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récit de guerre histoire vécue


le merle

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le merle Membre 21 605 messages
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bonjour

 

 

il était 19 heures environs , la nuit allais bientôt tomber . nous marchions depuis 1 heure du matin dans un espèce de maquis et de ravins dans ces montagnes perdues ou des rebelles étaient insaisissable et maîtres en ces lieux . 

en fait , nous n'étions qu'une demie section , à peine , disons une dizaine de soldats .nous venions de participer à une opération qui n'avait rien donné   ou plusieurs centaines d'hommes   appartenant à des régiments dont la légion étrangère ,  les tirailleurs  et les parachutistes  . notre rôle était d'arrière garde , les bataillons regagnaient les camions GMC qui attendaient dans la plaine pour les embarquer et les ramener dans leurs camps ou postes respectifs à plusieurs centaines de kilomètres de là .

nous étions épuisé , en plus , il y avait de la neige . j'étais jeune et costaux mais la fatigue commençait à se faire sentir et en plus , nous risquions de tomber dans une embuscade car les rebelles étaient en nombres dans le coin et nous ne faisions pas le poids . pour eux il leurs étaient facile de nous flinguer avec aucun espoir qu'un bataillon prévenus par radio revienne en catastrophe nous dégager .

comme vous le devinez , c'est toujours dans une situation délicate qu'intervient un élément qui va la corser en plus . soudain , nous stoppons notre marche pénible , à cent mètres de nous , environs , nous voyons un homme  assis sur un rocher ? c'est un militaire , jeune ... un appelé du contingent ?

intrigué , nous approchons de lui . il doit avoir  une vingtaine d'années comme nous , il est très pâle , visiblement , il ne va pas bien du tout . il ne répond pas à nos questions ? les dix gars qui sont avec moi sont des indigènes militaires . voila donc un problème imprévus , je propose aux autres de l'emmener avec nous car s'il reste là , il va mourir d'une façon ou d'une autre , soit de faim ou de soif soit égorgé par les rebelles s'ils le découvre .

et là commence une interminable discussion . les hommes sont épuisés , ils craignent une attaque des rebelles et savent très bien que si elle à lieu , nous n'aurons aucune chance de nous en sortir. je tente de les persuader de l'emmener avec nous , rien ni fait , il refusent avec des prétextes logiques , nous ne somme que dix , nous sommes très fatigué , il vaux mieux un homme mort que 10 de plus ...je ne sais plus quoi leurs dirent pour tenter de les convaincre et la nuit qui se rapproche .

il me reste que deux solutions : abandonner le gars à son triste sort ou ... rester avec lui et laisser m'à section repartir sans nous ?

je dois dire que j'étais d'un caractère très calme comme l'eau qui dort mais , dans certaines situations graves , j'aurai été capable d'affronter un lion .

je me rappel que l'un de mes hommes à beaucoup d'influence sur les autres alors , je tente de le persuader . je sais que si lui est d'accord avec moi , l'affaire est dans le sac ( expression ) .

j'arrive à le convaincre à coup d'arguments logiques et il approuve enfin . aussitôt , nous allaigeons au maximum le gars car , il fait un mètre quatre vingt cinq environs et dans les QUATRE vingt dix kilos à peut près .

l'un porte son fusil , un autre ses cartouchières  et son casque, encore un autre ses rangers ( sortes de chaussures hautes ) et nous voilà repartis péniblement sur la piste les gars et moi se relayons pour le porter .

soudain , au bout de 30 minutes de marche épuisante dans la neige , nous entendons des tirs , des rafales d'armes automatiques devant nous . c'est un accrochage sérieux , notre bataillon répond à une embuscade des rebelles .

pour moi et mes hommes , c'est plutôt une bonne chose car nous allons pouvoir nous reposer et remettre notre inconnus à des infirmiers .

j'aperçois un gradé assis sur un siège de camp entrain de superviser tranquillement le combat qui se déroule de l'autre coté d'un petit ravin cent mètres environs avec le risque de prendre une balle perdue .

je m'approche de lui et , après le salut réglementaire je lui raconte ce que nous avons trouvé . je ne me rappel plus du dialogue après toutes ces années passées mais voilà à peut prés 

: mon capitaine , nous avons ramassé un gars sur la piste , il à l'air malade et ...

- quoi  ???  vous avez ramenez ce faignant , ce tir au flanc , il fallait le laisser sur place et le laisser crever et ...

c'est comme ci j'avais reçu un coup de poing en plein visage , je ne comprenais plus rien et je sentais monter une sourde colère en moi et me retenais pour ne pas lui sauter à la gorges et l'insulter en plus .

quelques jours après , ayant regagné mon affectation dans un poste perdus , comme j'étais radio , je reçu de mes collègues radios dans d'autres postes à plusieurs dizaines de kilomètres de là , la suite de tout cela : le gars que nous avions ramené avait eu une crise cardiaque , il avait été rapatrié par avion en France dans un hôpital en cardiologie et , devait être réformé par la suite.

le capitaine à qui j'avais eu à faire était un ancien capitaine de la guerre d'Indochine , un dur à cuir qui en avait vue bien d'autres .

il m'arrive quelques fois de repenser à cette histoire , je n'étais qu'un appelé du contingent . si je n'avais pus ramener ce jeune appelé de mon âge , je ne me l'aurai jamais pardonné ... on ne se refais pas ...

 

cette histoire est authentique , je l'ai vécu .

bonne soirée

 

 

 

 

 

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