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La fin des haricots n'aura pas lieu.


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La fin des haricots n'aura pas lieu.

 

Conversation surprise sur le parking d'un magasin, aux heures libres (hors du couvre-feu) avec Gertrude et Plectrude.

 

Plectrude : Qu'est ce que tu fous devant « saucisses en folie », mon amie, ils ont encore des haricots ?

Gertrude : Que nenni je promène mon caniche.

Plectrude : Ah... bon ? Tu le promènes cinq fois par jour maintenant ?

(rougissante:)

Gertrude : Moui, il est jeune et pas encore propre, faut lui apprendre.

Plectrude : Tu as bien rempli ton papier ? Montre-moi.

Gertrude : Tu crois qu'il lui en faut un ?

(en lisant) :

Plectrude : Pour raisons médicales, pour raisons impérieuses familiales, pour faire les courses strictement nécessaires... Hum hum... Pourquoi tu as ajouté : Ne pas oublier de passer devant le chemin qui mène à ce gredin de Père Lachaise ? Tu lui en veux à ce point ?

(un temps)

Plectrude : et pourquoi as-tu ajouté « ne pas oublier le petit pissou devant le lampadaire de la rue du 8 mai 1945 ?

Gertrude : Tu as remarqué, je n'ai pas non plus oublié « saluer notre amie Plectrude au parking du magasin « saucisses en folie » .

Plectrude se redresse avec hauteur.

Plectrude : Comment savais-tu que je serais là ? Je suis si prévisible... Au fait, ton fils Damien bosse toujours au C.N.R.S ?

Gertrude : Non, il est au chômage partiel... mais faut pas le dire, ça faisait tellement longtemps qu'il attendait de retrouver un travail.

Plectrude : Ah... Les temps sont durs, aussi pour nous autres : Le jeunot, tu sais là, cuila qu'est Président.

Gertrude : Macron.

(expression sur la figure comme si elle resserrait un boulon.)

Plectrude : Oui bon. Il escompte réformer nos retraites. M'est avis qu'on n'est pas sortis de l'auberge.

Gertrude : Ou de la Macronie. Paraît qu'il y a de plus en plus de places dans certaines maisons de retraite partout dans le pays.

Un agent de sécurité, depuis l'entrée du magasin, les hèle.

L'agent de sécurité : maintenez vos distances, pas plus de une personne à la fois dans le magasin, les chiens sont interdits, portez vos masques !

Gertrude : Je vais pas te ralentir davantage, il faut qu' Armagueddon soit rentré pour le souper, il a l'habitude de regarder la télé avec moi sur mes genoux.

Plectrude : faut pas rompre les habitudes des caniches.

Puis elle se tourne vers l'agent de sécurité :

Plectrude : Combien de nouveaux malades en ville depuis la dernière fois ?

L'agent de sécurité : Aucun. Mais ça ne concerne pas qu'ici. Ailleurs, il y en a ! Il y en a ! Et vous devriez faire vos courses une fois par jour, je ne vous mets pas en prison pour cette fois mais...

Plectrude : Oui, bon, ça va on a compris.

Gertrude : J'espère tu trouveras ton saucisson, les prix ont considérablement augmenté depuis la Dernière Razzia.

(note de l'auteur : l'expression « dernière razzia » désigne les premiers temps du confinement, quand les gens faisaient main basse sur les prix abordables).

Plectrude : Tant que certains travaillent encore à distance pour payer la famille des docteurs et des infirmières...

Gertrude (tirant sur la laisse) : Viens, Armagueddon, on va rater sinon le dernier épisode de ma famille d'abord !

Armagueddon : Ouaf ! Ouaf !

Plectrude se tourne alors vers l'enseigne du magasin Saucisses en folie qui ne désemplit pas (d'humains, et sans doute aussi de victuailles), et pousse un soupir.

Plectrude (pour elle-même) : La fin des haricots n'aura pas lieu !

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(conversation-régal à l'heure du thé)

 

Ginette : Ton fils est toujours « nez » chez Dior ?

Genevieve : En fait, il a perdu le goût de son métier.

Ginette : Ah. Une des conséquences de l'épidémie.

(note de l'auteur : la perte de l'odorat et du goût pendant un an faisaient partie des symptômes des « porteurs sains » durant la pandémie de Covid.)

Genevieve : Au moins il a pas perdu le goût du sport. Autrefois, il n'aimait pas les vestiaires des sportifs, trop d'odeurs de chaussettes et de pieds.

Ginette : Moi, si je pète dans l'ascenseur, pour monter au bureau, j'observe les mines des autres : personne n'ose ironiser.

Genevieve : Au début de l'épidémie Robert m'amenait souvent dans les restaurants, je me souviens même le dernier Chinois...

Ginette : Un romantique, ton Robert.

Genevieve : Oui, nous avions même cessé de faire l'amour durant une semaine : même avec des préservatifs.

Ginette : Hum. J'ai empêché mes amants d'exercer leur droit de retrait. Bien sûr, je ne pratiquais pas tout ce qu'on voit dans les films : rien que des trémolos de plaisir dans ma bouche.

Genevieve : Quels films tu regardes ?

Ginette : Laisse tomber.

Genevieve : Le plus embêtant, c'est qu'on était pas dégoûtés quand ça concernait juste l'autre bout du monde.

Ginette : Tout un relationnel à revoir. Les masques étaient utiles, finalement.

Genevieve : On fait comme les Anglais. Là c'est « l'heure du thé » comme ils disent. Servi à la Japonaise, c'est délicieux.

Ginette : Tout un art.

Genevieve : Ta fille fait toujours les courses pour toi ?

Ginette : Oui, c'est une ado. Elle travaille à temps partiel pour une grande enseigne, ils prélèvent à la source.

Genevieve : En parallèle de ses études, il y a du travail du côté des profs.

Ginette (petit rire) : Moui. Elle veut devenir chercheuse.

Genevieve : Au moins, l'année de la pandémie, ils ont eu une année sabbatique.

Ginette : Il serait temps qu'on se remarie, toi et moi.

(note de l'auteur : Genevieve et Ginette sont atypiques : ceci n'est qu'une fiction, dans leur univers elles étaient deux mères célibataires bien avant les événements).

Genevieve : C'est comme le vélo, ça ne s'oublie pas.

Ginette : Tu as bien fait d'appeler ton fils Roméo.

Genevieve : Ta fille qui s'appelle Juliette, dommage qu'ils se soient séparés.

Ginette : Leur idylle a duré. Au moins, ils étaient confinés ensemble.

(note de l'auteur : ceci explique cela)

Genevieve : L'humanité s'en remettra. Viens, au pied, Hector !

(le petit caniche s'approche de sa maîtresse).

Ginette : Achille, viens léchouiller la joue de maman !

(l'autre petit caniche s'approche de sa maîtresse respective).

Genevieve : Cela va être l'été, les rhumes des foins, les allergies...

Ginette : Oui, je souffrais d'une bronchite avant l'épidémie. Cela m'a bien aidée...

Genevieve (surprise) : En quoi ?

Ginette : Ben... Quand je toussais, le livreur m'apportait le journal.

(dernière note de l'auteur : aucun rapport)

Genevieve : Le thé était excellent, je te souhaite la santé !

Ginette : Comme d'habitude, ce sera un honneur de se revoir la prochaine fois.

Genevieve : Donc à plus.

Ginette : Comme ils disent désormais dans les réseaux sociaux.

 

Atchoum.

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