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La langue d'oc

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Blaquière

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Membre, 76ans Posté(e)
Blaquière Membre 18 862 messages
Maitre des forums‚ 76ans‚
Posté(e)

Estou soar mi vèn l'ènvéjo dé m'amusar émé la "grammaire" . (La gramatico" pour les puristes !)

(Ce soir il me vient l'envie de m'amuser avec la grammaire !

Les conjugaisons...

Le verbe "payer" : "pagar" (le "r" final ne se prononce pas en provençal : [paga]

Présent :

Pagui : je paye

paguès : tu payes

pago : il/elle paye

pagam :  [paga'n] le "m" se prononce comme un "n" : nous payons

pagas : vous payez

pagon : [pagoun]

Bon les autres temps, c'est comme en français :

futur : pagarai [aï], je paierai..... etc.

Imparfait : Pagavi, etc

Passé simple : paguéri, etc.

Conditionnel : pagariéu [pagariw] je paierais, etc

Subjonctif :

Pagui, paguès pagué, paguèm, paguès pagon (ressemble au présent sauf les soulignés)

Imparfait du subjonctif :

Paguéssi, paguéssès, paguéssé paguéssiam, paguéssias, paguésson

Participe passé : pagat, pagado (le "t" ne se prononce pas : [paga] ) : payé, payée

Participe présent : pagant,  : payant

Mais enfin, j'en arrive où je voulais en venir j'ai retrouvé au XVe et au XVIe une forme qu'on ne trouve plus :

le participe futur !!!

"Pagador", "pagadoira/o" [pagadour, pagagouira] qu'on pourrait traduire par "étant devant être payé/payée" pour garder tout le sens... En français, d'aujourd'hui, je crois qu'on simplifierait par l'adjectif "payable". Mais on perd un peu l'idée que "ça devra être payé", qu'il faut que ça le soit... que c'est comme si c'était fait !... On s'y engage.

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Membre, Posté(e)
tison2feu Membre 3 032 messages
Forumeur alchimiste ‚
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Il y a 13 heures, Blaquière a dit :

(...)

Passé simple : paguéri, etc.

(...)

Intéressante cette marque du passé simple en -éri (que l'on ne trouve pas dans l'espagnol pagué, pagaste, pagó...). Ce R de éRi est-il présent aux six personnes, ou seulement à la 1ère personne, stp ?

Cela serait passionnant d'étudier l'évolution, et la singularité, de la conjugaison provençale à partir du latin, et de faire une étude comparée des différents types de conjugaison des autres langues romanes !

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Membre, 76ans Posté(e)
Blaquière Membre 18 862 messages
Maitre des forums‚ 76ans‚
Posté(e)
il y a 42 minutes, tison2feu a dit :

Intéressante cette marque du passé simple en -éri (que l'on ne trouve pas dans l'espagnol pagué, pagaste, pagó...). Ce R de éRi est-il présent aux six personnes, ou seulement à la 1ère personne, stp ?

Cela serait passionnant d'étudier l'évolution, et la singularité, de la conjugaison provençale à partir du latin, et de faire une étude comparée des différents types de conjugaison des autres langues romanes !

pagueri

pagueres

paguet (le "t" final ne s prononce pas, ou plus. mais il permet de marquer l'accent sur le dernière syllabe)

pagueriam

paguerias

pagueron (o=ou)

(Il s'agit du provençal que je connais. Le mistralien dira pour la première personne : "paguere" le reste est identique)

Je vais chercher dans mes archives Il me semble que cette systématisation du passé simple en "er/i" semblable pour toutes les conjugaisons est relativement récente...

 

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tison2feu Membre 3 032 messages
Forumeur alchimiste ‚
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il y a une heure, Blaquière a dit :

pagueri

pagueres

paguet (le "t" final ne s prononce pas, ou plus. mais il permet de marquer l'accent sur le dernière syllabe)

pagueriam

paguerias

pagueron (o=ou)

(Il s'agit du provençal que je connais. Le mistralien dira pour la première personne : "paguere" le reste est identique)

Je vais chercher dans mes archives Il me semble que cette systématisation du passé simple en "er/i" semblable pour toutes les conjugaisons est relativement récente...

 

Merci à toi. Je me rends compte que ce -R- est présent dans le provençal pagueRon, dans l'espagnol pagaRon, mais aussi dans le français payèRent !

Au parfait latin, seule la marque de la 3e personne du pluriel est en -ERUNT (ou ERE). Le passé simple provençal aurait-il été formé à partir de cette seule marque du pluriel latin, sauf pour la 3e personne du singulier où le provençal est quasiment identique au latin ?

Parfait latin :

image.png

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tison2feu Membre 3 032 messages
Forumeur alchimiste ‚
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Finalement, le passé simple provençal est formé sur le parfait latin pour les 3e personnes du sg. et du pluriel.

Pour les 4 autres personnes, le passé simple provençal semble formé à partir des désinences en -ERI du futur antérieur latin ! Cela peut s'expliquer en raison de la distinction très nette que faisaient les Latins entre les temps de l'infectum (imparfait, présent, futur) marquant l'action en cours, et les temps du perfectum (plus-que-parfait, parfait  ou passé simple, futur antérieur) exprimant l'action achevée.

Le provençal, tout comme le français et l'espagnol, ont préféré former le futur antérieur à partir du verbe AVOIR au futur + participe passé ("Ils auront payé") plutôt que d'utiliser la désinence latine en -ERI du futur antérieur latin (pacaverint = "ils auront payé").

Du coup, cette terminaison en -ERI, non utilisée pour marquer le futur antérieur, aura été récupérée par les Provençaux pour former le passé simple des 1ère et 2ème personnes du sg. et du pluriel, ce qui peut se justifier dans la mesure où futur antérieur et passé simple sont deux temps du perfectum.

Perfectum latin:  

          pacavERo (J'aurai payé)               pacavi (Je payai)                 pacavERAm (J'avais payé)

          pacavERIs                                   pacavisti                            pacavERAs

          pacavERIt                                   pacavit                              pacavERAt                                 

          pacavERImus                              pacavimus                         pacavERAmus

          pacavERItis                                pacavistis                           pacavERAtis

          pacavERInt                                pacavERUnt                         pacavERAnt

 

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Membre, 76ans Posté(e)
Blaquière Membre 18 862 messages
Maitre des forums‚ 76ans‚
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Il y a 1 heure, tison2feu a dit :

Merci à toi. Je me rends compte que ce -R- est présent dans le provençal pagueRon, dans l'espagnol pagaRon, mais aussi dans le français payèRent !

Au parfait latin, seule la marque de la 3e personne du pluriel est en -ERUNT (ou ERE). Le passé simple provençal aurait-il été formé à partir de cette seule marque du pluriel latin, sauf pour la 3e personne du singulier où le provençal est quasiment identique au latin ?

Parfait latin :

image.png

Oui ! J'ai passé plusieurs années du XVIe et finalement, le passé simple était bien le même... à part les verbes "être " et "faire"

 

1471 / 1715

En apres facho la visito, lous Messieurs lous Comissaris comanderont eis Sendics ….

après faite la visite, Messieurs les commissaires commandèrent aux syndics...

 

Digueron aver un moullin au present luec …

Ils dirent avoir un moulin dans le présent village

 

 

(Ce texte a son petit mystère puisqu’il s’agit là d’une traduction provençale de l’original latin de 1471 effectuée en 1715, à une époque où la langue d’oc ne représentait pourtant pas la langue du savoir, fût-il historique. Si sa graphie provençale est largement improvisée, elle nous permet cependant de remarquer le passage de "luoc" à "luec", de la finale "tion" à "tien" (incarnatien); et l’orthographe dou (=du), pour dau, "dou" étant impensable au XVeme siècle.)

 

1527 : (témoignage d’un procès) Si je n'avais pas

relevé ce texte sur l'archive originale, je croirais

qu'il a été "trafiqué" !

 

« Es veray que dimars al vespre, el si anet quocar* de bon hora…"

Il est vrai que mardi soir, lui, il alla se coucher de bonne heure....

 

*J'entends encore mon grand père dire "faou si

coucar", "il faut se coucher", et avant d'avoir lu ce

texte, je croyais que c'était une infantilisation de

"couchar"quand il s'adressait aux petits !

 

 

Dans le même texte, pour le plaisir, un imparfait du

subjonctif :

 

« affin que lo porquet non boyguessa la grupia del bestiari »

afin que le cochon ne dérangeât (piétinât) pas la mangeoire des bêtes...

("Boueigar" =_ remuer, mettre en désordre : un verbe encore bien employé tout récemment !)

 

En van pendre tant que en pogueron portar…

Elles vont (en) prendre autant qu'elles en purent porter...

 

Lo qual pan, porteron en la mayson de lur payre….

Lequel pain, elles portèrent dans la maison de leur père...

 

e butet la tanca que era detras la porta;…

Et elle poussa la barre qui était derrière la porte...

 

Sas filhas torneron a la mayson,

Ses filles retournèrent à ma maison.

 

May non ho vogueron fayre

Mais elles ne voulurent pas le faire

 

meteron lo pan entre lo bassac

elles mirent le pain dans le sac

 

Quant aguet fach lo premier son ung pauc avant que lo gal cantessa, si revelhet

Quand il eut fait le premier somme un peu avant que le coq ne chantât, il se réveilla....

 

si Balthesar li fossa estat, l-aguero vist."

Si Balthazar y eût (fût) été, je l'eusse vu (ou "il l'eût vu)

 

Sebastiana e Catherina aneron sonar…

Sébastienne et Catherine allèrent appeler...

 

Apres que si fon sopat, si anet quocar a la feniera

Après qu'il eût soupé, il s'alla coucher au grenier

 

Quant Balthesar aguet dormit un bon son sa sorre Sebastiana lo venguet sonar et li cridet que venguessa a l-ostal; et per son profiech...

Quand B. eut dormi un bon somme, sa soeur S. vint l'appeler et lui cria qu'il vînt à la maison, et dans son intérêt...

 

1533

A causo de la bando que disnet ayssi divendres….

A cause de la bande qui dîna ici, vendredi...

 

los casados que aneron casar per lo Rey…

les chasseurs qui allèrent chasser pour le Roi...

 

1534

alcun nomat Colin Banon fon arrapat de la peste,

Un certain nommé Colin Banon fut contaminé (accroché !) par la peste...

"fon" : on dirait "fuguet" aujourd'hui je pense...

 

Lo qual Anthoni Rebol morit de la peste en una bastide, al pres del luoc de la Roca,

Lequel Antoine Reboul mourut de la peste dans une bastide, près du village de La Roque...

(Pourquoi "morit" et pas "mouret" ? Le mistralien

garde ce "i" avec "mouriguet")

 

Lo qual servent anet refferir...

Lequel servent ("sergent de ville") alla rendre compte...

 

Loqual fuoc fon gitat e mes

Lequel feu fut jeté et mis...

 

et en cremant la dito bastide, una autre bastide de Johan et Alzias Aubin, si tenent confrontant totas doas ensembla, si cremet...

et en brûlant la dite bastide, une autre bastide de Jean et Auzias  Aubin, se tenant mitoyennes toutes deux ensemble, se brûla...

 

Colin e Aubin, aneron impetrar et querir ung monitori general de Monsser l-Official d-Aix et aquel feron publicar...

Colin et Aubin, allèrent impêtrer, et chercher un monitoire général de Monsieur l'Officiel d'Aix et celui-ci firent publier...

 

 

Pour ce dernier "feron" (firent) il se peut que ce soit

une forme plus ancienne ou l'influence du français

"firent" ? On aurait (aujourd'hui) attendu :

fagueron, ils firent...

 

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Membre, Posté(e)
tison2feu Membre 3 032 messages
Forumeur alchimiste ‚
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il y a une heure, Blaquière a dit :

 

Pour ce dernier "feron" (firent) il se peut que ce soit

une forme plus ancienne ou l'influence du français

"firent" ? On aurait (aujourd'hui) attendu :

fagueron, ils firent...

 

Pour ce feron provençal ("ils firent"), pas de problème particulier et pas besoin de passer par une influence du français. Le G latin entre deux voyelles a tendance à disparaître dans toutes les langues romanes, dans un contexte précis dépendant aussi de l'accent tonique ou de la longueur de la voyelle, (ou bien à subsister, mais en étant prononcé comme un G voisé ressemblant à un R...; ou encore à évoluer en un son proche du TH anglais comme l'espagnol hicieron...).

En provençal, le C intervocalique (prononcé K, et devenu G) a disparu : Latin fēcērunt > fēgērunt fē(g)ērunt > fērun(t) > feron.

Les mots les plus employés, comme le verbe "faire", "être", "avoir", "aller", etc., sont ceux qui évoluent et s'usent le plus !

Modifié par tison2feu
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Membre, 76ans Posté(e)
Blaquière Membre 18 862 messages
Maitre des forums‚ 76ans‚
Posté(e)
il y a 5 minutes, tison2feu a dit :

Pour ce feron provençal ("ils firent"), pas de problème particulier et pas besoin de passer par une influence du français. Le G latin entre deux voyelles a tendance à disparaître dans toutes les langues romanes (ou bien à être prononcé comme un G voisé ressemblant à un R...). En provençal, le G latin a disparu : Latin fecerunt > fe(c)erunt > ferunt > feront.

Oui !

Je me souvenais d'un texte ou un certain Louis Bosc racontait son voyage à Marseille, je l'ai retrouvé ! On y trouve la première personne du passé simple. Mais c'est pas toujours cohérent. Celui qui notait semble un peu hésiter...

 

1536

Tant es que lo Dimenge, non podiey aver novellos dals homes ni ha uno part ni autro fins au vespre, que saupi que s-eron envengus...

Tant est-il que le dimanche je ne pus avoir des nouvelles des hommesni d'un côté ni d l'autre jusqu'au soir, que (car, quand) je sus qu'ils étaient revenus...

 

Per so non pogui parlar ha Raynaut de -las respostos.

Et pour cela je ne pus parler à Raynaud des réponses...

 

Lo vespre, n-averti Raynaut e fom d-openion d-en parlar ha Mosen lo Conte, lo cal li promes de mi despachar....

Le soir, j'en avertis Raynaud et il fut d'opinion d'en parler à Monsieur le Comte. Lequel lui promit de me dépêcher...

 

Lo dimars, l-entornet parlar, local li promes de mi despachar....

Le mardi, il retourna lui parler, lequel lui promit de me dépêcher...

 

Mosen lo Conte s-en anet; e vist aco, m-en vac e veni au Riol per parlar ha Mesier Juan Paul...

Monsieur le Comte s'en alla, et vu ceci, je m'en allai et vins à "Auriol"  pour parler à Monsieur Jean Paul...

 

Ça m'a l'air un peu pagailleux dans l'ensemble...

"M'en vac", le passé simple semble évident, mais la suite : "veni" pourrait être un présent ?  "Je viens" ... Comme un "effet littéraire" (!), où celui qui raconte, passe au présent ! Il faudrait connaître parfaitement les conjugaisons du XVIe !...

Mais le premier "podiey", "je pus",  semble sortir directement du moyen-âge ! Et le second "pogui" aussi "je pus",  plus moderne (il me semble) vient le "contredire"... On a en provençal contemporain : "pousqueri" ou "pougueri" pour "je pus"

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Membre, Posté(e)
tison2feu Membre 3 032 messages
Forumeur alchimiste ‚
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il y a 17 minutes, Blaquière a dit :

(...)

Ça m'a l'air un peu pagailleux dans l'ensemble...

"M'en vac", le passé simple semble évident, mais la suite : "veni" pourrait être un présent ?  "Je viens" ... Comme un "effet littéraire" (!), où celui qui raconte, passe au présent ! Il faudrait connaître parfaitement les conjugaisons du XVIe !...

Mais le premier "podiey", "je pus",  semble sortir directement du moyen-âge ! Et le second "pogui" aussi "je pus",  plus moderne (il me semble) vient le "contredire"... On a en provençal contemporain : "pousqueri" ou "pougueri" pour "je pus"

Oui, ce veni provençal semble bien signifier "je viens" dans la bouche de quelqu'un qui passe au présent.

Pour le verbe "pouvoir", j'essaye toujours de partir du latin. Donc latin potuī = "je pus".

Le provençal podiey me semble très proche du latin.

La seconde forme me semble bien plus problématique. Ce pousqueri rappelle curieusement le radical du verbe latin posse signifiant "pouvoir" (verbe).

Cela montre à quel point la langue était encore balbutiante à cette époque, faite de tâtonnements multiples avant de se stabiliser (Tu en sais quelque chose en parcourant les archives !). C'est particulièrement notable, comme je le disais dans mon dernier post, que j'avais modifié, au sujet des verbes les plus usuels tels que "faire", "avoir", "être", "aller", etc.

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tison2feu Membre 3 032 messages
Forumeur alchimiste ‚
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Il y a 1 heure, Blaquière a dit :

On a en provençal contemporain : "pousqueri" ou "pougueri" pour "je pus"

Ce verbe provençal pousqué ("pouvoir") pourrait peut-être provenir d'une forme latine ancienne *pot-se > posse "pouvoir". Le latin pot-se ayant pu apparaître comme étant imprononçable dans la bouche d'un Provençal, d'où la possible évolution *potse > posqué > pousqué.

(A vérifier, bien sûr, ce type d'évolution phonétique éventuel à l'aide d'autres cas de figures qu'il conviendrait de relever en provençal).

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Membre, 76ans Posté(e)
Blaquière Membre 18 862 messages
Maitre des forums‚ 76ans‚
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il y a 28 minutes, tison2feu a dit :

Oui, ce veni provençal semble bien signifier "je viens" dans la bouche de quelqu'un qui passe au présent.

Pour le verbe "pouvoir", j'essaye toujours de partir du latin. Donc latin potuī = "je pus".

Le provençal podiey me semble très proche du latin.

La seconde forme me semble bien plus problématique. Ce pousqueri rappelle curieusement le radical du verbe latin posse signifiant "pouvoir" (verbe).

Cela montre à quel point la langue était encore balbutiante à cette époque, faite de tâtonnements multiples avant de se stabiliser (Tu en sais quelque chose en parcourant les archives !). C'est particulièrement notable, comme je le disais dans mon dernier post, que j'avais modifié, au sujet des verbes les plus usuels tels que "faire", "avoir", "être", "aller", etc.

C'est parfait !

Pour ce qui est du verbe "pouvoir" (en provençal, la forme que je connais (d'usage) pour l'infinif (même si plus personne ne l'use : ça c'est de l'humour réaliste !), c'est "posquer" prononcé (à la française) : |pousqué]. La forme classique c'est "poder" (Comme en espagnol ! Mais prononcé [poudé]

De même pour "vouloir" : La forme "classique" serait "voler" |voulé/r] mais on dit (disait) : "vouguer" |vowgué].

Dans la prononciation, le provençal a généralisé le phénomène du premier groupe français, qui prononce "chanter" [chanté] sans prononcer le "r" de l'infinitif. Mais pour "venir", le français prononce [venir'] alors que le provençal , pour "venir" prononce : [véni]. Il est vraisemblables qu'au XVIe, ces "r" des infinitifs étaient encore bien prononcés. (Jusque à quand exactement ?)

Mais c'est dans les conjugaisons que c'est trip beau ces verbes, parce que ça dyphtongue dans tous les sens !

Voèli,  voas,  vou [voou] volèm, volès, voelon...

Poèdi poas, pou, podèm, podès, poèdon....

(Tous le "o" se prononcent "ou" sauf pour "vou et pou" ; des "o" "ouverts" avant le "u" : (ou) en diphtongue. ...

 

il y a 2 minutes, Blaquière a dit :

C'est parfait !

Pour ce qui est du verbe "pouvoir" (en provençal, la forme que je connais (d'usage) pour l'infinif (même si plus personne ne l'use : ça c'est de l'humour réaliste !), c'est "posquer" prononcé (à la française) : |pousqué]. La forme classique c'est "poder" (Comme en espagnol ! Mais prononcé [poudé]

De même pour "vouloir" : La forme "classique" serait "voler" |voulé/r] mais on dit (disait) : "vouguer" |vowgué].

Dans la prononciation, le provençal a généralisé le phénomène du premier groupe français, qui prononce "chanter" [chanté] sans prononcer le "r" de l'infinitif. Mais pour "venir", le français prononce [venir'] alors que le provençal , pour "venir" prononce : [véni]. Il est vraisemblables qu'au XVIe, ces "r" des infinitifs étaient encore bien prononcés. (Jusque à quand exactement ?)

Mais c'est dans les conjugaisons que c'est trop beau ces verbes, parce que ça diphtongue dans tous les sens !

Voèli,  voas,  vou [voou] volèm, volès, voelon...

Poèdi poas, pou, podèm, podès, poèdon....

(Tous le "o" se prononcent "ou" sauf pour "vou et pou" ; des "o" "ouverts" avant le "u" : (ou) en diphtongue. ...

 

 

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  • 3 semaines après...
Membre, 76ans Posté(e)
Blaquière Membre 18 862 messages
Maitre des forums‚ 76ans‚
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Non ! C'est pas possible de passer Noël sans parler de Saboly !

"Les Noëls ds Saboly".

Quoi ? me direz-vous, un athée mécréant invertébré invétéré comme vous, nous parler de chants religieux ?

OUI ! Parce que Saboly, "c'est pas pareil" ! Saboly, c'est... C'est...

UN GILET JAUNE !

Pas de démagogie, chez lui : il dit les gens comme ils sont vraiment. Un peu minables ! avec une vraie affection. Ils sont un peu couillons, comme nous tous, ils sont pas très "comme il faut" et il essaie ou fait semblant de leur expliquer comment ils devraient être...

Pour Saboly, c'est la vie réelle qui compte :

(j'écris le son "ou", "ou" - comme en français -  et pas "o" seul, pour faciliter la lecture)

 

"Pastrés, partréssos"

(Bergers, bergères)

 

"Pastre(s), pastresso(s), courrès, venès tous,

Pécairé !

Vostro mestresso a besoun de vous..."

(Bergers, bergères, courrez, venez tous,

Peuchère !

Votre maîtresse  a besoin de vous...)

...

La Vierjo Maïré countèmplo soun fru(ch)

Pécaïré !

Saoup pas qué faïré quand lou vèi tout nu(s)...

La Vierge Mère contemple son fruit,

Peuchère !

Elle ne sait que faire quand elle le voit tout nu...

 

Nouestrei pastressos boulègoun lei mans

Pécaïré

E fan caresso a'n aquel ènfant

"Nos" bergères "remuent les mains" (s'affairent)

Peuchère

Et font caresse à cet enfant.

 

Uno lou mudo, l'aoutro lou soustèn

Pécairé

Un paou(c) d'ajudo fa toujou(rs) de bèn

L'une le change, l'autre le soutient

Peuchère !

Un peu d'aide, ça fait toujours du bien !

 

"Un coup de main, ça fait toujours du bien" ! Il n'y a pas de commentaire à faire. C'est le monde de ceux qui se battent pour survivre... Qui connaissent l'effort...

 

Le plus célèbre des noëls de Saboly, c'est sans conteste : "La cambo mi/mé fa/i mau"

"La cambo mi fa maou bouto sélo a moun tchivaou !"

"La jambe me fait mal, mets la selle à mon cheval"...

Bien sûr pour aller voir la naissance du "Petit Jésus"!... mais en chemin, le berger qui traîne la jambe, rencontre un "lourdaud" qui va au même endroit... Il devrait l'aider, puisqu'ils vont voir le rédempteur... Or quand il lui dit qu'il a eu la "fièvre quartane"; le "Palot" (lourdaud) en question "déchausse ses savates" pour courir plus vite, et "s'en va au grand galop" !  Commentaire de notre berger : "Celui-là, si un jour je l'attrape, je lui "file une de ces tannées" !"  Tout cela en allant voir la naissance du Petit Jésus... plein d'amour !...

 

« Saboly, grâce à ses Noëls est devenu un véritable classique des Lettres Occitanes ; il est à peu près certain qu'en aucune autre langue, on ne peut trouver, dans ce genre, une telle perfection attique dans une manière aussi simplement populaire. »

— Professeur Charles Camproux, de l'Université de Montpellier,

C'est René Merle qui m'avait déjà fait cette remarque quand je lui montrais des délibérations du village en provençal du XVIe siècle : "On dirait qu'on lit du Homère"!!! (1)  Et on ne peut pas trouver plus populaire comme langage... En parlant des chemins, du moulin ou de l'arrosage...

(1) Pas Simpson, hein ?!

 

 

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  • 3 mois après...
Membre, 76ans Posté(e)
Blaquière Membre 18 862 messages
Maitre des forums‚ 76ans‚
Posté(e)

C'était pas "cascavèu" mais "cascanhou / cascagnou" dans le texte de Mistral ! J'écris de mémoire.

Les "galets" et les "grelots" semblent avoir une même racine ? En tout cas une ressemblance....

La version française enregistrée est d'une amie poète...

Deux strophes du poème de Mistral, "Mirèio"

 

Fresc ventoulet(s) larg e gregàli.............................. Petits vents frais du large (de Grèce)

Que dei boasc boulegas lo pàli.................................qui remuez la cime des arbres

Sus lo joeine parèu que vostre gai murmur..............Sur le jeune couple, que votre gai murmure

un momenet moele e si taise....................................Un instant se calme et se taise

Foleis aureto(s) alena(s) d'aise.................................Folles brises soufflez doucement

Dona(s) lo tems que l'on pantai(s)e......................... Laissez-nous le temps d rêver

Lo tems qu'a tot lo mens pantai(s)on lo boanur....... Le temps qu'ils puissent au moins rêver leur bonheur

 

Tu que lalejes dins ta gorgo.......................................Toi qui balbuties dans ton lit

Vai plan, vai plan, pichono sorgo.................................Va doucemeent, doucement petite source

Dintre tei cascagnou(s) menes pas tant de bru..........Dans tes galets ne fais pas tant de bruit

Pas tant de bru que sei doeis amo(s)..........................Pas tant de bruit que leurs deux âmes

Son dins lo meme rai de flamo....................................Sont dan un même rayon dee flamme

Partido(s) como un brusc qu'eissamo............................Parties comme un essaim qui s'envole

Laissa-lei s'emplana dins leis ers benastrus................Laisse-les s'évader dans les airs bien heureux....

 

 

 

 

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Membre, 76ans Posté(e)
Blaquière Membre 18 862 messages
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J'avais enregistré un autre truc en provençal !

Jan de Nivelo !

Vous reconnaîtrez tous l'air de Cadet Rousselle. J'allais dire sans y croire vraiment que La chanson française de Cadet Rousselle avait copié celle provnçale de  "Jan de Nivelle"... Mais C'EST LA VERITE ! En effet je trouve :

"Cette chanson se moquant gentiment de l'huissier audiencier de la ville d'Auxerre Guillaume Joseph Rousselle, dit Cadet Rousselle, est écrite en 1792, sur l’air de Jean de Nivelle, par Gaspard de Chenu, notable et auteur de chansons spirituelles et satiriques. "

La légende de Jean de Nivelle comme elle m'est parvenue. @tison2feu rectifiera ou démentira s'il sait mieux :

Vers la fin du XVème, Le Roi René ayant donné en héritage la Provence à Louis XI, un de ses neveux, Jan de Nivelo, supposé partisan d'un "Provence libre" (?!) aurait milité contre cet "asservissement" mais se serait plus ou moins retrouvé tout seul. Humour : n'ayant que quelques animaux à son service... C'est le theme de la chanson.

Voici donc "l'original" de la chanson "Cadet Rousselle" ! :smile2:

On peut suivre les paroles provençales avec la vidéo de dessous.

 

Jan de Nivelo a un hostau...................;Jean de Nivelle a une maison

Senso toulisso dins lei baus.................Sans toiture dans les rochers

L'estiu li coeis, l'iver li gelo.................L'été il y cuit, l'hiver il y gèle

Laissa' (1) passar Jan de Nivelo...........Laissez passer Jean de Nivelle

Mai, mai, mai cependant.......................Mais, mai, mais cependant

Jan de Nivelo es boen enfant !..............Jean de Nivelle est bon enfant

 

Jan de Nivelo avié un buou...................Jean de Nivelle avait un bœuf

Qu'avié lei banos sus lo cuou...............Qui avait les cornes sur le cul

E la coa dessus la cervelo.....................Et la queue dessus la cervelle

Laissa' passar Jan de Nivelo.................Laissez passer Jean de Nivelle...

Mai, mai, mai..........................................Mais, mai, mai.................................

 

Jan de Nivelo avié un gau........................Jean de Nivelle avait un coq

Que de sa coa escobavo l'hostau............Qui de sa queue balayait la maison

De sa pato fa(s)ié 'scudelo.......................De sa patte, il faisait la "pelle"(l'écuelle)

Laissa' passar.............................................Laissez passer......

 

Jan de Nivelo a un agnèu.........................Jean de Nivelle a un agneau

Saup pas s'es mascle' o s'es fumèu........Il ne sait pas s'il est mâle ou femelle.

A doei banos em'uno mamelo.................Il a deux cornes et une mamelle !

Laissa' passar..............................................Laissez passer

 

Jan de Nivelo a tres enfants..................Jean de Nivelle a trois enfants

L'un es proscrit l'autre sarjant ............L'un est proscrit l'autre sergent.

Et l'autre' escapat de galero................Et l'autre échappé de galère.

Laissa' passar Jan de Nivelo..................Laisses passer Jean de Nivelle

Mai, mai, mai cependant.......................Mais, mai, mais cependant

Jan de Nivelo es boen enfant !..............Jean de Nivelle est bon enfant

 

Il y a bien d'autres couplets...

 

 

(1) à l'impératif, , à le 2ème personne du pluriel du premier groupe, "laissas" (=laissez), le "s" ne se prononce pas : |lèissa'] Je le ressens curieusement comme une marque de distinction (de ne pas faire siffler les "s" !)...

 

 

 

 

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Membre, 76ans Posté(e)
Blaquière Membre 18 862 messages
Maitre des forums‚ 76ans‚
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Citation

La légende de Jean de Nivelle comme elle m'est parvenue. @tison2feu rectifiera ou démentira s'il sait mieux :

Vers la fin du XVème, Le Roi René ayant donné en héritage la Provence à Louis XI, un de ses neveux, Jan de Nivelo, supposé partisan d'un "Provence libre" (?!) aurait milité contre cet "asservissement" mais se serait plus ou moins retrouvé tout seul. Humour : n'ayant que quelques animaux à son service... C'est le theme de la chanson. 

Il semblerait que ce soit vraiment une légende du genre "occitano-militant" !:smile2:

https://fr.wikipedia.org/wiki/Jean_de_Nivelle

 

 

 

 

 

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Membre, Posté(e)
tison2feu Membre 3 032 messages
Forumeur alchimiste ‚
Posté(e)
Il y a 5 heures, Blaquière a dit :

J'avais enregistré un autre truc en provençal !

Jan de Nivelo !

Vous reconnaîtrez tous l'air de Cadet Rousselle. J'allais dire sans y croire vraiment que La chanson française de Cadet Rousselle avait copié celle provnçale de  "Jan de Nivelle"... Mais C'EST LA VERITE ! En effet je trouve :

"Cette chanson se moquant gentiment de l'huissier audiencier de la ville d'Auxerre Guillaume Joseph Rousselle, dit Cadet Rousselle, est écrite en 1792, sur l’air de Jean de Nivelle, par Gaspard de Chenu, notable et auteur de chansons spirituelles et satiriques. "

La légende de Jean de Nivelle comme elle m'est parvenue. @tison2feu rectifiera ou démentira s'il sait mieux :

Vers la fin du XVème, Le Roi René ayant donné en héritage la Provence à Louis XI, un de ses neveux, Jan de Nivelo, supposé partisan d'un "Provence libre" (?!) aurait milité contre cet "asservissement" mais se serait plus ou moins retrouvé tout seul. Humour : n'ayant que quelques animaux à son service... C'est le theme de la chanson.

Voici donc "l'original" de la chanson "Cadet Rousselle" ! :smile2:

On peut suivre les paroles provençales avec la vidéo de dessous.

 

Jan de Nivelo a un hostau...................;Jean de Nivelle a une maison

Senso toulisso dins lei baus.................Sans toiture dans les rochers

L'estiu li coeis, l'iver li gelo.................L'été il y cuit, l'hiver il y gèle

Laissa' (1) passar Jan de Nivelo...........Laissez passer Jean de Nivelle

Mai, mai, mai cependant.......................Mais, mai, mais cependant

Jan de Nivelo es boen enfant !..............Jean de Nivelle est bon enfant

 

Jan de Nivelo avié un buou...................Jean de Nivelle avait un bœuf

Qu'avié lei banos sus lo cuou...............Qui avait les cornes sur le cul

E la coa dessus la cervelo.....................Et la queue dessus la cervelle

Laissa' passar Jan de Nivelo.................Laissez passer Jean de Nivelle...

Mai, mai, mai..........................................Mais, mai, mai.................................

 

Jan de Nivelo avié un gau........................Jean de Nivelle avait un coq

Que de sa coa escobavo l'hostau............Qui de sa queue balayait la maison

De sa pato fa(s)ié 'scudelo.......................De sa patte, il faisait la "pelle"(l'écuelle)

Laissa' passar.............................................Laissez passer......

 

Jan de Nivelo a un agnèu.........................Jean de Nivelle a un agneau

Saup pas s'es mascle' o s'es fumèu........Il ne sait pas s'il est mâle ou femelle.

A doei banos em'uno mamelo.................Il a deux cornes et une mamelle !

Laissa' passar..............................................Laissez passer

 

Jan de Nivelo a tres enfants..................Jean de Nivelle a trois enfants

L'un es proscrit l'autre sarjant ............L'un est proscrit l'autre sergent.

Et l'autre' escapat de galero................Et l'autre échappé de galère.

Laissa' passar Jan de Nivelo..................Laisses passer Jean de Nivelle

Mai, mai, mai cependant.......................Mais, mai, mais cependant

Jan de Nivelo es boen enfant !..............Jean de Nivelle est bon enfant

 

Il y a bien d'autres couplets...

 

 

(1) à l'impératif, , à le 2ème personne du pluriel du premier groupe, "laissas" (=laissez), le "s" ne se prononce pas : |lèissa'] Je le ressens curieusement comme une marque de distinction (de ne pas faire siffler les "s" !)...

 

 

Avec pareille voix, j'espère bien te voir participer un jour à The Voice

Sinon rien à signaler au sujet de la légende de Jean Nivelle. Faut dire que mon domaine c'est plutôt les faits de langue, et puis ici, à défaut d'être expert en poésie, j'ai plaisir à découvrir simplement quelques mots de provençal grâce à tes traductions, et à m'interroger sur leur étymologie ; par exemple, dans le poème précédent, de Mistral, mon attention s'est portée sur le joli mot SORGO "source", du latin surgere (faisant alors le lien avec la ville de Sorgues ou la rivière, la Sorgue).

A la fin de la video consacrée à Jan de Nivelo, est-ce bien bien le Coudon que l'on peut voir ? Je te pose la question car de chez moi, je vois le Coudon, mais la face Sud ! (alors que de chez toi, et sur ta photo, il s'agirait de la face Nord).

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Membre, 76ans Posté(e)
Blaquière Membre 18 862 messages
Maitre des forums‚ 76ans‚
Posté(e)
il y a une heure, tison2feu a dit :

 

Avec pareille voix, j'espère bien te voir participer un jour à The Voice

Sinon rien à signaler au sujet de la légende de Jean Nivelle. Faut dire que mon domaine c'est plutôt les faits de langue, et puis ici, à défaut d'être expert en poésie, j'ai plaisir à découvrir simplement quelques mots de provençal grâce à tes traductions, et à m'interroger sur leur étymologie ; par exemple, dans le poème précédent, de Mistral, mon attention s'est portée sur le joli mot SORGO "source", du latin surgere (faisant alors le lien avec la ville de Sorgues ou la rivière, la Sorgue).

A la fin de la video consacrée à Jan de Nivelo, est-ce bien bien le Coudon que l'on peut voir ? Je te pose la question car de chez moi, je vois le Coudon, mais la face Sud ! (alors que de chez toi, et sur ta photo, il s'agirait de la face Nord).

C'est vrai que ça ressemble au Coudon !

Mais c'est la Loube, vue un peu "de profil" vers le nord depuis chez moi:

1176366063_Capturedu2019-03-2513-29-37.png.cc762d4b18acc46b6f1e566d7801f978.png

Si l'on descend le St Julien sur cette même face nord, on voit le "Capucin"  (Le nom est moderne, je crois, à cause de la ressemblance"...

Au pied de ce "Capucin", il y a des ruines. Un village médiéval qui a totalement disparu : "las penas" (les Peines) Entre la Roquebrussanne et La Celle et qui a été englobé par La Celle.

100950_Capturedu2019-03-2513-33-02.png.3c7dc417424ad04c68fce3d3c199b918.png

Mais le plus beau nom de la Loube, c'est

"Lo Pas de la niblo", francisé en "le pas de la nible"=> Le col de la brume :

1302587840_Capturedu2019-03-2513-32-02.png.0d3278f92932115b8b5b5e54980b9447.png

Il faut passer par là pour monter au mythique "Jas d'Emilien". Mince, j'ai une colline là haut... Un arrière-arrière grand père s'y est pendu !... On est peu de chose... Il faut que j'y emmène les petits un de ces 4...  On passe devant les "Orri(s)", (accent tonique sur le "o" ! Mistral donne "les greniers à blé pour les "Orris") puis c'est "les Trois Fontaines" et on arrive sur le plateau...

 

Pour le "Coudon" de Toulon (ça rime !) C'est "le coing" du cognassier (Coudounier). "Avoir le coudon" c'est une expression bien connue "aguer/aver lo codon" := avoir une angoisse, avoir une boule (un coing !) sur l'estomac, être triste...

Vu sous un certain angle, le Coudon doit avoir la silhouette d'un coing, j'imagine... et je crois bien que oui...

 

 

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Membre, Posté(e)
tison2feu Membre 3 032 messages
Forumeur alchimiste ‚
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Cette présentation photographique soignée permet de bien localiser la Loube et ses environs. Un grand merci à toi également pour l'étymologie du mont Coudon qui m'était inconnue.

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  • 2 semaines après...
Membre, 76ans Posté(e)
Blaquière Membre 18 862 messages
Maitre des forums‚ 76ans‚
Posté(e)

Lèï poarris-fers [lèï pouari-fê]

(Les poireaux sauvages)

 

Ier apres dinat ai ènfin acabat dé poudar mei quatré soucos...

Hier après midi, j'ai enfin fini de tailler mes quatre vignes...

Mi restavo que la raro : aisat !

Il ne me restait que la rangée du bord, (la limite) : facile !

Mai es pas per aquo que vous n'èn parli....

Mais c'est pas pour ça que je vous en parle...

Es per lei pouarris-fers !

C'est pour les poireaux sauvages !

Moun pero va dihié : de la campagno/nho fau toujourn n'en revenir emé quaucaren !

Mon père le disait : de la campagne, il faut toujours en rapporter quelque chose !

Segur, qu'avièn mes lei fedos dins moun camp....

Bien sûr, ils avaient mis les moutons dans mon champ !

Mai an tout-bout-just roueigat lei pounchos dei fuelhos.!

Mais il ont à peine rongé les pointes des feuilles !

E estènt qu'avié ploougut, la terro ero bèn moualo :

Et étant donné qu'il avait plu, la terre était bien molle :

Em' un eissadoun s'es fach soulet !

Avec une "piochette" ça s'est fait tout seul !

Mouco mi siu récampat a l'houstaou em'un farrat plèn de pouarris-fers !

Et donc, je suis rentré à la maison  avec un seau plein de poireaux sauvages !

Aro lei faut nétejar ! Lou mèns agradablé...

Maintenant il faut les nettoyer : le moins agréable

Estou soar : "beignets" dé pouarris-fers

Ce soir, beignets de poireaux sauvages !

S"anam régalar !

On va se régaler !

Avès pas jamai manjat quicom de tant bouan !.

Vous n'avez jamais rien mangé d'aussi bon  !

Lei faou en promier far coueire dins l'aigo.

Il faut en premier les faire cuire à l'eau

Pueis li secar (lo sopalin fara l'afaire)

Puis les sécher (le Sopalin fera l'affaire)

Escrasar un pauc les testos que fan trooup d'emboulum

Écraser un peu les têtes qui font trop de volume

Pueis lei ènvartouilhar dins la pooutrolo coumo lei crespèus

Puis bien les enrober dans la pâte liquide comme les crèpes

Puéis leis far révénir dins la sartan ém'un paouc  d'oli

Puis les faire revenir dans la poêle à frire avec un peu d'huile

d'un cairé, de l'autré...

D'un côté, de j'autre...

Quand mi resto un paouc de poutrolo,

Quand il me reste un peu de pâte,

Zou : doueis péssugs de sucré

Allez ! deux pincées de sucre

E l'acabi emé quauquei roundelos de poumos...

Et je la termine avec quelques rondelles de pommes :

Fa lou dessert...

Ça fait le dessert...

Mai  son aqui qué m'esperon (lei pouarris) : faou qué li vagui ! An !...

Mais ils sont là qui m'attendent (les poireaux) il faut que j'y aille ! Haut les coeurs !...

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