Les Images

Les images

Les images. Voilà ! Le problème c’est ça : les images ! Parce que je n’y suis pour rien. Elle viennent toutes seules, d’elles-mêmes.. Et elles sont vraies ! Ce sont de vraies images. Je les vois, elles sont là. Et moi aussi je suis vrai puisque je vois ces vraies images. Et je peux même y entrer dans ces images. Alors, elles deviennent ma vraie vie…

Une vie incertaine, aléatoire, souvent difficile.

Instable...

J’étais hier soir chez des amis et je devais aller garer ma voiture pour revenir en suite passer la soirée avec eux. Sans doute. Mais la garer où cette voiture ? C’était une évidence quoi qu’imprécise : « vers » Font Marcelin. Tout était simple en quelque sorte. Je suis pourtant parti un peu comme en désespoir de cause, comme définitivement. J’ai pris mon tabac… Il me fallait prévoir aussi de quoi me faire un sandwich. Sur une grande planche de bois. Donc plutôt une tartine ? Une tartine sur une planche de bois ! Et je la voyais bien cette planche. Encore une image très précise. J’ai pensé un instant que cette belle planche neuve de plus de deux mètres serait perdue et que c’était dommage. Mais d’un autre côté, ce n’était pas si grave vu qu’elle n’était pas vraiment vraiment neuve, la planche, finalement.

L’image avait un peu changé.

J’ai donc installé tous les ingrédients sur la planche. Je me souviens des poivrons, rouges et jaunes, des tomates, du petit salé et du fromage. Et j’ai entouré le tout, la planche et sa garniture d’un film plastique pour que ça tienne… Peine perdue ! En passant la planche dans la voiture par la portière avant, j’ai été obligé de l’incliner vers l’arrière et tout a donc dégringolé, glissé le long de la planche du même côté et s’est entassé tout au bout, pêle-mêle dans le plastique.

Puis j’ai démarré. Je me suis engagé dans la descente de la Calade. C’était tout simple encore, normal. Jusqu’à ce que j’arrive en bas devant les jardins où la route fait un « T ». C’était l’inondation ! En tout cas il avait bien plu et sur la branche du « T » vers la gauche que je devais prendre, une ornière profonde et boueuse me disait assez que par là je m’enliserais. Et puisqu’il n’était pas question que je prenne à droite vers le cimetière, carrément à l’opposé de Font Marcelin, j’ai donc fait demi tour. Assez aisément je dois le reconnaître en dépit de toutes les voitures amalgamées qui bouchonnaient dans la zone des ornières.

J’ai remonté la Calade jusqu’en haut, tout en haut, jusqu’à la place. Là, j’ai tourné à droite vers Font Marcelin...

Je ne me souviens plus vraiment où j’ai garé la voiture. Aucune image. Mais j’ai été aussitôt entouré par une bande de gamins, nombreuse la bande, et des gamins qui visiblement projetaient de m’agresser. Je les ai bien vus, ceux-là ! Les plus grands pouvaient être à peine adolescents. Ils tenaient de grosses pierres dans les mains ces gamins. La vache ! Ils comptaient bien me… « caillasser » c’était sûr ! J’ai essayé de les raisonner et ça a duré longtemps. J’étais juché sur un muret, il y avait une première rambarde que je devais enjamber pour m’échapper puis une seconde...

Je ne me souviens plus de ce que j’ai pu leur dire pour les calmer. Sans doute que « ça ne servirait à rien de me massacrer ? » Que « je n’étais là que par hasard et que je n’avais rien contre eux ? » Ce genre de trucs... Comment répondre raisonnablement à une situation qui n’a pas de sens ? Où trouver des arguments ?

J’ai regardé le gros caillou que tenait dans sa main le gamin juste devant moi et avec qui je parlementais. J’eusse été bien aise que ce gros caillou se désagrégeât en petits graviers, et qu’il en fût de même de toutes les autres pierres que tous ces méchants gamins brandissaient. Mais il n’en fut rien. Cette image-là n’est pas venue. Preuve hélas que toutes les autres ne venaient pas de moi. Je ne maîtrisais rien du tout !

Au bout d’un bien long moment, en me déplaçant très lentement, le plus lentement possible, j’ai réussi à enjamber la première rambarde, mine de rien, puis la seconde et je me suis éloigné...

Je me suis dirigé vers le village… Je remontais de Font Marcelin. Cependant, un des gamins, mais un seul, heureusement, m’avait suivi. Il semblait m’en vouloir particulièrement, celui-là ! Et il fallait bien que je m’en débarrasse. Avec le bâton que je tenais à la main, un peu comme un manche à balais (des ces piquets en bois très pointus du bout qui servent de tuteurs aux tomates et qui traînent toujours autour de la maison), Je lui ai fait quelques trous dans le ventre au niveau de l’estomac ! Ça l’a calmé !

Je préférerais dire que je l’ai tué pour donner plus de mordant au récit, mais ça n’est pas la cas : pas d’image !. Et je ne sais d’ailleurs pas ce qu’il est devenu ce gamin, ni si ses blessures perpétrées par un piquet qui sortait de terre ne se sont pas infectées...

En tout cas, il n’était plus question que je redescende vers Font Marcelin, récupérer ma voiture. Là, cette fois ils auraient vraiment quelque chose à me reprocher, ces teigneux et ce serait ma fête !

J’ai regardé ma montre ; il était neuf heures du matin. Ça avait duré toute la nuit, cette affaire !

J’ai continué ma remontée vers le village jusqu’à un abri-bus sur la gauche. « Poline » était là, assise qui m’attendait. Sur un côté du banc de l’abri-bus, elle m’a montré bien rangés dans un plat rond tous les ingrédients de mon sandwich qu’elle avait récupérés. Je lui ai demandé :

–  Mais où est la voiture ? 

Elle m’a répondu en faisant un signe du menton vers l’avant:

–  En face, « moteur tournant ! »

Je me suis retourné et je l’ai vue effectivement de l’autre côté de la route, du côté de l’Apier. J’ai tendu l’oreille… On pouvait discerner un faible ronronnement : le moteur de la voiture qui tournait. Vrrrrrrrrr….

C’est là ma dernière image. Une image sonore.

Et j’ai pensé : tout est bien qui ne finit pas vraiment...

Le miroir

Quelques jours avant, peut-être bien une semaine ou deux, j’avais eu d’autres images.

Il y avait deux pièces qui communiquaient par une porte. La porte était ouverte et j’étais sur ce seuil. Regardant vers l’une de ces deux pièces et tournant donc le dos à l’autre. Je remarquais alors dans la pièce devant moi sur le mur du côté droit, un miroir. Et ce miroir me permettait de voir vaguement par l’ouverture de la porte, la pièce derrière moi. Et j’ai vu quoi dans mon dos, dans cette pièce ?

Une femme nue !

Mazette !

Bien sûr, ça n’était pas correct de la regarder ainsi, surtout grâce à ce subterfuge de miroir. J’ai donc détourné mon regard par discrétion. J’avais tout de même remarqué qu’elle n’était pas entièrement nue mais « en culotte », LA femme. J’ai alors regardé non plus sur le côté vers ce fameux miroir, mais bien en face de moi : droit devant (« Dans la direction de mon doigt » comme disent les commandos !).

Pour découvrir que sur le mur d’en face, il y avait... un autre miroir ! Bien plus grand celui-là ; et je pouvais y voir, tout-à-fait bien cette fois la femme nue derrière moi !

Oh ! Et pour constater qu’elle venait de l’enlever, cette-sa culotte !

J’ai pensé : elle avait vu que je pouvais la voir et c’est certainement pour ça qu’elle l’a ôtée ! Elle voulait vraiment que je la voie toute nue !...

A ce moment précis, (hélas) Black out total ! Plus aucune image !

Le 29/10/2018 à 12:27, Blaquière a dit :

A ce moment précis, (hélas) Black out total ! Plus aucune image !

Encore une vacherie de Freud, dommage !

Il y a 6 heures, azad2B a dit :

Encore une vacherie de Freud, dommage !

Pas con, ça ! Si ce taré de Freud n'avait pas inventé la censure et/ou le surmoi; on passerait nos nuits dans des super orgies LICITES !

Euh !....

Vivement que les sciences cognitives éliminent toutes ces absurdités !

ON VA SE REGALER !