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January

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La sanction était un livre de Trevanian. Clint demanda à Warren Murphy (écrivain) d’en tirer un scénario. Warren Murphy, isolé dans une tempête de neige, morose et las, raccrocha au nez de l’opérateur. « Je n’étais pas d’humeur à ce que mes amis me fassent des blagues ». Mais lorsqu’il redécrocha la deuxième fois, il se rendit compte qu’il avait bien Monsieur Clint Eastwood au téléphone. Celui-ci lui expliqua qu’il l’avait choisi parce-qu’il avait lu deux de ses livres et que Murphy écrivait des livres comme on écrit un scénario.

Comme c’est assez rare qu’on mentionne Clint comme lecteur de livre, on peut se demander quel genre de livre écrivait Murphy. Il était connu pour la série des « Implacable », des romans de gare ayant pour sujet un tueur à gage.

Murphy se procura « La sanction » et écrivit le scénario au cours du mois qui suivit. Tout alla aussi vite pour le script et on commença à tourner rapidement.

Le héros, Jonathan Hemlock est tueur à gage et « la sanction » est commandée par une mystérieuse agence de contre-espionnage, et le tueur doit accomplir sa tâche impitoyable tout en escaladant le périlleux mont Eiger, en Suisse.

Et c’est surtout pour cette raison-là que Clint voulait faire ce film : escalader une bonne grosse montagne.

 

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Clint appela Mike Hoover, alpiniste professionnel, qui commença à lui donner des cours au parc national de Yosemite.

Hoover rassembla une équipe d’experts qui accompagneraient l’expédition. Ces derniers ne pensaient pas tous que trois jours à Yosemite était une préparation suffisante pour prétendre escalader l’un des pics les plus escarpés du monde. « Putain mais vous avez perdu la tête ! » aurait dit Clint à Douglas Haston (directeur de l’International School of Mountaineering). Haston faisait partie des rares personnes qui pouvaient se vanter d’avoir réussi l’ascension de la face nord, et à deux reprises.

Eiger veut dire ogre, en allemand. La montagne a également pour surnom Möderwall, ou le mur de la mort.

Dès le deuxième jour de tournage, l’exercice présomptueux dut faire face à une première dose de réalité non hollywoodienne. Clint n’escaladait pas vraiment. Lui et les autres étaient transportés par hélico au pied de la montagne à la face nord. L’intérieur du versant  était traversé par une ligne de chemin de fer à crémaillère. Le tunnel était percé de quelques fenêtres utilisées pour débarrasser les rails d’éventuels rochers, et pour certaines scènes Clint s’accrocha à ces ouvertures afin de donner l’illusion qu’il était en train de grimper.

Mais la montagne était quand même terrifiante et les professionnels proclameront plus tard leur admiration pour le courage de Clint.

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Résultat de recherche d'images pour "la sanction"

 

Au cours d’une scène, le nœud de l’une des cordes de Clint se défit, et celui-ci descendit brusquement d’un cran sans avoir eut le temps de déclamer son texte. Après s’être hissé à l’endroit où il se trouvait avant de tomber, il joua pour la nouvelle prise, sans aucune hésitation.

 

Le principal danger de l’Eiger étaient ses éboulements et ses éboulis : la mue de l’ogre, qui, ennuyé par ces chétifs humains qui osaient grimper sur son corps, changeait de peau, d’après la légende.  A la fin de la seconde journée de  tournage, alors que Hoover et les autres s’apprêtaient à partit, ils entendirent les rochers qui dévalaient dans leur direction…

Hoover réussit à s’accrocher au versant mais au dessus de lui, Knowles pendait la tête en bas, mort. Hoover s’en sortit avec une fracture pelvienne et quelques hématomes. Clint Eastwood envisagea d’annuler le film. Mais les alpinistes l’encouragèrent à continuer, ils connaissaient tous les risques, ils avaient l’habitude de les encourir et ils ne trouvaient pas que le tournage d’un film en rajoutait.

Plus tard dans le tournage, Franck Stanley (directeur photo) fit une chute de trois mètres, sa corde ayant cédé. Le lendemain, le côté gauche de son corps était engourdi, on le conduisit à l’hôpital où on conclut à un AVC. Il ne récupérera pas complètement mais il finira courageusement le tournage de La Sanction.

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Toute la promotion du film était basée sur le courage et l’audace de Clint. James Bacon put écrire dans sa très populaire chronique que La Sanction était « sans doute le film le plus périlleux qui ait jamais été fait et réalisé par une superstar ». Les partisans du film exaltèrent les magnifiques paysages. Les autres qualifièrent le film de « sous James Bond », « farce grotesque », « ayant désespérément besoin d’un réalisateur ».

Au sein de Malpaso, ce fut probablement Stanley qui servit de bouc émissaire, mais ce fut néanmoins Universal qui reçut le titre de pire responsable de l’échec de La Sanction, pour en avoir mal géré la distribution.

Ce fut Clint Eastwood qui instruisit la pratique douteuse du « placement de produits », devenue aujourd’hui épidémique à Hollywood. Malpaso fut l’une des premières sociétés à signer avec des entreprises telles que Puma, GMC, Dos Equis et autres, des contrats qui garantissaient que leurs produits seraient mis en avant dans les films de Clint. Tous les ans, Malpaso recevait un plein camion de chaussures de sport et Clint en ramenait des cartons entiers à la maison. Tous les ans, General Motors livrait à Clint ses voitures et camions à « un dollar par an » à la seule condition que les lettres GM soient bien visibles dans les films.

 

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En septembre 1975, peu après la sortie décevante de La Sanction,  Malpaso emménagea dans les locaux de la Warner à burbank. Wells (Warner) était l’un des meilleurs amis de Clint et l’avait convaincu de quitter Universal. Il croyait fermement en Clint et en sa chance. Son triomphe fut non seulement d’avoir « fixé » Clint à la Warner, mais aussi de l’avoir présenté comme un modeste « indépendant », alors que le studio mettait toute sa puissance au service de la star.

Josey Wales hors-la-loi fut présenté partout comme un commentaire thématique sur l’Amérique. Tiré du roman « Gone to Texas » de Forrest Carter, qui se présentait comme un poète indien qui avait fait son éducation lui-même et qui était conteur lors des rassemblements du peuple Cherokee. Vraiment ?

On apprit beaucoup plus tard, après le tournage, que la véritable identité de l’auteur était Asa Carter, connu comme un virulent raciste, antisémite et partisan du Ku Klux Klan.

Clint avait tellement aimé l’histoire de « Gone to Texas » qu’il avait investi de son propre argent pour acheter les droits. Il choisit Philip Kaufman pour élaborer le script. Kaufman parla très peu de son expérience avec Clint, mais au cours d’une interview il déclara qu’il avait « choisi les acteurs et les lieux de tournage, décidé de l’apparence du film et des costumes ». 

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Sondra Locke se rendit au casting de Josey Wales hors-la-loi. Le courant avec Clint passa immédiatement.

« La nature de notre relation relevait presque du cliché, se souvient-elle. J’avoue que j’ai souffert au cours de mon enfance d’un manque de figure paternelle. J’étais une femme intellectuelle, avec un certain statut professionnel, mais d’un autre côté, j’étais toujours une petite fille à la recherche d’un papa. Il était tellement grand, puissant et beau. Et j’étais vraiment la femme cliché, qui posait un regard adorateur sur lui, et tout ça. »

Clint ignora Kaufman qui n'était pas d'accord (le réalisateur quand même) et choisit Locke. Kaufman dirait que c’était le pire truc qu’on lui ait jamais fait. Le tournage débuta à la mi-octobre 1975, en Arizona et dans le Wyoming. Dès le départ, Clint était de mauvaise humeur lors des projections des rushes. Il se mit à harceler subtilement Kaufman. Cette mauvaise humeur venait du fait que le « cas Locke » n’était pas réglé. Kaufman invita celle-ci à dîner pour discuter du rôle. Et Clint fit la même chose. Sondra Locke dit non à Clint puisqu’elle était déjà invitée.. Mais elle comprit vite qu’elle avait fait une erreur et que Clint n’était pas content. Une étrange compétition entre Clint et Kaufman se mit en place autour de la jeune femme…

 

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Clint se mit à faire une cour assidue à Sondra Locke et dès le premier soir, ils couchaient ensemble.

Kaufman commit une erreur fatale lors du tournage d’une scène où Sondra Locke devait se faire violer par les comancheros. Hypnotisé par la tenue débraillée de Locke qui perdait une partie de son chemisier, il laissa la caméra tourner un peu trop longtemps, et alors que la scène était terminé, complètement surexcité il se mit à crier : « ACTION ! ACTION ACTION ! » Clint qui observait à distance éleva le ton : « Je pense que le mot que tu cherches est COUPEZ ! 

- Quoi ?

- COUPEZ ! hurla Clint. Et bien sûr les caméras cessèrent de tourner.

« Euh… oui, je voulais dire « coupez » ajouta le réalisateur à côté de la plaque.

Deux semaines s’écoulèrent dans les mêmes conditions. Clint et Kaufman étaient comme chien et chat. L’incident qui détruisit Kaufman fut « l’incident de la cannette de bière ». Kaufman repéra un endroit dans les dunes en plantant une cannette de bière dans le sable. Le problème, c’est que le jour où il devait tourner cette scène (une scène où Clint sortait des dunes à cheval) il ne retrouva jamais son marquage. Clint entra dans une colère noire et fit tourner la scène par Bruce Surtees pendant que Kaufman cherchait on ne sait où depuis des heures.

«Bordel de merde le soleil va se coucher et on n’aura même pas commencé à tourner la scène ! » Il dit à Surtees qu’il allait faire un tour complet, puis revenir devant lui en sortant des dunes et qu’il ne le ferait qu’une fois pour qu’il n’y ait pas d’empreintes de sabots à effacer en cas de deuxième essai.

Le matériel fut rechargé et tout le monde parti, seul Manes resta là pour attendre Kaufman. Ce dernier fut congédié et Clint reprit la charge de réalisateur.

L’histoire fit beaucoup de bruit à Hollywood : un acteur avait viré un réalisateur… Les syndicats étaient puissants et Clint dut payer une amende 60 000 dollars.

 

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Résultat de recherche d'images pour "josey wales hors-la-loi"

 

Les critiques accueillirent chaleureusement Josey Wales hors-la-loi. Et pour cause, la Warner avait sorti la grosse artillerie pour faire la promo du film. Le bichonnage des critiques et la publicité sans pareil deviendraient des institutions. Clint aurait dorénavant d’onéreuses campagnes promotionnelles, des réceptions organisées pour les journalistes, des cadeaux aux critiques et des visites arrangées sur les tournages.

Un critique qui vous dit que son attitude vis-à-vis d’un film n’est pas influencée par une réception gratuite – tous frais payés, dans un endroit classe, suivi d’un entretien privé avec la star – est un critique de cinéma à moitié aveugle. Au début des années 1970, Hollywood avait commencé à mettre en question la morale douteuse de ces réceptions.

 

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Les interviews avec Maggie  commençaient à se faire rares. La stratégie qui avait consisté à orienter les médias vers l’aspect « mariage heureux » et qui avait fonctionné pendant près de quinze ans, n’était plus aussi efficace. Les journalistes qui venaient voir la femme de Clint se concentraient désormais sur la maison de Pebble Beach « où les Eastwood finiraient leurs jours ».

La déco et la construction de cette maison en forme d’éventail, située sur 5 hectares de terrain parsemé de rochers et de cyprès avec vue sur l’océan, avait pris près de sept années, et ajouté des tensions à une vie de couple déjà bien instable. Un solide mur de verre faisait face au Pacifique. Les 3500 m² de la maison comptaient quatre chambres, un studio pour Maggie, un immense living avec de multiples cheminées. Il y avait également un sauna, un jacuzzi, une salle de sport, une salle de projection. Les murs extérieurs étaient en séquoia et les plafonds en sapin de douglas. Maggie avait coordonné les couleurs dans les rouilles, verts et bleus.

Clint – qui en avait assez de verser de l’argent pour cette maison et s’exprimait peu quand il s’agissait de détails – retardait sans cesse les décisions concernant les tuiles ou les interrupteurs électriques. Quand, en 1976, la porte de séquoia à 8000 dollars s’ouvrit pour accueillir les invités à la pendaison de crémaillère, Clint était déjà avec Sondra Locke. Maggie ne l’apprendrait que quelques années plus tard.

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Après Sergio Leone, Don Siegel et Philip Kaufman, Clint n’allait plus jamais s’associer à des réalisateurs susceptibles de le dominer. Il refusa le rôle de Willard dans Apocalypse Now, le rôle du Commandant dans Le Merdier, le rôle du journaliste américain dans La Déchirure. Il savait que le prochain Inspecteur Harry serait bientôt tourné. Il fit appel à Stirling Silliphant (scénariste). Ils se rencontrèrent rapidement et Silliphant lui exposa son idée pour le troisième volet de l’Inspecteur Harry.

Harry le Charognard avait besoin d’un équipier original, « un qui appartiendrait à la plus grande sous-catégorie du monde » : une femme. On donnerait l’ordre au personnage de faire équipe avec Clint afin d’arrêter un gang de terroristes.

« Vous vous rendez compte ? Harry le Charognard, obligé de faire équipe avec une femme. Quelle horreur ! »

L’idée plut à Clint Eastwood. Silliphant remit son script en février 1976. Clint le trouva bon mais convoqua Dean Riesner pour l’améliorer. Silliphant fut mis de côté, mais il déclara : « Ca ne m’a pas fait plaisir, mais je l’aimais tellement.. »

Clint devait trouver une actrice forte pour le rôle de la jeune fliquette, Kate Moore. Silliphant affirme que c’est lui qui recommanda Tyne Daly. Elle rencontra Clint et le courant passa mais elle refusa le rôle, trois fois : « J’avais l’impression que la femme n’était là que pour qu’on puisse se moquer d’elle ». Comme Clint n’aimait pas qu’on lui résiste, il l’autorisa à parcourir le script complet et à proposer des suggestions pour son personnage.

Pour L’Inspecteur ne renonce Jamais, James Fargo fut promu réalisateur.

 

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Le tournage commença dans la région de San Francisco à l’été 1976. Fargo affirme que Clint n’était pas à l’aise quand il avait beaucoup de texte. Il est le meilleur acteur du monde quand il s’agit de réagir physiquement mais pour les dialogues… « Il n’est pas possible de pousser Clint, il ne se passe rien de spécial mais il ne fait ce qu’on lui dit, c’est tout. »

En gros, Clint est ingérable, il fait ce qu’il veut. Il improvise des dialogues qui font s’arracher les cheveux aux monteurs et on est obligé de tout recommencer, il se déplace hors cadre, et il avait toujours une bonne raison pour ne pas multiplier les prises (il avait horreur de ça).

Quoiqu’il en soit, L’Inspecteur ne renonce Jamais remplit les salles, 60 millions de dollars de recette aux USA et 40 millions à  l’étranger. Jusqu’alors, Clint n’avait jamais connu de plus grand triomphe financier.

Les critiques négatives le furent sur la violence et le nombre de morts dans le film « La violence est devenue tellement gratuite que Harry commence à ressembler à un malade mental accro à la gâchette ».

« On vit dans une société violente, déclara Clint, si on voulait censurer la violence, il faudrait censurer la Bible et Shakespeare. »

Une critique surprit particulièrement : « Si Eastwood mérite des éloges pour quelque chose, c’est pour son manque d’ego lors du choix de ses partenaires féminines. Il n’a pas peur de travailler avec d’excellentes actrices. »

L’image féministe que prit Clint allait se révéler être un remarquable tournant dans la légende de la star, tournant que Clint lui-même n’avait sans doute pas prévu lorsqu’il avait dit oui à Stirling Silliphant.

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Les années Sondra

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Au début, la relation entre Clint Eastwood et Sondra Locke fut discrète. Les gens mirent du temps à réaliser que l’actrice était bien plus qu’un simple flirt pour Clint.

Au printemps 1977, les journaux rapportèrent que Clint était à la recherche de quelqu’un de particulier pour lui donner la réplique dans son prochain film, L’Epreuve de Force. Le film était acheté par la Warner et réservé pour Clint. On pensa à Barbra Streisand pour le rôle de la prostituée, Gus Mally. Mais bientôt Clint mit Sondra Locke en avant.

Sondra Locke était amoureuse de Clint et elle pensait qu’il était amoureux d’elle. Elle était toute excitée de tenir le premier rôle, même si c’était Clint qui avait décidé de ce que serait ce rôle : celui d’une prostituée chevronnée dotée d’une certaine féminité et d’une certaine douceur.

Clint était la star et le réalisateur. Et le tournage avançait vite. Le crédo de Clint, qu’il sortait quand il jugeait nécessaire de contrer des suggestions indésirables qui risqueraient de ralentir le tournage des scènes, était : « Si les spectateurs remarquent ça, c’est que le film est foutu. »

Sondra Locke se souvient qu’elle détestait sa « maison », dans le film. Les peintures, les objets, le dessus de lit qui se trouvait dans sa chambre. Elle s’en plaignit : « Ca ne correspond pas du tout à mon personnage ! » Clint la regarda comme s’il était peiné : « Si les gens remarquent ça… »

 

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La Warner fit de L’Epreuve de Force la plus grosse proposition pour les fêtes de fin d’année de 1977. Les critiques se montrèrent généreux :  « On n’y croit pas une minute mais à la fin, il est difficile de ne pas lâcher un petit rire et d’applaudir. »

Clint était en train de devenir un réalisateur doté d’un certain style. Le jeu de Sondra Locke fut très remarqué. Le film fut l’un des 10 plus grands succès de l’année.

Embaucher Sondra Locke était un moyen pour Clint de passer du temps avec elle. Quand ils ne travaillaient pas ensemble, ils avaient un emploi du temps compliqué. Ils ne cessaient de passer d’un endroit à un autre, de séjourner dans des lieux différents. Dès l’époque de Josey Wales hors-la-loi, ils avaient misé sur différentes maisons et chambres d’hôtels.

Maggie et les enfants vivaent à Pebble Beach. La ville, toute proche de Carmel, était donc au départ considérée par Locke comme hostile. A Hollywood, Clint et Sondra se détendaient. Ils passaient du temps dans la maison que l’actrice partageait avec son mari (quand il était absent) ou dormaient dans l’appartement qui se trouvait juste derrière le bureau de Clint à Malpaso. La maison de Sherman Oaks était devenue un pied à terre pour Clint quand Maggie séjournait à Pebble Beach,. Mais Clint devait rester sur le qui-vive au cas où Maggie téléphonerait ou ferait une visite impromptue. Quand L’Epreuve de Force fut terminée en 1977, les choses commencèrent à changer. Sondra Locke emménagea définitivement à Sherman Oaks et les gens se mirent à penser que Clint était prêt à rendre sa relation officielle.

 

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Cherchant toujours à éviter la confrontation, Clint aurait pu repousser éternellement le moment où il parlerait à Maggie de sa relation avec Locke. Il fallut qu’il lui fasse savoir de façon indirecte, il fallut qu’elle le découvre en lisant un magazine, puis qu’elle se fasse confirmer les détails par ses amis, qui avaient jusqu’ici tenu leurs langues.

Mais la surprise ne fut néanmoins pas totale pour Maggie. Son mari s’était présenté au bras de Sondra Locke à des fêtes organisées à Carmel, auxquelles certains de leurs amis communs avaient assisté. A l’une d’entre elles il était même venu avec Sondra Locke et Kyle et Alison. Maggie appela un avocat.

Clint se sentit alors divisé. Une longue bataille judiciaire serait dommageable pour sa réputation, et évidemment engagerait d’importants frais. Par conséquent, il tenta de faire taire les rumeurs des magazines people, sans succès…

Maggie avait pris Clint entre quatre yeux et il lui avait dit que oui, il était amoureux de Sondra Locke. Mais Sondra elle, trouvait que les choses n’étaient pas claires. Un jour, à la maison de Sherman Oaks, elle trouva Clint en train de boucler sa valise. Où allait-il ? Il lui dit que Maggie l’avait prié de l’accompagner une dernière fois, avec les enfants, en vacances à Hawaï.

A son retour, il déclara à Sondra Locke que Maggie avait pris la décision de demander une « séparation légale » et non un divorce.

 

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Sondra Locke était mariée à Gordon Anderson, un ami d’enfance. Elle resta mariée durant toute sa liaison avec Clint Eastwood. Locke et son mari n’avaient pas de relations sexuelles, leur mariage était un mariage de façade. Mais ils restaient des alter ego, ils se considéraient vraiment comme une famille unie.

Clint savait parfaitement qu’Anderson était gay. Locke le lui avait dit tout de suite et elle lui avait brossé le tableau de leur couple. Clint l’avait accepté, il s’était lié d’amitié avec Anderson et ses amis gays.

Le public lui, ne savait pas qu’Anderson était gay, ce qui enveloppait d’une aura de mystère sa passivité, qui ne se manifesta pas, même lorsqu’il devint évident que Clint Eastwood lui avait volé sa femme.

Les ennemis de Sondra Locke prétendent que nulle avant elle n’avait eu autant de pouvoir sur Clint ; que l’intimité qu’elle partageait avec la star lui permettait d’influencer ses décisions comme personne, un pouvoir qu’elle n’hésitait pas à exercer. En fait, elle était plutôt un pion dans le jeu de Malpaso, dont Clint se servait en particulier quand il avait besoin de se décharger de ses responsabilités au cours de la mise en œuvre de politiques discutables, comme la vague de licenciements et de nouvelles embauches qui vint bientôt frapper la société.

 

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Le plus grand succès de Sondra Locke fut sans doute de réussir à convaincre Clint de faire deux comédies qui furent considérées comme un étrange changement de cap dans sa carrière.

L’étonnant succès du modeste « Doux, dur et dingue » étonna tout le monde, Clint compris. Des sommes d’argent sans précédent furent dépensées pour que des bandes-annonces soient retransmises sur les chaînes de télé locales et nationales, des espaces publicitaires réservés dans les journaux et les magazines, des publicités diffusées sur de nombreuses stations de radio. Doux, dur et dingue ouvrit simultanément dans 1246 cinémas. Ce fut l’un des lancements les plus gros de l’histoire du cinéma, qualifié dans la presse de deuxième plus importante projection simultanée après La Guerre des Etoiles, qui avait en réalité ouvert dans moins de cinémas.

Les critiques se montrèrent méprisantes mais ça n’empêcha pas Clint et la Warner de passer d’excellentes fêtes de fin d’année. Et ce en partie parce que les autres sorties n’étaient pas à la hauteur, les spectateurs se sont rabattus sur Doux, dur et dingue, parce que c’était Clint Eastwood. L’innovation que représentait un Clint sans arme qui faisait rire avec un orang-outan plut au public. Le charme de la star fit le reste.

Le film le plus rentable qu’ai jamais fait Eastwood jusqu’à cette époque, d’après Variety. Si l’on tient compte de l’inflation et des coûts de production et du prix du billet, c’est probablement encore le cas aujourd’hui.

 

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Clint, féministe

Clint et Maggie ne publièrent jamais de déclaration officielle sur leur mariage. L’argent des films (Maggie demandait 50% de tout ce qu’avait touché Clint) était l’un des points chauds du divorce. Les terres et les propriétés en était un autre. Clint quitta Pebble Beach et acquit le Rising River Ranch, de Bing et Katryn Crosby. Sondra Locke ne réussissant pas à se sentir bien à Sherman Oaks, Clint lui dit d’acheter une autre maison.

Dans L’Evadé d’Alcatraz, pas de rôle pour Sondra Locke. Un casting exclusivement masculin pour adapter l’histoire vraie de Frank Lee Morris qui s’était audacieusement évadé de la forteresse en 1962, avec John et Clarence Anglin.

Ils avaient creusé les murs avec des cuillères, construits des mannequins de papier mâché pour servir de leurre dans leurs cellules et fabriqué des radeaux avec de vieux imperméables pour traverser la dangereuse baie de San Francisco. On ne revit jamais les trois prisonniers et les gardes de la prison pensèrent qu’ils s’étaient noyés. Mais la légende dit qu’ils ont survécu.

 

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Après avoir lu L’Evadé d’Alcatraz, Clint accepta de jouer dans le film dirigé par Siegel, mais à condition qu’il soit produit par Malpaso. Comme Siegel voulait faire du Don Siegel, il s’empressa d’acheter le script pour 100 000 dollars de ses deniers personnels.

Ils se disputèrent à ce sujet et c’est en partie pour ça que Siegel proposa le projet à la Paramount, plutôt qu’à la Warner. La Paramount accueillit le projet à bras ouverts et Siegel commença ses recherches pour trouver une autre star avant le début du tournage. Mais ses recherches restant infructueuses, il se tourna à nouveau vers Clint Eastwood et ils redevinrent des amis à la fin d’un déjeûner.

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Alcatraz était devenu un parc national en 1972, et était une attraction touristique populaire. Au cours du tournage, l’équipe dut agir en accord avec les règles énoncées par le Deparment of Parks and Recreation Commission, et faire avec les quelques visites de touristes ébahis. Elle dut également gérer les problèmes de cellules, depuis longtemps inoccupées, qui avaient vraiment besoin d’être rénovées. La Paramount déboursa environ un demi-million de dollars pour des restaurations.

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Siegel avait fini par accepter que Clint devint la star de son film, mais Clint lui s’était hissé au rang de coproducteur, devant Siegel, ce serait une coproduction Malpaso-Siegel et non l’inverse. Clint avait réussi à prendre le pas sur Siegel le réalisateur.

 

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Clint détestait que ses personnages meurent. Il s’était entretenu avec Jack Lalanne, un expert du sport qui lui avait assuré que personne ne pouvait nager dans ces eaux glacées sans entraînement approprié. Mais ce fut néanmoins Clint qui prit la décision d’ajouter une nouvelle scène qui édulcorerait le dénouement : en recherchant les prisonniers, les gardiens aperçoivent une fleur, un chrysanthème que les détenus ont laissé derrière eux, sur l’autre rive, symbole provoquant de leur triomphe.

Si la plupart des critiques se focalisèrent sur le génie du réalisateur Siegel, Clint marqua également quelques points en tant qu’acteur. Un syndrome du « Clint joue ! » - un peu comme « Garbo parle ! » - était en train de se développer.

Beaucoup de critiques commentèrent l’audacieuse ouverture du film où la star d’âge mûr, déshabillée pour la fouille, était filmée nue de dos alors qu’on l’escortait à sa cellule. Comme Clint était courageux de se montrer nu à son âge ! Peu importait qu’il s’agisse de l’une des scènes les plus apprêtées du film : éclairage théâtral, gros plans pompeux.

A la ville, la star, qui approchait de son cinquantième anniversaire, était plus que jamais préoccupée par son apparence physique et s’ouvrait à des mesures expérimentales de plus en plus radicales afin de préserver les atouts physiques qui avaient fait de sa vie une bénédiction. A peu près à cette époque, Clint nia les rumeurs qui prétendaient qu’il s’était fait lifter, mais l’acteur se livrait à d’autres activités superficielles dans le but de rester séduisant aux yeux du public. Il se mit secrètement à suivre un programme global censé améliorer l’état général de santé, prévenir le vieillissement et favoriser la longévité.

 

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