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Lecture partagée - Les pionniers de la conquête spatiale

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January

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January Modérateur 61 965 messages
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Le second lancement fut raté, la capsule se détacha avec dix secondes de retard et il n’était pas tolérable de l’accepter : la fusée défaillante aurait cent fois le temps d’exploser…

Début décembre Little Joe 2 décolla furieusement emportant avec elle un tout petit singe rhésus dans sa capsule. Tout se passa impeccablement, une montée de près de 100 kilomètres, Mercury qui se détache et rentre parfaitement. Le petit singe ? Bien vivant ! On l’avait niché dans un modèle réduit des sièges destinés aux hommes.

Fin janvier 1960 fut tirée Little Joe 1B pour essai de la tour de sauvetage. Une dame singe cette fois dans Mercury : Miss Sam. Elle perdit complètement les pédales avec des réactions comparables à ce qui arrivait aux hommes dans le MASTIF. Mais elle rentra sauve.

MA One s’élança après l’été. Une minute après le décollage, alors qu’elle passait les 10 kilomètres d’altitude, elle explosa sans prévenir. La seule chose qui survécut fut la capsule Mercury, inhabitée, qui continua d’envoyer des signaux vers le sol jusqu’à l’impact en mer, par des fonds de 10 mètres. Là, la Mercury s’ouvra en deux… Tous les morceaux furent récupérés et examinés, mais malgré l’autopsie, on ne sut jamais pourquoi MA One avait explosé. Et c’était de très mauvais augure…

La NASA annonça ce jour-là qu’après Mercury, il y aurait un nouveau programme baptisé Apollo.

 

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Pendant ce temps-là le X15 faisait parler de lui. Joe Walker le fit accélérer jusqu’à un peu plus de 3600 km/h, Bob White le fit monter à 42 kilomètres d’altitude.

Les médias se mirent alors à critiquer la gestion du programme Mercury. On est en pleine période électorale et certains politiques montrent les crocs. La NASA était sur la sellette, pas le moment de rater des tirs ou pire, de faire exploser du matériel coûtant dix fois son poids en or massif.

Le 8 novembre 1960, Little Joe transportait une véritable capsule. Le but du tir était une fois encore de valider le système de sauvetage. Il fallait prouver absolument la possibilité de sauver l’astronaute pendant la montée.

La tour d’éjection se mit en route 16 secondes après le décollage. Trop tôt ! Bien trop tôt ! Elle ne put jamais extraire la capsule puisque les moteurs de Little Joe poussaient encore. En deux minutes les techniciens se retrouvèrent avec une collection de touts petits morceaux saupoudrant le fond de la mer… Et là encore, impossible de comprendre les raisons du ratage.

 

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January Modérateur 61 965 messages
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L’Amérique était occupée à analyser la victoire de Kennedy sur Nixon alors l’échec de Little Joe 5 passa relativement inaperçu.

Deux semaines plus tard on décida d’un premier vol d’une Mercury montée sur une Redstone de chez Von Braun.

Tout au long du mois d’octobre il y eut des soucis de toute sorte, mais on parvint quand même au tir le 7 novembre. La fusée s’alluma, elle commença à monter et…le moteur coupa ! La Redstone, qui était alors à 10 centimètres de hauteur retomba lourdement sur ses ailerons, vacilla puis ne bougea plus.

Stupeur.

Puis il y eut un « pouff », un jet de chalumeau et de fumée en haut de l’engin et la tour de sauvetage s’envola toute seule, laissant la capsule en place au sommet de la fusée. La tour grimpa à 1200 mètres et alla s’écraser non loin de là.

Ce n’est pas tout ! Encore un « pouff » et la coiffe de protection du museau de la Mercury s’envola à son tour, comme elle devait le faire normalement à la fin d’une mission afin de libérer les parachutes. La coiffe redescendit au bout de son mini-parachute alors que dans une sorte de « ssproiinng ! » jaillissaient du nez de la Mercury le parachute de réserve et le parachute principal.

Les problèmes furent analysés, trouvés cette fois et corrigés, mais la NASA atteignit le fond de l’humiliation, elle fut traînée dans la boue.

 

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Le 19 décembre MR 1A décolla et Mercury se détacha très précisément, tout fut extrêmement précis et ce fut un triomphe. MR 1A avait mis fin à la série noire en réalisant en tout point un vol parfait. Ouf.

La nouvelle équipe politique se mettait en place et auprès de Kennedy fut nommé Jerome Wiesner, comme conseiller pour les affaires scientifiques. Wiesner avait longtemps étudié le problème Mercury. Il fallait arrêter de réduire l’effort spatial à Mercury, aider le public à avoir une attitude plus adulte, moins obnubilée par la course entre les Russes et la NASA. Il fallait également se lancer dans un programme de fusées lourdes, capables de hisser des charges énormes sur orbite afin de dépasser les Russes dans ce domaine (eux disposaient de fusées monumentales comparées aux Atlas et surtout aux Redstone).

Von Braun se frotta les mains. Il travaillait déjà sur la fusée de 500 tonnes de poussée, ce qui allait tout à fait dans le sens des recommandations de Wiesner.

Le plus important n’était pas Wiesner. Auprès du jeune président des USA se trouvait le vice-président le plus fasciné par l’espace qu’il soit possible de trouver aux USA : Lyndon B. Jonhson.

L’équipe Kennedy-Johnson fit le ménage à la NASA. Mais ça ne descendit guère plus bas que les sommets et les exécutants sentirent qu’ils tenaient le bon bout…

 

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Il y a 9 heures, January a dit :

MR 1A avait mis fin à la série noire en réalisant en tout point un vol parfait. Ouf.

                         MR-1A FLIES

 

MR-1A FLIES

After a successful recovery, the unmanned MR-1A capsule is safely deposited on the deck of the USS Valley Forge. (Photo: Associated Press)

 

MR-1A FLIES

On 19 December 1960 U. S. Marine helicopter crew Capt. Allen K. Daniel, Jr. (left) and 1st. Lt. Wayne Koons plucked the unmanned MR-1A capsule from the Atlantic after a successful 16-minute ballistic test of its systems. (Photo: Associated Press)

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January Modérateur 61 965 messages
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1961…

Après MR1A on tira MR2, vol habité par Ham, un chimpanzé. Ham pas pour « jambon » mais pour Holloman Aerospace Medical Center, le centre de l’Air Force où étaient basé les animaux destinés à prendre place dans la capsule.

On appelait ces singes les « astrochimps ». Leur entraînement équivalait à celui des astronautes : ils avaient d’ailleurs été sélectionnés tout aussi soigneusement que les hommes. On pouvait affirmer qu’entre eux et les « Sept Premiers » il n’y avait qu’une différence de quotient intellectuel en faveur des humains, malgré les inévitables insinuations malveillantes qui disaient qu’un singe étant appelé à faire le premier vol d’une Mercury, le QI le plus élevé n’appartenait pas forcément à celui que l’on pensait…

Les astrochimps avaient leurs combinaisons spatiales, modèles réduits de celles des hommes, et bien sûr leur siège couchette à leurs tailles et formes. Ham subit quelques péripéties suite à une soupape de mise à l’air libre qui sauta mais il rentra sain et sauf, en pleine forme d’après les rapports officiels.

Von Braun était grognon, ce n’était pas parfait. Deux fois qu’une Redstone en faisait trop, trop loin, trop haut… Il réclama des essais supplémentaires. On lança MA2 (vol non habité) avec succès. Chaque fois la capsule Mercury montrait sa robustesse et sa fiabilité.

Après d’autres essais, la Redstone fut très officiellement déclarée prête à transporter un être humain et on commença à la préparer pour un vol habité. La Mercury 7, qualifiée pour accueillir un astronaute, fut amenée pour être placée au sommet de la fusée et l’ambiance devint tendue à Cap Canaveral.

 

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il y a 4 minutes, January a dit :

Après MR1A on tira MR2, vol habité par Ham, un chimpanzé.

2646_1413134447.jpg 

Naissance: Juillet 1956 , Cameroun

Décés : 18 Janvier 1983, Asheboro USA

 

 

 

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La rumeur disait que John Glenn était choisi comme le futur premier astronaute, mais Shepard souriait dans son coin puisqu’en réalité, c’était lui qui avait été choisi, avec comme doublures Glenn et Grissom.

Dans les premiers jours d’avril, des rumeurs circulèrent parmi les représentants de la presse occidentale basés à Moscou : un homme aurait été mis sur orbite. Cela ne fut jamais confirmé.

Le même jour, un groupe de consultants scientifiques auprès de Kennedy recommandèrent que cinquante tirs avec des singes à bord soient effectués avant de risquer un homme – et Robert Gilruth, le big boss de Mercury, remarqua qu’il faudrait alors installer la NASA en Afrique pour trouver autant d’astrochimps…

 

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il y a 12 minutes, January a dit :

Shepard souriait dans son coin puisqu’en réalité, c’était lui qui avait été choisi, avec comme doublures Glenn et Grissom.

                       Image associée

John Glenn, Virgil Grissom, and Alan Shepard, superimposed over a Mercury Redstone Spacecraft, May 4, 1961. CSU Archives/Courtes

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Youri…

Quittons les USA pour Baïkonour, dans les steppes du Kazakhstan. Les fusées russes partent de cet endroit où on peut laisser tomber du ciel des tombereaux de ferraille incontrôlée sans blesser personne, sans être vu par personne.

C’est le territoire d’un homme, celui qui tient du côté russe le même rôle que Von Braun : Serguei Korolev, le « Constructeur Principal des Fusées et Engins Cosmiques ».

Serguei Korolev est un génie dont le nom restera secret jusqu’à sa mort en 1966. Il avait connu le goulag sous Staline, et Khrouchtchev le jugeait politiquement instable : si Korolev, invité en grande pompe à l’étranger (ce qui se serait passé si son nom avait été connu), avait soudain décidé d’émigrer à l’Ouest ? Mieux valait donc l’envelopper de mystère, pour éviter les invitations et les tentations.

Tous les affronts spatiaux faits à l’Amérique depuis Spoutnik sont signés de cet homme d’exception. Comme tout le monde, il est parti du V2. Il est arrivé à la Semyorka, qui lança Spoutnik et qui allait devenir le lanceur à tout faire des russes.

 

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Les cinq pilotes russes choisis pour le premier vol habité étaient Valeri Bukovski, Youri Gagarine, Adrian Nicolaïev, Pavel Popovitch et Guerman Titov. On les appelait des cosmonautes, navigateurs du cosmos, marins du vide intersidéral, en fait c’était plus logique que la dénomination américaine d’astronaute (sauf qu’aux USA le but est d’aller sur les astres).

Même entraînement à la différence près que toute la partie opérationnelle n’est pas nécessaire puisque le cosmonaute ne sera qu’un passager, la capsule Vostok n’est pas aussi pilotable que Mercury.

Les cosmonautes sont chouchoutés, mais mis « au secret ». Ils ne verront la fusée porteuse que le 25 mars, jamais ils n’avaient seulement aperçu leur véhicule et l’histoire va dater leur premier vol dans l’espace dix-sept jours après cette première vision réelle de ce qu’était une grosse fusée !

Une semaine plus tard, Gagarine et Titov furent choisis et installés dans une petite villa non loin du cosmodrome. Le 6 avril se tint un briefing lors duquel la fusée et sa capsule furent déclarées prêtes au lancement. On décida de tirer le 12 et Youri Gagarine fut choisi comme premier cosmonaute.

 

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Résultat de recherche d'images pour "Serguei Korolev"   Yuri Gagarin et  Serguei Korolev 

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Korolev dormit si mal la veille du lancement que lorsqu’il débarqua dans la salle où l’on habillait les cosmonautes, Gagarine dut lui-même lui remonter le moral en voyant son visage si fatigué.

Le jeune homme aurait fort à faire ce matin-là avec les états d’âme de tout le monde en fait. La vague de fond d’émotion fut puissante pour plusieurs ingénieurs et techniciens qui se trouvaient là et redoublaient d’embrassades et de sanglots.

Gagarine fit une déclaration à la presse et rejoignit l’ascenseur qui le porterait jusqu’au vaisseau Vostok. Mercury ressemble à un dé à coudre comparée à Vostok. La capsule russe est une sphère de 2,30 mètres et pèse plus de 2 tonnes et demie. Le cosmonaute est allongé dans une couchette chaise qui fait elle-même partie intégrante d’un cylindre éjectable qui pèse 300 kg à lui tout seul et qui permet au cosmonaute d’être éjecté en cas de problème lors du départ et à l’arrivée. Les russes posent la capsule au sol et le cosmonaute est éjecté juste avant l’atterrissage et descend au bout de son parachute individuel.

 

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il y a 15 minutes, January a dit :

vaisseau Vostok

Résultat de recherche d'images pour "vaisseau Vostok 1 gagarine"Image associée

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Gagarine est installé dans la capsule. Les vérifications commencent, procédures, qualité des communications. Le nom-code de Gagarine est Cèdre, celui du sol Zaria. La voix de Zaria c’est Korolev lui-même. Les échanges radios continuent pendant 30 minutes, Gagarine répétant constamment qu’il se sent bien, que tout va bien. Il est prêt pour le départ mais un voyant d’étanchéité d’écoutille ne donne pas une indication normale. Il faut donc remonter une équipe jusqu’à la cabine et vérifier s’il y a vraiment une panne.

Pendant une heure on demande sans cesse à Gagarine si tout va bien. Et il confirme qu’il va bien. Au bout d’un moment il doit juste en avoir un peu marre et il lance dans sa radio : « Vous pouvez me mettre de la musique ? » Et on lui passe une chanson d’amour à lui faire regretter de n’avoir pas chanté lui-même.

L’heure tourne et ça recommence : « Ca va ?  - ça va. » toutes les cinq minutes. De quoi briser les nerfs des plus résistants.

Quinze minutes avant l’heure il met ses gants, abaisse la visière de son casque et annonce : « T moins 10. Casque fermé. Tout est normal, je me sens bien, prêt pour le départ. »

Et « Cèdre » part pour l’espace… Et tout se passe très bien. Doucement le second étage relance Vostok, et trois minutes après le départ le cône de protection est largué. Enfin Gagarine jusqu’ici aveugle sait qu’il est parti, car il peut le voir de ses yeux. Il y a devant lui un hublot équipé d’un appareillage optique baptisé Vzor jusque-là occulté par le cône.

Il annonce : « Je vois la Terre dans le Vzor. Je vois des fleuves… Des petits cumulus avec leur ombre portée… »

Son discours est décousu comme s’il ne pouvait pas à la fois s’en mettre plein les yeux et choisir ses mots et ses phrases.

Vostok tombe autour de la Terre, Gagarine est en orbite. Vostok est comme au repos, et pourtant elle fonce à 25 000 km/h autour de la Terre…

 

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Il y a 1 heure, January a dit :

Son discours est décousu comme s’il ne pouvait pas à la fois s’en mettre plein les yeux et choisir ses mots et ses phrases.

Toy Story Pixar Gif GIF by Disney Pixar               :happy:

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Vostok fonce, mais dans rien de palpable. Alors c’est comme s’il était arrêté, immobile, il devient tout à fait possible à Gagarine d’imaginer que c’est la Terre qui tourne au dessous de lui. Il écrit sur une planchette où sont imprimées des questions. Visibilité de la Terre, couleur du ciel, sensations etc… Le crayon lui échappe, flotte et dérive puis disparaît hors de sa portée. Alors il enregistre ses observations sur un magnétophone. Il faut manger, et boire (tests). Il survole l’Amérique Latine 50 mn après le décollage. Radio Moscou annonce la nouvelle.

Une heure et dix-huit minutes après le décollage, la rétro-fusée unique logée au centre du module s’allume et pousse. Youri Gagarine ressent le freinage, curieuse sensation d’avoir à nouveau un poids. Largage du module de service. La cabine s’enfonce dans les très hautes couches atmosphériques comme une étoile filante, son revêtement passe du bordeaux au rouge cerise puis au rouge clair, rose, blanc solaire et Gagarine encaisse les G. Le parachute de Vostok s’ouvre et le container couchette est puissamment éjecté de l’habitacle. Son parachute s’ouvre et Gagarine touche le sol à une vingtaine de kilomètre au sud de Saratov.

Il y avait deux témoins : une vieille paysanne et sa petite-fille, qui n’en croyaient pas leurs yeux. La capsule  noircie s’était posée non loin.

Youri Gagarine était de retour, extatique, heureux, triomphant.

 

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Shepard…

Les coups de fils qui parcoururent les USA vers quatre heures du matin ce jour-là ne surprirent personne. Il fallait être réaliste, et malgré le désappointement terrible des uns et des autres il ne fallait pas se laisser aller à des déclarations ou des actes trop instinctifs. Il fut donc déclaré que cet accomplissement des russes était un grand évènement.

Le pauvre Shepard se retrouva ersatz de Gagarine, le russe était un homme de l’espace, Shepard allait essayer d’être un homme-fusée. Il y avait une sacrée nuance. Pour tout arranger, la NASA tira MA3 treize jours après Vostok et ce fût un désastre. Il fut tout de suite évident que l’engin était incontrôlable. L’officier de sécurité de tir fit exactement ce qu’il avait à faire en pareil cas : il pressa le bouton commandant la destruction de MA3.

Le vol de Gagarine commotionna le Congrès américain presque autant que l’attaque japonaise sur Pearl Harbour trente ans plus tôt. On ré-étudia le programme, on remit Apollo sur la table, dont le but était évidemment d’atteindre les premiers ce symbole ultime de la compétence en astronautique : la Lune.

 

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Le 2 mai, moins d’un mois après le vol de Gagarine, Cocoa Beach était survoltée : on allait tirer MR3, avec Shepard dedans. Le public était curieux, 350 correspondants venus de partout avaient été enregistrés. Shepard volerait peut être moins haut, moins vite et moins loin que Gagarine, mais lui prenait le risque d’être pulvérisé en public si le décollage se passait mal… (peut être que c'est surtout ça que les gens venaient voir :snif:)

A 1h10 du matin le 5mai, on réveilla Shepard et sa doublure, Glenn. A 4 heures du matin Alan Shepard était prêt, garni de sondes, la thermosonde rectale en place, son scaphandre enfilé. Il monta dans le camion de transfert où on le brancha sur une alimentation d’oxygène pour purger sa combinaison, le spécialiste de l’habillement lui enfila casque et gants.

A 5h15 il monta dans l’ascenseur, puis aidé par deux techniciens, il pénétra les pieds d’abord dans le cocon Mercury, arrivant de biais sur son siège. Après contorsions pour trouver sa place, les techniciens branchèrent les connexions radio, climatisation, et serrèrent les sangles sur l’astronaute.

Shepard avait effectué cent vingt simulations complètes de cet instant et du vol complet. Mais ce coup-ci n’était pas pour rire, et son cœur battit lorsqu’on mit en place le panneau de fermeture, refermant la Mercury comme on ferme un cercueil…

 

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