L’après cigale et fourmi…

L’après cigale et fourmi…

 

 

 

 

Conscient d’être un enfant aimé voulu et conçu par amour,

Qui, fier de cela, refuse d’étaler son bonheur en plein jour,

 

Car, sans ôter nos œillères et sans mettre de lunettes,

Je ne vois pas comment nous sauverons notre planète.

 

Songeant à la génération qui sera appelée à tout rebâtir,

Je pense que qui fait son devoir n’a pas besoin de mentir

 

Puisque, la voulant agissante, je salue sa bravoure,

J’espère qu’avec elle cessera le temps des discours.

 

Si, à chaque instant, je milite pour revoir les beaux jours,

Je sais que, cœur ouvert, reviendra le temps des amours.

 

Admettant qu’un frais moulu est trop jeune pour comprendre,

Déclaré adulte, lui dira-t-on que de la vie il n’a rien à attendre ?

 

Sans aide, ne portera-t-il pas le poids de son infortune,

Surtout si son aimée lui demande de décrocher la lune ?

 

Sortant de la même eau, peux me chaut la couleur du couteau,

Puisque, né sans aisance, fluette sera toujours ma part de gâteau.

 

Comme je n’ai que des protestations à offrir et pas d’avenir,

C’est au plus offrant que je cède mes adolescents souvenirs.

    

Cela dit, estimant qu’exagérées sont mes colériques pensées, 

J’admets qu’avec de pareilles idées on ne peut guère avancer,

 

D’autant que je ne m’élève pas pour crier ma honte,

Mais pour raconter ce que font les oubliés d’un conte.

 

Puisque fertile et indocile est mon imagination,

Et que chevillé au corps est ma détermination.

 

Conscient qu’un fait qui agite l’esprit ne vaut que transmit,

J’avoue mon désir d’enfin parler de l’après cigale et fourmi.

 

Car, étant récemment informé de ce qu’ils sont devenus,

N’en faire profiter personne, disons-le, serait malvenu.

D’autant que, la cigale excepté son insatiable fringale,

Aux yeux de sa parentèle celle-ci n’avait pas d’égale.

 

Constatant que leur fille avait beau maintien et taille fine,

Papa et maman donnèrent à l’enfant le doux nom de Fifine.

 

Ce qu’ils ne savent pas est qu’ayant agité son popotin tout l’été

Leur progéniture qui n’avait rien à becter était bien embêtée.

 

Allergique au boulot, avec peau de balle en poche,

Celle-ci réalisa enfin qu’il fallait qu’elle s’accroche.

 

S’il fut dit et redit que ladite Fifine se trouva fort dépourvu

On ne sait pas que le froid hivernal arriva plus tôt que prévu

 

Toujours est-il que, pendant que Fifine épiait Lili sa voisine

La fourmi qui était son contraire faisait ses 8 heures d’usine.

 

Toutefois, sachant ce que l’on risque quand on sent le sapin,

Fifine alla voir Lili et la pria de lui prêter une croûte de  pain.

 

Hélas, sachant que cette noceuse avait glandée tout l’été,

Folle de rage, la prolétaire décida de ne rien lui prêter.

 

Informé que le mari de l’intrépide Fifine s’appelle Éloi,

J’atteste que volage, ce dernier n’a que faire de la loi.

 

Seulement, qui voit l’importance de sa corpulence,

Ne devine pas que ce ribaud est une chaude lance.

 

Entendu que la pandémie exige de faire marche arrière,

Délaissant son épouse Éloi fit sien les gestes barrière.

 

Mal lui en prie, car, sa femme, étant une innocente victime,

À force d’attendre Éloi, en lui, Fifine n’avait plus d’estime.

 

S’arrogeant le droit de lui signifier la fin de leurs épousailles,

Fifine souhaitait que de sa vie, au plus vite, son mari s’en aille.

 

Un mois plus tard, l’infidèle étant éjecté du domicile conjugal,

L’éconduit goûta alors aux joies de la disette et de la fringale.

 

Terminé les danses du ventre ou, pleines de charmes,

Fifine appétait Éloi en usant de ses meilleures armes.

 

Adieu les galopades au cœur des vertes campagnes,

Ou le couple se contentait d’un plat de lasagne. 

 

Oublié les restos trois étoiles de la Trinité-sur-mer.

Fini les soirées télés suivis du gros câlin de mémère.

 

Éloi qui, jeté à la rue, n’ayant rien à se mettre sous la dent,

N’étant pas musulman, pour lui, chaque jour était Ramadan.

 

Si Fifine, rendue enfin libre, prend seule chacun de ses repas,

Éloi, devoir oblige, est prêt à devenir une nouvelle fois papa.

 

Comme Éloi avait la réputation d’être un spécialiste du ballon rond,

Pour avoir un petit cigalon ses fans faisaient avec lui un petit ronron.

 

Il se fait tard, fatigué, si j’estime qu’il est temps d’aller dormir,

Avant cela, il faut savoir qu’il a d’autres acteurs que j’admire…

 

Si l’on souhaite que je parle du corbeau du fromage et du renard,

La prochaine fois je raconterai ce que font ces deux combinards.

Sans commentaires.