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L’autre et le mal


satinvelours

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Membre, Posté(e)
satinvelours Membre 3 006 messages
Forumeur vétéran‚
Posté(e)
Le 10/01/2018 à 16:26, deja-utilise a dit :

Il est vrai que le malheur peut s'abattre sur nous par des phénomènes naturels, mais on ose rarement s'insurger contre la nature, d'y voir le mal incarné ! À moins sans doute de personnifier ces phénomènes naturels. 

 

Toutefois, je voudrais attirer ton regard sur une autre lecture possible, ce qui permettrait sans doute de voir un lien plus lâche entre l'altérité et le mal, disons que j'y vois plus une corrélation qu'une consubstantialité:

D'ailleurs cela peut faire aussi un rapprochement avec ton autre sujet, sur la " dignité animale ". Lors de la réduction de certains groupes humains à l'esclavage, on ne voit pas en eux le mal, mais on renie de leur accorder le même statut qu'à nous, on y voit une différence, un autre que nous mais que l'on n'assimile pas à nous-même, ils ne représentent pas nécessairement un mal à éradiquer, mais plutôt un être chosifié, dont on peut user comme bon nous semble. De même, l'Histoire nous a montré, qu'il en a été ainsi avec la gente féminine pendant des millénaires, ou bien avec des catégories singulières, comme certains malades, certaines pratiques/préférences sexuelles ( homo vs hétéro ), certaines ethnies, préférences religieuses ou encore avec le spécisme.

On en arrive à nier une certaine valeur en l'autre ou un certain respect vis à vis de lui, comme d'avoir en commun quelque chose qui pourtant devrait nous pousser à lui épargner notre indifférence, notre dédain ou notre insensibilité, ou pire notre cruauté !

 

Autrement dit, on peut se rendre compte de la présence de cette altérité, sans pour autant faire un rapprochement avec quelque chose de haineux ou de mal en lui, juste de ne pas lui reconnaitre sa valeur intrinsèque d'être vivant, et qui plus est sensible, tels que nous, et donc encore moins la respecter, d'en prendre soin, de ne pas en abuser, on peut même aller jusqu'à simplifier à l'extrême et dire qu'ils ne sont pas dignes que l'on s'attarde au sort que nous leur vouons par nos attitudes/actions.  

Il ne faut pas voir le mal comme étant de l’ordre de la destruction et de la négation simple. Il est l’ombre portée de toute créature humaine en tant qu’humaine, créature vivante, conscience douée d’une raison et d’une volonté par le moyen de laquelle se manifeste sa liberté, notion classique de libre arbitre. 

Le mal naît au point de rencontre avec l’autre pour mieux souligner la part d’identité qui se lève au cœur de l’altérité même.

C’est l’autre qui m’ouvre la possibilité du mal, sa présence provoque en moi une déchirure qui sera portée toute une vie durant. Le mal présuppose toujours une mauvaise intention. L’autre dans son surgissement me dévoile deux choses : la possibilité du mal et l’existence de ma liberté. Le mal comme la liberté me mettent dans une situation où je dois choisir. (Sartre et la mauvaise foi).

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Membre, 77ans Posté(e)
Blaquière Membre 19 162 messages
Maitre des forums‚ 77ans‚
Posté(e)
Le 1/9/2018 à 09:13, aliochaverkiev a dit :

Ta remarque est pleine de bon sens Anouchka.

Pourquoi l'autre serait-il le mal, ou le miroir ?

L'autre est aussi l'aimé(e) ou l'amant (e).

L'autre est alors celui ou celle grâce à qui nous avons un sentiment de plénitude, d'achèvement.

Pour l'amour, l'autre reste mon miroir : le miroir dans lequel je me plais... Et le mal (en puissance) puisqu'on craint de ne pas toujours s'y plaire.

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