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Carpenter et Lovecraft


Constantinople

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Constantinople Membre 18 329 messages
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Carpenter et Lovecraft

 

Juste un petit topic pour les amateurs de l’un et de l’autre, m’étant replongé un petit peu dans les nouvelles de l’écrivain, je me suis aperçu que le réalisateur avait une inspiration très largement puisé chez cet auteur fantastique des années 20/30 qui avait renouvelé le genre.

Dans The Thing, probablement le meilleur film de Carpenter :

 Déjà sur l’aspect de « la chose », répugnante, difforme, malsaine, comme bien souvent pouvait décrire Lovecraft. Rien que le titre du film fait penser aux tics d’écriture de l’écrivain.

L’idée d’un croisement étrange entre une créature complétement fantastique, démoniaque, et en même temps avec un coté réaliste, scientifique, une logique bien rationnelle et factuelle : Le genre de Lovecraft en anglais s’appelait d’ailleurs « weird science ».

Souvent dans les histoires de nouvelles de Lovecraft, on a des entités qui d’une part, ont pour faculté de posséder d’une manière ou d’une autre des humains, et dont le but est de venir dans notre dimension alors qu’elles en sont tenues à l’écart pour une raison ou une autre, avec des conséquences apocalyptiques pour la race humaine. Ces caractéristiques sont aussi là dans le film.

Plus subtil, le jeu narratif du point de vue temporel : Souvent dans les nouvelles, les protagonistes arrivent après finalement l’action principales, parfois fort lointaines, et en affrontent les conséquences en ne pouvant que supposer ce qui a pu se passer soit par des légendes locales, soit par les effets sur le paysages, les lieux, etc. C’est aussi le cas dans le film, où ils découvrent un camp (suédois de mémoire) où « quelque chose » est arrivé.

Dans Fog, sans doute moins prononcé, mais l’ambiance générale de la ville portuaire, avec les familles se léguant un secret de générations en générations, et le danger venu de la mer pendant la nuit aussi, ce genre de chose, fait beaucoup penser à la nouvelle le cauchemar d’innsmouth qui est sans doute une des meilleures de l’écrivain. Pour les curieux :

Probablement là où le parallèle est le plus évident est l’antre de la folie : Tout le film pourrait être une histoire Lovecraftienne écrite dans les années 90. Le jeu des lieux familiers qui, si on gratte un peu, deviennent dangereux, des entités anciennes qui veulent revenir, la ville un peu à part du monde sur aucune carte, qui a été peu à peu envahie par un culte étrange et des dégénérescences physiques, la possession, le coté apocalyptique, les personnages et notamment le principal avec son coté « on ne me la fait pas à moi, être rationnel » etc etc etc…

Et bien sur le thème de la fragilité mentale lorsque nous sommes confronté à des choses inconcevable qui se cachent sous notre monde routinier, qu’on croit intangible alors qu’ils est d’une fragilité effroyable et s’effondrera lorsque ces choses referont jour.

Tout est tellement sous le signe de l’écrivain dans ce film qu’il serait impossible de tout résumer. Ceci dit la mise en abime de la fin, où le parallèle est fait entre le livre de sutter cane et le film que nous sommes en train de voir, est assez brillant et rappelle ce que faisait Lovecraft et ses livres fictifs comme le « nécronomicon » qu’il, par le réalisme, laissait entendre qu’ils pouvaient être bien réels : nombre d’ailleurs de lecteurs de l’époque lui écrivaient pour savoir où et comment se les procurer….

Tout ça pour dire qu’il y a quelque chose d’ironique dans le fait qu’alors que les films sur les histoires de Lovecraft sont généralement des navets désolants défigurant les éléments caractéristiques de l’écrivain, celui qui lui a rendu le plus hommage et avec le plus de fidélité dans le style soit précisément celui qui n’a jamais adapté une de ses histoires…Mais a juste utilisé son influence dans certains de ces films….

Et que j’avais 5 minutes à perdre pour écrire ce topic : D

 

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Invité philkeun
Invités, Posté(e)
Invité philkeun
Invité philkeun Invités 0 message
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C'est justement toute la différence entre la puissance d'évocation, d'imagination de la littérature, comparées à la passivité demonstratrice d'un film, c'est pour cela que certaines pièces majeures de la littérature ne peuvent absolument pas être rendues par le cinema...

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