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«Jesus is King» de Kanye West est avant tout un album sur lui-même


Petit ours

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Membre, Raphaël 🇦🇲🇵🇸, 21ans Posté(e)
Petit ours Membre 5 438 messages
Maitre des forums‚ 21ans‚ Raphaël 🇦🇲🇵🇸,
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Annoncé par son auteur comme une voie vers la rédemption, le neuvième album de Kanye West sonne finalement comme une audace supplémentaire dans sa discographie.

http://www.slate.fr/story/183408/kanye-west-jesus-is-king-album-rap-megalomanie-roi

Kanye West a toujours affirmé que sa couleur préférée était le vert. Parce qu'elle symbolise la nature, et que l'œil humain est capable d'en distinguer un très grand nombre de nuances. Il a aussi dit qu'il détestait le bleu. Toujours. Alors lorsque la pochette de son neuvième album, sorti ce vendredi 25 octobre, a été dévoilée, un sourire venait au coin des lèvres.

Un monochrome bleu ornant un vinyle, flanqué d'un titre en lettres d'or: Jesus is King. Une ode au gospel, comme l'avait annoncé son auteur, une bonne parole répandue en onze titres définitivement religieux, signe d'une étape supplémentaire dans les transformations d'un homme que le public suit depuis bientôt vingt ans maintenant.

 

Chassez le naturel...

Mais qu'on ne s'y trompe pas: Kanye West ne recherche pas le pardon. Malgré toutes les polémiques (qui nous faisaient d'ailleurs écrire il y a un an que certes il était un génie, mais qu'il était aussi une buse) sur l'esclavage, sur Donald Trump, les crises de tweets compulsives et ses deals foireux avec Pornhub, le commun des mortels continue à refuser de le comprendre. Pourquoi s'excuser quand on est un génie? Aux États-Unis, une phrase revient sur des posters, des tatouages et des devises: «Only God can judge me» («Dieu seul peut me juger»). Pratique lorsque l'on veut trouver le pardon sans avoir à s'excuser. Son album est habité par cette phrase qui, si elle n'est jamais prononcée, est en fait sous-jacente.

 

Car Kanye règle tout de même ses comptes. Il subit les critiques, il divise grandement, même dans son propre camp. Aux États-Unis, nombre de chrétien·nes voient ce virage (qui n'en est pas vraiment un puisqu'il a consacré une part non négligeable de sa discographie à Dieu) d'un mauvais œil, puisqu'il est celui qui s'est pris pour un être divin durant si longtemps. Alors, dans «Hands On», en featuring avec Fred Hammond et produit par le grand Timbaland, il fustige ces attaques: «Said I'm finna do a gospel album / What have you been hearing from the Christians? / They'll be the first one to judge me / Make it feel like nobody love me» («Ils se demandent ce que je fais avec un album de gospel / Qu'est-ce que tu entends de la part des chrétiens? / Ils seront les premiers à me juger / À faire croire que personne ne m'aime»). Le Kanye West est rancunier, déteste qu'on entrave sa créativité et a définitivement du mal avec la critique.

«Only God can judge me» prend tout son sens. Il y a ce côté revanchard, ces relents d'ego constants qui montrent que Jesus is King est avant tout un album sur lui-même. Il est le principal sujet de ces textes, entre les lignes, le protagoniste de ses interviews où il explique ce qu'il fait, ce qu'il vit, ce qu'il entreprend, ce qu'on pense de lui. C'est lui, lui, et Jésus passe après lui, aussi sincère que Jesus is King puisse être. Chassez le naturel, il revient au galop. Il ne se voit pas comme un pécheur, plutôt comme un génie égaré qui serait touché par la grâce. Il n'y a pas de chemin de croix chez Kanye West.

 

Le roi des rois

En seulement vingt-cinq minutes, Jesus is King n'est certainement pas la fresque biblique barrée que l'on attendait, mais brille assurément par l'émotion qu'il transmet en respectant l'héritage musical revendiqué et en restant à contre-courant. Kanye West n'est pas un soulman, ni un artiste gospel. Il a besoin de s'entourer ou de sampler des morceaux préexistants pour parfaire son propre son, il faut qu'il s'approprie des éléments. C'est ce qu'il fait sur «God Is», par exemple, en échantillonnant le titre de 1979 du même nom du révérend James Cleveland and The Southern California Community Choir, en l'accélérant et en en augmentant la tonalité (en le pitchant) pour lui donner un timbre différent.

 

Il faut qu'il emprunte, qu'il se nourrisse d'ailleurs. Le dernier morceau de l'album, «Jesus Is Lord», est aussi basé sur une magnifique mélodie de cuivres piquée au chanteur et compositeur québécois Claude Léveillée et à son titre instrumental de 1978, «Un Homme dans la nuit». Contrairement à ce que l'on dit souvent, Kanye West ne fait rien seul, et tant mieux puisque c'est ce que le gospel sous-entend. Il a besoin des autres pour composer, pour se construire, pour le soutenir. Il a besoin des autres pour briller et pour se plaindre. Il a surtout besoin de Jésus pour avancer, pour demeurer «le plus grand artistes de tous les temps», comme il se qualifie régulièrement. Car si Jésus est le roi, le roi des rois s'appelle toujours Kanye.

 

 

 

 

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Membre, 65ans Posté(e)
pila Membre 18 571 messages
Baby Forumeur‚ 65ans‚
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Ah !

Connais pas.

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Membre, Raphaël 🇦🇲🇵🇸, 21ans Posté(e)
Petit ours Membre 5 438 messages
Maitre des forums‚ 21ans‚ Raphaël 🇦🇲🇵🇸,
Posté(e)
il y a 3 minutes, pila a dit :

Ah !

Connais pas.

C'est un rappeur américain il est très connu 

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Membre, 65ans Posté(e)
pila Membre 18 571 messages
Baby Forumeur‚ 65ans‚
Posté(e)
il y a 1 minute, Petit ours a dit :

C'est un rappeur américain il est très connu 

De nom, peut-être. Très vaguement. J'en suis toujours au siècle dernier.

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