Aller au contenu

Petit jeu, sur la base de poèmes


Nathaniel.K

Messages recommandés

Membre, 41ans Posté(e)
Nathaniel.K Membre 53 messages
Baby Forumeur‚ 41ans‚
Posté(e)

Bonjour à tous,

Lorsque j'étais plus jeune, je jouais à ce jeu avec ma famille...le plus souvent, cela consistait à choisir un poème connu, dans un principe simple : lire le poème, tenter de s'en imprégner, et, une fois cela fait, à donner un film, un morceau de musique, ET un personnage (réel ou fictif, connu ou non), qui vous auront été évoqués par le-dit poème.

...Mais afin de joindre l'utile à l'agréable, et de me présenter un peu par mes textes (je suis nouveau ici), je vous propose de jouer avec mes poèmes personnels. (Attention toutefois, ma poésie est volontairement dense et cryptique - donc si vous préférez l'intuitif et la légèreté, vous n'aimerez sans doute pas - mais c'est ici le jeu, qui compte, bien plus que le texte-)

D'après mes parents, ce jeu servait à nous donner le goût de la poésie de façon ludique, et j'en ai de bons souvenirs... alors...on essaie?
 

1 - LA PLAIE DES PETITES CHAIRS

 

Aux prémices cérébrales, dans la matrice originelle

Les petites chairs tremblent d'effroi

Elles hurlent et pleurent, dans les aurores charnelles

J'existe, j'ai mal, j'ai froid

 

Petite chair, patiente, depuis ton nid tranquille

Tu découvriras vite, combien cela empire

Et comme à l’extérieur, des roses citadelles

On écrase les cœurs, travaille à les occire


Les regards fiers, portés sur tes carences

Qui t'aiment par dépit, néant en devenir

Qu'un doigt posé sur ta jeune panse

Comme un avertissement, suffit à faire vomir

 

Un creuset d'inutile, et écrin d'innocence

Te voilà, petite chair, environnée de cris

Serait-ce malvenu, de dire quand on le pense

Quel monstre d'orgueil, pourra t-il devenir?

 

Combien d'esprits écraseras-tu, les poings devenus forts ?

Toi qui déjà saccage au sein, celle qui te donne la vie

Combien d'espoirs dévoreras-tu, l'esprit gauchi des oxymores ?

Lorsque tu renaîtras, guettant trépas plus que niaiserie

 

Sale politique, sache-le, ton ingrate génitrice

Dans son accès subit, d'imitation sectaire

T'as projeté face à la mort, aux tourments de silices

Regard mesquin sur ton sourire, de spectre involontaire

 

Tu t'alanguis dans les douceurs, de délicates comptines

Mais dehors, longue nuit, nimbée de fausses lumières

Où surnagera ta chair, saturée de toxines

La bouche mutique, emplie de flots pétrolifères

 

Redoute l'avenir comme parent, ce tuteur implacable

Fragmentant l'âme blanche, de ses hachoirs sanglants

Qui rince le goût du lait, sur ta langue raisonnable

Et qu'il remplacera, par des alcools violents

 

Sais-tu qu'elle vient de là, l'haleine des géants ?

Elle vient du temps qui les écorche, en rides sur leurs faces

Gazouille au sein des râles, dans tes délires d'enfant

Structure de pure déviance, des abjections vivaces

 

On t'a tiré du vide, juxtaposant souffrances

L'humaine solidarité, dans ses plus beaux atours

Procrée inutilement, multipliant l'errance

De Babeliens enfants, faits mortier de la tour

 

2 - IS THAT ALL THERE IS ?

 

Ils ont toujours les mêmes visages

Naissants, agissants et vieillards

Une profusion de cultures en mirages

Nourrit l'aliénation, au cœur de l’assommoir

 

J'aimerais mourir rapidement, carbonisé par la fournaise

Les fausses libertés, m'enlisent de faux-semblants

Des foules, je ne vois que le sang

Coagulant lentement, en étouffant mes braises

 

Sigmund me dit qu'il faut tuer le père

Le monde en son entier, tout probable changement

D'une étoile lointaine, planétarium savant

Je vois brûler les textes, de bergers mortifères

 

Sous les ciels bleus, où rien ne vit

Les trans-humains craintifs, singent servilement l'écran

Les fous tentent encore poésies

Comme des gamins tardifs, factieux et décadents

 

Des cultures organiques, il n'y a plus rien qui pousse

Jetées dans les tréfonds, d'avatars symbiotiques

Frissonnent les raisons, qui rapidement s'émoussent

S'étalent dans des ébats, aux passions apathiques

 

À défaut d'autre chose, l'homme cherche des idoles

Devant l'écran multicolore, vautré comme une charogne

Rit de barbes enjouées, de malveillants guignols

Subjuguant le troupeau, sous le fouet des gorgones

 

Élevage de moules, dans les enclos humains

Les crânes trépanés, desquels on ne voit rien

La béance sombre, résonne de vanités

À simplement rester vivant, et pouvoir enfanter

 

Il y a des justifications, qui mériteraient l'immonde

Des guillotines vibrent, dans les dépits de l'Ombre

Qui sait que sectionner, la tête des volatiles

Les laissent toujours courir, avec cet air stupide

 

Il n'y rien d'autre que du vide, dans le mouvement des foules

Rien de plus chaud qu'algide, dans les verbes du monde

Il n'y plus rien, rien à sauver

L'humain 2000 se plaît, couché dans les décombres

 

 

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Annonces
Maintenant
Membre, 77ans Posté(e)
Blaquière Membre 19 162 messages
Maitre des forums‚ 77ans‚
Posté(e)
il y a une heure, Nathaniel.K a dit :

Bonjour à tous,

Lorsque j'étais plus jeune, je jouais à ce jeu avec ma famille...le plus souvent, cela consistait à choisir un poème connu, dans un principe simple : lire le poème, tenter de s'en imprégner, et, une fois cela fait, à donner un film, un morceau de musique, ET un personnage (réel ou fictif, connu ou non), qui vous auront été évoqués par le-dit poème.

...Mais afin de joindre l'utile à l'agréable, et de me présenter un peu par mes textes (je suis nouveau ici), je vous propose de jouer avec mes poèmes personnels. (Attention toutefois, ma poésie est volontairement dense et cryptique - donc si vous préférez l'intuitif et la légèreté, vous n'aimerez sans doute pas - mais c'est ici le jeu, qui compte, bien plus que le texte-)

D'après mes parents, ce jeu servait à nous donner le goût de la poésie de façon ludique, et j'en ai de bons souvenirs... alors...on essaie?
 

1 - LA PLAIE DES PETITES CHAIRS

 

Aux prémices cérébrales, dans la matrice originelle

Les petites chairs tremblent d'effroi

Elles hurlent et pleurent, dans les aurores charnelles

J'existe, j'ai mal, j'ai froid

 

Petite chair, patiente, depuis ton nid tranquille

Tu découvriras vite, combien cela empire

Et comme à l’extérieur, des roses citadelles

On écrase les cœurs, travaille à les occire


Les regards fiers, portés sur tes carences

Qui t'aiment par dépit, néant en devenir

Qu'un doigt posé sur ta jeune panse

Comme un avertissement, suffit à faire vomir

 

Un creuset d'inutile, et écrin d'innocence

Te voilà, petite chair, environnée de cris

Serait-ce malvenu, de dire quand on le pense

Quel monstre d'orgueil, pourra t-il devenir?

 

Combien d'esprits écraseras-tu, les poings devenus forts ?

Toi qui déjà saccage au sein, celle qui te donne la vie

Combien d'espoirs dévoreras-tu, l'esprit gauchi des oxymores ?

Lorsque tu renaîtras, guettant trépas plus que niaiserie

 

Sale politique, sache-le, ton ingrate génitrice

Dans son accès subit, d'imitation sectaire

T'as projeté face à la mort, aux tourments de silices

Regard mesquin sur ton sourire, de spectre involontaire

 

Tu t'alanguis dans les douceurs, de délicates comptines

Mais dehors, longue nuit, nimbée de fausses lumières

Où surnagera ta chair, saturée de toxines

La bouche mutique, emplie de flots pétrolifères

 

Redoute l'avenir comme parent, ce tuteur implacable

Fragmentant l'âme blanche, de ses hachoirs sanglants

Qui rince le goût du lait, sur ta langue raisonnable

Et qu'il remplacera, par des alcools violents

 

Sais-tu qu'elle vient de là, l'haleine des géants ?

Elle vient du temps qui les écorche, en rides sur leurs faces

Gazouille au sein des râles, dans tes délires d'enfant

Structure de pure déviance, des abjections vivaces

 

On t'a tiré du vide, juxtaposant souffrances

L'humaine solidarité, dans ses plus beaux atours

Procrée inutilement, multipliant l'errance

De Babeliens enfants, faits mortier de la tour

 

 

C'est vrai que c'est dense !

Je n'ai lu qu le premier

je prends le temps de le digérer

Je n'ai pas trop compris le jeu

Mais il me vient ce commentaire en forme d'oxymore :

 "Petit bébé cruel !"

(Peut-être est-ce dit dans le poème ?)

Ça pourrait être une grande vérité...

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Membre, 41ans Posté(e)
Nathaniel.K Membre 53 messages
Baby Forumeur‚ 41ans‚
Posté(e)

Bonjour Blaquière, en effet ces poèmes nécessitent de prendre le temps, mais c'est sans doute mieux ainsi, et rien ne presse^^

"Petit bébé cruel", j'aime bien! ...Et pour repréciser la règle du jeu, qui est assez particulière j'en conviens, il s'agit, une fois la lecture et la (l'in) "digestion" de cette dernière accomplie, de citer un film, un morceau de musique, et un personnage de votre choix, qui selon vous peuvent trouver une proximité, sinon une résonance, avec ce poème.

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Invité Jane Doe
Invités, Posté(e)
Invité Jane Doe
Invité Jane Doe Invités 0 message
Posté(e)

C'est votre deuxième poème,  IS THAT ALL THERE IS ? qui m'a inspiré ces réponses. 

en le lisant la première fois, c'est une toile de Munch que j'ai vu Résultat de recherche d'images pour "munch"

Je l'ai lu plusieurs fois aujourd'hui, le personnage qu'il m'inspire William Rockwood ( V ) comme le narateur-observateur de ce monde déshumanisé.

Le film sera plutôt une série (vous me pardonnerez cet écart, même si au départ j'avais pensé à Brazil) je lui ai préféré Altered Carbon

Et voici la musique. Votre texte a tout de suite évoqué chez moi, ce clip.

voilà ma participation. J'ai beaucoup aimé ce jeu, j'espère que vous le poursuivrez :)

 

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Membre, 41ans Posté(e)
Nathaniel.K Membre 53 messages
Baby Forumeur‚ 41ans‚
Posté(e)

Merci pour votre participation Jane Doe! Par ce jeu, j'espérais bien également découvrir des œuvres picturales, cinématographiques ou musicales que je ne connaissais pas, et voila qui est fait! Merci encore:) (ce clip est...hypnotisant!)

On continuera, oui, avec plaisir!

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Annonces
Maintenant

Archivé

Ce sujet est désormais archivé et ne peut plus recevoir de nouvelles réponses.

×