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15/02/1989 Toulon, 14h26


Sexophone

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Membre, Les hommes viennent de Tatooine, les femmes de Jakku, Posté(e)
Sexophone Membre 2 633 messages
Les hommes viennent de Tatooine, les femmes de Jakku,
Posté(e)

15 février 1989 à Toulon, aux alentours de la Mairie, il est 14h26 lorsqu’une explosion d’origine indéterminée détruit la Maison des Têtes, tue 13 personnes et en blesse une trentaine d’autres. L'unique survivant s'appelle Wulfran Dherment, 19 ans, apprenti prothésiste dentaire au cabinet du premier étage. Sur le site internet (http://www.lamaisondestetes) qui n'existe malheureusement plus aujourd'hui, il raconte :

Citation

(...)

Cela fait maintenant cinq bonnes minutes que je m’applique sur mon travail. Puis, tout va extrêmement vite : brusquement, Alexandra se lève en criant : « merde ! ». Ce comportement inattendu mêlé à l'instinct de survie, déclenche chez moi une réaction étrange. Une peur viscérale m’envahit brutalement. Je sais que quelque chose de très grave va arriver maintenant, que ma vie est en danger. En une fraction de seconde, je fais un bond vers la porte du palier en me protégeant la tête avec mes bras. Un flash gigantesque m’éblouit. Je sens un fouettement brûlant dans le dos. Un souffle extraordinaire me balaye tel un fétu de paille. Un énorme choc m’assène la tête alors que le sol se dérobe sous mes pieds. Tout explose.

Un spectacle inimaginable s'offre à leurs yeux : quelques morceaux de la maison sont restés debout, et un occupant est suspendu dans le vide, au troisième ou peut-être au quatrième étage. Son visage crispé est couvert de sang. Il hurle d'effroi : le morceau de plancher encore en place sur lequel il est coincé, menace de s'effondrer à tout moment. Il faut lui porter secours immédiatement. Sur le sommet de la montage de gravats, une vieil homme reste immobile dans son fauteuil. Par miracle, il n'est que légèrement blessé et pleure. Des agonisants figés sont, ici et là, plantés dans les débris amoncelés. Mélange de chair et de pierre. C'est l'enfer, un cauchemar. De la maison de cinq étages, il ne reste plus qu'un immense amas de ruines... Et je suis dessous ! ...

Et puis, il y a la douleur. Affreuse, envahissante, maîtresse de tout mon corps.

Que c'est il passé ? J’ai d'énormes difficultés à respirer. Ma bouche est pleine de terre, mes narines me brûlent, je sens une forte odeur acre. Je crache et libère ainsi ma bouche. J’ai mal, très mal. Je ne réalise pas que je suis plié en deux au niveau de l'abdomen, écrasé, la tête entre les cuisses. Mes pieds se trouvent devant moi. Le gauche tout prés de ma tempe. Je peux en toucher la semelle avec les doigts libres de ma main coincée. La position plus qu’inhabituelle de ce pied ne m’inquiète pas. J’ai conscience de la gravité des dégâts subis par mon corps, mais la priorité est ailleurs. De toute façon je n’y peux rien. Je suis coincé là et comme ça. Mon pied droit lui, me fait plus souffrir que le reste, il doit être broyé. Lentement, je prends conscience que mon corps a une disposition spatiale pour le moins anormale, mais je ne veux pas paniquer. Plus tard, j'apprendrai des pompiers que j'étais tassé dans une poche de survie mesurant 30 cm sur 70 cm !

Je n’ai plus peur de mourir. A mon âge, la mort, je n'y ai jamais pensé. Et aujourd’hui, sans prévenir, la voilà devant moi. Hideuse, elle paraît pourtant si douce comparée à cet enfer de souffrance.

L’immeuble comprenait, en plus de la supérette au rez-de-chaussée, du laboratoire au premier étage et de l'étude d'huissierau second, de nombreux logements privés. Il est impossible d’en recenser les occupants, et comment savoir quels sont ceux qui étaient chez eux au moment de l’explosion. Peut-être avaient-ils eu de la visite de proches ou d’amis ! Le constat est accablant : un travail de titan attend les secouristes, et on ne sait pas combien de personnes se trouvent là-dessous.

Ils s’attaquent maintenant au déblaiement, et c’est à la main qu’ils remplissent de grosses poubelles récupérées dans les immeubles voisins. Derrière eux, les deux blessés sont enfin évacués sur des brancards de toiles, que les pompiers se passent au-dessus de leur tête casquée, pour les évacuer plus rapidement de cette immense fourmilière qu’est devenue la montagne de ruines. Des Maîtres-Chiens arpentent les décombres, en encourageant le travail de leurs animaux. Cet appui précieux doit permettre aux secouristes de localiser des victimes enterrées profondément. Sur un reste de façade, un Sergent-Chef tente de faire descendre, à l’aide d’une échelle à coulisse, un homme âgé et indemne, d’une partie non effondrée du deuxième étage. Encore sous le choc, bien que miraculeusement épargné, il refuse de bouger de son fauteuil car sa femme, dit-il, se trouve dans la cage d’escalier. Il finit par entendre raison, réalisant que la cage d’escalier n’existe plus.

(...)

J’espère qu’un jour la vérité sur les origines de l’explosion de la Maison des Têtes sortira du crassier de mensonges et d’hypocrisies dans lequel elle est ensevelie. Même si cela doit prendre encore des années…"

(http://archive.wikiwix.com/cache/?url=http%3A%2F%2Fwww.lamaisondestetes.fr%2Fmon%20temoignage%2Fmon%20temoignage.html)

La version officielle soutient la thèse de l'explosion de gaz (Annette Wazerstein, adjudant-chef à la retraite, sans famille, habitant au troisième étage, se serait suicidée par le gaz), mais les familles des victimes refusent d'y croire et soutienne une autre hypothèse : celle du missile fou.

Aujourd'hui encore, personne ne sait exactement ce qu'il s'est passé ce jour-là et nous ne le saurons probablement jamais car la levée du secret-défense aura lieu en 2089. D'ici là, témoins, victimes et observateurs seront tous morts de vieillesse et ce mystère tombera encore plus dans l'oubli.

 

Karl Zéro avait fait un bon reportage sur cette affaire, mais je n'arrive pas à le retrouver. Si quelqu'un a un lien ; n'hésitez pas :hello:

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Membre, 156ans Posté(e)
fullmetal06 Membre 4 145 messages
Baby Forumeur‚ 156ans‚
Posté(e)

Dans les années 60 aussi un missile aurait détruit un avion de ligne venant de corse au large de Nice lors d'entrainements de la marine

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Membre, Beluga-Pangolin, Posté(e)
BELUGA Membre 15 220 messages
Beluga-Pangolin,
Posté(e)

Je ne me souviens pas de cette catastrophe; effectivement, si il s'agit d'un missile fou, l'armée ne dira jamais rien.. C'est comme le Bugaled Breizh ...

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Membre, Les hommes viennent de Tatooine, les femmes de Jakku, Posté(e)
Sexophone Membre 2 633 messages
Les hommes viennent de Tatooine, les femmes de Jakku,
Posté(e)
il y a 15 minutes, BELUGA a dit :

Je ne me souviens pas de cette catastrophe ; effectivement, si il s'agit d'un missile fou, l'armée ne dira jamais rien.. C'est comme le Bugaled Breizh ...

C'est grâce à l'émission de Karl Zéro que j'avais découvert cette affaire. Et grâce à toi, je découvre le Bugaled Breizh. Merci.

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Membre, Beluga-Pangolin, Posté(e)
BELUGA Membre 15 220 messages
Beluga-Pangolin,
Posté(e)
à l’instant, Sexophone a dit :

C'est grâce à l'émission de Karl Zéro que j'avais découvert cette affaire. Et grâce à toi, je découvre le Bugaled Breizh. Merci.

Les familles se battent toujours...

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