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La montagne sacrée de Jodorowsky


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Par curiosité, j'ai bien envie de voir ce film mais on m'a prévenu que jodorowsky, c'est bien barré, faut un peu s'accrocher et là sur la montagne sacrée, j'ai un peu le sentiment qu'avec un QI < 150 c'est pas gagné pour le comprendre.

Donc qui l'a vu ? est ce accessible ? 

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Invité Barbara lebol
Invités, Posté(e)
Invité Barbara lebol
Invité Barbara lebol Invités 0 message
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Je l'ai vu. Jodorowsky c'est particulier ! Son film, que je qualifierais de conte philosophique, est chargé de symboles et d'ésotérisme. Personnellement j'ai beaucoup apprécié, c'est un spectacle fort, tapageur qui semble délivrer un message, mais au final, ce n'est pas certain qu'il y en ait un. La scène finale est captivante ( au sens philosophique) : la vérité doit jaillir !

 

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Membre, 56ans Posté(e)
Auger Membre 10 659 messages
Maitre des forums‚ 56ans‚
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C'est à vomir !

Délire provocateur années 70, genre les derniers Pasolini.

Chacun ses goûts, mais sans moi.

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Membre, Docteur Honoris Causa es "Patati & Patata ...", 62ans Posté(e)
BadKarma Membre 14 873 messages
62ans‚ Docteur Honoris Causa es "Patati & Patata ...",
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S' agira-t-il selon les principes d' une doctrine Jodorowskienne bien comprise, de plonger dans les profondeurs de l' état d' insondable transe de cet insaisissable chamanisme, afin d' accueillir et révéler la figure tutélaire du grand raminagrobis qui sommeille en nous et, ainsi peut-être escompter appréhender une certaine sacrée souris, délivrée selon l' entendement et la sagesse des anciens, des entrailles de l' hermétique montagne...

 

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Membre, 56ans Posté(e)
Auger Membre 10 659 messages
Maitre des forums‚ 56ans‚
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il y a 1 minute, BadKarma a dit :

S' agira-t-il selon les principes d' une doctrine Jodorowskienne bien comprise, de plonger dans les profondeurs de l' état d' insondable transe de cet insaisissable chamanisme, afin d' accueillir et révéler la figure tutélaire du grand raminagrobis qui sommeille en nous et, ainsi peut-être escompter appréhender une sacrée souris issue, selon l' entendement et la sagesse des anciens, des entrailles de l' hermétique montagne...

Pas mieux ! :smile2:

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Membre, Obsédé textuel, 73ans Posté(e)
Gouderien Membre 38 422 messages
73ans‚ Obsédé textuel,
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Il y a 2 heures, Imaginaerum a dit :

Par curiosité, j'ai bien envie de voir ce film mais on m'a prévenu que jodorowsky, c'est bien barré, faut un peu s'accrocher et là sur la montagne sacrée, j'ai un peu le sentiment qu'avec un QI < 150 c'est pas gagné pour le comprendre.

Donc qui l'a vu ? est ce accessible ? 

Je l'ai vu lors de sa sortie… Ce qui ne nous rajeunit pas. Alejandro Jodorowsky est un personnage tout à fait exceptionnel, mais on peut l'aimer… ou pas. Jodorowsky faisait partie du groupe "Panique", avec des gens comme Roland Topor ou Fernando Arrabal. Il y a quelques années il a sorti un "Manuel de magie psychologique". Intéressé par le titre j'ai feuilleté le bouquin, j'ai lu quelques passages… et je l'ai tout de suite refermé. Jodorowsky est le genre de type qu'on considère soit comme un gourou, soit comme un parfait escroc. J'ai connu jadis un de ces disciples, qui m'a conseillé de le rencontrer, ce que je n'ai jamais fait. J'ai peut-être eu tort.

Pour "la Montagne sacré", c'est un film typique des années 70, autant dire qu'aujourd'hui ça paraît assez étrange. C'est pas si compliqué que ça, juste bizarre (genre du David Lynch en pire). Arachnophobes s'abstenir.

 

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Invité Isadora.
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Invité Isadora.
Invité Isadora. Invités 0 message
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Hello, 

Je n'ai jamais réussi à voir entièrement ce film, alors même que c'est l'adaptation du roman Le mont analogue, de René Daumal, un de mes écrivains préférés ! 

Même si je n'aime pas le rythme saccadé et le côté expérimental, il faut savoir que Jodorowsky est une pointure en matière de tarots. Il a édité un jeu, le tarot de Marseille Camion-Jodorowsky, il a aussi écrit un livre qui fait référence sur le sujet. En cherchant bien, L'incal fourmille de symboles alchimiques. 

Par ailleurs, il peut être bon de s'approprier un peu quelques concepts jungiens et de faire quelques lectures, chez Guénon par exemple (fuir Papus) à propos de l'Agartha. 

Ça fait beaucoup juste pour voir un film mais qui sait ce qu'on trouve en cherchant ? 

Il y a 6 heures, Barbara lebol a dit :

ce n'est pas certain qu'il y en ait un

Dans Jodorowsky 's Dune, il me semble, il précise son rapport aux attentes du public et… si ma mémoire est bonne, il est assez punk, sur la question. ^^

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Je viens de le voir, alors ce film est hors de mon niveau intellectuel et cinématographique, je ne peux donc pas le juger, mais clairement c'est véritablement un film travaillé. Pour l'analyser, je crois qu'il faudrait le regarder plan par plan pour décoder chaque symbole, chaque référence. Jodorowsky aborde et mélange avec talent des thèmes religieux, ésotériques, sociaux, politiques et j'en ai raté sans doute d'autres.

J'ai lu plusieurs critiques de ce film, je vous mets celle que j'ai le plus apprécié

Après avoir lu les différentes critiques du film publiées sur le site, je suis surpris à quel point les gens n'ont pas compris le but du réalisateur. Certes, La montagne sacrée est une œuvre mystique et des plus psychédélique. Juste parce que l'on voit des pentagrammes, de l'alchimie, des signes bizarres et qu'il est question d'immortalité, le film se limite à de la branlette intellectuelle. Il est temps de rentre hommage à ce film en le spoilant allègrement car il n'y a pas d'autres moyens de le défendre.

Le film raconte l'histoire d'un Alchimiste accompagné d'un homme ressemblant à Jésus et d'un groupe « d'hommes de pouvoir» qui décide de grimper en haut d'une montagne appelée « La montagne sacrée ». L'alchimiste leurs a promis qu'au sommet de cette montagne, des sages les attendent et leurs donneront le secret de l'Immortalité.

Le film se divise en 3 parties :

1- le film s'intéresse au sosie de Jésus jusqu'à sa rencontre avec l'alchimiste.
2- Présentation des « hommes de pouvoirs »
3- Voyage vers la montagne sacrée (quête initiatique)

La première partie nous présente Jésus se réveillant dans le désert et se faisant crucifié et lapidé par des enfants. Il réagit et riposte en relançant les cailloux sur les enfants. Il n'est pas Jésus mais juste un vagabond et un voleur ressemblant à Jésus. La visite de la ville nous fait découvrir une ville mexicaine où des soldats tuent des civils à tour de bras sous les yeux émerveillés de touristes qui filment. On est en présence d'une critique des dictatures. Jodorowsky étant d'origine Chilienne, il n'est pas difficile de penser au parallèle entre la dictature de Pinochet et les scènes de massacres et de viol.

En parallèle, on assiste à des scènes où l'on voit des statuettes du christ vendues en masse, plusieurs scènes de la bible rejouées par des hommes obèses, des Marie-Madeleine plus ou moins lesbiennes, la duplication de statue du Christ en plâtre par centaine, la bible dévorée par des vers. C'est une attaque directe envers la religion qui ne véhicule plus un message spirituel mais vend en masse sa spiritualité dans tous les sens. Ces images représentent tous les vices et les défauts de la religion de manière habile. La religion est décadente et la société aussi, ils sont tous acteurs de cette décadence.

La scène de la reconstitution de la découverte des Amériques et du massacre des aztèques par les Espagnols se passe de commentaire. L'avoir transposé avec des crapauds était vraiment une idée excellente.

La tentative de vol de l'alchimiste et l'initiation à l'alchimie et au tarot du Vagabond sont un bon délire mystique comme apprécie Jodorowsky. Mais comme dans « L'Incal » ou dans « La Caste des Méta-Barons », ce mysticisme est toujours assez trash, comme la scène où il change la merde en or (Pasolini et Salo ne sont pas loin).

La seconde partie présente les hommes qui vont accompagner le Vagabond et l'Alchimiste dans leur quête. Ils sont au nombre de sept, chacun est représenté par une planète du système solaire :

- Venus, un fabricant de cosmétique, critique de la société où tout se base sur l'apparence pour réussir, au point de créer des êtres qui ne sont plus naturels.
- Mars, une vendeuse d'arme, critique de la guerre, des marchands d'armes à une époque où la guerre froide faisait rage.
- Jupiter, un vendeur d'art, ce dernier n'a plus d'âme, il est fabriqué et vendu à la chaîne, il est impersonnel. Critique du milieu artistique qui s'appauvrit au profit de la production de masse.
- Saturne, la vendeuse d'arme en plastique pour enfant, critique du conditionnement des enfants via des jeux violents et de la banalisation de la violence.
- Neptune, le chef de la police, critique des manifestations réprimées dans le sang et de la police de plus en plus violente et ne protégeant plus la population.
- Il reste Pluton et Uranus dont je ne me souviens plus très bien les rôles.

Ils rencontrent tous l'Alchimiste et le Vagabond, malgré tout l'argent du monde et le pouvoir, ils leurs manquent l'immortalité, la forme ultime du pouvoir. Pour cela, ils doivent se débarrasser de leurs biens matériels comme l'argent en le brûlant. On passe dans la troisième partie qui s'avère être la plus intéressante.

Si l'on s'arrête à ce stade du film malgré un ton toujours assez humoristique, le film apparaît comme un film effectivement très mystique et glauque. La dernière partie se présente comme un voyage initiatique où les personnages vont devoir passer un certain nombre d'épreuves pour pouvoir accéder à l'immortalité. Entre les discours métaphysiques et d'apparence Hippie, on découvre la vraie motivation du film. Son but n'est pas de faire l'apologie du hippisme ou du mysticisme, il présente un mode de pensée qui à l'époque était extrêmement répandu. Dans les années 70, l'utilisation de LSD ou d'autres psychotropes étaient utilisées, pourtant, son film ne dit pas « faite l'amour et pas la guerre » ou « encore vive l'alchimie et la drogue ».
La scène dans le bar où le drogué fait son speech sur le LSD en disant que l'apocalypse, dans la bible, a du être écrite sous un trip à la mescaline est juste hilarante. Le propos est tellement à coté de la plaque qu'on ne peut que voir le ridicule du discours et du personnage. On sent toute l'ironie et le ridicule de la situation encore une fois, lorsque les héros escaladent la montagne et font « un » avec la nature, et que la femme se met à frotter son clitoris contre la montagne.

Je pense que l'équipe devait être bien shootée pour pondre ces scènes complètement barrées mais au final le propos est l'inverse de ce qu'on voit à l'écran, il ne cherche pas à y défendre une quelconque doctrine.

La preuve avec la fin du film, lorsque les héros arrivent à la table et découvrent que se sont juste des mannequins qui sont à la table et que les sages n'existent pas. L'alchimiste apparaît et en s'adressant à eux mais aussi au spectateur, il tire la langue et agite les mains comme un clown. L'idée est claire, il dit : « Je me suis bien foutu de vous depuis le début ! ». Son monologue finis de donner un sens à son film, l'alchimiste à conscience d'être dans un film. L'intérêt n'est pas ce qui se trouve dans le film mais ce qui est bel et bien réel dans le monde. Il dit d'élargir le plan et d'élargir aussi notre vision des choses, il fait un appel à la tolérance, à la curiosité et à l'émerveillement. Ce qui compte, c'est la vraie vie et ce que l'on ressent vraiment, que ce soit la nature comme le reste. L'immortalité, l'alchimie ou même les drogues sont juste des moyens de fantasmer et d'échapper à ce qui nous entoure et à la réalité. Il nous montre bien que l'on peut faire dire ce que l'on veut à un film, et qu'il nous a balader du début jusqu'à la fin en maîtrisant parfaitement l'espace et le temps.

Je ne crois pas que ce soit un film pour ou contre la drogue, à la manière d'Aldous Huxley, il parle surtout de la perception, il dit au spectateur de prendre plus le temps de s'arrêter sur les choses qui l'entoure.

Au delà du propos universel, je ne m'attarderais pas longtemps sur l'aspect esthétique du film qui est très soigné. Chaque scène ressemble à un tableau comme la scène d'intro ou la scène où La vierge obèse tient le Vagabond (Christ) dans ses bras. Le style est très 70's et pourtant il n'a pas mal vieillit.

Ce que j'ai écrit, je l'ai écrit à chaud après la séance, je ne sais pas si j'ai mal interprété ou que j'ai trop extrapolé. Mais en regardant le film on sent que chaque scène et chaque plan est bel et bien réfléchit et que chaque détail à un sens. Je ne prétends pas l'avoir analysé entièrement, j'ai juste donné les grandes lignes qui m'ont parut évidentes.
Alors quand je vois certaines critiques dire que c'est simplement mystique ou que c'est un film d'intello pour se rendre intéressant. J'ai juste envie de dire qu'ils sont passés à coté de tout l'intérêt du film et c'est bien dommage pour eux.

source

 

conclusion : par curiosité mais en s'accrochant, c'est un film à voir .

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