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Nous habitons une maison hantée


Oncle_Julien

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Oncle_Julien Membre 322 messages
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Vivre avec un fantôme

Mon ancienne compagne, disparue depuis presque dix ans, aimait la vie dans notre grande demeure. Une maison de maître construite sur les terres et les fondations d'une ancienne commanderie des Templiers. Nous y avons vécu presque vingt ans. il se passait quelquefois de curieux phénomènes. Personnellement je n'y prêtais pas grande attention. J'ai été confronté à des manifestations étranges durant toute mon enfance. Christine le vivait également sans être perturbée. Je suis écossais. En riant elle me disait souvent : << Quoi de plus normal qu'un revenant dans la demeure d'un écossais ! Même loin de son écosse ! >>. Lors de nos plaisanteries, elle précisait : << Si je disparais avant toi, je viendrais hanter cette maison. J'y suis trop bien ! >>. Des paroles qui résonnent aujourd'hui encore à chaque manifestation. 

Ces manifestations de l'au-delà ont trouvé une curieuse recrudescence après le décès de ma compagne. Ses paroles prémonitoires prenaient subitement tout leur sens. Les trois premières années, il substituait les effluves de son parfum. Cette odeur inexplicable suivait les phénomènes. Au début, je montais à toute vitesse les escaliers de la tourelle. Tout cessait aussi soudainement. Il ne restait que l'odeur de son parfum préféré. Magnolia. Il y a presque cinq ans, quand Clémentine est venue s'installer ici, avec moi, elle me confiait sentir ce parfum dans les pièces où elle se retrouvait seule. Les manifestations commencent toujours au début de la mauvaise saison. Souvent fin octobre ou début novembre. Nous y sommes en plein depuis plus d'une semaine. Clémentine s'est habituée. 

Nous sommes ensemble dans l'atelier, assis l'un contre l'autre à regarder la danse des dernières flammes dans la cheminée. Soudain, au-dessus de nos têtes, le bruit sourd. Toujours le même. Il résonne étrangement. Il est tout à fait impossible de le localiser. La seule certitude, il provient de l'étage. S'en suivent des bruits de pas traînants. Un peu comme si quelqu'un errait sans but. Il y a des grincements de portes. Hors, aucun des gonds, changés il y a vingt ans, ne grincent. Ils sont auto lubrifiés "à vie" dans leurs mécanismes. Il y a le bruit de meubles qu'on déplace. On les entend riper sur le plancher. Si nous montons à toute vitesse. Rien. Tout est en place. Ce n'est plus que Clémentine qui sent l'odeur de magnolia. Nous restons dans mon atelier de peintre d'Art à écouter. 

Les rares invités, autorisés à pénétrer dans l'atelier, lorsqu'ils confrontés pour la première fois à ces phénomènes dissimulent difficilement leur effroi. Nos réactions normales les rassurent très vite. Souvent confrontés pour la première fois de leur vie à des manifestations inexplicables, ils changent subitement d'attitudes mentales quand aux histoires de hantises. Je me plais à préciser que les vivants sont bien plus à craindre que les morts. << Oui, mais quand même ! >> est la phrase qui revient le plus souvent. Des mots qui nous amusent beaucoup. Quand Estelle a été confrontée pour la première fois au fantôme de Christine, elle s'est jetée dans mes bras en tremblant. Pourtant, en cours, à l'université, Clémentine l'avait prévenu. Estelle savait la présence d'une entité dans la maison. Comme le précise souvent Clémentine, les explications de ceux qui n'ont jamais été confrontés à de telles choses sont souvent plus surréalistes que les phénomènes eux-même. Nous en rions. 

Comme l'immense majorité des individus qui n'ont jamais eu affaire au paranormal, Estelle se gaussait de toutes ces histoires. Des plaisanteries, des dérisions, des moqueries parfois. Jusqu'à ce fameux soir de novembre 2017. Son teint légèrement mat a viré au rose pâle. Les gouttes de sueur perlaient sur son nez. << Put-Hein ! Mais alors ? Ça existe vraiment ! >> lança t-elle dans un souffle. Terrifiée, serrée dans mes bras, elle consultait Clémentine du regard. Clémentine qui murmurait : << Elle va venir te manger ! >>. Comme tout cela ne dure que quelques minutes, Estelle s'est rapidement reprise. Comme tout esprit cartésien, elle voulait en avoir le cœur net. Nous sommes montés tous les trois. Tout était en ordre. << Ça sent le parfum ! C'est quoi ? >> demanda t-elle.

<< Magnolia ! Le parfum préféré de Christine, l'ancienne compagne à Julien ! >>. Estelle, les yeux vides, nous observait comme si nous étions des........fantômes. Depuis, elle aussi s'est habituée à ses visites qui vont durer jusqu'à la fin mars, début avril. En général, je pratique un rituel précis dans un des souterrains de notre propriété. Il y a là une ancienne crypte dont une porte est murée depuis des siècles. De tradition, dans la famille, il a toujours été interdit d'y aller voir. Je n'y tiens pas malgré les demandes insistantes de Clémentine et d'Estelle. Ce rituel permet à Christine de passer l'hiver en paix, ici, avec nous. Il n'est pas question de révéler ici ce rituel qui fait toujours trembler Clémentine. Je connais la magie noire. Je refuse de l'initier à ces choses. Je n'en parlerai donc pas. 

Ce soir encore, à l'étage, juste avant la venue de Juliette, nous avons eu droit à la visite de Christine. J'écris ces mots en écoutant Juliette et Clémentine bavarder...

Il faut vivre avec eux.jpeg

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Membre, 37ans Posté(e)
Prosarko Membre 2 295 messages
Maitre des forums‚ 37ans‚
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Le 17/11/2021 à 21:21, Oncle_Julien a dit :

Vivre avec un fantôme

Mon ancienne compagne, disparue depuis presque dix ans, aimait la vie dans notre grande demeure. Une maison de maître construite sur les terres et les fondations d'une ancienne commanderie des Templiers. Nous y avons vécu presque vingt ans. il se passait quelquefois de curieux phénomènes. Personnellement je n'y prêtais pas grande attention. J'ai été confronté à des manifestations étranges durant toute mon enfance. Christine le vivait également sans être perturbée. Je suis écossais. En riant elle me disait souvent : << Quoi de plus normal qu'un revenant dans la demeure d'un écossais ! Même loin de son écosse ! >>. Lors de nos plaisanteries, elle précisait : << Si je disparais avant toi, je viendrais hanter cette maison. J'y suis trop bien ! >>. Des paroles qui résonnent aujourd'hui encore à chaque manifestation. 

Ces manifestations de l'au-delà ont trouvé une curieuse recrudescence après le décès de ma compagne. Ses paroles prémonitoires prenaient subitement tout leur sens. Les trois premières années, il substituait les effluves de son parfum. Cette odeur inexplicable suivait les phénomènes. Au début, je montais à toute vitesse les escaliers de la tourelle. Tout cessait aussi soudainement. Il ne restait que l'odeur de son parfum préféré. Magnolia. Il y a presque cinq ans, quand Clémentine est venue s'installer ici, avec moi, elle me confiait sentir ce parfum dans les pièces où elle se retrouvait seule. Les manifestations commencent toujours au début de la mauvaise saison. Souvent fin octobre ou début novembre. Nous y sommes en plein depuis plus d'une semaine. Clémentine s'est habituée. 

Nous sommes ensemble dans l'atelier, assis l'un contre l'autre à regarder la danse des dernières flammes dans la cheminée. Soudain, au-dessus de nos têtes, le bruit sourd. Toujours le même. Il résonne étrangement. Il est tout à fait impossible de le localiser. La seule certitude, il provient de l'étage. S'en suivent des bruits de pas traînants. Un peu comme si quelqu'un errait sans but. Il y a des grincements de portes. Hors, aucun des gonds, changés il y a vingt ans, ne grincent. Ils sont auto lubrifiés "à vie" dans leurs mécanismes. Il y a le bruit de meubles qu'on déplace. On les entend riper sur le plancher. Si nous montons à toute vitesse. Rien. Tout est en place. Ce n'est plus que Clémentine qui sent l'odeur de magnolia. Nous restons dans mon atelier de peintre d'Art à écouter. 

Les rares invités, autorisés à pénétrer dans l'atelier, lorsqu'ils confrontés pour la première fois à ces phénomènes dissimulent difficilement leur effroi. Nos réactions normales les rassurent très vite. Souvent confrontés pour la première fois de leur vie à des manifestations inexplicables, ils changent subitement d'attitudes mentales quand aux histoires de hantises. Je me plais à préciser que les vivants sont bien plus à craindre que les morts. << Oui, mais quand même ! >> est la phrase qui revient le plus souvent. Des mots qui nous amusent beaucoup. Quand Estelle a été confrontée pour la première fois au fantôme de Christine, elle s'est jetée dans mes bras en tremblant. Pourtant, en cours, à l'université, Clémentine l'avait prévenu. Estelle savait la présence d'une entité dans la maison. Comme le précise souvent Clémentine, les explications de ceux qui n'ont jamais été confrontés à de telles choses sont souvent plus surréalistes que les phénomènes eux-même. Nous en rions. 

Comme l'immense majorité des individus qui n'ont jamais eu affaire au paranormal, Estelle se gaussait de toutes ces histoires. Des plaisanteries, des dérisions, des moqueries parfois. Jusqu'à ce fameux soir de novembre 2017. Son teint légèrement mat a viré au rose pâle. Les gouttes de sueur perlaient sur son nez. << Put-Hein ! Mais alors ? Ça existe vraiment ! >> lança t-elle dans un souffle. Terrifiée, serrée dans mes bras, elle consultait Clémentine du regard. Clémentine qui murmurait : << Elle va venir te manger ! >>. Comme tout cela ne dure que quelques minutes, Estelle s'est rapidement reprise. Comme tout esprit cartésien, elle voulait en avoir le cœur net. Nous sommes montés tous les trois. Tout était en ordre. << Ça sent le parfum ! C'est quoi ? >> demanda t-elle.

<< Magnolia ! Le parfum préféré de Christine, l'ancienne compagne à Julien ! >>. Estelle, les yeux vides, nous observait comme si nous étions des........fantômes. Depuis, elle aussi s'est habituée à ses visites qui vont durer jusqu'à la fin mars, début avril. En général, je pratique un rituel précis dans un des souterrains de notre propriété. Il y a là une ancienne crypte dont une porte est murée depuis des siècles. De tradition, dans la famille, il a toujours été interdit d'y aller voir. Je n'y tiens pas malgré les demandes insistantes de Clémentine et d'Estelle. Ce rituel permet à Christine de passer l'hiver en paix, ici, avec nous. Il n'est pas question de révéler ici ce rituel qui fait toujours trembler Clémentine. Je connais la magie noire. Je refuse de l'initier à ces choses. Je n'en parlerai donc pas. 

Ce soir encore, à l'étage, juste avant la venue de Juliette, nous avons eu droit à la visite de Christine. J'écris ces mots en écoutant Juliette et Clémentine bavarder...

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Ben y a une probabilité que Dieu existe alors 

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Membre, paradoxe sur pattes, 55ans Posté(e)
koadeg Membre 4 279 messages
55ans‚ paradoxe sur pattes,
Posté(e)

mes grands parents avaient un jeu morbide. Je le trouvais déplacé mais cela les faisait rire : qui mourra le 1er ! C'est moi, non, ce sera, moi je suis le plus vieux, etc... et cela finissait souvent par mon grand père qui disait "de toute façon, quand je serai mort, je viendrai te voir". Et les deux de rire, sans y croire. J'ai assisté à cette scène et je ne fus pas la seule. Connaissant le caractère terre à terre et athée de mes grands-parents, et surtout de ma grand mère, je trouvais "ce jeu" étrange, dérangeant, stupide mais pas plus.

Quelques années plus tard, mon grand père fut atteint de la maladie d’Alzheimer, avec des absences de plus en plus longues, le plongeant dans un passé de plus en plus lointain. Encore quelques années, et il décédait.

J'ai passé de nombreux étés en leur compagnie, avant Alzheimer, et connaissais parfaitement le rituel du soir : les informations à la télé, le repas, la fermeture des volets, la toilette puis nous rejoignons nos chambres à l'étage. A travers la cloison, j'entendais le vieux poste qui avait appartenu à mon père dans sa jeunesse et sur lequel mon grand père écoutait les matchs. Je m'endormais avec ces commentaires assourdis.

Bien sûr, pendant sa maladie, le rituel fut abandonné, tout comme le poste.

Quelques semaines après le décès, ma grand mère appela mes parents, pas en panique, mais quand même un peu tendue : la nuit précédente, elle avait été réveillée par le poste de mon grand père qui s'était mis à en route, sur le volume maximum. Elle était descendue l'éteindre, sans succès. Il continuait à hurler les informations, quelques soient les boutons tournés. Elle finit par vouloir enlever les piles. Et là, surprise. Comme le poste avait été laissé dans un coin, oublié, depuis plus de 5 ans, les piles avaient coulé, laissant l'appareil endommagé.

Et là, la question qui se pose. Pourquoi le poste de mon grand père se ralluma ? dysfonctionnement ? promesse tenue de l'au-delà ?

Une chose est sûr, le poste ne refonctionna jamais, même avec de nouvelles piles...

 

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Membre, 53ans Posté(e)
Natouxelle Membre 962 messages
Mentor‚ 53ans‚
Posté(e)
Le 17/11/2021 à 23:15, Prosarko a dit :

Ben y a une probabilité que Dieu existe alors 

Pas que dieu existe, mais du moins que les âmes errent sur la terre au lieu d'aller où que ce soit....👻 👻 👻 Oouuuuuhhhhh !!! 

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