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"Il faut être vigilant pour ne pas se faire piéger" : comment les "revues prédatrices" parasitent les études scientifiques


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Pour comprendre la logique de ces revues dites "prédatrices", il faut revenir aux années 2000 et à la naissance d'un mouvement de "science ouverte". Celui-ci prône l'accès gratuit aux publications, alors qu'il était jusqu'alors verrouillé, soumis au coûteux abonnement aux revues dites "fermées". Pour consulter un article cédé à titre exclusif, les chercheurs et les bibliothèques n'ont souvent d'autre choix que d'acquitter le prix décidé par l'éditeur, en position de monopole. Chez les plus grands éditeurs de littérature scientifique du monde (Elsevier, Springer...), le taux de bénéfice après impôts s'élève entre 30 et 40%, soit davantage que dans le luxe.

C'est alors l'apparition des archives ouvertes ("green open access"), des revues hybrides (abonnement au papier et libre accès en ligne) ou entièrement en libre accès ("gold open access"). Dans ce cas, le coût est alors supporté par l'auteur ou son institution à travers des frais de traitement des articles (APC), selon le principe du chercheur-payeur. Cette gratuité, qui permet une meilleure diffusion du savoir, est aujourd'hui répandue. Mais certains petits malins parasitent le modèle en créant des journaux misant sur la quantité, synonyme de gains, sans offrir le contrôle éditorial adéquat.

En 2010, un bibliothécaire de Denver (Etats-Unis), Jeffrey Beall, remarque l'apparition d'un certain nombre de revues inconnues jusqu'alors. "Des ingénieurs les créaient en 48 heures, en reprenant parfois la maquette de revues établies, et allaient piocher dans les bases PubMed pour extraire les adresses mail de spécialistes puis les contacter", explique Hervé Maisonneuve, médecin en santé publique et référent intégrité à la faculté de médecine de Paris 7. L'Américain crée alors la première liste de publications douteuses (en anglais), qu'il nomme "revues prédatrices", une expression entrée dans l'usage malgré son côté fourre-tout.........

 

Au mois d'avril 2019, explique le site de la revue Nature (en anglais), une quarantaine d'experts s'étaient mis d'accord sur plusieurs critères justifiant ce qualificatif : informations fausses ou trompeuses sur la nature de la revue, absence de politique de rétractation, sollicitation "agressive" par e-mail... En revanche, ils avaient dû écarter la qualité de la relecture, trop complexe à évaluer. De fait, il est parfois difficile de distinguer une mauvaise revue d'une revue prédatrice.....

 

Leur influence reste également minime. "Le plus souvent, ces contenus sont mal repérés sur les moteurs de recherche spécialisés. Les textes sont peu lus et peu cités", explique le sociologue du CNRS Didier Torny. "Le danger, en revanche, c'est que ces études soient incluses dans des bases de données pour des méta-études, en passant à travers les moteurs d'intelligence artificielle, et qu'elles brouillent les résultats par leur présence"

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