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La langue d'oc

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Blaquière

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Blaquière Membre 19 162 messages
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Pitchoun faï... (Victor Gelu, début XIXème )

L'aoutré journ (l'a d'aquo bessaï uno sémano)

L'autre jour (ça fait peut-être une semaine)

èn sourtant de la boulandjarié siéou toumbat sus moussur Martin  :

En sortant de la boulangerie je suis tombé sur Monsieur Martin :

-- Tè ! Moussur Martin  ! Alors, Poou anar ?

--Tiens ? Monsieur Martin ! Alors, ça peut aller ?

-- Poou anar... Poou anar... A quatré-vingt huèch ans, lou camin fa tirar !

-- ça peut aller... ça peut aller... à quatre-vingt huit ans, le chemin "fait tirer" !

Aquo m'a fach soundjar a la cansoun dé Victor Gelu, "Pitchoun faï".

Ce qui m'a fait penser à la chanson de Victor Gelu : "Petit poids" (ou "petite charge")

Vous n'èn mèti lou proumier coublét :

Je vous en mets le premier couplet :

 

Aï dé cuèissos coumo dé plots...................... J'ai les cuisses comme des piliers !

Aï douèis bras qué sèmbloun douèis tancos..J'ai deux bras qui ressemblent à des poutres !

Aï bouén' esquino siéou raplot......................J'ai le dos solide, je suis râblé

Souspèsi voudgé-cènts "tilos".......................Je soulève onze cents kilos !

Es pas la mousco qué mi manco..................C'est pas la "mouche" qui me manque!

Maï siéou fourçat iéou, Touano Buou..........Mais je suis forcé, moi, Antoine Bœuf

Proumiér Mestré de bosso angléso..............Premier Maître de boxe anglaise

Dé diré : "pèr de pèou de cuou.....................De dire que pour... des "poils de cul"*

Pitchoun faï, tant bèn dé luènch péso !"......A la longue, un petit poids finit par peser...

 

* Pour pas grand chose.

 

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  • 7 mois après...
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Membre, 77ans Posté(e)
Blaquière Membre 19 162 messages
Maitre des forums‚ 77ans‚
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"M'èn fouti !"

 

Es un tipé dau Lu qu'es vèngut veire sei cousins dé Brinholo...

Lou diminche si rétrobo em'elei a la messo...

Mouco vaqui qué lou capélan s'èncanho é ti li fa un "precho" safranat sus lei paures fidelos que n'èn trémouloun...

" Vautre brinhoulèncs, sias toutei de grossei pecadours ! Mais crésès pas qué Diéu qu'es adaut va saup    pas  ! Diéu oublido rèn ! Dins soun casernet marco toutei lei marridei cavos que fès, é vous lou fara tout pagar cènt coups maï !"

Tout lou moundé n'èn resto rababèu !

S'èntèndrié voular uno mousco dins la gleiso...  

Aqui noestre tipé si lévo et li respouèndé :

 'Iéu m'èn fouti, siéu dau Lu !"

 

 

"Je m'en fous !"

 

C'est un type du Luc, qui est venu voir ses cousins de Brignoles...

Le dimanche, il se retrouve avec eux à la messe...

Et puis, voilà que le curé s'énerve et qu'il te-vous fait un prêche "safrané" sur les pauvres fidèles qui en tremblent :

"Vous, brignolais, vous êtes tous de grands pécheurs ! Mais ne croyez pas que Dieu, la haut, ne le sait pas !  Dieu n'oublie rien ! Dans son cahier, il note toutes les mauvaises choses que vous faites ! Et il vous le fera tout payer au centuple !

Tous en restent médusés !

On entendrait une mouche voler, dans l'église....

Là, notre type se lève et lui répond :

 "Moi, je m'en fous, je suis du Luc !"

 

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Membre, 77ans Posté(e)
Blaquière Membre 19 162 messages
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Lou meilhour pantaï

(Le meilleur rêve)

Mi demandi sé vous v'aï pas déja racountat 'quo ?

Je me demande si je ne vous l'ai pas déjà raconté, ça?..

Soun très amics

Ils sont trois amis

E n'an qu'un gateou per lei très

Et ils n'ont qu'un gâteau pour trois...

Foeço pichoun, lou gatèou...

Très petit, le gâteau...

Mouco fan pacho dé si rétroubar l'èndéman

Alors il font le "pacte" de se retrouver le lendemain

 E qu'aquèou qu'aura fach lou plus poulit pantaï,

Et que celui qui aura fait le plus beau rêve

Es aquèou qué manjara lou gatèou

Ce sera lui qui mangera le gâteau...

Passo la nuèch e l'èndéman si rétroboun.

Passe la nuit et le lendemain, ils se retrouvent.

Lou prémier fa : "Iéu, a nuèch, èri a Nev Yor

Le premier dit : "Moi, cette luit, j'étais à New York

èri miliardari ! Aviéou moun avioun, très usinos

J'étais milliardaire ! J'avais mon avion, trois usines

e mai de milo oubriers qué travailhavoun per iéu !"

Et des milliers d'ouvriers qui travaillaient pour moi !"

Lou segoun fa : "Iéou mi siéou rétroubat aou Lévant !

Le second fait : Moi je me suis retrouvé en Orient !

Eri un Pacha ! E dins moun harèm aviéou mai de cènt fremos

J'étais un pacha ! Et dans mon harem, j'avais plus de cent femmes

Plus poulidos l'uno qué l'aoutro !

Plus belles les unes que les autres !

E qué fasièn tout ce qué li démandavi !

Et qui faisaient tout ce que je leur demandais !"

E tu ?

Et toi ?

"Iéou, quand vous ai vist tanti luènch tu émé tei milièns

"Moi quand je vous ai vu si loin, toi avec tes millions

E tu émé tei fremos, bèn coumo érias, mi siéou dich :

Et toi avec tes femmes, bien comme vous étiez, je me suis dit :

"Riscoun pas dé révénir èici déman pèr un marrit moucèou dé gatèou!"

"Ils ne risquent pas de revenir ici demain pour un mauvais morceau de gâteau !"

Mouco l'aï manjat lou gatèou !"

Alors, je l 'ai mangé le gâteau !

 

Ça vaut ce que ça vaut, c'est les histoires que mon grand père racontait... C'est amusant...

Et quand quelqu'un se servait un peu trop bien, on lui disait : "Hoou ! Tu as fait le meilleur "pantail" ?!"

 

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  • 3 mois après...
Membre, Posté(e)
tison2feu Membre 3 104 messages
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Le 16/12/2019 à 12:58, Blaquière a dit :

"M'èn fouti !"

 

Es un tipé dau Lu qu'es vèngut veire sei cousins dé Brinholo...

Lou diminche si rétrobo em'elei a la messo...

Mouco vaqui qué lou capélan s'èncanho é ti li fa un "precho" safranat sus lei paures fidelos que n'èn trémouloun...

" Vautre brinhoulèncs, sias toutei de grossei pecadours ! Mais crésès pas qué Diéu qu'es adaut va saup    pas  ! Diéu oublido rèn ! Dins soun casernet marco toutei lei marridei cavos que fès, é vous lou fara tout pagar cènt coups maï !"

Tout lou moundé n'èn resto rababèu !

S'èntèndrié voular uno mousco dins la gleiso...  

Aqui noestre tipé si lévo et li respouèndé :

 'Iéu m'èn fouti, siéu dau Lu !"

 

 

"Je m'en fous !"

 

C'est un type du Luc, qui est venu voir ses cousins de Brignoles...

Le dimanche, il se retrouve avec eux à la messe...

Et puis, voilà que le curé s'énerve et qu'il te-vous fait un prêche "safrané" sur les pauvres fidèles qui en tremblent :

"Vous, brignolais, vous êtes tous de grands pécheurs ! Mais ne croyez pas que Dieu, la haut, ne le sait pas !  Dieu n'oublie rien ! Dans son cahier, il note toutes les mauvaises choses que vous faites ! Et il vous le fera tout payer au centuple !

Tous en restent médusés !

On entendrait une mouche voler, dans l'église....

Là, notre type se lève et lui répond :

 "Moi, je m'en fous, je suis du Luc !"

 

Bonjour Blaquière,

Je me tourne vers toi pour te demander ton avis sur l'étymologie du mot provençal PRÈIRE qui signifie à la fois "prêtre" et "praire" (le mollusque). Le français "praire" (mollusque) étant un emprunt au provençal.

Je me demande comment les Provençaux en sont venus à établir une telle analogie entre le mot "prêtre" et le mot "praire" (mot formé sur presbytère).

C'est l'occasion de faire parler ton imagination en te mettant à la place de tes ancêtres (et de bouffer du curé par la même occasion :)).

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Membre, 77ans Posté(e)
Blaquière Membre 19 162 messages
Maitre des forums‚ 77ans‚
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Il y a 2 heures, tison2feu a dit :

Bonjour Blaquière,

Je me tourne vers toi pour te demander ton avis sur l'étymologie du mot provençal PRÈIRE qui signifie à la fois "prêtre" et "praire" (le mollusque). Le français "praire" (mollusque) étant un emprunt au provençal.

Je me demande comment les Provençaux en sont venus à établir une telle analogie entre le mot "prêtre" et le mot "praire" (mot formé sur presbytère).

C'est l'occasion de faire parler ton imagination en te mettant à la place de tes ancêtres (et de bouffer du curé par la même occasion :)).

Au feeling, à voir les deux parties de ce coquillage assez symétriques, je pense à deux mains jointes, comme pour la prière...

Dans son dico, mistral note juste : "vénus, sorte de mollusque".

Je vais voir si je trouve autre chose...

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Membre, 77ans Posté(e)
Blaquière Membre 19 162 messages
Maitre des forums‚ 77ans‚
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J'avais pas lu tout le paragraphe :

"Peire double : mollusque d'un goût exquis

venus verrucosa, qu'on trouve abondamment à Toulon : chez toi !

prèise rouge , cardita sulcata : mollusque à chair rouge.

En anglais "venus clam".aussi.

Est ce la Vénus de Botticelli sort de ce genre de coquillage ? Le nom de "prêtre" pourrait alors avoir aussi été donné pour effacer le paganisme ! :smile2:

(Mais je crois que c'est d'une coquille sT Jacques!) Peut être que dans ce sens, le "vénus" (verrucosa(, pourrait avoir été donné en pensant à une ressemblance entre les "bivalves" en général et le sexe féminin...

Là encore, le nom de "prèire", prêtre viendrait censurer l'évocation charnelle et sexuelle de Vénus. Et la remplacer par une dévote prière...

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tison2feu Membre 3 104 messages
Forumeur alchimiste ‚
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Il y a 3 heures, Blaquière a dit :

J'avais pas lu tout le paragraphe :

"Peire double : mollusque d'un goût exquis

venus verrucosa, qu'on trouve abondamment à Toulon : chez toi !

prèise rouge , cardita sulcata : mollusque à chair rouge.

En anglais "venus clam".aussi.

Est ce la Vénus de Botticelli sort de ce genre de coquillage ? Le nom de "prêtre" pourrait alors avoir aussi été donné pour effacer le paganisme ! :smile2:

(Mais je crois que c'est d'une coquille sT Jacques!) Peut être que dans ce sens, le "vénus" (verrucosa(, pourrait avoir été donné en pensant à une ressemblance entre les "bivalves" en général et le sexe féminin...

Là encore, le nom de "prèire", prêtre viendrait censurer l'évocation charnelle et sexuelle de Vénus. Et la remplacer par une dévote prière...

Merci bien. Mais les termes latins ne sont que des termes scientifiques inventés par Linné pour différencier les différents genres de mollusques bivalves auxquels fait référence Mistral.

La référence à la coquille Saint Jacques pourrait aussi faire penser au prêtre en tant que pélerin, dont le symbole est une coquille (attestée partout sur le Chemin de Santiago de Compostela). Mais ça ne me convainc pas, car ce terme PRÈIRE, au sens de mollusque, n'est attesté nulle part ailleurs en occitan, catalan, espagnol, italien, etc.

En observant une praire, cet animal fouisseur (qui passe sa vie enfoui dans le sable), ça me fait penser à une capuche, comme celle que portaient les moines franciscains (cf. le tableau de Zurbarán Saint François en extase). Mais bon, c'est pure spéculation !

Sinon, comme la praire est un mets très prisé sur la Côte d'Azur, elle pourrait symboliser en effet toutes sortes de désirs interdits au prêtre, comme celui du sexe féminin ou encore le simple péché de gourmandise. En niçart, baio-preire , littéralement un « baise-prêtre », est le nom de plusieurs plantes épineuses.

Praire :

praire_Venus_verrucosa.jpg

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Blaquière Membre 19 162 messages
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L'importance d'une traduction.

Ce n'est pas de la langue d'oc mais de l'italien : juste à côté !...

Le Pape vient de s'exprimer. Il parlait du dé-confinement. 

La voix off de LCI un peu en avance annonce  : "le dé-confinement devra se faire en faveur du PEUPLE"..

Je tends l'oreille m'attendant à entendre quelque chose comme "a favore del popolo".

Avec ce beau mot italien de "popolo" tout empreint de nostalgie : "Avanti popolo bandiera rossa !..."

Mais j'entends un bien plus triste "a favore della gente".

C'est pas pareil...

On pourrait croire qu'on a un pape de gauche...

 

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tison2feu Membre 3 104 messages
Forumeur alchimiste ‚
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Il y a 1 heure, Blaquière a dit :

L'importance d'une traduction.

Ce n'est pas de la langue d'oc mais de l'italien : juste à côté !...

Le Pape vient de s'exprimer. Il parlait du dé-confinement. 

La voix off de LCI un peu en avance annonce  : "le dé-confinement devra se faire en faveur du PEUPLE"..

Je tends l'oreille m'attendant à entendre quelque chose comme "a favore del popolo".

Avec ce beau mot italien de "popolo" tout empreint de nostalgie : "Avanti popolo bandiera rossa !..."

Mais j'entends un bien plus triste "a favore della gente".

C'est pas pareil...

On pourrait croire qu'on a un pape de gauche...

 

Sur les traductions audiovisuelles en voix off, nous assistons depuis des années à une banalisation de l'approximation et des erreurs de traduction. Par exemple, les locuteurs de langue anglaise ou espagnole ne connaissent que le tutoiement, mais lorsqu'ils sont interviewés, le traducteur audiovisuel en voix off chargé de traduire l'entretien en français oublie fréquemment de recourir à l'usage du vouvoiement pourtant obligatoire en France dans certaines circonstances. Lorsque l'Anglais ou l'Espagnol dit "comme tu sais", en s'adressant à un auditoire anonyme ou au journaliste, le traducteur audiovisuel oublie de passer au vouvoiement : en français nous dirions "comme vous savez". 

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tison2feu Membre 3 104 messages
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Après avoir dit un mot du provençal PRÈIRE, signifiant à la fois "prêtre" et "praire", il était tentant de mentionner le provençal CAPELAN qui signifie "curé", mais qui est aussi le nom d'une variété de morue (gadus minutus).

Nouvelle devinette : comment justifier cette analogie provençale entre un curé et une petite morue méditerranéenne ?!!! :smile2:

 

A noter que le français CAPELAN, désignant deux variétés de poisson, est un emprunt au provençal CAPELAN.

CAPELAN (gadus minutus) :

capelan.jpg

 

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Blaquière Membre 19 162 messages
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Siéu un pichoun buveiré !

Qu'ai bégut ?

Mièch litré ? Pas mai ! 

Mai n'a proun per mi dounar la larmo (lagremo) a l'ueilh...

Vos dirai qu'èro de mon vin : "lo Carinhan dau Plan". Es pas parier, é voou dire foeço !

Farèm court : ai lou coar que se négo de noustagio !

A-dé-matin o puslèou ier ai parlat de "popolo"....

Es un tsunami aquèou mot !

M'es révèngut lo vieilh Doveri....

Ero vengut mi veire a l'atalhier. Si fasié vielh... Si dotavo ben que n'avié pas per longtèmps....

Moco m'a dich (emé son parlat miech provençau miech italian) :

"Voeeli que m'enterron émé le drapèou rogé ! Ai paour que lei fremos mi lo meton lo capélan  !"

M'avié donat son testamènt per la Libro Pènsado...

Ero iéu qué n'aviéu la caisso !

(Monté ero mon pero ? Mi rapeli plus ...)

Doveri ero rougé! Avié dégut s'èn anar dé soun païs dau tèmps dé Mussolini...

E fin finalo quand l'avèm ènterrat, ero moun pèro qué marchavo davant émé lou drapèu rougé...

 

Rougé !  Es naoutré ! " Leï rougés dau miéjourn".

Voulès pas riré ?!

L'a d'anados, quand travessaviam Savona...

Ero como lo paradis ! Dé drapèous rouges d'èn pertout ! E lou slogan : "SAVONA E ROSSA " !

 

L'avié aoussi lou Meyer, quand siéou vègut m'instalar eici a la Roco...

Vivié dins un cabanoun... Daou coustat  daou Laus, darnier lou çamèntèri...

Vivié coumo un ermito. "L'ermito misogyno" qué l'avièn subrénoumat...

En trènto sieis ero dins lei Brigados Internaciounalos, èn Espanho....

Aviam simpatisat.... Un héros ! Pécaïré. Soun drolé é sa frémo, voulièn plus n'èn èntèndre parlar...

 Es moart tout soulet a l'espitaou...

Meyer, lei Brigados Intenaciounalos ?... es pas rèn !

E Dovèri : "Avanti popolo bandera rossa é gés dé capélan !"

Lèi poudèm pas ooublidar !

No pasaran !

 

"Lou Carinhan daou Plan", (Moun vin) es dé vin rougé ! Vous v'aviéou dich ?

Es mémé talamènt rougé qué n'èn vèn... négré !

Qu'aquelèi qu'an d'oourélhos m'èntèndoun !

 

La tarduccièn vèndra un paouc pus tard : aro, aÏ un paouc soam... :smile2:

Sé quaouqu'un li coumprèn quaoucarèn...  a rèn gazanhat !

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Membre, 77ans Posté(e)
Blaquière Membre 19 162 messages
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Il y a 2 heures, tison2feu a dit :

 

Après avoir dit un mot du provençal PRÈIRE, signifiant à la fois "prêtre" et "praire", il était tentant de mentionner le provençal CAPELAN qui signifie "curé", mais qui est aussi le nom d'une variété de morue (gadus minutus).

Nouvelle devinette : comment justifier cette analogie provençale entre un curé et une petite morue méditerranéenne ?!!! :smile2:

 

A noter que le français CAPELAN, désignant deux variétés de poisson, est un emprunt au provençal CAPELAN.

CAPELAN (gadus minutus) :

capelan.jpg

 

Tu sais que j'ai écrit mon histoire de Dovèri, qui voulait pas être enterré avec le "capélan" sans avoir vu ton post ? C'est fou ! Bon je vais traduire...

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tison2feu Membre 3 104 messages
Forumeur alchimiste ‚
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il y a 25 minutes, Blaquière a dit :

Tu sais que j'ai écrit mon histoire de Dovèri, qui voulait pas être enterré avec le "capélan" sans avoir vu ton post ? C'est fou ! Bon je vais traduire...

Oui, une traduction est indispensable si tu veux être compris (pour ma part, je ne parle ni ne comprends le provençal, ce qui ne m'empêche pas de m'intéresser à cette langue, tout comme je m'intéresse aux 8505 autres langues parlées sur la planète !).

J'ai quand même compris : "La tarduccièn vèndra un paouc pus tard" :)

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Blaquière Membre 19 162 messages
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Vin rouge et nostalgie !

 

Je suis un « petit buveur » !

Qu’est-ce que j’ai bu ?

Un demi-litre ? Pas plus !

Mais ça suffit pour me donner la larme à l’œil !

Je vous dirai que c’était de MON vin : « Le Carignan du Plan » : c’est pas pareil !

Et ça veut dire... beaucoup !

Faisons court : j’ai le cœur noyé de nostalgie…

Ce matin, ou plutôt hier, j’ai parlé de « Popolo »…

Ce mot est comme un tsunami !

 

Le vieux Doveri m’est apparu…

Il était venu me voir à l’atelier. Il se faisait vieux et il se doutait bien qu’il n’en avait plus pour longtemps…

Alors, il m’a dit avec son parler moitié italien moitié provençal :

« Je veux qu’on m’enterre avec le drapeau rouge ! J’ai peur que les femmes me mettent le « capélan» (Le curé).

Il m’avait donné son testament pour la « Libre Pensée ».

C’est moi qui avais la boîte.

(Je ne sais pas où il était mon père.)

Doveri, c’était un rouge. Il avait dû quitter son pays du temps de Mussolini.

Et finalement, quand on l’a enterré, c’était mon père qui marchait devant avec le drapeau rouge...

 

Rouge, c’est nous : « les Rouges du Midi ! »

Vous voulez pas rire ?!

Il y a des années, quand on traversait Savona,

C’était comme le paradis ! Des drapeaux rouges de partout ! Et le slogan ? SAVONA E ROSSA !

(Savone est rouge !)

 

Il y avait aussi Meyer, quand je suis venu m’installer ici, à la Roque.

Il vivait dans un cabanon… du côté du Laus, derrière le cimetière…

Il vivait comme un ermite. L’ermite misogyne qu’il avait été surnommé !…

En trente six il s’était engagé dans les Brigades Internationales en Espagne.

On avait sympathisé. Un héros ! Le pauvre. Son fils et sa femme ne voulaient plus entendre parler de lui…

Il est mort tout seul à l’hôpital.

Meyer, les Brigades Internationales, c’est pas rien !

Doveri, « En avant le peuple, drapeau rouge et pas de curé ! »

On peut pas les oublier !

No pasaran !

 

Vous ai-je dit que MON « Carignan du Plan » c’était un vin rouge ?!

Tellement rouge qu’il est presque noir !

Que ceux qui ont des oreilles m’entendent !

 

La traduction viendra un peu plus tard : là j’ai un peu sommeil !

Si quelqu’un y a compris quelque chose... il n’a rien gagné !

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Membre, 77ans Posté(e)
Blaquière Membre 19 162 messages
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Il y a 16 heures, Blaquière a dit :

Vin rouge et nostalgie !

ou

SAVONA E ROSSA

 

Je suis un « petit buveur » !

Qu’est-ce que j’ai bu ?

Un demi-litre ? Pas plus !

Mais ça suffit pour me donner la larme à l’œil !

Je vous dirai que c’était de MON vin : « Le Carignan du Plan » : c’est pas pareil !

Et ça veut dire... beaucoup !

Faisons court : j’ai le cœur noyé de nostalgie…

Ce matin, ou plutôt hier, j’ai parlé de « Popolo »…

Ce mot est comme un tsunami !

 

Le vieux Doveri m’est apparu…

Il était venu me voir à l’atelier. Il se faisait vieux et il se doutait bien qu’il n’en avait plus pour longtemps…

Alors, il m’a dit avec son parler moitié italien moitié provençal :

« Je veux qu’on m’enterre avec le drapeau rouge ! J’ai peur que les femmes me mettent le « capélan» (Le curé).

Il m’avait donné son testament pour la « Libre Pensée ».

C’est moi qui avais la boîte.

(Je ne sais pas où il était mon père.)

Doveri, c’était un rouge. Il avait dû quitter son pays du temps de Mussolini...

Et finalement, quand on l’a enterré, c’était mon père qui marchait devant avec le drapeau rouge...

 

Les Rouges, c’est nous : « les Rouges du Midi ! »

Vous voulez pas rire ?!

Il y a des années, quand on traversait Savona,

C’était comme le paradis ! Des drapeaux rouges partout ! Et le slogan ? SAVONA E ROSSA !

(Savone est rouge !)

 

Il y avait aussi Meyer, quand je suis venu m’installer ici, à la Roque.

Il vivait dans un cabanon… du côté du Laus, derrière le cimetière…

Il vivait comme un ermite. L’ermite misogyne qu’il avait été surnommé !…

En trente six il s’était engagé dans les Brigades Internationales en Espagne.

On avait sympathisé. Un héros ! Le pauvre. Sa femme et son fils ne voulaient plus entendre parler de lui…

Il est mort tout seul à l’hôpital.

Meyer, les Brigades Internationales, c’était pas rien ce bonhomme !

Et Doveri, « En avant le peuple, drapeau rouge et pas de curé ! »

On peut pas les oublier !

"No pasarán" !

 

Vous ai-je dit que MON « Carignan du Plan » c’était un vin rouge ?!

Tellement rouge qu’il est presque noir !

Que ceux qui ont des oreilles m’entendent !

 

La traduction viendra un peu plus tard : là j’ai un peu sommeil !

Si quelqu’un y a compris quelque chose... il n’a rien gagné !

 

"Vin rouge et nostalgie" c'est un peu à la ramasse comme titre!

Je rajoute " SAVONA E ROSSA !"

Vraiment tous ces drapeaux rouges, à Savone ça nous avait impressionnés....

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Membre, 77ans Posté(e)
Blaquière Membre 19 162 messages
Maitre des forums‚ 77ans‚
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J'ai retrouvé ds un coin du disque dur (!) cet enregistrement de la Colombette de Bellaud !

Bon, c'est un enregistrement fait sur un coin de table, hein ?!

Mais ça donne une idée de la prononciation....

Je vais chercher, je dois en avoir d'autres...

Je remets les paroles dessous, on pourra suivre....

ma colombette 4'.mp3

(Je vais voir si ça passe...)

Le 30/08/2018 à 22:34, Blaquière a dit :

Je ne sais pas si tu connaissais tout le sonnet de la "Colombette", mais il est savoureux ! Bellaud nous surprend à chaque ligne ! Je l'avais mis en musique et je l'ai chanté plusieurs fois ! Mais l'enregistrement que j'en ai est tellement mauvais que je me risquerai pas à le mettre !

 

Ma douce Colombette  (De Bellaud de la Bellaudière XVIème))

 

Bon an, bon mes, bon jourt, ma douço Couloumbetto,

Bon an, bon mois, bonjour, ma douce Colombette,

Bon houro, bon matin, tous tems vous doune Diou;

Bonne heure, bon matin, toujours vous donne Dieu

Ouand vous non farez ren, au mens pensas à you

Quand vous ne ferez rien au moins pensez à moi

Que per trop vous amar bessay rendray l’armetto.

Qui de trop vous aimer bientôt perdrai mon âme

 

 

Hé! que si vous teniou dedins un bouosc souletto,

(Hé ! car si je vous tenais au "fond" du bois, seulette)

 

On imagine la situation, Bellaud ayant la réputation d'un fier luron,

Et on se dit : la pauvre ! qu'est-ce qu'il va pas lui faire au fond du bois ?!

Bellaud, c'est le loup du Chaperon rouge !

Mais non :

 

Autre mau, per ma fé, bello, non vous fariou

autre mal par ma foi, belle je ne vous ferais

Senon qu'à plenos mans de flours you cuillariou

sinon qu'à pleines mains des fleurs je cueillerai

Las jetant à l'entour de vostro persounetto.

Les jetant à l'entour de votre personnette !

 

Là il en fait un peu trop ! Il n'est plus crédible !

Du coup, il passe au burlesque baroque :

 

Et puis en vous bai(s)ant vous diriou: — Janeton,

Et puis en vous embrassant, je vous dirais : "Jeanneton,

Coumo lard en sartan sy fond mon couraçon,

Comme lard en poêl(on) se fond mon corazon !

Leissen passar eicy la calour titanièro.

Laissons passer ici la chaleur titanesque

 

Veirez que lous/lèi  ausseoux que sabon mon tourment

Vous verrez que les oiseaux qui savent mon tourment

En cantant vous diran: Sus, fillo, prestament,

En chantant vous diront ; "Sus fille, prestement

De gracy contentas Louis/Louèis de la Bellaudiero.

De grâce contentez Louis de la Bellaudière !

 

Bellaud n'est pas emprunté pour la rime, il tape même dans l'espagnol au besoin !

Mais celle-là elle est à retenir question "romantisme" :

Coumo lard en sartan sy fond mon couraçon,

Comme lard en poêl(on) se fond mon "corazon" !

(La sartan, (espagnol "sarten", latin, "sartago" !)  c'est la poêle à frire. très connu et courant )

Le 30/08/2018 à 22:34, Blaquière a dit :

Et on passe sur le "sus fille, prestement !..." ("Courir sus à ses ennemis" était largement employé à l'époque.)

 

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Membre, 77ans Posté(e)
Blaquière Membre 19 162 messages
Maitre des forums‚ 77ans‚
Posté(e)

J'ai trouvé celle-là qui est bien plus audible !

Il faut remettre ce sonnet en situation : Bellaud de la Bellaudière est en prison -c'est notre Villon à nous !-  (au temps des guerres de religion, fin XVIème, et il se souvient de quand ils allaient faire la bringue, faire bombance sous la treille, avec son copain Fouque, Peut-être même que Malherbe -le fameux Malherbe si rigoureux du "Enfin Malherbe vbint"- était de la partie...

J'ai fait une musique sautillante genre danse populaire. Le texte s'y prête.

J'ai essayé de rendre les paroles les plus claires possibles.

On pourra les suivre au dessous

 

foulco.2020 mix .mp3

 

"Folco qu'oro anarem..."

(Fouque quand irons-nous)

 

Folco qu'oro anarem faire uno repeissudo

.......................Fouque quand irons nous faire "bombance"

Dessoto lo trelhat de ton polit jardin ?  ( Bis)

.......................Sous la treille de ton joli jardin ?

Per beure frescament lo flascon plen de vin

.......................Pour boire glacé, le flacon plein de vin

Tremparem dins la foant qu'es au fresc escondudo

.......................Nous le tremperons dans la fontaine cachée bien au frais,

 

Aqui faudra brifar a centuro rompudo

.......................Là il faudra se goinfrer à ceinture rompue !

E soflar tant e tant que parlem puèis latin ! (bis)

.......................Et boire tant et tant que nous finissions par parler.. latin !

Mai nos li fau anar un pauc de boan matin

.......................Mais il nous faut y aller un peu de bon matin

Davant que dau soleu la calor sié creissudo...

.......................Avant que du soleil la chaleur n'ait trop crû...

 

Per viure n'aurem pron d'un gros gigot farcit

.......................Pour vivre, nous aurons assez d'un gros gigot farci

De polets, de pijons d'un gros capon boulit (bis)

.......................De poulets, de pigeons, d'un gros chapon bouilli

Emé lo gai jambon, foeito vin d'une ourelho !

.......................Avec le gai jambon, fouette le vin d'une "oreille"!

 

Mai cu a ben soflat son dever miès fara

......................Mais qui a bien "sifflé" son devoir mieux fera :

De pampo de rasin coronat eu sara (bis)

......................De pampres de raisin il sera couronné !

Como portant l'honor dau diu de la botelho !

......................Comme portant l'honneur du dieu de la bouteille !

 

Pour le "vin d'une oreille", j'hésite est-ce que c'est une expression pour dire "un excellent vin" ou l'oreille serait le surnom d'un pichet dont l'anse a la forme d'une oreille ?... Si quelqu'un a déjà vu cette expression ?....

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Membre, Posté(e)
tison2feu Membre 3 104 messages
Forumeur alchimiste ‚
Posté(e)
Il y a 18 heures, Blaquière a dit :

J'ai trouvé celle-là qui est bien plus audible !

Il faut remettre ce sonnet en situation : Bellaud de la Bellaudière est en prison -c'est notre Villon à nous !-  (au temps des guerres de religion, fin XVIème, et il se souvient de quand ils allaient faire la bringue, faire bombance sous la treille, avec son copain Fouque, Peut-être même que Malherbe -le fameux Malherbe si rigoureux du "Enfin Malherbe vbint"- était de la partie...

J'ai fait une musique sautillante genre danse populaire. Le texte s'y prête.

J'ai essayé de rendre les paroles les plus claires possibles.

On pourra les suivre au dessous

 

foulco.2020 mix .mp3 646.25 Ko · 3 downloads

 

"Folco qu'oro anarem..."

(Fouque quand irons-nous)

 

Folco qu'oro anarem faire uno repeissudo

.......................Fouque quand irons nous faire "bombance"

Dessoto lo trelhat de ton polit jardin ?  ( Bis)

.......................Sous la treille de ton joli jardin ?

Per beure frescament lo flascon plen de vin

.......................Pour boire glacé, le flacon plein de vin

Tremparem dins la foant qu'es au fresc escondudo

.......................Nous le tremperons dans la fontaine cachée bien au frais,

 

Aqui faudra brifar a centuro rompudo

.......................Là il faudra se goinfrer à ceinture rompue !

E soflar tant e tant que parlem puèis latin ! (bis)

.......................Et boire tant et tant que nous finissions par parler.. latin !

Mai nos li fau anar un pauc de boan matin

.......................Mais il nous faut y aller un peu de bon matin

Davant que dau soleu la calor sié creissudo...

.......................Avant que du soleil la chaleur n'ait trop crû...

 

Per viure n'aurem pron d'un gros gigot farcit

.......................Pour vivre, nous aurons assez d'un gros gigot farci

De polets, de pijons d'un gros capon boulit (bis)

.......................De poulets, de pigeons, d'un gros chapon bouilli

Emé lo gai jambon, foeito vin d'une ourelho !

.......................Avec le gai jambon, fouette le vin d'une "oreille"!

 

Mai cu a ben soflat son dever miès fara

......................Mais qui a bien "sifflé" son devoir mieux fera :

De pampo de rasin coronat eu sara (bis)

......................De pampres de raisin il sera couronné !

Como portant l'honor dau diu de la botelho !

......................Comme portant l'honneur du dieu de la bouteille !

 

Pour le "vin d'une oreille", j'hésite est-ce que c'est une expression pour dire "un excellent vin" ou l'oreille serait le surnom d'un pichet dont l'anse a la forme d'une oreille ?... Si quelqu'un a déjà vu cette expression ?....

 

Plusieurs indices dans ce poème indiquent que boire entre amis est un art : soin apporté au flacon mis au frais dès le matin ; ce savoir "bien" boire est érigé en "devoir" bien boire. Nous pourrions en déduire que le bon buveur - le fouito-fuieto (Mistral) - n'est pas celui qui va se soûler au point de dormir tout son soul, ou dormir sur ses deux oreilles ; si le sommeil le gagne, le bon buveur saura dormir seulement sur une oreille, d'une oreille (= dormir d'un oeil !), c'est-à-dire seulement s'assoupir. 

 

Le poète toulousain Peire Godolin utilise également cette expression dans son poème intitulé "Als camaradas de taula" :

(...)

Dins le brut dels mosquets e tòc dels tamborins
Ma sòm doçament se noirís ;
Le vin me fa dormir, mès se n'es d'una aurelha
Una mirgueta me revelha.

Segonda-me, l'Amic, si farè bravament

En cançons, en forrups del frut de l'eisserment.

 

Il serait intéressant de connaître ici la traduction exacte de l'occitan mès se n'es d'une aurelha (?? "mais on n'est pas d'une oreille"). Le poète veut-il dire : "mais on ne peut dormir d'une oreille" ?

 

 

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Membre, 77ans Posté(e)
Blaquière Membre 19 162 messages
Maitre des forums‚ 77ans‚
Posté(e)
Il y a 1 heure, tison2feu a dit :

 

Plusieurs indices dans ce poème indiquent que boire entre amis est un art : soin apporté au flacon mis au frais dès le matin ; ce savoir "bien" boire est érigé en "devoir" bien boire. Nous pourrions en déduire que le bon buveur - le fouito-fuieto (Mistral) - n'est pas celui qui va se soûler au point de dormir tout son soul, ou dormir sur ses deux oreilles ; si le sommeil le gagne, le bon buveur saura dormir seulement sur une oreille, d'une oreille (= dormir d'un oeil !), c'est-à-dire seulement s'assoupir. 

 

Le poète toulousain Peire Godolin utilise également cette expression dans son poème intitulé "Als camaradas de taula" :

(...)

Dins le brut dels mosquets e tòc dels tamborins
Ma sòm doçament se noirís ;
Le vin me fa dormir, mès se n'es d'una aurelha
Una mirgueta me revelha.

Segonda-me, l'Amic, si farè bravament

En cançons, en forrups del frut de l'eisserment.

 

Il serait intéressant de connaître ici la traduction exacte de l'occitan mès se n'es d'une aurelha (?? "mais on n'est pas d'une oreille"). Le poète veut-il dire : "mais on ne peut dormir d'une oreille" ?

 

 

Le vin me fa dormir, mès se n'es d'una aurelha
Una mirgueta me revelha.

 

Le vin me fait dormir mais ce n'est (que) d'une oreille :

Une souris me réveille !

 

Je le comprends comme ça. Pour Bellaud, "foeito/fouito vin d'une aurelho" ... (J'avais fait une faute en écrivant "ourelho" La prononciation étant [ow])

 ça reste peu clair.

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Membre, 77ans Posté(e)
Blaquière Membre 19 162 messages
Maitre des forums‚ 77ans‚
Posté(e)

1541 e 13 de Febrier

 

 

« SERIO GRANDOMENT DESPLASENT A DIEU »

 

 

Facho esposesion per Mosen los Sendegues que

 

En aquest luoc

a belcop de pauros gens

que non an blat ni farino

ni argent

ni deguno causo

que puscon metre coyre

per far viando ni potage

que son en gros dangiet de morir de fam

que serio grandoment desplasent a Dieu

si per nostre defailhiment

degun venio a morir de fam.

Per so serio ben fach

de far mourre doas Saumados (1)

de blat de la Villo

e despartir a pauros gens

a lieuros

que fasson de viando.

 

Entendudo l-esposesion ben dicho

an acordat que lo Tresorier pese los sacs

e mande al molin doas Saumados de blat

e pueys cant la farino sera facho la pesaren

e veyren a cant si deu paguar per Li.

e baile per d-argent a qui n-aura mestier.

 

Iten que si a calque pauro persono

que non ajo argent

lo Tresorier lur baile e escrivo

que si Dieu plas anbe lo tens paguaran.

 

(1) une saumado c'est le poids, la quantité de blé, porté par une "saumo", une

"ânesse" entre 100 et 150 kg

 

Je vais traduire...

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