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Anne-Claire Coudray raconte son voyage en Ukraine


soisig

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Membre, 132ans Posté(e)
soisig Membre 30 391 messages
132ans‚
Posté(e)

Quel sentiment retenez-vous de cet aller-retour en Ukraine ?

Quand on arrive là-bas, on n’a pas l’impression de changer de continent, ça pourrait être Paris, Berlin, Londres… Les Ukrainiens essayent de vivre le plus normalement possible, vous pouvez aller dans des restaurants qui ressemblent à nos restaurants, leurs rues ressemblent à nos rues… Et puis à un moment donné, il y a une alerte aérienne. Certains n’y font plus attention car au bout d’un an quand vous en avez deux en moyenne par jour, c’est épuisant. D’autres ne s’y habitueront jamais et nous expliquent qu’ils vivent dans un stress permanent. C’est ce décalage entre l’impression d’être en France et la conscience d’être dans un pays en guerre qui est le plus déroutant.

Au-delà de l’atmosphère, quel est l’état d’esprit des Ukrainiens et Ukrainiennes que vous avez rencontrés ?

C’est une population très abîmée. Il y a des morts sur le front, on fait beaucoup moins de bébés qu’avant, 10 millions de personnes sont parties. En même temps ils sont d’une endurance et d’une résistance étonnante. Ils expliquent qu’ils n’ont qu’un pays : l’Ukraine, et qu’ils n’en auront pas d’autre. Qu’ils n’ont qu’une vie et qu’ils n’en auront pas d’autre… À partir de ce moment-là, ils n’ont pas d’autre choix que de résister jusqu’à la victoire. La victoire ou la mort, c’est ce qu’ils nous disent.

Une rencontre vous a-t-elle particulièrement marquée ?

Nous sommes allés dans une bibliothèque d’Irpin où on a pu constater à quel point cette guerre est une révolution culturelle en Ukraine. Olena, la directrice qui a 75 ans, explique que sa petite fille lui a demandé de ne plus parler le russe. Dans cette région, la population parlait le russe dans la famille. Ils avaient appris l’ukrainien à l’école mais ne le parlaient pas tellement. Aujourd’hui de nombreux déplacés en ayant décidé de rester en Ukraine, expliquent qu’ils ne peuvent plus parler russe. C’est trop douloureux de parler la langue d’un ennemi qui veut les détruire. Ils prennent des cours d’ukrainien tous les samedis dans cette bibliothèque. Ces personnes qui ont en moyenne 70 ans, retournent à l’école, suivent des cours d’ukrainien car c’est leur façon de résister et de faire la guerre.

Cette situation est-elle aussi difficile à vivre pour les équipes de votre JT ?

Tout à fait. Certains nous disent que quand ils prennent une douche, ils se pressent car ils ne savent pas ce qu’il va se passer. Dès que vous êtes en état de vulnérabilité, il faut faire attention à s’éloigner des vitres car s’il y a une explosion c’est ce peut être le plus dangereux. Ces réflexes-là sont ensuite difficiles à abandonner quand vous revenez au bout de trois semaines de mission. C’est trois semaines de mission mais un mois et demi pour reprendre une vie normale en France. C’est important en tant présentatrice de savoir sortir de sa bulle pour se rendre compte de ce que vivent les équipes sur le terrain. En tant que rédactrice en chef de mon journal, j’ai toujours cette petite pensée de me dire que si ça se passe mal, je suis responsable…

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Membre, 50ans Posté(e)
MarcThor Membre 2 219 messages
Forumeur vétéran‚ 50ans‚
Posté(e)

Ce n'est pas inintéressant mais il manque ...le front. J'ai écouté il y a peu( sur LCI je crois) un journaliste qui revenait d'UKRAINE, avait vécu des jours sur le front avec des soldats ukrainiens et avec des soldats russes ...Il a parfaitement décrit l' ENFER vécu par ces hommes, les armes permettant de les bombarder étant très efficaces; c'était très poignant....un plaidoyer pour trouver un chemin vers une paix négociée acceptable et pour la fin de cet enfer.

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