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Roberto Saviano : « Le nouveau gouvernement italien a déjà causé trop de mal »


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L’écrivain s’insurge, dans un texte exclusif transmis au « Monde », contre la politique migratoire du ministre italien de l’intérieur, Matteo Salvini.

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Que celui qui n’a jamais péché jette la première pierre. Personne en Europe ne peut le faire. Personne en Europe n’a la conscience assez propre pour se permettre d’indiquer aux autres le chemin à suivre pour résoudre la tragédie des migrants qui risquent leur vie pour rejoindre l’Europe. Personne ne peut le faire, parce que l’Europe a non seulement laissé l’Italie porter seule le poids d’une responsabilité qu’elle n’était manifestement pas en mesure de porter, mais aussi parce qu’elle a commis les mêmes erreurs de communication qui, en Italie, ont conduit au pouvoir des forces de droite, xénophobes et incapables d’assurer la cohésion sociale.

L’Italie est en campagne électorale depuis 2013. Savez-vous ce que cela signifie ? Que tout est communication politique – et la communication politique est une chose très différente de la politique elle-même : c’est de la communication, de la vulgarisation, de la simplification. Cela signifie que les Italiens sont entourés, assiégés, écrasés sous le poids d’une politique qui, loin d’être réelle, se fait dans les talk-shows et sur les réseaux sociaux. Cela signifie que pour rester sur le marché, la presse et la télévision accordent de la place à quiconque, d’une manière plus ou moins provocatrice, parle aux citoyens furieux qui, dévastés par des décennies de berlusconisme, d’antiberlusconisme et de récession, estiment que le monde leur doit quelque chose, que l’Europe leur doit quelque chose.

Cela signifie que ceux qui parlent des migrants comme d’un fléau à éradiquer obtiennent aussitôt de la visibilité, surtout s’ils ont gagné en crédibilité dans des milieux dits « de gauche ». Cela signifie que ceux qui parlent de l’Europe comme d’une utopie faillie et d’un système perfide sont considérés comme réalistes, au contraire de ceux qui parlent de l’Europe comme d’un projet commun à façonner et à améliorer.

On ne compte plus les journalistes et les faiseurs d’opinion qui, à l’aube du nouveau gouvernement, mais aussi au crépuscule du précédent, adoptent déjà des positions xénophobes à peine voilées. Matteo Salvini est en train de mettre en œuvre la « méthode Minniti », la doctrine de ce penseur politique [membre du Parti démocrate, ancien ministre de l’intérieur] qui entendait – je ne sais par quel miracle – éloigner le spectre d’un gouvernement jaune-vert (ainsi appelle-t-on en Italie, avec une pointe d’ironie, le ramassis formé par la Ligue et le M5S) en proposant une ligne politique proto-léguiste.

Infinie amertume

C’est Marco Minniti qui, l’année passée, fut le premier à déclarer : « Nous fermerons les ports aux ONG. » C’est lui qui obligea, au moyen d’une politique médiatique sans précédent, les ONG à signer un code de conduite parfaitement arbitraire, dont l’effet immédiat a été de diviser un front humanitaire qui doit rester uni pour pouvoir défendre ceux qui viennent en aide aux plus faibles. C’est encore Minniti qui expliqua aux Italiens à peu près ceci : même si les chiffres des cambriolages sont en baisse, nous, nous ne nous intéressons ni aux faits ni aux statistiques, mais à vos sentiments et, si vous vous sentez en insécurité, nous étudierons les moyens de vous laisser davantage de marge de manœuvre pour que vous puissiez vous défendre seuls. Tout cela a préparé le terrain à ce qui est en train de se produire aujourd’hui – pas de stupeur donc, rien qu’une infinie amertume.

Lire aussi :   Un navire des garde-côtes italiens accoste avec plus de 500 migrants en Sicile

Et pendant que tout cela se passe en Italie, que fait l’Europe exactement ? Où est l’Europe solidaire ? Quelqu’un a dit – à juste titre – que l’Italie, d’abord avec Berlusconi, puis avec Renzi, a accepté d’accueillir les migrants en échange d’une certaine souplesse économique. Mais est-ce possible que l’Europe ne se rende pas compte que cela ne pouvait pas fonctionner ? Est-ce possible que les chefs d’Etat européens mésestiment à ce point les effets de leurs politiques inefficaces, si ce n’est criminelles ?

L’accord entre l’Allemagne et la Turquie pour fermer la route des Balkans a ouvert la voie à l’accord entre l’Italie et la Libye : des milliards d’euros ont été versés à des gouvernements antidémocratiques pour créer de véritables camps où la torture et les mauvais traitements sont avérés. En 2016, la Turquie a conclu avec l’Europe un pacte des plus juteux : 6 milliards d’euros sur trois ans ; l’an passé, la Libye a demandé à l’Italie 800 millions d’euros pour bloquer les flux migratoires. Ces fonds auraient pu servir à l’aide et à l’accueil. Mais, semble-t-il, nous préférons payer des tortionnaires pour tenir les problèmes loin de nos yeux plutôt que de chercher de réelles solutions.

Et la France dans tout cela ? Elle a criminalisé la solidarité, exactement comme l’a fait le gouvernement Gentiloni et exactement comme est en train de le faire le gouvernement Salvini-Di Maio. Prenez le cas de ce guide de montagne, Benoît Ducos, interpellé par la police française pour avoir porté secours à une migrante enceinte à la frontière franco-italienne. Ce n’est qu’un exemple parmi d’autres, mais un exemple criant qui nous dit ce qui se fait couramment, et nous raconte comment les gouvernements ont décidé de contrer les extrémistes de droite en cherchant à les battre sur leur propre terrain.

En Italie, nous avons vu à quel point cette stratégie est un échec – espérons que les autres pays tireront les leçons de notre débâcle. Parce que, au cas où ce ne serait pas encore clair, voilà l’Europe idéale de Salvini, qui, comme parlementaire européen, est connu pour son absentéisme à Bruxelles et qui, comme ministre de l’intérieur, passera à la postérité pour sa campagne de communication contre les migrants.

Racisme grossier

Matteo Salvini s’installe au Viminal [siège du ministère de l’intérieur] et il en oublie que, dans son mandat, parmi ses priorités, il doit garantir la sécurité des Italiens, la vraie sécurité, menacée quotidiennement par les organisations criminelles – le contrat entre la Ligue et le M5S n’en parle pas, si ce n’est de façon tout à fait marginale. Matteo Salvini ignore ce que sont et comment opèrent les organisations criminelles. Matteo Salvini l’ignore et pour le dissimuler, il parle des immigrés. Pour le dissimuler, il fait de la communication sur les réseaux sociaux, des déclarations à propos desquelles, dans quelques années, les nouvelles générations nous demanderont de rendre des comptes. Concrètement : une bombe a explosé il y a quelques jours dans le centre historique de Naples. Comment le ministre de l’intérieur a -t-il réagi à ces graves problèmes d’ordre public et de criminalité organisée ? En s’occupant « D’abord des Italiens », pour reprendre un slogan habituel de la Ligue ?

On en arrive à se demander quels sont les Italiens qui passent d’abord, étant donné que ceux du sud, où Salvini a pourtant été élu sénateur (dans la circonscription de Rosarno, en Calabre), sont victimes, plus que d’autres, de la violence des organisations criminelles mais ne rentrent pas dans son champ de vision myope, qui ne perçoit aujourd’hui que les immigrés qui servent à transformer en soutien électoral le racisme le plus grossier.

Lire aussi :   Italie : les propos de Salvini sur le recensement des Roms provoquent des remous, y compris dans la coalition

A peine nommé, le ministre de l’intérieur déclare : « Pour les migrants, la fête est finie. » Quelle fête de naître en Afrique, de tout sacrifier et de s’endetter pour tenter de construire un avenir meilleur, dans l’espoir de pouvoir changer la donne et d’aider sa famille qui, en attendant, reste là-bas, parce qu’elle est trop nombreuse, parce qu’elle compte des femmes, des personnes âgées et des enfants qui ne supporteraient pas les souffrances d’un voyage long et éprouvant. Quelle fête de traverser le continent, de voyager entassé dans un véhicule conçu pour dix personnes qui en transporte cinquante. Quelle fête d’aller sans nourriture et presque sans eau, d’être dans la fleur de l’âge et pourtant si fatigué, épuisé, à bout et d’avoir, malgré tout, encore de l’espoir.

Quelle fête d’arriver en Libye, de faire l’impossible pour ne pas rester prisonnier dans un camp de réfugiés, de chercher à ne pas devenir une monnaie d’échange entre des ravisseurs assoiffés d’argent et la famille restée au pays qui, pour aider celui qui s’enfuit en Europe, contracte des dettes qu’elle remboursera avec des années de labeur – un emprunt pour la liberté, un crédit pour acheter l’espoir.

Quelle fête de payer sa place sur un Zodiac et d’être, peut-être, celui qui sera chargé de le diriger et qui se trouvera de fait considéré comme « passeur » au cas où les choses tourneraient mal. Quelle fête de passer des heures et des heures en mer. En mer calme, en mer agitée. En mer chaude et éblouissante le jour, froide et noire la nuit. Quelle fête d’être écrasé, entassé avec plus de cent personnes sur une embarcation qui prend l’eau de toutes parts, et de se trouver au centre, là où l’air manque, puis d’être assis au bord, les jambes ballantes, engourdies, glacées. Quelle fête d’être enfant et de vivre cet enfer, d’être mère, père, et de se sentir responsable d’avoir emmené ce que l’on a de plus précieux au monde dans une situation de danger extrême. Quelle fête quand le Zodiac ne tient plus le coup, qu’il prend l’eau et que la peur de couler vous tenaille.

Quelle fête quand Malte, l’Italie et le reste de l’Europe tentent de se débarrasser de la patate chaude et de l’envoyer le plus loin possible. Quelle fête quand les ONG – ces « taxis de la mer » (copyright Luigi Di Maio), ces « vice-trafiquants » (copyright Matteo Salvini) – sont empêchées de porter secours à des êtres humains, mais que l’on donne le feu vert à la garde côtière libyenne, à elle oui, elle qui est de mèche avec les trafiquants (source : ONU). Quelle fête lorsque l’on transmet à la télévision des vidéos des opérations de sauvetage de cette même garde libyenne et que l’on coupe les longues minutes pendant lesquelles les militaires frappent les migrants, tirent en direction des embarcations et menacent le personnel des ONG.

Impossible de me taire

Quelle fête quand personne ne vient à votre secours et quand votre embarcation est en train de sombrer, emportant avec elle les corps à présent sans force de ceux qui ont supporté la séparation d’avec leur famille, le voyage à travers le désert, la faim, les coups, les tortures dans les camps libyens, les viols et violences de tout type. Pensons-y, merde, quelle fête ! Quand, dans cent ans, on sondera les fonds de ce petit bout de Méditerranée et qu’on y trouvera des centaines de corps humains, on se demandera quelle guerre s’est jouée là.

L’Italie réitère l’interdiction aux ONG d’accéder à ses ports

Rome persiste et signe : Matteo Salvini, le ministre de l’intérieur et nouvel homme fort de la politique italienne, a réitéré, samedi 16 juin, l’interdiction aux ONG d’accéder aux ports de la péninsule, au risque d’envenimer encore les tensions européennes autour de la crise migratoire.

Il s’est exprimé sur son compte Facebook : « Alors que le navire Aquarius navigue vers l’Espagne [arrivée prévue dimanche] deux autres navires d’ONG battant pavillon des Pays-Bas [Lifeline et Seefuchs] sont arrivés au large des côtes libyennes, en attente de leur cargaison d’être humains abandonnés par les passeurs. Que ces messieurs sachent que l’Italie ne veut plus être complice du business de l’immigration clandestine, et ils devront donc chercher d’autres ports (non italiens) vers lesquels se diriger. En ministre et en père, je le fais pour le bien de tous », a-t-il ajouté.

Quelle fête quand les choses vont mieux, quand la marine militaire italienne donne son autorisation et que les « taxis de la mer » peuvent enfin commencer les opérations de sauvetage. Et quelle fête, ensuite, une fois monté à bord de ces « taxis », de savoir, ou d’avoir la nette intuition, que ces heures de navigation seront les seules au cours desquelles il sera possible, peut-être, de souffler un peu. Peut-être de dormir. Peut-être d’espérer que ces douloureuses plaies aux pieds, nus, qui, au sec, se sont ouvertes après être restées tout ce temps dans l’eau, sont le pire qui puisse arriver.

Mais le pire, ce ne sont pas les pieds blessés, ce n’est pas la faim, ce n’est pas le manque de sommeil ni les pensées pour ces compagnons de voyage morts ou disparus. Le pire, c’est en Italie qu’il se produira, si les ports sont ouverts. Ou ailleurs si, comme ces jours-ci, le duo Salvini-Toninelli [ministre des infrastructures et des transports] ferme les ports aux « passagers » de ces délectables « croisières ».

Lire aussi :   Au cœur de l’éprouvant périple de l’« Aquarius »

La « fête », pour quelqu’un qui a débarqué de nuit en Italie et obtenu un permis de séjour, peut avoir lieu de nuit, un samedi soir, alors qu’il aide des compagnons à se procurer de la tôle pour construire un refuge résistant aux flammes. La fête est soudaine. La fête est une balle tirée dans la tête. Soumaila Sacko est mort ainsi, en Calabre, à quelques kilomètres de Rosarno, la petite commune où Salvini a été élu sénateur. Soumaila avait un permis de séjour en règle. Je n’ose imaginer quelle est la fête pour celui qui n’a pas de papiers.

Ce que je sais avec certitude, c’est que nous ne pouvons accorder de répit à ce gouvernement, qui procède à coups de déclarations, et que nous devons lui faire regretter le jour où, par égoïsme, intérêt et méchanceté, il a décidé – car, oui, il l’a décidé – que pour exister, il fallait devenir raciste. Voilà pourquoi, en ces heures comme jamais, il m’est impossible de me taire. En ces jours comme jamais, je me sens, et heureusement je ne suis pas le seul, comme un fleuve en crue qui doit expliquer pourquoi on ne peut laisser du temps au nouveau gouvernement qui, alors qu’il ne s’est pas encore mis sérieusement au travail, a déjà causé trop de mal. Un mal irréparable.

...

https://abonnes.lemonde.fr/idees/article/2018/06/21/roberto-saviano-le-nouveau-gouvernement-italien-a-deja-cause-trop-de-mal_5318652_3232.html

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Guerre fratricide

Comment est-ce possible, me demanderez-vous, s’il est en place depuis si peu de temps ? C’est possible parce qu’il a été précédé par la longue et exténuante campagne électorale de la Ligue (Forza Italia n’a été qu’une béquille, le dindon de la farce) et du M5S qui ont, sans aucun scrupule ni limites, joué avec le point faible de ce pays dont le lien de confiance avec la politique était déjà définitivement rompu. Et pourquoi, me demanderez-vous, fait-il à présent confiance à deux mouvements politiques comme la Ligue et le M5S qui, aux yeux de beaucoup – dont je fais partie – sont aussi peu fiables que le Parti démocrate (PD) et Forza Italia (FI) ?

D’abord, parce que ces partis savent communiquer sur les réseaux sociaux, ensuite, parce qu’ils entretiennent des rapports réels (et pas seulement virtuels) avec les électeurs, des rapports que FI et le PD n’ont plus depuis longtemps, mais surtout, parce que, même s’ils l’ont fait de la plus mauvaise façon qui soit, ils sont parvenus à faire passer ce message : « Chers Italiens, nous vous comprenons, nous sommes de votre côté. Vos peurs ? Elles sont justifiées. Votre rancœur ? Justifiée aussi. » Mais la Ligue et le M5S sont allés encore plus loin. En diffusant des informations et des chiffres faux, ils ont donné à beaucoup d’Italiens ce qu’ils voulaient : des ennemis en chair et en os.

Une guerre vient d’éclater en Italie, une guerre longtemps restée silencieuse, et elle se mène sur deux fronts. Le premier est celui où s’opposent ce gouvernement et ceux qui tentent de dire qu’il n’offre pas de solutions réelles aux problèmes économiques et au mal-être du pays. Le second est un front où les victimes sont nombreuses et réelles, parce que c’est une guerre fratricide entre personnes qui souffrent. Une guerre dont dépend le destin de l’Italie et de l’Europe. Les migrants africains qui arrivent ici sont au centre de cette guerre, mais en apparence seulement ; en réalité, ce qui est en jeu, c’est le genre d’avenir que nous voulons construire, un avenir fait d’engagement et de travail, ou bien un avenir de terreur et de pauvreté. Nos actions d’aujourd’hui conditionneront davantage que ce que l’on peut prévoir (ou plus que ce que l’on veut bien voir) notre monde de demain.

La guerre qui se joue n’est pas, comme les apparences pourraient le laisser croire, une guerre pour la fermeture des frontières ou la réduction du flux de migrants qui arrivent en Italie ; si c’était le cas, il conviendrait de rediscuter les accords signés avec l’Europe, et non d’armer les Italiens contre d’autres êtres humains.

De ce point de vue, l’Aquarius a été un piège dans lequel nous sommes tous tombés et qui a servi à diviser l’opinion publique, à stimuler les passions et à étouffer toute réflexion. D’un côté, il y a ceux qui, malgré les 630 êtres humains en mer, estiment juste de donner une leçon à l’Europe et, de l’autre, ceux qui jugent insensé d’instrumentaliser 630 âmes pour obtenir des négociations. Reste que nous avons tous perdu de vue le cadre d’ensemble. Qui est plus ou moins le suivant.

La propagande et les faits

L’objectif du « zéro débarquement » en Méditerranée n’est que de la propagande criminelle. Cela n’arrivera pas du jour au lendemain – cela n’arrivera de toute façon jamais. Matteo Salvini – c’est la ligne partagée par la Ligue et le M5S et c’est ce que nous souhaitons tous – dit vouloir empêcher d’autres tragédies en mer et soustraire les migrants à la voracité des trafiquants d’êtres humains de Libye et à celle des organisations criminelles d’Italie, mais la propagande est une chose, les faits en sont une autre. Le « zéro débarquement », tous les prédécesseurs de Salvini ont essayé d’y parvenir avant lui, avec les mêmes recettes et le même fiasco (construire des camps en Libye ne marche pas ; ce qui marche, c’est respecter les droits de tous les êtres humains). Salvini est juste plus ostensiblement mauvais et il a des alliés au gouvernement qui le soutiennent.

Au fil des ans, nous avons accordé des fonds à des pays instables, nous avons arrosé trafiquants et criminels avec l’argent des Italiens et des Européens sans rien résoudre, parce que tant qu’il y aura des personnes pour vouloir quitter l’Afrique et venir en Europe, en l’absence de moyens légaux de le faire, il y aura des personnes pour prendre leur argent et les y conduire.

Pour les Africains, les portes de l’Europe sont closes et l’unique voie est celle de la clandestinité – et il se trouve que ce sont les mafias libyennes qui les font passer (en moyenne 100 000 par an). Il existe une demande mais aucune offre légale pour la satisfaire. Qu’importent les méthodes brutales de Matteo Salvini et les discours mielleux de Luigi Di Maio, c’est la loi du marché la plus élémentaire : quand il y a une demande, il y a une offre, légale ou non.

Lire aussi :   En Italie, Luigi Di Maio face à la tornade Matteo Salvini

Pouvons-nous accueillir tout le monde ? Non. Mais la part assumée par l’Italie n’est pas telle que l’on pourrait dire : « Là, c’est bon, ça suffit ! » Je me demande souvent quelle est la solution, comme s’il existait une solution qui pourrait résoudre le phénomène de la migration. Il n’existe pas une solution définitive, mais plusieurs pas à accomplir.

Premièrement : régulariser tous les immigrés clandestins qui se trouvent aujourd’hui en Italie : en 2002, Roberto Maroni l’a fait en donnant des papiers à 700 000 immigrés qui se sont aussitôt transformés en 700 000 contribuables ; l’actuel gouvernement peut et doit aussi le faire.

Conscience endormie

Deuxièmement : plancher sur la réglementation sur les visas et cesser de donner de l’argent aux mafias libyennes, parce que ce sont des geôliers que nous payons. Ces fonds pèsent sur notre budget mais surtout sur nos consciences, même si, après tant d’années de campagne électorale au ras des pâquerettes, bien des Italiens ont la conscience endormie.

Troisièmement : passer des accords avec les pays européens pour que les permis délivrés en Italie permettent de circuler et de travailler dans l’ensemble de l’Union européenne. Ce qui signifie faire de la politique et arrêter de bavasser. Sans cela, il est facile de prédire ce que nous vivrons dans les prochains mois et les prochaines années.

Ces derniers jours, les migrants de l’Aquarius ont été retenus en mer pendant deux jours, alors que ceux qui étaient à bord du Diciotti [navire de la garde côtière italienne] ont pu débarquer à Catane. Y aurait-il des migrants de classe A et d’autres de classe B ? Sur l’Aquarius, il y avait des gens provenant d’opérations de sauvetage de la garde côtière italienne ; la prochaine fois, j’imagine qu’aucun ne voudra quitter le navire des « secours » officiels pour aller sur celui d’une ONG pour qui, vraisemblablement, les ports resteront fermés dieu sait combien d’heures ou de journées.

Mais les conséquences de tout cela, nous les vivons en Italie, où la guerre qui est en train de se jouer est une guerre fratricide entre des Italiens qui le sont depuis des générations et des migrants qui, en situation régulière ou irrégulière, vivent désormais dans ce pays et y travaillent souvent pour une misère, dans des conditions proches de l’esclavage.

Paradoxalement, quand on se concentre sur ceux qui doivent encore arriver dans ce pays, on en perd de vue les droits de ceux qui s’y trouvent déjà : des droits qui appartiennent à tout être humain, en possession ou non d’un permis de séjour. Mais – et voilà le mal principal – la vague de haine que certains alimentent envers les Africains qui n’ont pas encore posé le pied en Italie se déverse sur les immigrés qui y vivent déjà. Nous assistons à une régression du lien social, à la montée d’une vague nationaliste et raciste envers tout ce qui est perçu comme un corps étranger.

Et l’Europe dans tout cela ?

Mais la triste vérité, c’est que, malgré tout, ce gouvernement plaît – et ses soutiens se multiplient – parce qu’il indique des cibles, des ennemis à lapider, des catégories de personnes contre lesquelles se battre. Que cela plaise ou non aux Italiens de se l’entendre dire, c’est comme cela. Or l’énorme masse des Italiens « d’origine contrôlée » qui vivent dans la souffrance et l’intolérance n’amélioreront en rien leur propre condition en s’armant contre les migrants, avec ou sans permis de séjour. Bien au contraire, quand les droits sont garantis même aux minorités, la communauté entière en bénéficie. Les retombées sur la société et la sécurité sont immédiates.

Lire aussi :   Tension diplomatique entre Paris et le nouveau gouvernement italien sur la crise migratoire

Il a fallu des dizaines d’années à des communautés entières pour s’intégrer, et il en suffit de quelques-unes pour que tout s’effondre comme un château de cartes sous les coups portés par ce nationalisme qui est en train de tous nous faire devenir les ennemis de tous. Une fois encore, je pose la question : et l’Europe dans tout cela ? L’Europe s’est déjà faite à l’idée que l’Italie était perdue. Comment interpréter autrement les jugements d’Emmanuel Macron et de son entourage à propos de Matteo Salvini ? Si un écrivain, un intellectuel, un journaliste de quelque nationalité que ce soit disait que la stratégie de celui-ci est « à vomir », il ne ferait qu’exercer son droit à la critique, qui est légitime. Mais quand c’est l’équipe d’un chef d’Etat qui le dit, c’est la preuve que l’Italie est déjà sortie de l’Europe.

Lire aussi :   Europe : et si l’urgence était moins le budget de la zone euro que la crise migratoire ?

Si l’Europe faillit à sa mission d’accueil et d’intégration, il est du devoir de l’Italie de se faire la chef de file d’un mouvement pour un changement vertueux, et non de sombrer dans le nationalisme le plus abject. Et les responsables européens qui ne sont pas à la hauteur de la situation feraient mieux de se taire plutôt que de lancer des insultes par calcul, parce que des vies humaines sont en jeu, et que quand des vies humaines sont en jeu, le calcul politique n’est que cruel cynisme.

Traduit de l’italien par Valentine Morizot

Roberto Saviano

L’écrivain et journaliste Roberto Saviano est né à Naples (Campanie) en 1979. En 2006, ses enquêtes sur la mafia ­napolitaine, la Camorra, lui valent des menaces de mort et une mise sous protection policière. Son livre le plus connu, Gomorra (Gallimard, 2007), a été un succès planétaire, aujourd’hui adapté en série télévisée. Mais la criminalité n’est pas son seul domaine d’intervention. Il a publié d’autres ouvrages, et il prend souvent part aux débats politiques et ­sociétaux qui agitent son pays. Il interviendra lors du prochain Monde Festival, dimanche ­7 octobre, à Paris, quelques jours après la sortie, le 4 octobre, de son premier roman, Piranhas, chez Gallimard.

 

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il y a 2 minutes, chanou 34 a dit :

Gouvernement sorti d'élections libres...5 étoiles et ligue...alors?

La démocratie serait devenue antinomique de la critique ?

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chanou 34 Membre 23 722 messages
Maitre des forums‚ 152ans‚
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à l’instant, fx. a dit :

La démocratie serait devenue antinomique de la critique ?

Pas du tout...mais je n'ai toujours pas compris pourquoi le parti 5 étoiles avait pu accepter de faire alliance avec la Ligue, et je ne comprends pas pourquoi les ministres 5 étoiles acceptent de rester dans ce gouvernement qui est l'alliance de la carpe et du lapin. Qu'est-ce qui compte pour eux? Etre au pouvoir ou être cohérents?

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PASCOU Membre 92 138 messages
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il y a 19 minutes, fx. a dit :

Il a déjà la mafia aux fesses et sous protection.

Depuis 2006 je crois.

Salvini va revoir son dossier.:)

 

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il y a 4 minutes, chanou 34 a dit :

Pas du tout...mais je n'ai toujours pas compris pourquoi le parti 5 étoiles avait pu accepter de faire alliance avec la Ligue, et je ne comprends pas pourquoi les ministres 5 étoiles acceptent de rester dans ce gouvernement qui est l'alliance de la carpe et du lapin. Qu'est-ce qui compte pour eux? Etre au pouvoir ou être cohérents?

Moi je ne comprends pas qu'on ait laissé l'Italie se démerder seule avec cette immigration et qu'on vienne aujourd'hui jouer les étonnés.

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Membre, 152ans Posté(e)
chanou 34 Membre 23 722 messages
Maitre des forums‚ 152ans‚
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il y a 1 minute, fx. a dit :

Moi je ne comprends pas qu'on ait laissé l'Italie se démerder seule avec cette immigration et qu'on vienne aujourd'hui joué les étonnés.

Je ne suis pas spécialement étonnée, mais ça ne répond pas à mon interrogation. :hu:

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à l’instant, PASCOU a dit :

Il a déjà la mafia aux fesses et sous protection.

 

Matteo Salvini menace de lever la protection policière de Roberto Saviano

 

https://abonnes.lemonde.fr/europe/article/2018/06/21/matteo-salvini-menace-de-lever-la-protection-policiere-de-roberto-saviano_5319157_3214.html

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PASCOU Membre 92 138 messages
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il y a 4 minutes, fx. a dit :

Oui j'avais vu ça..

il y a 8 minutes, fx. a dit :

Moi je ne comprends pas qu'on ait laissé l'Italie se démerder seule avec cette immigration et qu'on vienne aujourd'hui jouer les étonnés.

Mais parce que depuis Cologne et les attentats il y a moins de demandeurs.

Merckel est dans une situation pas terrible et les européennes approchent.

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il y a 7 minutes, chanou 34 a dit :

Je ne suis pas spécialement étonnée, mais ça ne répond pas à mon interrogation. :hu:

Tu auras la même interrogation si naïve et innocente lorsque ça arrivera en Grèce.

il y a 3 minutes, PASCOU a dit :

Oui j'avais vu ça..

Mais parce que depuis Cologne et les attentats il y a moins de demandeurs.

Merckel est dans une situation pas terrible et les européennes approchent.

https://abonnes.lemonde.fr/europe/article/2018/06/08/la-tentation-extremiste-des-droites-europeennes_5311611_3214.html

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PASCOU Membre 92 138 messages
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il y a 5 minutes, fx. a dit :

Tu auras la même interrogation si naïve et innocente lorsque ça arrivera en Grèce.

https://abonnes.lemonde.fr/europe/article/2018/06/08/la-tentation-extremiste-des-droites-europeennes_5311611_3214.html

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Et a qui la faute si les electeurs ne veulent plus des partis traditionnels?

 

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La tentation extrémiste des droites européennes

En recul, la droite européenne cherche soit à s’allier avec les partis d’extrême droite, soit à s’inspirer de leurs positions.

 

L’arrivée de l’extrême droite au pouvoir en Italie, au sein d’une coalition antisystème avec le Mouvement 5 étoiles, est un événement majeur pour la droite européenne. Pour la première fois, la Ligue de Matteo Salvini a pris nettement le dessus sur une formation conservatrice longtemps dominante, Forza Italia de Silvio Berlusconi, pour mieux s’affranchir du pacte qui les liait.

L’inversion du rapport de forces au sein des droites italiennes constitue-t-elle un précédent susceptible de se répéter dans d’autres pays confrontés à la montée des forces souverainistes d’extrême droite ? La question tétanise les partis libéraux, tout comme les conservateurs européens, réunis à Munich mercredi 6 et jeudi 7 juin. Les craintes de ces derniers sont d’autant plus vives qu’ils sont, comme les sociaux-démocrates mais dans une moindre mesure, en recul dans l’ensemble du continent. Pour revenir au gouvernement ou éviter de sombrer dans l’opposition, la droite européenne est tentée soit de s’allier avec l’extrême droite, soit de s’inspirer de ses positions.

Lire notre enquête :   L’illibéralisme, là où s’abîme la démocratie

Les conservateurs viennent de perdre le pouvoir en Espagne et ne participent plus qu’à une douzaine de gouvernements au sein de l’Union européenne, après avoir longtemps été en position hégémonique. Ils sont le plus souvent en coalition, soit avec la gauche (Allemagne), soit avec les Verts (Estonie), soit avec les libéraux (Pays-Bas), soit enfin avec l’extrême droite (Autriche et Bulgarie). A Sofia, Boïko Borissov est ainsi revenu au pouvoir en mars 2017 grâce à son alliance avec des dirigeants du Front patriotique, une coalition nationaliste et xénophobe.

Le cas autrichien constitue un tournant. Alors que Vienne avait été presque mis au ban de l’Union européenne en 2000 après l’entrée du FPÖ de Jörg Haider (extrême droite, allié au Front national) dans un gouvernement dirigé par les conservateurs, il n’en a rien été début 2018. Le jeune chancelier Sebastian Kurz, dont le pays prendra la présidence tournante de l’UE le 1er juillet, domine l’espace médiatique. Quant à l’extrême droite autrichienne, elle ne s’est nullement effondrée dans les sondages, comme cela avait été le cas en 2000. En légère baisse, elle se maintient à un niveau important, preuve que la stratégie de son leader, Heinz-Christian Strache, qui n’a pas lissé son expression, semble porter ses fruits.

A ce jour, c’est la figure du premier ministre hongrois, Viktor Orban, qui symbolise le mieux les liaisons incestueuses entre la droite de gouvernement et celle qui se revendique « illibérale ». En Hongrie, Viktor Orban a réussi à appliquer une politique digne de l’extrême droite sur l’immigration et à imposer une rhétorique complotiste – contre le financier et philanthrope juif américain d’origine hongroise George Soros –, tout en restant un membre clé du Parti populaire européen, la plate-forme qui fédère les conservateurs en Europe.

Alliance ponctuelle danoise

Ailleurs, une partie des idées d’extrême droite est reprise par des élus censés être plus modérés, comme l’a fait en vain Silvio Berlusconi en Italie. Ainsi, le gouvernement de droite danois, minoritaire au Parlement, compte-t-il au coup par coup sur le soutien du Parti du peuple danois (populiste). Cette alliance ponctuelle a contribué à nettement durcir la politique migratoire du royaume.

Aux Pays-Bas, un glissement à droite s’est également opéré en une vingtaine d’années. Le libéral Mark Rutte – surnommé « le caméléon » pour sa capacité à s’adapter à son environnement – a endigué en 2017 le phénomène populiste et extrémiste en tenant un discours très dur sur l’immigration, sujet fétiche de Geert Wilders et de son Parti pour la liberté. En reprenant des thèmes sécuritaires ou en adoptant une position ferme à l’égard de la Turquie, M. Rutte a, avec ses alliés chrétiens-démocrates, coupé l’herbe sous le pied du leader populiste, qui ne peut plus que dénoncer le « hold-up » dont il serait victime.

Laurent Wauquiez, à la tête du parti Les Républicains depuis décembre 2017, adopte une posture similaire, contestée en interne par ses détracteurs. Il ne cesse de promettre depuis des mois l’émergence d’une droite « vraiment de droite », qui partirait à la reconquête des électeurs du Front national – sans prôner pour autant une alliance avec le parti d’extrême droite. « Ce sont bien souvent des électeurs de droite que nous avons écœurés et qui se sont tournés vers le FN : ils trouvaient que la parole de la droite était chevrotante », s’est justifié le président de la région Auvergne-Rhône-Alpes dans un entretien au Figaro, le 25 avril.

En Allemagne, contenir la poussée de l’AfD

Immigration, terrorisme, sécurité, ruralité… Dans de nombreux domaines, l’ancien ministre de Nicolas Sarkozy n’hésite pas à adopter les mêmes postures ou les mêmes termes que le parti lepéniste. Face à une Marine Le Pen affaiblie par son débat raté contre Emmanuel Macron durant l’entre-deux tours de l’élection présidentielle, M. Wauquiez n’hésite d’ailleurs pas à user du parallèle avec l’Allemagne, où les populistes de l’AfD ont grimpé en flèche ces dernières années, pour critiquer en creux la politique d’Angela Merkel : « En Allemagne, il fut une époque où la devise était : “Rien à droite de la CDU.” Quand la droite allemande occupait tout son espace, il n’y avait pas d’extrême droite. »

En Allemagne, les conservateurs (CDU-CSU) ont décidé de contenir la poussée de l’AfD, sans chercher à s’y associer. Angela Merkel l’a souvent répété : la question d’une participation de l’AfD à une coalition dirigée par la CDU n’est même pas envisageable. Il n’empêche : la présence, pour la première fois depuis soixante ans, de députés d’extrême droite au Bundestag (92 sur 730) a poussé les conservateurs à durcir leurs positions au cours des derniers mois. La nomination au ministère de l’intérieur de Horst Seehofer, président de la CSU bavaroise et contempteur de la politique d’accueil de Mme Merkel à l’égard des réfugiés, est le symbole de cette inflexion.

Lire aussi :   Angela Merkel lance la campagne en vue des élections européennes

Cette stratégie sera-t-elle payante ? Une première réponse sera donnée le 14 octobre, jour des élections régionales en Bavière. Menacés par l’AfD, qui a obtenu dans cet Etat-région son meilleur résultat (12,4 %) de toute l’ex-Allemagne de l’Ouest aux législatives de 2017, les conservateurs bavarois multiplient les initiatives à l’adresse de la frange la plus droitière de l’électorat : obligation des crucifix dans les bâtiments publics, élargissement des prérogatives de la police en matière de surveillance des citoyens, affrètement d’avions par la Bavière pour procéder à des expulsions d’étrangers en situation irrégulière sans attendre l’intervention de l’Etat fédéral… Si la CSU venait à céder encore du terrain à l’AfD sur ses terres, l’onde de choc dépasserait les frontières de l’Allemagne et nourrirait un peu plus la tentation extrême de la droite.

https://abonnes.lemonde.fr/europe/article/2018/06/08/la-tentation-extremiste-des-droites-europeennes_5311611_3214.html

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Invité Barbara lebol
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Invité Barbara lebol
Invité Barbara lebol Invités 0 message
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il y a 9 minutes, PASCOU a dit :

L'article est réservé aux abonnés. 

Et a qui la faute si les electeurs ne veulent plus des partis traditionnels?

 

Tu n'es pas abonné à l'immonde ?

Je ne sais pas ce que les mondialistes vont trouver pour truander les élections européennes  de 2019...

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Membre, 152ans Posté(e)
chanou 34 Membre 23 722 messages
Maitre des forums‚ 152ans‚
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il y a 25 minutes, fx. a dit :

Tu auras la même interrogation si naïve et innocente lorsque ça arrivera en Grèce.

 

nan nan nan...moi c’est l'alliance 5 étoiles et ligue que je trouve bizarre...et je me pose des questions sur l'éthique et la cohérence des ministres de ce gouvernement.

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Invité fx.
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il y a 3 minutes, chanou 34 a dit :

nan nan nan...moi c’est l'alliance 5 étoiles et ligue que je trouve bizarre...et je me pose des questions sur l'éthique et la cohérence des ministres de ce gouvernement.

T'as raison vaut mieux regarder la paille dans l’œil du voisin.

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Membre, 152ans Posté(e)
chanou 34 Membre 23 722 messages
Maitre des forums‚ 152ans‚
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à l’instant, fx. a dit :

T'as raison vaut mieux regarder la paille dans l’œil du voisin.

j'en déduis que ce genre d'alliance ne vous choque pas. Puisque c'est une "paille".

Dont acte.

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PASCOU Membre 92 138 messages
Maitre des forums‚
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il y a 15 minutes, Barbara lebol a dit :

Tu n'es pas abonné à l'immonde ?

Je ne sais pas ce que les mondialistes vont trouver pour truander les élections européennes  de 2019...

Oui ça  se complique...

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Invité fx.
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à l’instant, chanou 34 a dit :

j'en déduis que ce genre d'alliance ne vous choque pas. Puisque c'est une "paille".

Dont acte.

Ce que tu veux déduire(dont je me fous éperdument) et la réalité sont des choses assez éloignées que ton idéologie masque mal.

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Membre, Un con qui marche ira plus loin qu'un intellectuel assis, 52ans Posté(e)
DroitDeRéponse Membre 86 815 messages
52ans‚ Un con qui marche ira plus loin qu'un intellectuel assis,
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il y a une heure, chanou 34 a dit :

Gouvernement sorti d'élections libres...5 étoiles et ligue...alors?

Et à la proportionnelle . Paraît que c’est plus démocratique de voter 5S et de finir avec la ligue du nord aux manettes .

 

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