Aller au contenu

Le Faux-Self Caméléon : disparaître pour mieux contenir le monde


Invité Jane Doe

Messages recommandés

Invité Jane Doe
Invités, Posté(e)
Invité Jane Doe
Invité Jane Doe Invités 0 message
Posté(e)

Se fondre dans l’autre pour oublier son propre vide
Le faux-self caméléon s’adapte totalement à l’autre parce qu’on ne s’est jamais adapté à lui. On ne l’a pas écouté, pas rassuré, pas contenu. Ou pas assez. Ou pas comme il fallait. Quelle que soit la raison, le caméléon n’a pas ressenti un sentiment de sécurité suffisamment constant pour se sentir le droit d’explorer le monde et d’y tenter tous les rôles possibles. Alors il se fond dans le désir de ses parents, se fond dans le décor scolaire, se fond dans la culture d’entreprise, se fond dans tout ce qu’il croit qu’on attend de lui, partout et tout le temps, au point de ne plus se sentir exister nulle part.

Et quand il se demande enfin qui il est, le faux-self caméléon est soudainement pris de vertige devant son propre vide. Vide qui devient une caisse de résonance à son angoisse, cette angoisse qui n’a jamais été contenue par une figure rassurante et fiable, cette angoisse qui prend d’autant plus de place que le caméléon ne fait plus confiance à personne. Il ne sait plus se confier, se laisser toucher véritablement et permettre à l’autre de jouer auprès de lui son rôle de pair, d’humain, de compagnon avec qui on peut cheminer vers ailleurs.

Une illusion de contrôle
Le caméléon n’ayant jamais fait l’expérience de la contenance, il se protège en assumant précisément le rôle que personne n’a jamais pris avec lui. Il se fait creux pour contenir le monde et les autres, il devient le réceptacle de leurs paroles et de leurs angoisses, ce qui lui permet de ne pas trop avoir à assumer les siennes.

En fusionnant ainsi avec l’autre en permanence, il se met en situation de ne jamais être exposé, de ne jamais prendre le risque d’être vulnérable. Il contrôle ainsi son image et se préserve du danger, croît-il, en évitant de ressentir ses propres émotions au profit exclusif de celles des autres.

Contrairement à ce qu’on veut bien admettre, se faire creux en permanence est un comportement contrôlant. Une posture d’extrême présence à l’autre qu’on adopte essentiellement pour échapper à soi-même, et une façon de se rendre intouchable, de n’être jamais embrassé, jamais rejeté non plus, car on ne rejette pas ceux qui ont le bon goût de s’oublier en permanence…

 

Suite de l'article sur ce blog

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Annonces
Maintenant

Archivé

Ce sujet est désormais archivé et ne peut plus recevoir de nouvelles réponses.

×