Aller au contenu

Cinéma : la peur du grand embouteillage pour les plus de 400 films qui attendent leur sortie.


goods

Messages recommandés

Membre+, Posté(e)
goods Membre+ 35 581 messages
Posté(e)

Cinéma : la peur du grand embouteillage pour les plus de 400 films qui attendent leur sortie.

En raison de la pandémie de Covid-19, des centaines de films attendent de vivre en salle. Les distributeurs craignent que ces œuvres soient noyées dans la masse quand les écrans se rallumeront.

325c597_956188331-637007.jpg

Le yo-yo. Après la disette de blockbusters américains l’été 2020, un engorgement inédit de longs-métrages se profile pour la réouverture des salles. Depuis qu’elles ont dû baisser le rideau le 30 octobre 2020, le nombre d’entrées s’est figé mais celui des films terminés continue d’augmenter chaque jour.

Entre 400 et 420 longs-métrages – français et étrangers – stagnent chez les distributeurs, en attente d’être projetés sur grand écran, a calculé Hélène Herschel, déléguée générale de la Fédération nationale des éditeurs de films (FNEF). Un « bouchon » , qui évoque au choix le tunnel autoroutier saturé dans Huit et demi, de Federico Fellini, sorti en 1963, ou Le Grand Embouteillage, de Luigi Comencini (1979)…

« On craint un massacre », avoue Jean Labadie, de la société de distribution Le Pacte, qui dispose d’une vingtaine de films en stock. Interpellée par les représentants des cinémas d’art et essai, l’Agence pour le développement régional du cinéma (ADRC) et le Bureau de liaison des organisations du cinéma (BLOC), la médiatrice du cinéma, Laurence Franceschini, a saisi l’autorité de la concurrence. Cette dernière examinera ce dossier début avril et rendra un avis – exceptionnellement préalable – sur la faisabilité d’un « calendrier concerté » des sorties pendant les premiers mois de reprise d’activité des salles. Ou au moins, le collège donnera des pistes sur le mode de concertation.

L’angoisse des distributeurs indépendants tient en une question : comment éviter qu’avec leur grand retour annoncé, les blockbusters américains n’envahissent tous les écrans et ne laissent que des miettes aux petits films d’auteur ?

« Eviter de se cannibaliser »

« Il faut absolument éviter de se cannibaliser », affirme Eric Lagesse, PDG de Pyramide Distribution et coprésident du syndicat Distributeurs indépendants réunis européens (DIRE). « Les indépendants français ont porté seuls le marché l’été dernier. Ce serait injuste que les Américains accaparent tout quand les salles vont rouvrir », rappelle Etienne Ollagnier, cofondateur de Jour2Fête et coprésident du Syndicat des distributeurs indépendants (SDI).

Le pire s’annonce. « La rotation des films risque d’être accrue, leur visibilité sera moindre. Tous les films vont souffrir », redoute Alexandre Mallet-Guy, directeur général de Memento Films Distribution. « Les longs-métrages qui devraient faire 400 000 entrées n’en feront que la moitié », prédit-il. En soulignant que les distributeurs investissent par le biais d’un « minimum garanti » entre 10 % et 15 % du budget des films. Pas sûr qu’ils puissent récupérer leur mise avec les entrées en salle.

Si l’on ne connaît toujours pas la date de leur réouverture, la profession, échaudée par les espérances déçues du 15 décembre 2020, parie sur début mai. Dans le meilleur des cas. « On tricote, on détricote, on retricote et pendant ce temps, les films s’accumulent », déplore Régine Vial, directrice de la distribution aux Films du Losange qui revendique 17 films en stock dont Suzanna Andler, de Benoît Jacquot.

Aucun film à gros budget ne s’y risquera

La reprise s’effectuerait en trois étapes : avec une première jauge à 35 % des places occupées pendant quatre semaines, puis à 50 % encore pendant un mois avant un retour à la normale souhaité en juillet. Un maintien des couvre-feux risque toujours d’amputer les recettes des deux séances du soir.

« Il sera impossible de caser tous les films avant le prochain Festival de Cannes, prévu le 6 juillet », explique Eric Lagesse. Habituellement, les films d’auteur disposent d’une fenêtre de tir d’une année pour leur carrière en salle, entre deux éditions cannoises. « C’est notre rampe de lancement pour 80 % des films », ajoute Alexandre Mallet-Guy. Ce bel ordonnancement s’est effondré avec la pandémie. Par exemple, Jean Labadie n’a pas pu sortir le dernier film de Nanni Moretti, Tre piani, prêt pour Cannes 2020 et dans lequel il a fortement investi. « Cela nous coûte des frais financiers exorbitants », détaille-t-il.

Paradoxalement, les deux mois de jauges dégradées pourraient faire le jeu du cinéma d’auteur ; pour des raisons financières, aucun film à gros budget ne s’y risquera. Ce qui explique le report par Gaumont d’OSS 117 : alerte rouge en Afrique noire au 4 août. Tout comme les hésitations des Américains. Au moins 80 films des studios hollywoodiens attendent leur tour et jouent la prudence en décalant encore de mois en mois leurs grosses cartouches. Disney a ainsi reporté Black Widow, de Cate Shortland, au 9 juillet. Même stratégie chez Sony qui repousse Venom, de Ruben Fleischer, à la fin de l’été. Universal Pictures attend désormais 2022 pour Les Minions 2, de Kyle Balda et Brad Ableson, ou Mourir peut attendre, le prochain James Bond signé Cary Joji Fukunaga.

Toutefois Xavier Albert, directeur général d’Universal Pictures International France, a commencé à caler les sorties du thriller Promising Young Woman, d’Emerald Fennell, de Let Him Go, de Thomas Bezucha, Freaky, de Christopher Landon, Voyagers, de Neil Burger, et Nobody, d’Ilya Naishuller, dès mai et placé le très attendu Fast & Furious 9, de Justin Lin, au 30 juin. Pour sa part, Warner, qui a renoncé à sortir Wonder Woman 1984, de Patty Jenkins, en salle en France, a prévu quatre films en mai dont Comment je suis devenu super-héros, de Douglas Attal, et même Godzilla vs Kong, d’Adam Wingard.

Jean Labadie redoute que ce type de mastodontes ne soit repris sur trois écrans dans un même multiplexe. « Si Disney récupère 1 000 écrans par semaine et les autres studios 400 à 500 chacun, il restera des miettes pour les cinquante autres films, c’est inextricable », ajoute Etienne Ollagnier.

D’autant plus que l’accord signé en 2016 qui devait contraindre les exploitants à respecter des obligations de programmation en termes de diversité – pour éviter ce type d’excès et maintenir à l’affiche pendant quinze jours les films les plus fragiles – n’est pas appliqué. Les circuits n’ont pas renouvelé leurs engagements et le Centre national du cinéma (CNC) n’a aucun moyen de les y contraindre. Sauf à envisager de conditionner les aides aux exploitants à des obligations de diversité dans leur programmation. Ce n’est pas à l’ordre du jour. D’ici là, la guerre des écrans s’annonce violente quand les studios hollywoodiens reviendront en salle.

Dérogation début avril

Alors, pour écluser une partie de leur stock, les distributeurs tenteront-ils de se passer de la salle pour vendre directement aux plates-formes ou aux télévisions ? Pas si simple. Depuis le début de la pandémie, ce type de transactions s’est compté sur les doigts d’une main. Amazon Prime Video a acheté Pinocchio, de Matteo Garrone, et Forte, de Katia Lewkowicz. Netflix a acquis les droits de Madame Claude, de Sylvie Verheyde.

« Les plates-formes n’ont pas envie d’acheter de films d’auteur », assure la productrice Carole Scotta, qui a vendu Le Peuple Loup, de Tomm Moore et Ross Stewart, à Apple TV + pour l’exploiter en dehors de l’Hexagone. Mais elle est confrontée à un piratage massif sur Internet qui obère ses futures entrées en salle en France. Eric Lagesse a, lui, vendu La Toile de l’araignée, d’Andrés Wood, à OCS et The Singing Club, de Peter Cattaneo, qui devait sortir le 4 novembre 2020, à Canal+. « C’est une solution douloureuse. Dans une vie plus heureuse, ce film aurait fait beaucoup d’entrées », dit-il.

Suite de l'article.

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Annonces
Maintenant
Membre, 60ans Posté(e)
Elbaid1 Membre 9 412 messages
Maitre des forums‚ 60ans‚
Posté(e)

:o ça existe encore le cinéma ?

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Membre, forumeuse acharnée, Posté(e)
querida13 Membre 48 724 messages
forumeuse acharnée,
Posté(e)

Il faut les vendre à Netflix.

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Archivé

Ce sujet est désormais archivé et ne peut plus recevoir de nouvelles réponses.

×