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bad trip pas trop bad

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Naluue

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Naluue Membre 1 036 messages
Forumeur expérimenté‚ 20ans‚
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Bières et puzzle. Une amie.

Bar, bière, blind test. Deux amies, deux amis. 

Une victoire, des shots offerts.

Bar, café ciné, cidre et cigarettes. Quatre filles, deux garçons.

Bonne soirée.

Chez un ami, lui et moi. Il fait un joint et on part. Il me ramènera.
J'essaye aussi, ça brûle ma gorge. Une fois, deux, trois. Quatre ? C'est bon, ça a un goût de chorizo grillé. 

J'essaye de lui dire que je veux l'embrasser. J'attrape sa manche alors qu'il essaye de me faire rentrer. Je ne l'aime pas. Mais j'aime regarder le mouvement de ses lèvres quand il parle.

"Je ne cromprends pas ce que tu fais, viens, rentre."

J'ai la tête baissée, je ne peux pas le regarder dans les yeux, c'est évident. Je veux l'embrasser. Je sers sa manche plus fort dans ma main, et tout est si flou.

"Je suis désolée. J'ai envie de t'embrasser..."

"C'est pas grave, tu stresses ?... contexte... va bien? Ca arrive..."

Non.

J'ai besoin de chaleur humaine, je ne veux pas rentrer, je suis au bord du malaise vagale. Je ne comprends plus rien, tout devient gris et pendant quelques secondes je voudrais bien vomir. Comme ces mauvaises prises de sang.

Je lâche ses manches auxquelles je m'étais agrippée, je m'assoies. Je vois du gris, j'entends tout mais je ne réponds que peu. Il ne veut pas que je m'allonge.

"reste assisse, respire..."

Mais je m'abaisse finalement sur les dalles de béton. La rue est vide, il fait nuit. Je l'entends me parler, les mots dans ma tête ne sortent pas. Je ne fais pas d'effort. Il met sa main sous ma joue pour la protéger du gravier, je mets la mienne sous la sienne pour le protéger du gravier.

Il me demande si je veux une ambulance.

Un silencieux oui.

"Tu connais le numéro ?"

15. Ma maman. Je l'avais appelé, le 15, petite, pour ma maman. Peut-être que j'aurais dû la laisser mourir ? 

Je l'entends parler à une dame au téléphone.

"tu m'entends, R***** tu m'entends ?"

Mais, je suis si bien, tout est si calme, gris, une main contre mon visage et mes yeux sont aveugles. Mon cerveau, j'ai enfin réussi à le faire taire. A coups de valium, d'alcool, de tabac et de substance. Enfin tu te tais, je me sens bien. 

Je n'ai pas pensé à ce moment là, sauf à une chose.

Si seulement je pouvais mourir maintenant, comme ça, enfin. 

En y pensant, j'avais même la main d'un beau et gentil garçon contre ma joue, et j'étais assez bienveillante pour vouloir protéger la sienne. J'aurais voulu mourir là-bas, hier soir. 

Rien d'intéressant dans cette fin de récit, j'ai recouvré mes esprits, j'ai pu voir à nouveau, le béton, mon ami accroupi à côté de moi, les troncs d'arbres de la ville, moches, et les immeubles. Je suis restée assisse un instant. Je lui ai dit désolée et je suis rentrée.

Dans un endroit où chaque seconde je me demande comment trouver le courage de me tuer. Comment ne pas me rater. Un endroit où il m'est jouissif de voir ma peau se disséquer sous le glissement rapide et froid du couteau. La peau s'écarte et des gouttes de sang apparaissent doucement sur la chair exposée, avant de couler. Il y a les cloques de mes cigarettes sur mes hanches. Un endroit où le vide s'engouffre dans mes tripes, et ou je tourne tourne tourne tourne. 



A quoi bon ? 

A quoi bon ?

A quoi bon ?

Je ne suis bonne qu'à être violée.

Je suis faible, faible, faible.

Je suis un poids.

J'ai tout perdu, tout raté.

Je ne suis pas intéressée.

Et si.

J'avais pu.

J'aurais pu.

Tout va s'effondrer, tu es en danger.

valium, antidépresseur, valium, valium, contraception.

valium, antidépresseur, valium, valium, contraception.

Je veux que ça s'arrête.

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Membre, Posté(e)
satinvelours Membre 3 006 messages
Forumeur vétéran‚
Posté(e)
Il y a 9 heures, Naluue a dit :

Bières et puzzle. Une amie.

Bar, bière, blind test. Deux amies, deux amis. 

Une victoire, des shots offerts.

Bar, café ciné, cidre et cigarettes. Quatre filles, deux garçons.

Bonne soirée.

Chez un ami, lui et moi. Il fait un joint et on part. Il me ramènera.
J'essaye aussi, ça brûle ma gorge. Une fois, deux, trois. Quatre ? C'est bon, ça a un goût de chorizo grillé. 

J'essaye de lui dire que je veux l'embrasser. J'attrape sa manche alors qu'il essaye de me faire rentrer. Je ne l'aime pas. Mais j'aime regarder le mouvement de ses lèvres quand il parle.

"Je ne cromprends pas ce que tu fais, viens, rentre."

J'ai la tête baissée, je ne peux pas le regarder dans les yeux, c'est évident. Je veux l'embrasser. Je sers sa manche plus fort dans ma main, et tout est si flou.

"Je suis désolée. J'ai envie de t'embrasser..."

"C'est pas grave, tu stresses ?... contexte... va bien? Ca arrive..."

Non.

J'ai besoin de chaleur humaine, je ne veux pas rentrer, je suis au bord du malaise vagale. Je ne comprends plus rien, tout devient gris et pendant quelques secondes je voudrais bien vomir. Comme ces mauvaises prises de sang.

Je lâche ses manches auxquelles je m'étais agrippée, je m'assoies. Je vois du gris, j'entends tout mais je ne réponds que peu. Il ne veut pas que je m'allonge.

"reste assisse, respire..."

Mais je m'abaisse finalement sur les dalles de béton. La rue est vide, il fait nuit. Je l'entends me parler, les mots dans ma tête ne sortent pas. Je ne fais pas d'effort. Il met sa main sous ma joue pour la protéger du gravier, je mets la mienne sous la sienne pour le protéger du gravier.

Il me demande si je veux une ambulance.

Un silencieux oui.

"Tu connais le numéro ?"

15. Ma maman. Je l'avais appelé, le 15, petite, pour ma maman. Peut-être que j'aurais dû la laisser mourir ? 

Je l'entends parler à une dame au téléphone.

"tu m'entends, R***** tu m'entends ?"

Mais, je suis si bien, tout est si calme, gris, une main contre mon visage et mes yeux sont aveugles. Mon cerveau, j'ai enfin réussi à le faire taire. A coups de valium, d'alcool, de tabac et de substance. Enfin tu te tais, je me sens bien. 

Je n'ai pas pensé à ce moment là, sauf à une chose.

Si seulement je pouvais mourir maintenant, comme ça, enfin. 

En y pensant, j'avais même la main d'un beau et gentil garçon contre ma joue, et j'étais assez bienveillante pour vouloir protéger la sienne. J'aurais voulu mourir là-bas, hier soir. 

Rien d'intéressant dans cette fin de récit, j'ai recouvré mes esprits, j'ai pu voir à nouveau, le béton, mon ami accroupi à côté de moi, les troncs d'arbres de la ville, moches, et les immeubles. Je suis restée assisse un instant. Je lui ai dit désolée et je suis rentrée.

Dans un endroit où chaque seconde je me demande comment trouver le courage de me tuer. Comment ne pas me rater. Un endroit où il m'est jouissif de voir ma peau se disséquer sous le glissement rapide et froid du couteau. La peau s'écarte et des gouttes de sang apparaissent doucement sur la chair exposée, avant de couler. Il y a les cloques de mes cigarettes sur mes hanches. Un endroit où le vide s'engouffre dans mes tripes, et ou je tourne tourne tourne tourne. 



A quoi bon ? 

A quoi bon ?

A quoi bon ?

Je ne suis bonne qu'à être violée.

Je suis faible, faible, faible.

Je suis un poids.

J'ai tout perdu, tout raté.

Je ne suis pas intéressée.

Et si.

J'avais pu.

J'aurais pu.

Tout va s'effondrer, tu es en danger.

valium, antidépresseur, valium, valium, contraception.

valium, antidépresseur, valium, valium, contraception.

Je veux que ça s'arrête.

J’imagine un guide.

Je connais un jeune homme qui regarde Jupiter, quand la planète apparaît, la nuit. Il perçoit en cet astre l’existence d’un guide.

Un guide qui montre quelle voie ?

Vous pourriez partir, vous dire : je vais partir. Vous voulez partir. Mourir n’est pas le seul départ possible.

Vous pourriez vous dire : je vais me préparer à partir. Terminer vos études et partir. 


Vous faire mobile, un moment nomade, et ne pas oublier vos stylos, et vos papiers, pour écrire.

Vous écririez des textes étonnants, quand vous serez affrontée aux événements inattendus de vos expériences. 
 

Le départ est un risque. Mais parfois rester est le pire des risques. 

Vous verriez d’autres garçons, d’autres mondes…

 

 

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