Aller au contenu

Les Chats


Invité

Messages recommandés

Invité
Invités, Posté(e)
Invité
Invité Invités 0 message
Posté(e)

Les poèmes et autres variations autours des chats

.Aimés ou détestés, adorés ou détestés, diabolisés et massacrés sous l’inquisition ou adulés par Colette, Victor Hugo, Léautaud ou Brassens........, Même si ce n'est pas toujours réciproque, de l’Égypte antique nos jours, qu'ils soient de gouttières ou bien de races, les chats ont souvent fascinés les humains.


Quelques citations.....


 

: "Si vous voulez écrire, ayez un chat." (A. Huxley)


"La littérature est du côté du chat." (B. Pivot)


"Les chats se plaisent dans le silence, l'ordre et la quiétude, et aucun endroit ne leur convient mieux que le cabinet du littérateur." (T. Gautier)


 

: "A fréquenter le chat, on ne risque que de s’enrichir" ( Colette)


 

: "Dieu a inventé le chat pour que l’homme ait un tigre à caresser chez lui" (Victor Hugo, inspiré par son chat Chanoine)

 


 

 


 

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Annonces
Maintenant
  • Réponses 63
  • Créé
  • Dernière réponse
Membre, 39ans Posté(e)
Neko86 Membre 10 808 messages
Maitre des forums‚ 39ans‚
Posté(e)

Bernard Werber a écrit une trilogie sur un monde en crise (religieuse et sanitaire... on est en plain dedans !)  et dont l'héroïne est une chatte. Le dernier volet est sorti fin d'année dernière. 

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Invité
Invités, Posté(e)
Invité
Invité Invités 0 message
Posté(e)

Le chat

Charles Baudelaire

Viens, mon beau chat, sur mon cœur amoureux ;
Retiens les griffes de ta patte,
Et laisse-moi plonger dans tes beaux yeux,
Mêlés de métal et d’agate.

 

Lorsque mes doigts caressent à loisir
Ta tête et ton dos élastique,
Et que ma main s’enivre du plaisir
De palper ton corps électrique, Je vois ma femme en esprit.

 

Son regard, Comme le tien, aimable bête
Profond et froid, coupe et fend comme un dard,

Et, des pieds jusques à la tête,
Un air subtil, un dangereux parfum
Nagent autour de son corps brun.

 

Charles Baudelaire, Les fleurs du mal

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Invité
Invités, Posté(e)
Invité
Invité Invités 0 message
Posté(e)

 

 

LES CHATS

 

Charles Baudelaire



Les amoureux fervents et les savants austères
Aiment également dans leur mûre saison
Les chats puissants et doux, orgueil de la maison, 
Qui comme eux sont frileux et comme eux sédentaires.



Amis de la science et de la volupté, 
Ils cherchent le silence et l’horreur des ténèbres ;
L’Érèbe les eût pris pour ses coursiers funèbres, 
S’ils pouvaient au servage incliner leur fierté.


 


Ils prennent en songeant les nobles attitudes
Des grands sphinx allongés au fond des solitudes, 
Qui semblent s’endormir dans un rêve sans fin ;



Leurs reins féconds sont pleins d’étincelles magiques, 
Et des parcelles d’or, ainsi qu’un sable fin, 
Étoilent vaguement leurs prunelles mystiques.


 

Charles Baudelaire, Les fleurs du mal

 

 

 

a1 le chat de Charles Beaudelaire..jpg

 

 

 

 

 

 

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Membre, 75ans Posté(e)
boeingue Membre 23 346 messages
Maitre des forums‚ 75ans‚
Posté(e)

adorable bestiole , qui passe son temps à dormir !!

juste manger et lever la patte !!

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Invité
Invités, Posté(e)
Invité
Invité Invités 0 message
Posté(e)

 

 

 

 Colette

La paix chez les bêtes


 


 


Extrait d'un texte de Colette : Ses livres évoquent souvent les chats ....
Colette est née et à vécue toute son enfance à Saint-Sauveur-en-Puisaye, un village de Bourgogne.


 

1078198160_a21ColetteLamrechatte.jpg.0096e79b021e1f8f26b1295c90ee9a4c.jpg

 

La mère Chatte

Une, deux, trois, quatre... Non. Je me trompe. 
Un, deux, trois, quatre,
cinq, six... Non cinq. Où est le sixième ?
Un, deux, trois, Dieu, que c'est fatigant !
À présent, ils sont plus que quatre. J'en deviendrai folle. Petits !
Petits ! Mes fils, mes filles, où êtes-vous ?


 

Où sont-ils ? Où sont-ils ? Un, deux... Deux seulement ! 
Et les quatre autres ?
Répondez, vous deux, sottement occupés l'un à manger une ficelle,
l'autre à chercher l'entrée de cette caisse qui n'a pas de porte ! 
Oui, vous n'avez rien vu, rien entendu, 
laids petits chats-huants que vous êtes, avec vos yeux ronds !


 

... Ni dans la cuisine, ni dans le bûcher ! Dans la cave ? 
Je cours, je descends, je flaire... rien... 
Je remonte, le jardin m'éblouit... Où sont les deux 
que je gourmandais tout à l'heure ? Perdus aussi ?
Mes enfants ! Mes enfants ! Au secours,
ô Deux-Pattes, accourez, j'ai perdu tous mes enfants !


 

Tiens ! d'où sort-il, celui-ci ?... C'est ma foi mon lourdeau de premier,
tout rond, suivi de son frère sans malice, et d'où vient celle-ci,
petite femelle impudente, prête à me braver et qui jure déjà, 
en râlant de la gorge. Un, deux,
trois, ... trois, quatre, cinq... Viens mon sixième, délicat et plus faible que les autres, plus tendre aussi et plus léché... Quatre, cinq, six... Assez ! Assez ! 


Je n'en veux pas davantage ! Venez tous dans la corbeille, 
à l'ombre fine de l'acacia. 


Dormons, ou prenez mon lait, en échange d'une heure de répit - 
je n'ai pas dit de repos, car mon sommeil prolonge ma vigilance éperdue, et c'est en rêve que je vous cherche et vous compte :
un, deux, trois, quatre...


 


 

Colette

La paix chez les bêtes

 

1602565146_a21ColetteLamrechattte.jpg.f779f62d0db4c58a77197544a897b619.jpg


 

 

 

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Invité
Invités, Posté(e)
Invité
Invité Invités 0 message
Posté(e)

689634577_a1bisCharlesBeaudelaireleschats.jpg.4aff1d58b6ad78887861646b280a7746.jpg

 

 

La java des pussy-cats


(Boris Vian)


Sur un vieux toit en zingue
Y avait des pussy-cats
Qui dansaient comme des dingues
En f’sant du bruit avec leurs pattes
Alertés, les voisingues
S’écriaient ça n’a rien d’bath
y a d’quoi dev’nir sourdingue
On peux plus travailler ses maths
Le matou du marchand d’volailles
Une sardine en bandoulière
Avait enlacé par la taille
La chatte de la cuisinière
Chacun faisait du gringue
A la siamoise de l’épicier
C’était un vrai dancingue
A tout l’monde ils cassaient les pieds
Au bout d’une demi-plombe
Ecoeurés par ce raffut
Les flics s’amènent en trombe
En faisant tourner leurs massues
Et c’est une hécatombe
Les ardoises volent en éclats
On aurait cru des bombes
Mais y avait déjà plus un chat
Réfugiés au fond d’une cave
Les pussy-cats pas dégonflés
Sirotant d’l’alcool de betterave
S’étaient remis à gambiller
Toute la nuit ils dansèrent
En usant des kilos d’savates
Pour leur anniversaire
La java des pussy-cats

 

 

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Invité
Invités, Posté(e)
Invité
Invité Invités 0 message
Posté(e)

Chanson du chat qui dort


 

Tristan KLINGSOR


 

Chat, chat, chat,
Chat noir, chat blanc, chat gris.
Charmant chat couché
Chat, chat, chat,
N’entends-tu pas les souris
Danser à trois des entrechats
Sur le plancher.



Le bourgeois ronfle dans son lit
De son bonnet de coton coiffé
Et la lune regarde à la vitre : 
Dansez souris, dansez jolies, Dansez vite,
En remuant vos fines queues de fées.



Dansez sans musique tout à votre aise
à pas menus et drus


Au clair de la lune qui vient de se lever,
Courez : les sergents de ville dans la rue
Font les cent pas sur le pavé
Et tous les chats du vieux Paris
Dorment sur leur chaise,
Chats blancs, chats noirs, ou chats gris.


 

Tristan KLINGSOR Florilège poétique.


148298173_a2TristantKlingsorLachansonduchatquidort.jpg.15efd490662780e8688d5c93a6d405da.jpg

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Invité
Invités, Posté(e)
Invité
Invité Invités 0 message
Posté(e)

Colette.


 

La fleur


 

"Oh ! la jolie fleur dans la vitrine !


- Oui. C'est un petit pavot blanc.


- Je vous parle pas des petits pavots, je vous montre la fleur d'en bas, tachetée de clair et de sombre, veloutée, avec deux gouttes de rosée qui brillent, et de grandes étamines blanches pointues... Tiens, je me trompais : ce n'est pas une fleur, c'est un chat.


- Non, non, vous aviez raison, poète: c'est une fleur."

Colette,
extrait de Autres bêtes, Chats de Paris


 

a14Colette la fleur.jpg

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Invité
Invités, Posté(e)
Invité
Invité Invités 0 message
Posté(e)

Le chat noir- Rainer Maria Rilke


 


 


 

Un fantôme est encore comme un lieu
où ton regard se heurte contre un son;
mais contre ce pelage noir
ton regard le plus fort est dissous :


 

ainsi un fou furieux, au paroxysme
de sa rage, trépigne dans le noir
et soudain, dans le capitonnage sourd
de sa cellule, cesse et s’apaise.


 

Tous les regards qui jamais l’atteignirent,
il semble en lui les receler
pour en frémir, menaçant, mortifié,
et avec eux dormir.


 

Mais soudain, dressé vif, éveillé,
il tourne son visage — dans le tien :
et tu retrouves à l’improviste
ton regard dans les boules d’ambre
jaune de ses yeux : enclos
comme un insecte fossilisé.

(Rainer Maria Rilke- Nouveaux poèmes)

 

563720448_a3RainerMariaRilkelechatnoir.jpg.ea987e9cb765ad9ebfeee76f405086a2.jpg

 

 

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Invité
Invités, Posté(e)
Invité
Invité Invités 0 message
Posté(e)

Jacques Sternberg – Les esclaves –Contes glacés.

 

« Au commencement, Dieu créa le chat à son image. Et bien entendu, il trouva que c’était bien. Et c’était bien, d’ailleurs.

Mais le chat était paresseux. Il ne voulait rien faire . Alors, plus tard, après quelques millenaires, Dieu créa l’homme uniquement dans le but de servir le chat, de lui servir d’esclave jusqu’à la fin des temps. Au chat, il avait donné l’indolence et la lucidité. A l’homme il donna la névrose, le don du bricolage et la passion du travail.

L’homme s’en donna à cœur joie. Au cours des siècles, il édifia toute une civilisation basée sur l’invention, la production et le consommation intensive. Civilisation qui n’avait en réalité qu’un seul but secrêt : offrir au chat le confort, le gîte et le couvert.

C’est dire que l’homme inventa des millions d’objets inutiles, généralement absurdes, tout cela pour produire parallèlement les qlq objets indispensables au bien-être du chat : le radiateur, le coussin, le bol, le plat à sciure, le pêcheur breton, le tapis la moquette, le panier d’osier et peut-être aussi la radio puisque les chats aiment la musique.

Mais, de tout cela, les hommes ne savent rien. A leurs souhaits. Bénis soient-ils. Et ils croient l’être. Tout est pour le mieux dans le meilleurs des mondes des chats. »


 

Jacques Sternberg – Les esclaves –Contes glacés.

 

 


 

951531036_a4JacquesSernberglesesclaves.jpg.176856b2bb333dd46b05b2b54a386741.jpg

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Invité
Invités, Posté(e)
Invité
Invité Invités 0 message
Posté(e)

 

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Invité
Invités, Posté(e)
Invité
Invité Invités 0 message
Posté(e)

Le chat qui ne ressemblait à rien


Le chat qui ne ressemble à rien
Aujourd'hui ne va pas très bien.


Il va visiter le Docteur
Qui lui ausculte le cœur.


Votre cœur ne va pas bien
Il ne ressemble à rien,


Il n'a pas son pareil
De Paris à Créteil.


Il va visiter sa demoiselle
Qui lui regarde la cervelle.


Votre cervelle ne va pas bien
Elle ne ressemble à rien,


Elle n'a pas son contraire
A la surface de la terre.


Voilà pourquoi le chat qui ne ressemble à rien
Est triste aujourd'hui et ne va pas bien.


 

Robert Desnos,
extrait de La Ménagerie de Tristan

 

795667200_a5RobertDesnosLechatquineressemblerien.jpg.dadf1e9993de48509f50e05f80a5eec1.jpg

 

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Invité
Invités, Posté(e)
Invité
Invité Invités 0 message
Posté(e)

Les félins sont pour moi les + belles créatures qui puissent exister.

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Invité
Invités, Posté(e)
Invité
Invité Invités 0 message
Posté(e)

Colette

La chatte au miroir


 

"Est-elle plus jolie que moi ? Je ne crois pas. D'ailleurs quelle chatte est plus jolie que moi ? Je voudrais regarder cette intruse à loisir, pendant qu'elle me tourne le dos. Mais chaque fois, juste à ce moment-là, juste en même temps que moi... Elle se retourne et me regarde."


 

Colette,
extrait de Autres bêtes, Chats de Paris

 

898658675_a15ColetteLachatteaumiroir.JPG.b8d1d60372843f643e554664eec5fbab.JPG

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Invité
Invités, Posté(e)
Invité
Invité Invités 0 message
Posté(e)

Paul ÉLUARD

 

 

LE CHAT

 

Pour ne poser qu'un doigt dessus
Le chat est bien trop grosse bête.
Sa queue rejoint sa tête,
Et se répond à la caresse.


 
Mais, la nuit l'homme voit ses yeux
Dont la pâleur est le seul don.
Ils sont trop gros pour qu'il les cache
Et trop lourds pour le vent perdu du rêve.


 

Quand le chat danse
C'est pour isoler sa prison
Et quand il pense
C' est jusqu'aux murs de ses yeux.


 
Paul Eluard

Les animaux et leurs hommes, les hommes et leurs animaux

 

 

a6 Paul Eluard le chat.jpg

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Invité
Invités, Posté(e)
Invité
Invité Invités 0 message
Posté(e)

Poum

 

(Colette)

 

Je suis le diable. Le diable ! Personne n’en doit douter. Il n’y a qu’à me voir d’ailleurs. Regardez-moi, si vous l’osez ! Noir, d’un noir roussi par les feux de la géhenne. Les yeux verts poison, veinés de brun, comme la fleur de la jusquiame. J’ai des cornes de poils blancs, raides, qui fusent hors de mes oreilles, et des griffes, des griffes, des griffes ! Combien de griffes ? Je ne sais pas. Cent mille, peut-être. J’ai une queue plantée de travers, maigre, mobile, impérieuse, expressive – pour tout dire, diabolique.

 

Je suis le diable, et non un simple chat. Je ne grandis pas. L’écureuil, dans sa cage ronde, est plus gros que moi. Je mange comme quatre, comme six – je n’engraisse pas.

 

J’ai surgi en mai, de la lande fleurie d’œillets sauvages et d’orchis mordorés. J’ai paru au jour, sous l’apparence bénigne d’un chaton de deux mois. Bonnes gens ! Vous m’avez recueilli, sans savoir que vous hébergiez le dernier démon de cette Bretagne ensorcelée. « Gnome », « Poulpiquet », « Korriganet », « Korrigan », c’est ainsi qu’il fallait me nommer, et non « Poum » ! Cependant, j’accepte pour mien ce nom parmi les hommes car il me sied.

 

« Poum ! » le temps d’une explosion et je suis là, jailli vous ne savez d’où. « Poum ! » j’ai cassé d’un bond exprès maladroit le vase de Chine, et « Poum ! » me voilà collé, comme une pieuvre noire, sur le museau blanc du lévrier qui crie avec une voix de femme battue… « Poum ! » parmi les tendres bégonias prêts à fleurir, et qui ne fleuriront plus… « Poum ! » au beau milieu du nid de pinsons, qui pépiaient, confiants, à la fourche du sureau… « Poum ! » dans la jatte de lait, « Poum ! » dans l’aquarium de la grenouille, et « Poum ! » enfin sur l’un de vous.

 

Ce soir, tandis que le jardin arrosé sent la vanille et la salade fraîche, vous errez, épaule contre épaule, heureux de vous taire, d’êtres seuls, de n’entendre sur le sable, quand vous passez tous deux, que le bruit d’un seul pas ... Seuls ? De quel droit ? Cette heure m’appartient. Rentrez ! La lampe vous attend.

 

Rendez-moi mon domaine, car rien n’est vôtre ici dès la nuit close. Rentrez ! Ou bien « Poum ! » je jaillis du fourré, comme une longue étincelle, comme une flèche invisible et sifflante. Faut-il que je frôle et que j’entrave vos pieds, mou, velu, humide, rampant, méconnaissable ?… Rentrez ! Le double feu vert de mes prunelles vous escorte, suspendu entre ciel et terre, éteint ici, rallumé là. Rentrez en murmurant : « Il fait frais » pour excuser le frisson qui désunit vos lèvres et desserre vos mains enlacées. Fermez les persiennes, en froissant le lierre du mur et l’aristoloche.

 

Je suis le diable, et je vais commencer mes diableries sous la lune montante, parmi l’herbe bleue et les roses violacées. Je conspire contre vous, avec l’escargot, l’hérisson, la hulotte, le sphinx lourd qui blesse la joue comme un caillou.

 

Et gardez-vous, si je chante trop haut cette nuit, de mettre le nez à la fenêtre : vous pourriez mourir de me voir, sur le faîte du toit, assis tout noir au centre de la lune !…

 

Colette. La paix chez les bêtes.

 

 

 

 

 

 

 

a20 Colette Poum.jpg

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Invité
Invités, Posté(e)
Invité
Invité Invités 0 message
Posté(e)

Prosper Mérimée,


 

 

Lettre à Mlle Olga Lagrené

 

 

Mon chat aurait mis la patte à la plume, s'il n'était pas si paresseux, pour vous remercier de l'offre tout aimable que vous voulez bien lui faire. Il me charge de vous présenter ses très humbles hommages et de vous dire qu'il accepte avec empressement.

Il craint seulement que la gravité de son caractère, fort en rapport avec la couleur de sa robe, ne vous ennuie bientôt.

 

De méchantes langues lui ont parlé de vos coquetteries et de votre besoin de mouvement. On lui a dit que vous vouliez plaire à tout le monde et que vous n'y réussissiez que trop bien, sur quoi, lui qui est une personne sérieuse pesant 15 kg et compagnon ordinaire d'une tortue, craint que vous le dérangiez de ses habitudes méditatives qui lui ont attiré une grande considération dans toutes les gouttières de la rue de Lille.

 

Il offre à sa dame de compagnie la queue de toutes les asperges qu'il prendra comme appointements, mais il exige qu'elle lui prête ses genoux sans bouger pendant deux heures quand il a envie de dormir.

Je crains bien que le marché ne se puisse faire à ces conditions, car je lui ai dit que ne je vous avais jamais vue deux minutes immobile. Sur quoi il a hérissé sa moustache et est allé se coucher sur le coton où loge son amie la tortue.

 

 

3 juillet 1853

 

 

 

Prosper Mérimée,

Correspondance.

 

groschat1.jpg

a7 Prospère Mérimée Lettre à Mlle Olga Lagréné.jpg

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Invité
Invités, Posté(e)
Invité
Invité Invités 0 message
Posté(e)

 

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Annonces
Maintenant

Archivé

Ce sujet est désormais archivé et ne peut plus recevoir de nouvelles réponses.


×