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Je ne prends que le bon !


Blaquière

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Membre, 77ans Posté(e)
Blaquière Membre 19 162 messages
Maitre des forums‚ 77ans‚
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Je ne prends que le bon !


 

Jamais je ne me serais cru capable d'autant de minutie, d'autant de méticulosité !

Toute une grande page 21 - 29 écrite en tout petit et d'une écriture parfaitement régulière ! C'est pas de moi, ça ! En principe, quand je commence un truc c'est régulier, plein de bonnes intentions, et puis rapidement ça se relâche...  ça s'abandonne... et j’abandonne ! Je suis comme ça ! Aucune volonté ! Ou plutôt non : aucun volonté... durable. Je me décourage, j'oublie mon énergie de départ à vitesse grand « v » !

Apparemment, cette fois-là, non ! Du début à la fin, une vraie petite écriture fine et régulière de parfait névrosé !

Mais revenons-en à ma feuille manuscrite. Je l'ai retrouvée dans un livre, elle a plus de vingt ans... De temps en temps, je l’apercevais bien, furtivement, du coin de l’œil, et je me disais : j’y viendrai un jour… J’y viendrai…

M’y voici donc !

Et là, ô, première surprise : je pensais qu'il s'agissait d'un rêve d'une histoire... Hé bien non ! En fait il s'agit de... deux rêves, de deux histoires !

J'hésite à les transcrire ici in extenso, ou en les améliorant un peu par-ci par-là pour que ça fasse plus.. littéraire !...

Nous verrons… 1

Premier rêve :

On était en voiture et on s’est arrêtés (à Méounes?2). Il y avait un type, gros, pas très beau qui avait une sorte de caravane ou de camping car. Ma femme en a fait le tour, elle est passée par derrière, et a certainement dû voir des papiers appartenant à ce type. Ils lui ont appris qu’outre cette magnifique caravane, il possédait aussi un Yacht (prononcer « yot » !) et pas mal d’autres choses. (Lesquelles ? le texte ne le dit pas.). Il était donc très riche ! Et ma femme me le dit un peu sur un ton de reproche, sous entendu : « Nous, nous n’en avons pas autant ! »

Puis, nous devons repartir. Mais notre voiture qui est en haut d’un talus a les deux roues de devant dans le vide ! C’est sans doute pour ça que nous nous étions arrêtés ? Or là, à ce moment précis, alors que je pensais pouvoir lui faire descendre le talus en marche avant, (à la voiture), jusqu’à la route, je la vois d’un coup qui bascule, le nez en avant ! Elle fait un tonneau d’une violence pas croyable : elle pique du nez au fond du talus et se retourne sur le dos comme un coup de fouet ! Vlan !

Il y avait plein de gens qui regardaient tout autour et il serait bien extraordinaire qu’une culbute aussi imprévue et aussi rapide n’ait pas écrasé quelqu’un. Un premier spectateur, pourtant, qui regardait la voiture a vu venir la catastrophe ! Il s’est poussé juste à temps sur le côté ! Hélas, derrière lui il y avait un autre bonhomme qui devait regarder ailleurs, à moins que ce ne soit l’autre devant lui qui lui ait caché le danger ? Le fait est que la voiture en se retournant l’a attrapé à la volée !

C’est un peu la panique ! Des gens se précipitent pour le secourir. En réalité, il n’a pas été écrasé et la voiture qui l’a pris juste sur le devant du crâne l’a assommé. (Ça ne pourrait pas être que le vent, que le déplacement d’air de la chute qui l’ait éjecté ? Ce serait trop beau !) Il n’a en tout cas pas la moindre marque sur le visage…

Mais il est mort !

Sa femme est en pleurs.

Elle doit nous en vouloir, c’est sûr, puisque c’est notre voiture et donc nous qui l’avons tué…

Nous nous demandons ensuite si les assurances vont marcher puisque nous n’étions pas dans la voiture quand c’est arrivé. Est-on assuré encore dans ces cas là ?

Le temps passe. La femme pleure... Que lui dire ?

« Vous serez remboursée de votre amour perdu ? » Impossible !

Alors, au bout de quelque temps, nous décidons de repartir. Peut-être que la voiture malgré sa chute et son tonneau marche encore ? D’autant plus qu’après son premier tonneau, les quatre roues en l’air, elle s’est finalement rétablie. Elle s’est retourné à l’endroit ! Dans le fossé et parallèle à lui maintenant...

Hélas, les roues avant – et c’est une traction avant – sont complètement écartées, presque à 90 degrés  perpendiculairement au sens de la marche. Ça m'était déjà arrivé avec la vieille Traction Avant Citroën : Je sais qu'elle va "brouter, brouter" mais qu'elle ne marchera plus.

Et après tout on ne peut pas nous accuser de "non assistance à personne en danger" puisque le type est déjà mort !

Nous repartirons donc à pied !


 

Deuxième rêve.

 

C’est ainsi que nous nous retrouvons à Brignoles, pour un spectacle. Un spectacle en plein air sur le Cours de la Liberté en face des Ursulines. De jeunes musiciens jouent au violon un morceau de Mozart très connu… On ne saurait dire si c’est bien joué ou pas. Mais voici que l’un des spectateur fait du bruit, parle fort ou crie (quelque chose de ce genre). Un autre spectateur se lève alors et fait un esclandre : il explique que c’est une honte d’interrompre ainsi des musiciens. D’autant plus qu’ils sont jeunes et « qu’ils font tout ce qu’ils peuvent » !... et qu’ils travaillent ce morceau depuis très longtemps... et qu’en plus c’est la première fois que leur exécution est si parfaite !

Ils ont donc bien joué !

Et j’interviens alors à mon tour pour soutenir les musiciens. Pour dire à la personne qui a interrompu le concert de quitter les lieux immédiatement. Elle se lève. c’est une femme. Elle a les cheveux tirés…

Et le spectacle continue !

A présent, c'est au tour d’une grande vedette bien connue. Un acteur de cinéma qui ressemble un peu à Gérard Lanvin, Il a une grosse tête, des traits épais et un talent d’animateur incontestable.

(Je me souviens soudain, qu’un peu avant, il y avait eu cette femme, elle était noire, et parlait en tenant un doigt entre le nez et la bouche et en le secouant de haut en bas pour faire vibrer, ce qui avait pour conséquence de rentre totalement incompréhensible ce qu’elle disait… Intervention originale, donc !)

Mais revenons à notre acteur connu… Il s’adresse aux spectateurs, et vu que le maire de la ville est présent, Monsieur Untel, il le salue au passage l’air de rien mais en premier. C’est là qu’on reconnaît le professionnel ! Le Maire qui est là juste à côté de nous… Ma femme qui a senti venir le coup, rentre la tête dans les épaules et regarde ailleurs pour rester invisible.

C’est donc finalement à moi que l’acteur-animateur s’adresse :

« VOUS, MONSIEUR !.. »

(Vous imaginez ce que je ressens ?!)

Et il continue :

« Vous, Monsieur vous allez venir nous réciter votre dernier poème d’amour ! »

On se doute que je devrais rester le bec dans l’eau ce qui permettrait à l’animateur de faire rire tout le public à mes dépends…

Mais voilà que je commence :

« Sian lei ratos pénados

Noestré journ es la nuech

Noestr’ houstaou une baoumo... »3

Et là je m’interromps :

--Suis-je bête ! Vous m’avez demandé un poème d’amour et moi je vous parle des chauves-souris !

Le public qui n’a absolument rien compris reste perplexe.

Tous doivent se demander si tout cela était prévu ou pas, s’il faut rire ou pas…

Un grand silence se fait…

J’entonne alors :

« Lou douç é tèndré pensament,

Qué déliciousamènt ti brulo

Mi brulo déliciousament…

Je me retourne alors vers les musiciens et leur dit :

« La mineur, do majeur puis ré !... »

Et je continue, cette fois, soutenu par les cordes :

‘’Coumo sus l’oundo un bastimènt... »4

 

Quel talent ce Blaquière !

:smile2:

 

1995-2020

 

 

 

 

 

1J’opte pour le moyen terme de noter les changements ou rajouts en italique.

 

2Méounes est un village voisin situé à 6 kilomètres quand on descend vers Toulon.

 

3Nous sommes les chauves souris,

notre jour st la nuit

notre maison une grotte….

 

4La douce et tendre pensée

qui délicieusement te brûle

me brûle délicieusement

Comme sur l’onde un bâtiment...

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