Martha Desrumaux, une femme de courage

Martha Desrumaux:

Native de Comines (Nord, 1897) elle n'a que 8 ans lorsque son père meurt.

S'ensuit une misère noire dans sa famille: sa mère, amputée d'une jambe, ne peut travailler pour nourrir ses sept enfants.

Martha est donc placée toute jeune comme bonne à tout faire chez des bourgeois.

Elle s'enfuit de chez ces gens aisés au bout de trois ans et parcourt 25 kilomètres à pied pour rentrer chez elle.

Elle n'a pas encore 13 ans -l'âge légal pour travailler- quand elle est embauchée dans une usine de lin où elle travaillera 10 heures par jour comme varouleuse, un métier d'aide bobineuse.

La vie est dure, Martha rejoint les Jeunesses socialistes à l'âge de 15 ans. Elle se syndique: ses collègues la surnomment la Grande Martha.

Il est vrai qu'elle est grande pour l'époque et, du haut de son 1 mètre 75 elle vise un salaire égal pour hommes et femmes , les femmes gagnant 30 à 50 % de moins que les hommes pour un travail égal. Elle réclame aussi plus de respect pour les femmes: qu'on les vouvoie !

Pendant la Première Guerre mondiale elle travaille dans une usine lyonnaise. Elle y mène sa première grève alors qu'elle n'a que 20 ans et obtient pour ses camarades 5 francs d'augmentation (ce n'était pas rien en ce temps) ainsi que des machines plus sécurisées.

Après la guerre elle retourne à Comines et s'impose comme déléguée des ouvrières, écumant les congrès et les meetings dans le Nord.

Repérée par les cadres du Parti communiste, en 1927 elle est envoyée en URSS pour l'anniversaire de la Révolution d'Octobre.

Là-bas elle fait la connaissance de Clara Zetkin à laquelle on doit la Journée internationale du Droit des femmes.

Martha Desrumaux deviendra la première femme élue au comité central du PC, et aussi la première femme du corps ouvrier à participer aux accords de Matignon de 1936 en vue d'accorder les congés payés et la semaine de 40 heures aux travailleurs.

Puis vient la Seconde Guerre mondiale et bien entendu la Grande Martha, fidèle à elle-même, prend la tête d'un important réseau de résistance féminin.

Arrêtée le 26 août 1941 elle est alors la première Française déportée à Ravensbrück.

Elle y survit et, au lendemain de la guerre, devient secrétaire générale de la CGT du Nord plus adjointe à la mairie socialiste de Lille, figurant alors parmi les 16 premières femmes députées non-élues.

Trop affaiblie par la déportation elle ne pourra malheureusement siéger à l'Assemblée.

Son mari, également un dirigeant CGT, meurt le 30 novembre 1982 et Martha le rejoint dans la tombe quelques heures après.

Ainsi vécut Martha Desrumaux -la Grande Martha- militante, fidèle et loyale, héroïne de la classe ouvrière et de la cause des femmes qui n'était jamais fatiguée de scander ce célèbre slogan "A travail égal salaire égal"... et qui mériterait bien sa place au Panthéon 

Un peu de documentation:

Martha Desrumaux, Une Femme du Nord, ouvrière, syndicaliste, déportée, féministe de Pierre Outteryck

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tu va énervé les macronistes .

ça me fait penser à une nana que j'ai connu, née en 1961 en Normandie. Ses parents avaient une ferme. Sa mère l'a fait embauchée à 14 ans dans un hôtel. Elle y travaillait quand elle n'était pas dans son collège d'apprentissage et qu'elle ne bossait pas pour la ferme. Elle a eut son CAP et a fugué après. C'est terrible de penser que dans les années 75 on pouvait réduire en esclavage une gamine de 14 ans...

Il y a 14 heures, lolo72 a dit :

tu va énervé les macronistes .

je ne vois pas ce que Macron vient faire là dedans !

des femmes courageuses !

La grand-mère de ma femme a travaillé à la ferme. Elle allait à l'école quand son père n'avait pas besoin d'elle. Vers 14 ans, elle est partie en apprentissage à Brest, chez un charcutier. Elle participait à la tuerie du cochon. A 19 ans, elle se maria, et tint un petit restaurant. C'était vers 1936-1939.