Affaire Fiona : Le procès en appel

Me Portejoie a calmé sa cliente. Le président Fradin tente de clarifier la position de la témoin qui veut sauver sa fille et faire plonger BM.

Ah ! voilà Me Deschamps (avocat mère cb). Il s'est plaint de ne pas avoir de place sur les bancs de la PC. Le président l'a rembarré : Ca va Me Calimero.

Me Khanifar prend la parole, une éternité. A tel point que dans le public quelqu'un s'exclame : putain j'en peux plus ! 

Le président demande à BM s'il a quelque chose à dire sur l'audience de la mère de CB : Elle dit que je suis violent, que j'ai tapé Fiona. Je suis pas d'accord. Même sa fille, elle le dit : c'était un accident...Avec Cécile, on avait décidé de se marier. Je lui en avais parlé à Françoise et elle était d'accord. Alors dire ça aujourd'hui...Et puis son sentiment, c'est de dire que je sais où Fiona est. Mais j'conduis pas, j'ai pas le permis, j'suis pas de Clermont...

Même demande du président à CB : Maman, je t'aime. Et courage ! Parce que tu as maigri.

Suspension d'audience. En tout la mère de CB aura été auditionnée pendant 3 heures et le feu nourri des questions des uns et des autres ne permet même pas de rapporter les échanges tellement la joute était sévère. Mais tout a été abordé. 

Ah si CB s'est encore bien énervé avant la suspension. A la fin de sa prise de parole, Me Costantino lui a posé une question sur sa famille et son isolement. 

CB : Vous pouvez pas comprendre l’univers des camés ! Vous connaissez pas ce milieu, on s’isole

Après la suspension donc, le beau-père de CB à la barre : 

Il raconte sa rencontre avec "Kader" à Perpignan. "C était un peu trop, trop démonstratif! Cécile avait l air heureuse. Fiona « petite fille vive qui courait partout » Sur les fameuses vacances de février 2013 il n’avait « rien remarqué de particulier a propos de Fiona » .Le beau père de Cécile évoque l'idée du couple de déménager à Perpignan l'été 2013. Se pose la question du travail pour BM. Le couple assure vouloir quitter clermont à cause de la pression des journalistes. Il raconte les conditions du déménagement du couple. Le beau-père de CB cherche un logement au couple et la 2ème fille. Il remonte à Clermont chercher affaires avec Berkane et Clément. Il découvre un vrai bazar. Des médocs partout. Des peluches aussi.Berkane s’est énervé qd ils ont cherché à faire 1carton d’habits de Fiona. Berkane s’est braqué. Il a dit pas besoin de prendre les affaires au pire on en rachètera.Clément (frère de cb) a quand même fait un petit carton d'habits pour Fiona.

Le beau-père évoque ce moment où Berkane "lance" le bébé. Dans son box BM proteste.

L'homme, retraité de gendarmerie, avait consulté la fiche judiciaire de BM : J’ai vu son pedigree et tous les faits de violences.

Il partage ses doutes avec sa compagne, la mère de Cécile Bourgeon. Ils se disent qu'il y a peut-être quelque chose derrière la disparition, avec sa femme ils se disent « qu’il y a quelque chose » mais ils préfèrent l’idée que la petite est toujours vivante.

Président : Quelles étaient les relations avec les enfants? 

Le beau-père : CB était une mère aimante.

Prsdt : Vous aviez regardé les antécédents de BM, vous l'aviez dit à CB ?

Le beau-père : Non.

Prsdt qui lit les déclarations de l’époque de la GAV : Vous avez dit :  « je ne pense pas savoir qui elle est réellement » (ni) que sa mère sache non plus" Pourtant, vous en faites des affirmations... 

AG : Vous nous avez fait part de vos hypothèses, violences volontaires de BM ou ingestion de médicaments. Vous écartez les violences de CB : c’est le gendarme ou le beau père qui parle ?

Le beau-père : Elle a demandé l'hypnose en prison, elle n'aurait pas demandé si elle avait frappé Fiona. 

c'était gendarme ça ?????

il y a 5 minutes, January a dit :

c'était gendarme ça ?????

On se le demande... 

avoir des doutes sur la disparition et ne pas en parler.. normal.. 

Me Grimaud :  Tout le monde est fatigué, moi la première mais je vous avoue monsieur que vous avez fait une belle prestation, votre déposition est étonnante.

... 

Me G : Vous nous parlez dès le début de votre déposition de médicaments qui traînent partout. Vous le répétez plusieurs fois. Mais... Vous ne l'avez JAMAIS mentionné auparavant, et vous avez été entendu quatre fois ! Pourquoi vous n'en avez jamais parlé ? 

Beau-père : Depuis un an je me repasse tout. 

Me G : Ah... Vous nous avez dit tout à l'heure de Fiona qu'elle courait et se cognait partout. Mais vous n'en avez jamais parlé auparavant. N'était-ce pas pour expliquer les bleus ?

Pas de réponse. 

Me Grimaud relève encore quelques incohérences, elle démonte complètement la déposition du beau père.

L’avocat du témoin s’insurge : vous n’êtes pas là pour faire un meeting

Me Portejoie : Le grand père salit par l’association..bravo.

L’avocat du beau père, au témoin : votre sentiment maintenant ?

L'AG : de beau père ou de gendarme ...

L'avocat beau-père : NON NON NON ! Vous n’avez pas à compléter mes questions, je n’ai plus de questions dans ces conditions !

Et il va se rassoir !  mais...mec.. c'est ton client ..

Le beau-père : mon sentiment actuellement je ne sais pas y’a aucune des hypothèses qui est prouvée.

(AH AHA.. non... c'est pas drôle. Alors j'ai eu un message avant la fin des débats qui disait : dommage qu'on n'ait pas le droit de photographier, faut voir la tête des jurés, jamais vu un truc pareil)

Me Portejoie n'a pas plus de question que les autres, vient reparler de la thèse de l'accident. On en reste là. 

On imagine bien la tête des jurés suffit de se regarder dans le miroir on fait sûrement la même.. 

L'audience est ouverte. 

Le président demande aux accusés s'ils ont quelque chose à dire. - Non. 

Premier témoin, Nathalie, atsem à l'école de Fiona. (l'est pas bien, toute pâle..) 

Prsdt : Ne paniquez pas madame. Nous vous écoutons. 

Témoin : J'ai eu Fiona 3 ans à l'école. C'était une petite fille très bavarde, mignonne, coquinette et un peu envahissante. Mais elle ne réclamait pas des bisous et ces câlins comme les autres enfants. Elle participait beaucoup. J'étais avec elle toute la journée.

Prsdt : Qui l'amenait à l'école le matin ? 

Témoin : Toujours son papa (N. Chafoulais) et puis BM après. 

Prsdt : Comment ça se passait avec BM ? 

Témoin : le matin normal, bisou. Et le soir, elle lui sautait dans les bras. 

Le témoin raconte un lundi ou Cécile lui explique que Fiona avait été « shootée » tout le weekend après avoir bu du Toplexyl. Mais Fiona était tout à fait normale. 

Prsdt : Est-ce que vous changiez les tenues de la petite ?

Témoin : J'ai jamais vu de bleus. Elle ne s'est jamais plaint non plus. [...] Je me souviens très bien du dernier jour où je l'ai vue. Le mardi 7 mai, vers 16h30. Ca m'a choquée... Elle avait un teint terreux, avec des cernes. Je lui ai dit 'Qu'est-ce que tu as ?' Elle m'a répondu 'Rien'. J'ai touché son front et elle n'avait pas de fièvre. On l'a laissée aller en garderie... (le témoin pleure). Elle m'a dit qu'elle n'avait mal nulle part, elle était étonnée de la question. Mais on aurait dit un petit cadavre..

L'atsem dit : pas de bandeau, pas de bleus, rien (Alors que l'enquête a bien déterminé que Fiona portait un bandeau).

Me Costantino demande si elle a été témoin de fatigue, bleus, plaintes ?  - Non. 

Me Portejoie pose les mêmes questions. - Non.  Il insiste : avez-vous vu un jour une seule trace de coup ? - Non, jamais. Il n y a pas eu d alerte, de signes de coups, rien à ce niveau là.

Me Khanifar : Que pensait la petite de lui ?

Témoin :  Elle l'adorait (atsem en pleurs)Elle en parlait souvent. Elle se jetait dans ses bras.

Le président interroge CB sur le teint de Fiona, décrit par l'atsem.

CB : Oui, je me souviens, elle avait le teint décrit par Madame l'ATSEM.

BM lui ne se souvient pas. "Ca fait longtemps, peut être qu'elle était malade." Il évoque sa "pépette"... 

Une deuxième atsem se présente à la barre (quand l’atsem précédente voit l’état de Fiona elle appelle cette collègue)

Prsdt : Qu'avez-vous à nous dire madame ? 

Témoin : Ben la même chose que l'année dernière. 

Prsdt : Mais encore ?

Témoin : Je lui ai pris sa fièvre, elle n'en avait pas. Je lui ai demandé si ça allait, elle m'a dit que 'oui'... Elle était blanche. Fiona était très rigolote, agréable. Pas de souci avec les autres enfants. Rien de spécial.

L'atsem confirme tout ce que sa collègue a dit. Fiona se jetait dans les bras de BM, c'était lui qui l'amenait à l'école, elle en parlait souvent etc...

Le prsdt revient sur l'aspect de Fiona ce jour-là

Témoin : Elle était blanche et très cernée en fait. On s'est dit qu'elle était fatiguée.

L'atsem confirme : pas de traces de coups, pas de bandeau jaune. 

Témoin : Fiona, c'était pas une enfant qu'on surveillait, y a des enfants sur qui on a des doutes, mais pas elle.

Le prsdt dresse la liste de toutes les absences de Fiona à l'école. Les absences sont nombreuses (souvent le lundi matin, 48  1/2 Journées en tout)

AG questionne le témoin qui répond : Je n'ai pas remarqué qu'elle était plus absente que les autres enfants.

Me Portejoie : Vous avez dit en première instance que les absences de Fiona étaient bien en deça de la moyenne de l'école. vous confirmez ? 

- Oui. 

Me Grimaud : Vous avez eu la même émotion au même moment et vous ne vous êtes pas entendues..

Témoin : Si on avait su... (gros sanglots) On a l'impression de s'être fait avoir.

Le président : Vous vous en voulez, c'est ça ? Il ne faut pas...

Me Grimaud souligne que les 2 ATSEM ont pleuré au même moment à la barre. En évoquant Fiona qui se jetait dans les bras de Berkane. Me Grimaud tente de déculpabiliser le témoin. 

Témoin : Pourquoi elle m'a rien dit ?!

Me G : Elle a fait comme presque tous les enfants maltraités.. 

Me Portejoie revient insister sur "pas de bleus, pas de coups, pas de plaintes". Elle confirme : rien. 

Me Portejoie : on essaie de vous culpabiliser puis de vous déculpabiliser mais peut-être qu’il n’y avait rien à voir.

Me Khanifar : Est ce qu’il vous est arrivé de recevoir les confidences d’un enfant maltraité?

Témoin : Non.

Me Khanifar : avez vous déjà fait un signalement ?

Témoin : Non, pas avant l'histoire.

Me Khanifar : quelles relations aviez-vous avec bm ? 

Témoin : Je n'ai jamais eu de soucis avec lui.

Entre le premier et le deuxième témoin ça pleure à gros bouillons  

Le prsdt demande aux accusés qu'ils ont quelque chose à dire. 

CB : Rien à dire. 

BM : Ca me fait mal au coeur de la voir pleurer comme ça la dame. 

Quand les atsem ont l’air d’avoir plus de regret que les accusés... 

La professeure des écoles de Fiona (grande section) à la barre

Témoin : une élève de grande section comme on en a d’autres, absentéisme important, enfant assez vive niveau scolaire moyen, très moyen.

L'instit "récite"... Fiona pétillante, des problèmes de concentration, un fort caractère.

L'instit dit que Fiona lui a dit une fois que "maman s'est disputée avec Kader" c'est tout. 

L'instit a envoyé une fois Fiona auprès du médecin scolaire. Elle dit "enfin je crois".   (ah bon ? Elle est pas sûre ??)

Prsdt : Pourquoi ? 

Instit : De l'ordre du ressenti...

Elle avait, à l'inverse des deux atsem, pressenti des "difficultés" : Fiona n'avait pas beaucoup de cadre à la maison, comme beaucoup d'enfants de l'école. Ca me semblait être préférable je l’ai fait voilà. Elle n’a pas d’élément précis, parle en général de troubles du comportement.

L'instit' parle de négligences : Elle était habillée de façon trop légère en hiver, par exemple... 

Elle s'inquiétait des absences répétées mais : On ne peut pas aller chercher les enfants chez eux..

L'instit à propos de BM : quelqu’un qui parlait beaucoup, un peu agité, pas désagréable.  

Prsdt : Son comportement avec Fiona ? 

Instit : Rien d'inquiétant. 

L'instit sur ses relations avec Fiona : Je n'ai pas de commentaire particulier. 

Comme les atsem, l'instit n'a jamais remarqué de signes de violences physiques sur Fiona.

On arrive au dernier mardi, le jour où les atsem ont vu Fiona très pâle et cernée, et sans bandeau. 

Instit :  Ah c’est le jour où elle avait un bandeau qui lui allait pas ?! Ca lui donnait un teint blême.Ce n'était pas joli. Mais ce n'est pas à moi de commenter les tenues des petites... Elle avait souvent un teint pâle. Jamais une mine rosée.

L’instit ne se souvient pas de si Fiona avait enlevé le bandeau avant la garderie. En revanche se rappelle qu’elle avait 1 sucette.

(BM se serait endormi...)

C'est déjà plus simple de lire des débats avec des personnes qui ne disent pas tout et son contraire.

Au moins on peut s'appuyer sur leurs récits, même si hélas elles n'ont pas grand chose à dire, excepté que BM avait l'air de s'occuper beaucoup pus de Fiona que sa propre mère. C'est affligeant (je l'ai pas déjà dit 15 fois ce mot )

L'instit explique qu'après une période d'absence, CB lui parle d’un projet d’installation à Perpignan. Elle lui dit même que BM doit travailler dans un poste de police. 

Prsdt : Pourquoi vous grimacez ? 

Instit : Je retire ma grimace,

Prsdt : Vous ne l'y voyez pas ?

Instit : peut être ma pensée est guidée à postériori...

On en revient à la semaine de la disparition de Fiona. Le vendredi 10 mai elle n’est pas à l’école. 

Prsdt : Avez-vous eu un certificat médical ? 

L instit : je n ai jamais eu de certificat médical pour justifier l'absence de Fiona pour Perpignan. Non.. et s’il s’agit du certificat du Dr Lafont je suis formelle je ne l’ai jamais vu !

AG : BM était-il impliqué dans la scolarité de Fiona ? 

Instit : il demandait comment la journée s'était passée.

AG : Fiona réagissait aux remarques

Instit : Oui. Elle pouvait facilement parler dans des conversations d'adulte. Je me souviens d'une réunion avec les parents où Fiona a beaucoup parlé pour appuyer ce que j'étais en train d'expliquer...

Me Portal questionne sur l'état de CB au début de cette semaine-là. Instit : "Je me souviens lui avoir trouvé mauvaise mine."

Me Grimaud descend dans le prétoire en regardant CB bien dans les yeux. Elle veut son attention. Elle commence comme ça : Madame Bourgeon évitez de dormir ! 

Portejoie(s) pas contents, bien sûr...

Me Grimaud fait détailler à l'instit le "manque de soin" dont elle a parlé plus tôt. L'instit confirme que Fiona était mal habillée (rapport à la température), mal coiffée, qu'elle pouvait porter des chaussettes d'adultes et un pantacourt.. 

Me Grimaud lit une déposition faite par une atsem qui dit que Fiona se plaignait souvent de maux de tête vers 18 heures.

Le pire cauchemar de CB :