

Une cause importante de ce malaise me semble être l'inactivité consécutive de la vie scolaire, et l'ignorance, qu'elle entraîne, de l'environnement dans lequel les jeunes vivent. L'ignorance a deux conséquences : la perméabilité aux manipulations et l'incapacité à agir. La perméabilité aux manipulations, parce que tant que je ne connais pas une chose d'expérience, on peut tout me faire croire à son sujet. L'incapacité à agir parce que, si je n'en peux pas jouir, le seul effet que je puisse espérer obtenir d'une chose dont j'ignore le fonctionnement, c'est sa destruction. Jouissance et destruction sont les derniers rapports que peut entretenir cette jeunesse à un environnement qu'elle méconnaît, qu'elle croit acquis, naturellement donné, et où elle ne voit donc pas où insérer son action. 

Les premières expériences professionnelles permettent à une part de cette jeunesse de sortir de ces ornières. Nul doute que certains s'en sortent très bien. Mais nombreux sont encore rattrapés par le même malaise : la satisfaction d'un salaire et d'un métier pas trop éreintant ne suffit pas. Les évasions continuent en parallèle. Il manque quelque-chose. Sans compter que ces expériences n'impliquent pas toujours la découverte d'un champ varié d'activités, la confrontation pratique à la complexité de l'environnement humain, économique, juridique, politique... D'autre part la vie associative, supposée plus sensée que la vie économique, vers laquelle s'oriente une partie de cette jeunesse (plutôt diplômée) s'avère être en fait une sous-vie économique. Le bénévolat et l'associatif rencontrent rapidement leurs limites.

Impuissance et ressentiment croissent dangereusement dans cette jeunesse, chez ces jeunes adultes.

Une chose est sûre à mon avis : cette jeunesse n'a pas besoin de davantage de théories. La connaissance qui lui fait défaut est une connaissance d'expérience, de première main. La seule qui permet de comprendre quand je suis en mesure de faire un choix raisonné, averti, et quand je ne le suis pas. De m'en remettre donc possiblement à une représentation, si tant est qu'une relation de confiance me lie à une personne plus capable de prendre cette décision. Les conséquences politiques à terme sont graves... 

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Membre, 35ans Posté(e)
Virtuose_en_carnage Membre 6 858 messages
Maitre des forums‚ 35ans‚
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Questionnement intéressant. Mais j'ai du mal à être d'accord avec le fait que l'ignorance soit le problème. Pour faire parti de ces jeunes se transformant en vieux aigris, la connaissance est plus source de souffrance qu'autre chose. S’apercevoir que l'on appartient à un système corrompu, comprendre parfaitement ses rouages et constater son impuissance, c'est source de souffrance, non de libération; j'essaye d'agir, c'est l'ostracisme qui frappe, je ne fais rien, c'est la pusillanimité de mon être qui s'exprime.

Il est sûr que la théorie et la pratique s’entremêlent pour former l'ensemble des connaissances. Le problème, c'est que la connaissance est source d'impuissance en soi: elle échoue à changer le monde dans lequel on vit. Pire, elle n'offre que deux alternatives: le pessimisme et l'inaction, ou le nihilisme et la destruction volontaire saupoudrée de cynisme.

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Membre, 58ans Posté(e)
lysiev Membre 10 082 messages
Maitre des forums‚ 58ans‚
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Les jeunes ont peut être marre, que les plus vieux leur donnent  des leçons alors qu’eux sont pas capable de suivre ces leçons.

Je suis sûrement hors sujet :D

 

Modifié par lysiev
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Membre, 35ans Posté(e)
Loufiat Membre 2 589 messages
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il y a 3 minutes, Virtuose_en_carnage a dit :

Questionnement intéressant. Mais j'ai du mal à être d'accord avec le fait que l'ignorance soit le problème. Pour faire parti de ces jeunes se transformant en vieux aigris, la connaissance est plus source de souffrance qu'autre chose. S’apercevoir que l'on appartient à un système corrompu, comprendre parfaitement ses rouages et constater son impuissance, c'est source de souffrance, non de libération; j'essaye d'agir, c'est l'ostracisme qui frappe, je ne fais rien, c'est la pusillanimité de mon être qui s'exprime.

Il est sûr que la théorie et la pratique s’entremêlent pour former l'ensemble des connaissances. Le problème, c'est que la connaissance est source d'impuissance en soi: elle échoue à changer le monde dans lequel on vit. Pire, elle n'offre que deux alternatives: le pessimisme et l'inaction, ou le nihilisme et la destruction volontaire saupoudrée de cynisme.

Les jeunes qui sortent d'écoles de commerce n'ont pas ces problèmes, enfin il ne me semble pas. Peut-etre est-ce ton environnement qui présente ces caractéristiques ? Je sais que j'ai étouffé à l'université. Je n'ai jamais été aussi déprimé qu'à cette époque. Et en sortir à été le meilleur choix que j'ai fait, je crois. 

Une chose qui me frappe souvent (je pars de ce que je constate dans mon activité pro où je bosse avec beaucoup de 18-25 ans) : l'activité physique, pratique, a des effets très bénéfiques en particulier sur les surdiplomés qui s'épanouissent et s'étonnent de découvrir qu'ils sont parfaitement capables.

il y a 7 minutes, lysiev a dit :

Les jeunes ont peut être marre, que les plus vieux leur donnent  des leçons alors qu’eux sont pas capable de suivre ces leçons.

Je suis sûrement hors sujet :D

T'es pas hors sujet (de toute façon on est en philo 🙃

Mais je constate au contraire une énorme demande des jeunes à ce qu'on les guide, les cadre. A condition d'être exemplaire oui, cohérent, etc. 

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Membre, 58ans Posté(e)
lysiev Membre 10 082 messages
Maitre des forums‚ 58ans‚
Posté(e)
il y a 2 minutes, Loufiat a dit :

 

T'es pas hors sujet (de toute façon on est en philo 🙃

Mais je constate au contraire une énorme demande des jeunes à ce qu'on les guide, les cadre. A condition d'être exemplaire oui, cohérent, etc. 

Oui voilà 

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Invité chekhina
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Invité chekhina
Invité chekhina Invités 0 message
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Il y a 18 heures, Loufiat a dit :

Un sujet sur le chemin de l'autonomie aujourd'hui... Entre les écueils, les contradictions de ce monde pour accéder à une forme d'épanouissement à la fois personnel et collectif.

Le moteur de ce questionnement est l'état de la jeunesse constaté autour de moi. La question qui se pose est comment aider cette jeunesse, de quoi a-t-elle besoin.

Une grande part de la jeunesse se trouve impuissante, démoralisée, sans ambition ou sans moyen de ses ambitions. Divertissements, drogues, évasions en tous genres déciment cette génération, nos générations qui ne parviennent pas à se dépasser dans l'âge adulte. Résultat : des ados de 40 ans, parfois parents, en proie à des crises avec des conséquences dramatiques quand le constat d'échec devient trop dur à assumer.

Une cause importante de ce malaise me semble être l'inactivité consécutive de la vie scolaire, et l'ignorance, qu'elle entraîne, de l'environnement dans lequel les jeunes vivent. L'ignorance a deux conséquences : la perméabilité aux manipulations et l'incapacité à agir. La perméabilité aux manipulations, parce que tant que je ne connais pas une chose d'expérience, on peut tout me faire croire à son sujet. L'incapacité à agir parce que, si je n'en peux pas jouir, le seul effet que je puisse espérer obtenir d'une chose dont j'ignore le fonctionnement, c'est sa destruction. Jouissance et destruction sont les derniers rapports que peut entretenir cette jeunesse à un environnement qu'elle méconnaît, qu'elle croit acquis, naturellement donné, et où elle ne voit donc pas où insérer son action. 

Les premières expériences professionnelles permettent à une part de cette jeunesse de sortir de ces ornières. Nul doute que certains s'en sortent très bien. Mais nombreux sont encore rattrapés par le même malaise : la satisfaction d'un salaire et d'un métier pas trop éreintant ne suffit pas. Les évasions continuent en parallèle. Il manque quelque-chose. Sans compter que ces expériences n'impliquent pas toujours la découverte d'un champ varié d'activités, la confrontation pratique à la complexité de l'environnement humain, économique, juridique, politique... D'autre part la vie associative, supposée plus sensée que la vie économique, vers laquelle s'oriente une partie de cette jeunesse (plutôt diplômée) s'avère être en fait une sous-vie économique. Le bénévolat et l'associatif rencontrent rapidement leurs limites.

Impuissance et ressentiment croissent dangereusement dans cette jeunesse, chez ces jeunes adultes.

Une chose est sûre à mon avis : cette jeunesse n'a pas besoin de davantage de théories. La connaissance qui lui fait défaut est une connaissance d'expérience, de première main. La seule qui permet de comprendre quand je suis en mesure de faire un choix raisonné, averti, et quand je ne le suis pas. De m'en remettre donc possiblement à une représentation, si tant est qu'une relation de confiance me lie à une personne plus capable de prendre cette décision. Les conséquences politiques à terme sont graves... 

Comment aider cette jeunesse ? Par l'action.

Listez vos savoirs et vos disponibilités et regardez ce que vous pouvez donner. Déjà votre temps, et au sein de ce temps rendu disponible, l'exercice de vos compétences (qui peut se limiter à l'écoute).

C'est ce que j'ai fais pendant 7 ans, faisant savoir dans mon environnement social que j'étais disponible, sans rien demander en échange,  pour qui désirait s'appuyer sur mes savoirs et ma disponibilité. 

Je me suis ainsi retrouvé à suivre plus d'une cinquantaine d'adolescents dans une disciple donnée. Comme il s'agissait d'ado en difficulté je leur donnais aussi mon écoute. 

Il est faut de dire que je m'exigeais rien d'eux, pas d'argent par exemple. Si, j'exigeais d'eux qu'ils travaillent, qu'ils aillent jusqu'au bout de leurs projets. J'étais même sur ce point super exigeant. Quand on ne demande pas d'argent il est légitime d'être exigeant. Je considère que c'est le travail qui permet d'améliorer le "cerveau" (référence à un autre topic) pas autre chose.

Apres 7 ans de cette activité je me suis arrêté, complètement lessivé, car je finissais par prendre sur mes samedis et dimanches. Il faut être costaud pour être toujours disponible pour des ado en difficulté. Surtout que certains sont vraiment à la dérive. Je me suis aperçu à ce propos que certains parents mais pire, certains psy, étaient carrément destructeurs. Dans le monde réel c'est la jungle et les psy sont parfois des prédateurs.

Rien ne vous empêche d'agir. Et si vraiment vous voulez agir alors il existe suffisamment de structures pour aider.

Modifié par chekhina
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Membre, 35ans Posté(e)
Loufiat Membre 2 589 messages
Mentor‚ 35ans‚
Posté(e)
Il y a 5 heures, chekhina a dit :

Comment aider cette jeunesse ? Par l'action.

Listez vos savoirs et vos disponibilités et regardez ce que vous pouvez donner. Déjà votre temps, et au sein de ce temps rendu disponible, l'exercice de vos compétences (qui peut se limiter à l'écoute).

C'est ce que j'ai fais pendant 7 ans, faisant savoir dans mon environnement social que j'étais disponible, sans rien demander en échange,  pour qui désirait s'appuyer sur mes savoirs et ma disponibilité. 

Je me suis ainsi retrouvé à suivre plus d'une cinquantaine d'adolescents dans une disciple donnée. Comme il s'agissait d'ado en difficulté je leur donnais aussi mon écoute. 

Il est faut de dire que je m'exigeais rien d'eux, pas d'argent par exemple. Si, j'exigeais d'eux qu'ils travaillent, qu'ils aillent jusqu'au bout de leurs projets. J'étais même sur ce point super exigeant. Quand on ne demande pas d'argent il est légitime d'être exigeant. Je considère que c'est le travail qui permet d'améliorer le "cerveau" (référence à un autre topic) pas autre chose.

Apres 7 ans de cette activité je me suis arrêté, complètement lessivé, car je finissais par prendre sur mes samedis et dimanches. Il faut être costaud pour être toujours disponible pour des ado en difficulté. Surtout que certains sont vraiment à la dérive. Je me suis aperçu à ce propos que certains parents mais pire, certains psy, étaient carrément destructeurs. Dans le monde réel c'est la jungle et les psy sont parfois des prédateurs.

Rien ne vous empêche d'agir. Et si vraiment vous voulez agir alors il existe suffisamment de structures pour aider.

Merci.

Agir n'est pas la question. Je suis au travail avec des jeunes de tous horizons. J'utilise notre environnement de travail, où j'ai à les former et à les encadrer quotidiennement, comme un tremplin (ils sont généralement de passage, entre 3 mois et un an), mais ça va souvent plus loin que ça : études, projets artistiques, problèmes familiaux, conjugaux parfois... Je ne peux pas ne pas "agir" avec eux, ils m'entraînent. (Jusqu'ici je n'ai jamais eu à dire stop mais je comprend très bien que ça puisse arriver.)

Et à force, une idée se forme. Je ne veux pas trop brusquer cette idée... Je tourne autour. Aussi parce que je n'ai pas les mains libres pour faire davantage. Mais d'ici quelques mois et dans les prochaines années, j'aurai plus de moyens, des moyens pour bâtir quelque chose avec eux, pour eux et ceux qu'ils pourront aider à leur tour. 

Le bénévolat dans un cadre associatif, ne me semble pas viable. Ca implique une situation économique suffisamment favorable à côté. Ce que j'entrevois ressemble plus à une chaîne d'entraide au sein de projets formant un ensemble économiquement non seulement viable mais dynamique, par lequel ils puissent accéder à une capacité financière, des compétences légales, administratives... Mais rien ne sert d'avancer trop vite. Ceci, si ça doit advenir, ne sera pas dans mes mains, ça implique qu'ils s'y investissent et qu'ils le forment à leur façon imprévisible (à vrai dire, ça a déjà commencé). Ici, dans cette discussion j'essaie seulement d'explorer plus large, autour de l'idée qui murit. Les causes de ce "malaise" sont-elles bien celles que je crois... Quels écueils vont se présenter... Et développer des impressions... Deux sujets sur lesquels je ne cesse d'apprendre et d'être étonné sont par exemple le rapport au corps de ces jeunes (dans lesquels je m'inclue !) et les drogues qui font des ravages souvent insoupçonnés des adultes qui, pour n'avoir par rencontré ce problème, n'en décèlent pas les signes et n'ont conscience de son envergure et du danger.

Modifié par Loufiat
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