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La phagothérapie pour remplacer les antibiotiques


Fuck Them All

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Membre, Directeur et Administrateur, 41ans Posté(e)
Fuck Them All Membre 12 464 messages
41ans‚ Directeur et Administrateur,
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Et si demain, en France et Europe, on utilisait des virus pour tuer certaines bactéries ? Afin de remplacer les antibiotiques qui sont de moins en moins efficaces ? 

 

Isabelle Carnell-Holdaway, 17 ans, était atteinte d’une infection que les médecins pensaient incurable. Mais grâce à un traitement expérimental utilisant des virus, elle est aujourd’hui proche de la guérison.
 
« C’est un miracle. » Interviewée par le quotidien britannique The Guardian, Jo Carnell-Holdaway ne cache pas son émotion. Sa fille de 17 ans, Isabelle, a survécu à une infection très grave en recevant un virus génétiquement modifié. Une première mondiale.

La jeune Britannique est atteinte de la mucoviscidose. Cette maladie génétique entraîne des infections et entraîne notamment une obstruction des poumons par du mucus. « À lété 2017, ses poumons fonctionnaient à moins dun tiers de leur capacité normale », rapporte The Guardian. Isabelle Carnell-Holdaway doit aussi prendre des antibiotiques pour tenter de maîtriser une souche bactérienne semblable à la tuberculose [la mycobactérie Mycobacterium abscessus, NdlR] qui a infecté son corps.

« Elle et ses médecins ont alors décidé qu’une double transplantation pulmonaire était la meilleure option », poursuit le journal. Mais après son opération, l’infection revient quand la jeune fille commence à prendre des immunosuppresseurs pour prévenir un éventuel rejet de la greffe. La mycobactérie colonise alors sa plaie chirurgicale, puis son foie. 

« Isabelle avait moins de 1 % de chance de survivre »

Les colonies de bactéries se répandent progressivement dans le reste de son corps.« Les médecins ont dit quils ne pouvaient rien faire et quIsabelle avait moins de 1 % de chance de survivre », relate la BBC. Mais Jo, sa mère, ne se résigne pas et fait des recherches de son côté. 

C’est elle qui a l’idée de tenter une phagothérapie, c’est-à-dire un traitement utilisant les phages, des virus naturels n’attaquant que les bactéries.

https://www.ouest-france.fr/leditiondusoir/data/50605/reader/reader.html?t=1557418134936#!preferred/1/package/50605/pub/73405/page/4

 

La phagothérapie est l'utilisation de virus bactériophages (simplement appelés bactériophages ou même phages) lytiques afin de traiter certaines maladies infectieuses d’origine bactérienne. Le traitement bactériophagique a été largement utilisé dans le monde avant la découverte des antibiotiques. Si elle a été progressivement abandonnée par les pays occidentaux séduits par les avantages de l’antibiothérapie, la phagothérapie traditionnelle est toujours employée et développée dans les pays de l'ancienne Union soviétique1.

 

Mais depuis les années 1990, l’utilisation des bactériophages est reconsidérée dans de nombreux pays devant le double constat du développement inquiétant des infections nosocomiales à bactéries multirésistantes et de l’absence de nouveaux antibiotiques efficaces. Le début de ce renouveau d'intérêt de l'Occident pour les phages peut être situé en 1994, lorsqu’il a été démontré (dans un modèle animal) que l'utilisation de phages pouvait améliorer le succès des greffes de peau en réduisant l'infection sous-jacente par Pseudomonas aeruginosa. De nombreuses études récentes ont apporté des éléments complémentaires à l'appui de ces résultats1.

À partir des années 2000, des applications apparaissent non seulement dans le domaine médical, avec le développement accéléré de médicaments bactériophagiques, mais aussi dans les secteurs dentaire, vétérinaire, agricole ou environnemental1

Après la découverte des bactériophages par Félix d'Hérelle en 1917, l’utilisation des phages a été rapidement reconnue par un grand nombre de scientifiques comme étant une voie possible pour combattre les infections bactériennes.

Dans le reste du monde, avant la Seconde Guerre mondiale, la commercialisation de produits phagiques a été entreprise par de grands groupes pharmaceutiques comme Eli Lilly

 

Coupés des progrès occidentaux en matière de production d'antibiotiques dans les années 1940, les scientifiques soviétiques ont continué à mettre au point une phagothérapie déjà prometteuse afin de traiter préventivement les blessures des soldats dans les postes médicaux avancés. Ils ont aussi utilisé les bactériophages pour traiter de nombreux soldats infectés par diverses souches bactériennes, notamment celles de la dysenterie bacillaire et des gangrènes. Les chercheurs du monde soviétique ont continué à perfectionner leurs traitements et ont publié des résultats. Le pourcentage de succès était équivalent sinon supérieur à celui des antibiotiques. Mais, autant parce que les articles étaient écrits en langue russe qu’en raison des barrières imposées aux échanges scientifiques, ces connaissances ne se sont pas propagées dans le monde entier6.

Les bactériophages ont été largement utilisés par le passé pour lutter contre les bactéries pathogènes dans de très nombreuses infections. Il n’a jamais été signalé d’effets secondaires graves.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Phagothérapie

 

Les chercheurs ont ainsi pu montrer que chez des souris dont l’immunité fonctionne bien, le traitement est couronné de succès. Le système immunitaire inné, le premier sollicité en cas d’infection, prend notamment en charge les bactéries qui deviennent résistantes aux phages. Toutefois, ce n’est plus le cas chez des souris génétiquement modifiées pour que leur système immunitaire soit moins performant, en particulier quand la population de neutrophiles – des globules blancs surtout impliqués dans l’immunité innée – est réduite. Les simulations in silico confirment qu’une activation de la réponse innée à hauteur de 50 % de celle observée chez un individu sain est nécessaire pour que le traitement soit efficace (20 % si l’on suppose qu’aucune bactérie ne résiste aux phages). En aucun cas, les phages seuls ne peuvent éradiquer une infection à P. aeruginosa.

Ces travaux suggèrent que les neutrophiles sont indispensables pour éradiquer tant les bactéries résistantes aux phages que les autres. « On pourrait envisager de sélectionner les patients susceptibles de bénéficier d’un tel traitement. Il pourrait ne pas être approprié ou recommandé pour des personnes en situation d’immunodéficience sévère », explique le chercheur. L’étude montre également l’innocuité de l’approche sur les souris ainsi que la possibilité d’utiliser les phages en prophylaxie. Une piste pour limiter les infections nosocomiales à l’hôpital ?

Attention toutefois, la phagothérapie n’est pas un remède miracle. « Il existe des échecs et le traitement doit être bien mené. Il est primordial que des résultats soient obtenus avec les modèles actuels pour compléter les connaissances du début du XXe siècle », estime l’infectiologue Olivier Patey, du centre hospitalier de Villeneuve-Saint-Georges, qui a participé en 2016 à un colloque sur le sujet à l’Assemblée Nationale. Des essais cliniques commencent à être menés, notamment l’essai Phagoburn financé par l’Europe, sur des infections cutanées chez de grands brûlés. « Cela illustre le regain d’intérêt pour la méthode. Un autre essai clinique ciblant les infections urinaires se déroule en Géorgie et en Suisse. Ces infections étant courantes, des résultats devraient être disponibles d’ici deux ou trois ans », espère Laurent Debarbieux. Des données cliniques nécessaires pour évaluer enfin la pertinence de cette méthode dans notre arsenal contre les bactéries résistantes.

https://www.pourlascience.fr/sd/microbiologie/phagotherapie-lefficacite-depend-du-systeme-immunitaire-12642.php

 

 

 

 

 

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Membre, Posté(e)
Pierrot89 Membre 6 809 messages
Maitre des forums‚
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C'est une voie intéressante pour prévenir ou guérir de certaines pathologies.

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