A vous de créér notre histoire (le retour ^^)

 

Le lendemain, Nephtys vint me chercher tôt, juste après le lever du premier soleil. Elle me fit marcher longtemps afin de m'éloigner de la maison.

Lorsqu'elle jugea que personne ne pouvait nous entendre ,elle fit volte face et me retournant vers elle d'un geste brusque vers elle  me dit:

-Mais qu'est ce qui t'a pris de parler de notre histoire à ces gens?

Heureusement que Zoltan a rattrapé le coup et encore, j'ignore si ce que tu as raconté hier sera répété ou non en haut lieu.

Je vais te dire et tu ne dois le répéter  à personne.oui, je suis venue ici bien avant toi, je connaissais l'existence de la plante carnivore depuis  l' enfance  et c'est bien avant qu'on décide de la confiner dans une serre: c'est  ma mère qui est une exceptionnelle herboriste qui me l'a montrée.

Oui, j'ai recherché, j'ai séduit tous les membres du commando  qui ont exécuté notre fille Ellora et c'est cinq soldats et la soeur de l'un d'entre eux qui ont été dévorés par cette créature.Je les ai menés un à un à elle .Leurs cadavres ont disparu sans laisser de traces, personne ne les a jamais retrouvés et toi, pauvre sot,tu vas vendre la mèche? Mais tu perds le sens commun,mon gars!

A ce moment là, elle était rouge de colère,elle avait l'air d'une gorgone, ses yeux lançaient des éclairs. Sa main serrait douloureusement mon avant-bras.

-Je te conseille de ne jamais plus parler de ça! Et de t'en tenir à la version officielle de Zoltan.Et surtout cesse de parler de notre  passé à n'importe qui. Après tout, nous n'avons eu qu'une brève liaison autrefois...Les moments où nous nous sommes aimés ne sont qu'une poignée d'instants dans l'océan des heures de ma vie. Ma petite Ellora  est la seule chose qui me restait de toi et elle a vécu avec moi dans sa petite vie de sept ans bien plus que tu ne l'as fait dans toute ton existence.

eEle me regardait sans aménité, d'un air dur, froid, méprisant.

-Une poignée d'instants...Cela n'a donc pas eu d'importance à tes yeux ?

Après cet éclat, elle se retourna furieuse et fulminante en  haussant le épaules et me devança pour revenir à la maison.

 

Les jours suivants je sentais bien que le coeur n'y était plus.Nephtys m'évitait et les scientifiques parlaient de partir.

Une semaine  plus tard,on annonça que le doyen était au spatioport de Paradisia.

Il convoqua toute l'équipe. Chacun des membres du groupe des scientifiques s'en tint à la version de Zoltan. Après tout,  les sept autres  rescapés venaient eux aussi du pays de Nohren et les Gnorcks avaient commis des exactions dans les familles de chacun et les cicatrices du passé n'étaient pas bien refermées; enterrer l'affaire les arrangeait.

Le doyen me fit part de la décision de Quercus , de Brusco, de Deltor et Derridan de ne plus faire  partie de l'expédition.

Il me parla longuement en aparté.

Il me confirma qu'un mouvement avait été décelé aux limites des systèmes solaires et que vraisemblablement Dakairost avait déchainé des sources d'énergies négatives  qui se dirigeaient en direction de composite et de Paradisia.La mauvaise nouvelle se confirmait donc et s'officialisait.Il me demanda de réfléchir à une solution de repli et me conseilla de partir avec mes gens à Phylitéas, endroit où s'était réfugiés les membres des trente familles notables de Composite depuis quelques semaines déjà.Notre affaire était déjà devenue secondaire et je m'aperçus qu'elle l'était devenue depuis longtemps car le doyen était au courant du retour de Daikarost depuis ma libération de prison.

Il me donna une lettre à remettre à Nephtys et descendit chez le gouverneur de la capitale, Edenia.

 

De retour à palais bulle,je  transmis la lettre et Nephtys la parcourut des yeux devant moi.Soudain, je la vis se décomposer.Elle jura entre ses dents, me fixa d'un air très contrarié, et si j'y repense bien, très désolé...

-Toundra est très malade me dit elle, on craint pour sa vie.Je vais me rendre à son chevet.Je repartirai avec le reste de l'équipe et le doyen dès que possible.

Il me sembla que le ciel s'effondrait sur moi et que le jour prenait la teinte de la cendre.

 

 

 

 

Voilà c'est fait:Je suis resté sur Paradisia. Elle est partie pour Phylitéas.

Mes yeux la cherchent partout.Mon corps est orphelin de sa présence, de ses caresses. Mes oreilles guettent le son de sa voix.

La nuit , Je rêve d'elle et mon coeur bondit de joie quand j'aperçois son fantôme. Je l'embrasse,  l'étreins, la serre contre moi mais hélas, quand je me réveille, je n' étreins que le vent et mon esprit revient à la dure réalité du présent et  la journée me semble sans lumière, sans intérêt, sans joie car ce n'est qu'une journée semblable à toutes les autres, morne et désespérante.

Serai-je à nouveau capable d'aimer? J'en doute fortement.Tout mon corps est en manque d'elle, toutes mes pensées me ramènent à elle. Le vide de mon existence me paraît insondable et je maudis le sort qui a fait des ces quelques mois un océan de plénitude pour me laisser désormais le sable sec de ces jours arides de vacuité, à affronter.

Je suis mort de soif oui, j'ai soif d'elle,oui, je voudrais m'abreuver à la source vive de son amour puis je tends mes mains vers elle, et oui, je cherche le contact de ses mains mais je ne touche que l'absence. Oh! Comme je cherche à sentir son odeur et son parfum mais je ne sens que le vent froid de la solitude qui me glace.

Je maudis le temps qui me dispense généreusement  des journées vides de sens mais  qui m'a compté chichement chaque jour de pur bonheur.

Je vais parfois au soirobe sur mon promontoire adoré et dès que les cinq lunes se lèvent je vais hurler au ciel ma douleur et mon impuissance.L'absence est un fauve qui déchire ma poitrine et mon coeur à belles dents. Ce fauve-là  taillade ma chair et  me tient à la gorge pour l'étreindre de sa serre impitoyable.

Je gémis, je suffoque,je souffre et chaque minute sans elle m'est un supplice insupportable.

A la plantation,Je m'efforce toute la journée et sans relâche à un travail de tous les instants et je ne rejoins ma chambre bulle que lorsque mon corps épuisé demande grâce.

Alors je m'effondre sur ma couche et, dans le meilleur des cas, dors d'un sommeil sans rêve.

Cependant parfois,en songe je revis son départ  et lorsque je me réveille mon visage est baigné de larmes brûlantes qui roulent et ruissellent sur mes joues.

 

 

 

 

Quand Dakairost manque d'énergie sur sa planète, il envoie un vaisseau qui lance puis récupère une arme bien particulière que nous appelons le Ravageur: C'est une  boule d'énergie noire et négative qui pompe l'énergie d'une planète, la laissant dévastée et  en cendres. Nos dirigeants n'ont rien trouvé de mieux que d'exiler ,aux confins de la Galaxie,cet abominable pilleur de planètes et son vaisseau pirate, mais il faut croire qu'il a trompé la surveillance constante d'une armée entière puisqu'aujourd'hui on nous a annoncé qu'un Ravageur a visité la petite planète Dévolia qui  est notre dernière conquête et qui se trouve  à la banlieue très éloignée d'un autre système solaire.

D'après nos informations,la planète est recouverte de cendres.Tout a été décomposé et les atomes de la matière (vivante ou inanimée) qui étaient à la surface de cette planète  ont été convertis en énergie;Le ravageur, noir à son arrivée, est reparti bien brillant de l'éclat de ce monde.Il faudra bien vingt années de travaux constants pour remettre Dévolia en état.

Il semble que le vaisseau pirate qui a récupéré le Ravageur soit reparti vers son point de départ et que l'armée ait réussi à le repousser.La dévastation ne  ne sera donc pas pour Composite cette fois -ci et rassurées les trente familles de notables ont regagné leurs pénates, ainsi que le Doyen, qui doit faire face à des problèmes d'autorité avec ses administrés car ils n'ont guère apprécié qu'il les laisse tomber pour aller se réfugier sur Phylitéas.

Six mois ont passé depuis le départ de Nephtys.

Les trois mois qu'elle a passés près de moi ont été une parenthèse enchantée dans ma vie.La voir partir a été une épreuve terrible mais  il a fallu que je reprenne le dessus.Notre bonheur ne doit en définitive dépendre de rien, ni de personne,il ne doit dépendre que de ce que nous trouvons en nous mêmes et des satisfactions que nous éprouvons à vivre le jour présent.Un jour, j'ai cessé d'avoir des regrets,et je me suis aperçu que les soleils brillaient toujours, que les floraisons et les récoltes se succédaient,que la vie était belle, avec ou sans mon aimée.

Zoltan et Kallista se sont installés sur Paradisia. Ces deux là filent le parfait amour et Kallista est enceinte. Quand je les vois, je me dis qu'il aurait suffi de peu pour que je sois à leur place. Mais leur bonheur fait plaisir à voir.Dans ce contexte de guerre, il est bien difficile de s'aimer et il faut une sacrée dose d'optimisme béat ou d'inconséquence folle pour pondre un marmot dans de telles circonstances.

Mes affaires vont bien, j'engrange les bénéfices.

J'aurais pu élever au moins cinq marmots.

Mais sur la population de femmes que compte Paradisia, la moitié sont trop vieilles pour moi , le tiers est trop jeune, beaucoup sont mariées et les célibataires me déplaisent!Quant à Nephtys, j'ai appris que sa mère avait été bien près de mourir, j'ai appris qu'elle même avait été bien fatiguée et avait dû garder le lit.

Au soirobe, je m'installe sur le balcon de la grand salle,et de là, surplombant la plantation je regarde le chemin qui y mène .J'imagine qu'elle reviendra, qu'elle passera par là.j'imagine ma joie, mon coeur bondissant dans ma poitrine...

Avec Zoltan, nous sommes partis explorer l'extrême sud -est de la plantation à vingt kilomètres de palais bulle.

C'est une belle journée.L'air embaume de senteurs de fleurs et de l'arôme des fruits.Les mammifères ailés poussent des petits cris dans les arbres et se répondent de clairière en clairière.

Après cinq heures de labeur intense,Nous chargeons dans le spatiovan la récolte  fruitière de la journée.

Puis nous projetons de nous installer pour le repas sous les arbres  près de la rivière , non loin de la cascade.

Enfin...Là où nous pensions trouver une cascade parce qu' aujourd'hui,un immense tronc d'arbre a chu au milieu du cours d'eau et l'a si bien dévié que la cascade est presqu' à sec. 

A l'emplacement habituel de la cascade,se trouve l'ouverture d'une grotte.Nous sommes étonnés de cette nouvelle donnée dans un environnement qui nous avait réservé jusque-là un bon lot de surprises.Habituellement l'eau  en masquait l'entrée et nous nous serions jamais doutés que derrière la chute d'eau, il y avait encore un espace à explorer.C'est la surprise de la journée.

Nous nous installons à l'ombre car le premier soleil, à son zénith cogne dur..Nous mangeons et nous nous abreuvons tout en discutant de l'éventualité d'aller jeter un oeil à l'antre mystérieux qui nous appelle de son ouverture aveugle.

Finalement dévorés de curiosité nous avons escaladé les rochers glissants et polis du lit de la rivière à sec et nous voilà rendus à destination.Nous entrons sous une grande voûte,nous avançons de plusieurs mètres mais il semble que la galerie s'enfonce bien plus loin, bien plus bas dans la montagne.Nos lampes n'ont pas de grande portée, nous n'avons pas de matériel pour nous encorder et nous craignons de tomber ans quelque trou, sans avoir signalé que nous étions là.

Nous jugeons donc que c'est dangereux de poursuivre notre exploration dans les limites actuelles de notre équipement et nous nous promettons de revenir plus tard bien mieux armés.

Pendant un an, je vais faire de l'exploration et de l'exploitation de cette grotte le but à atteindre.

la spéléologie a été durant cette période ,ce qui m'a permis d'évacuer toute ma peine sentimentale.

Jamais le fil de ma vie ne m'a semblé aussi ténu que lorsque j'étais enterré à deux cents mètres sous terre , suspendu  à un filin au dessus d'abîmes insondables,ou coincé au milieu de puits mouillants dont l'eau me suffoquait.

Rien ne me correspondait mieux que cette situation:

enterré vivant, mort parmi les vivants mais vivant à la surface de -ou dessous -la terre.

 

A la fin de notre repas nous en profitons pour prendre le temps de se reposé avant de reprendre notre escapade.

Mon ami Zoltan, car je pense que nous pouvons nous qualifié ainsi, à l'air si épanoui même dans son sommeil, comment n'en serait-il pas autrement d'ailleurs ? Moi je suis là malgré tout, las de mon sort, malgré tout les bienfaits que la vie me donne, il me manque celui qui se trouve être le plus important à mes yeux.

Ne trouvant le sommeil, non sans efforts, se rappelle à moi les douloureux souvenirs de mes Adieux avec celle dont mon cœur est le prisonnier...Lui dis-je alors:

- Je vais t'accompagné, mon aimé, plus jamais je ne te quitterai...

- Non, il faut que tu reste.

- Pourquoi ?

- C'est un voyage que je dois entreprendre seule, Reste là et prépare toi, en attendant mon retour, à amassé le plus de vivre et à leurs stockages. Car je crains que les nuages obscurs, que représente Dakairost, n'annonce que des jours de tristesse et de famine pour tout Paradisia. Mais malheureusement nous ne pouvons que espérer follement survivre à son arrivé.

- Je ne peu me résoudre à te voir t'éloigner de moi encore une fois, mon cœur ne le supporterai pas.

- Je n'aime, Irlenn mon amour. Cela n'en doute pas car je suis la captive soumise volontaire de ton âme, de tes bras, de tes caresses nocturnes, mais avant tout de ton cœur.

- Mon aimé, mon amour, je lui dis tout en l'embrassant fougueusement tel un plongeur prenant une dernière inspiration avant un longue plongé dans des eaux sombres et froides comme absente de tout vie, de toute espoir.

- Je te reviendrai bientôt mon amour.

- Je t'attendrai mon aimé, toute une vie ou mille encore si il le faut. Revient moi vite car mon corps se meurt déjà de son cœur qui t'appartient depuis toujours et qui est son éternel prisonnier. Embrassant une dernière fois ses tendres lèvres dont les miennes en sont les otages.

...Va, sois-prudente et reviens moi avec hâte, lui dis-je en glissant mon bras le long du sien et ma main le tout le long de la sienne.

c'est ainsi que je la vu une nouvelle fois disparaître vers l’horizon, tel un marin quittant son île la dernière fois et la voyant s'éloigner de plus en plus jusqu’à qu'il ne perçois que l'immensité étendu d'eau.

 

Zoltant me sort de mon douleur rêve et dit:

- Alors bien dormis ?

- Comme d'habitude depuis des semaines maintenant, j'en ai peur. Et toi ?

- Merveilleusement bien, allons j'ai réflechis et je pense que il serait sot de notre part de ne pas poussé plus l'exploration de la zone.

- Tu veux parler de la grotte, j'imagine sans mal ? dis-je d'un ton ironique.

- Tout juste mon amis. Dis-t-il en souriant...

...     

Ce n'est que  ce jour-là ,après plusieurs mois passés à d' infructueuses explorations sur des  galeries  secondaires qui ne ne menaient à pas grand chose d'exceptionnel, que nous  découvrîmes LA salle.

C'était une vaste pièce souterraine où le ruissellement des eaux avait créé un décor minéral délirant.Elle était  remplie de concrétions monumentales:des colonnes de vingt mètres, des stalactites de toutes tailles allant de la plus grosse  jusqu'aux plus fines fistuleuses, un lac souterrain,des stalagmites de toute beauté, énormes,deux rivières d'eau d'une pureté  cristalline que l'on aurait pu traverser en barque.

Et là, au milieu de la salle les hasards de la nature avaient sculpté une sorte de colosse tenant sur  deux colonnes qui ressemblaient à deux jambes ,une sorte de torse de pierre et deux bras repliés tenant la voûte de la grotte.Et tout cela à cent mètres de profondeur sous la surface du sol.Nou étions sidérés d'admiration.

Nous nous déclarâmes les découvreurs de cette grotte et nous nous mîmes à aménager son accès, en louant les services d'ouvriers de passage.

Kallista ne considérait pas d'un très bon oeil la prise de risque de son mari qui s'aventurait dans les galeries alors qu'il y avait risque d'effondrement et d'éboulement.

Elle disait souvent, d'un air mi figue,mi-raisin  en touchant mélancoliquement son ventre arrondi que le père de son enfant se fera enterrer vivant dans sa grotte avant que le sien ne sorte de la sienne! Mais  la grossesse ne l'embellissait pas vraiment,Zoltan rongeait son frein alors que sa femme ne pensait qu'à dormir tant elle était épuisée et nauséeuse et elle était contente qu'il ait trouvé un projet sur lequel dépenser son énergie.

De plus, il pensait avoir trouvé un filon.

C'est certains les curieux viendraient voir sa merveille par centaines et paieraient pour explorer sa découverte.Il créa un panneau gigantesque où il inscrivit:La caverne du Colosse.

Pendant nos travaux, il nous est arrivé de camper.A vrai dire camper n'est pas le mot, parce qu'une toile de tente devient vite une étuve à Paradisia. Disons que nous amenions des couvertures dans la grotte et que nous dormions dans sa pénombre et sa fraîcheur reposantes.

Un des ouvriers avait apporté sa guitare et nos avons entonné quelques chansons en riant beaucoup des fausses notes que nous émettions.C'est certain que ce n'était pas avec de tels talents  que nous allions partir faire  une tournée dans le système solaire !nous enchaînions les canars à une allure efrroyable comme si nous avions forcé ur la Broisy blue...Mais sans cependant en avoir bu une goutte!

Au soirobe nous avons allumé un feu devant la grotte et c'est alors qu'une vieille femme, venue avec un des ouvriers, avait commencé à nous raconter la légende des soleils de Paradisia sous la lueur des lunes, le regard hypnotisé par les flammes ,perdu dans le vague , elle parlait ainsi:

<<Aux temps anciens,il y a avait deux soleils jumeaux très proches.L'un d'essence féminine Solaria et l'autre d'essence masculine Solarius.Il se détestaient tellement qu'ils se crachaient des torrents de flammes à la face de l'un de l'autre ; cela incommoda tellement le Cosmos que celui-ci suscita une planète pour les séparer.mais même encore là, les soleils entrèrent en concurrence pour avoir la suprématie sur la petite planète si bien que le Cosmos décida que chacun agirait sur la planète chacun à son tour et qu'ils auraient une heure de trêve pour réfléchir à leur mauvaise conduite. Les soleils, très mortifiés, comprenant qu'il étaient allés trop loin s'envoyèrent des messages de paix, au nombre de cinq:ce sont les cinq lunes.Puis ils cessèrent de se disputer et d'incendier la face de cette malheureuse planète qui s'interposait si bravement entre eux.

Puis, désireux de faire la paix, ils décidèrent de créer pour le plaisir de l'autre le pus beau présent qu'il fût possible d'imaginer et c'est ainsi qu'ils firent jaillir de terre les plus belles plantes, les plus beaux arbres porteurs de plus belles fleurs et les plus savoureux fruits et qu'ainsi naquirent les fleurs et les fruits, tout le monde enchanteur et merveilleux de Paradisia.

Depuis ce temps les deux soleils réconciliés ont décidé de coopérer en alliant leurs énergies pour faire oeuvre utile et embellir le monde plutôt que de se faire la guerre vainement et d'incommoder tout le monde avec leurs sottes et vaines querelles.>>

Quand Solaria fut couché et alla réfléchir de son côté, cette histoire nous plongea donc à son tour dans nos pensées.Puis Solarius vint à son tour, faire oeuvre utile sur Paradisia...Mais , à ce moment-là nous étions dans la grotte tous endormis comme de petits enfants à qui leur mère venait de lire une histoire!

 

 

 

 

A notre réveil qui nous sorti d'un long et reposant sommeil, nous continuâmes nos travaux d'aménagement de cet dédale de grande et majestueuse salle naturel et nos pensées allé vers l'histoire que nous conta la vielle femme.

Les Salles de la Grotte n'était pas dans l'obscurité totale car il y avait des puits de ciel ou la lumière et l'eau s'y engouffrer de manière à ce que l'on soit que rarement sans baigné dans des lueur et reflet de lumière sur les différents petit ruissellement qui jonché les canaux serpentant le sol de toute la grotte.

 

Nous consolidâmes la grotte à un paroxysme qui n'a d'égale que la beauté enchanteresse du spectacle que peut donner cette planète.

Zoltan créa même un petit nid d'amour plus que sûr et confortable pour Kallista et leur enfant à venir afin qu'elle soit toujours auprès de celui qui allez devenir son époux prochainement.  

- Irlenn ! Irlenn! un message pour toi vient d'arriver ! Me cria un des ouvrier qui venait à moi pendant que je travailla sur l'aboutissement de la consolidation d'un renfort d'une des salles.

- Bon sang, veux-tu bien ne pas hurlé ainsi, as-tu oublié que c'est une galerie de plusieurs grande grotte et par leur nature tout son y est amplifié et transporté plus facilement ?

- Un message pour toi de la part de Nephtys ! tout en me donnant le bruyant message.

avais-je à peine eu le temps de le remercié qu'il repartit en trombe. J'ouvris alors le dit message et je me m'y à lire.

"- Bonjour mon aimé, ..." Les premiers mots suffirent à rappeler à moi le souvenir des douces et mélodieuses harmoniques du timbre de sa voix qui eurent pour effet pareille à un vase d'eau fraîche que l'on verse sur un cuir trop longtemps sécher et cuit par le soleil et l'usure. La simple imagination que ce n'était pas un message écrit mais belle et bien sa charmante voix qui m'abreuver les oreilles de mon âme et de mon cœur, les rassasies tel un naufragé assoiffé se jetant sur de l'eau saine et pure d'une source miraculeuse.

Ne pouvant en attendre d'avantage je poursuivi mon apaisante lecture salvatrice...

Toundra!Toundra allait arriver ! et si j'en croyais la missive, elle serait là dans trois jours.Quelle surprise!Je la croyais à l'article de la mort mais vraisemblablement elle avait survécu.

Ca faisait près de deux ans que je n'avais vu Nephtys et ce débarquement impromptu me stupéfiait.Je me perdais en conjectures:que se passait-il donc pour qu'elle m'envoie sa mère?

Soudain,J'étais intrigué. On aurait dit que le destin qui s'était assoupi longuement ,décidait de débloquer la situation.

Ma lecture fut interrompue par l'arrivée du spatiovan qui était garé à Palais bulle.

Un membre du personnel en jaillit, excité comme une puce.Il tournait dans tous les sens il recherchait Zoltan.Il allait d'un groupe d'ouvriers à l'autre.Chacun faisait des gestes d'ignorance ou montrait une direction et pas toujours la même en pointant son index, alors il parvint finalement à moi en disant d'une voix suraiguë à force d'être empreinte d'émotion:  

La femme de Zoltan m'envoie lui dire que le travail a commencé!Elle a perdu les eaux. Il faut qu'il vienne immédiatement...

Je me mis à m'affoler à l'annonce de cette bonne nouvelle et arpentai les recoins principaux de la grotte en quatrième vitesse et finis par retrouver Zoltan au fin fond d'une galerie  latérale...

Je cueillis au passage la conteuse, qui s'était avérée être une sage femme qui était venue avec un groupe d'ouvriers.

Le spatiovan était rapide, il fit le trajet en un quart d'heure.Nous sautâmes  d'un bond du véhicule et en trois enjambées fûmes à l'entrée;On avait préparé une chambre,Kallista en gésine était étendue sur un lit  drapé de  blanc et souffrait le martyre.Nous laissâmes entrer la sage-femme, qui vérifia la position du bébé.Tout se présentait bien, le col était ouvert.L'accouchement était un peu long, comme pour toute primipare. Chaque spasme des contractions martelait les reins de la jeune femme d'une douleur  inouïe ;Son visage était défiguré de douleur.Sa tête était trempée de sueur.Elle criait et geignait alternativement essayant sans succès de reprendre sa respiration entre deux séries de douleurs.Au bout de huit heures de travail,elle fit un dernier effort,expulsa son fardeau sous les encouragements de la sage femme et  épuisée elle mit un petit garçon au monde..La vieille femme coupa le cordon,nettoya l'enfant et l'enveloppa d'un lingeIl nous regardait avec un regard de vieux sage venu du fond des âges. Il était tout rouge et poussait des miaulements de chat.

Zoltan était étonné et je ne l'avais jamais vu aussi fier et surtout aussi ému.C'était le premier enfant qui naissait dans ce coin de Paradisia.Il l'appelèrent Florestan.

 

Un matin ,j'étais sur ma terrasse à siroter mon greosia et à me sustenter après le jeûne de la pseudo nuit.Lorsque j'entendis de petites voix d'enfant piailler dans l'allée de la plantation,et une voix au médium harmonieux leur répondre.J'avais de la visite.

Au travers des feuillages j'entrevis deux jumeaux un garçon et une fille d'une extraordinaire beauté.Les enfants devaient avoir entre un et deux ans.Il étaient vigoureux et bien bâtis,plein de santé et de vitalité.Ils étaient châtains très clair aux yeux bleus leurs cheveux étaient bouclés et brillants.On eût dit deux angelots tombés du ciel.Derrière elle, une grande vieillarde veillait sur leurs pas. Je la reconnus instantanément malgré les années d'absence.Et j'accourus à leur rencontre en lâchant brusquement tout ce que je tenais dans mes mains.

"Toundra, quel plaisir de te voir" clamai-je en serrant la vieille dame dans mes bras.Elle me parut,à l'étreinte,un peu plus frêle, et un peu plus amaigrie qu'autrefois.Les deux enfants impressionnés par le surgissement soudain d'un étranger se serrèrent prudemment contre ses jambes et me regardaient de leurs purs yeux d'azur avec un air intrigué.

Irlenn, Ah enfin je suis arrivée.je croyais que ce voyage n'en finirait pas, je suis rompue!

-Mais entre et installe -toi sur la terrasse.Justement, je prenais mon petit déjeuner, veux-tu une tasse de gréosia?

-Avec plaisir dit elle en m'accompagnant.

Elle s'installa à ma table.

Mon attention se porta sur les enfants.je leur servis  un jus de fruit et ils  s'éloignèrent à quelque mètres pour se poursuivre dans la végétation fleurie.

-Tu es venue avec tes petits enfants dis-je?Sont- ce là les enfants d'un de tes fils? Ils sont magnifiques!

Elle était en train de boire son gréosia; elle avala de travers et s'étouffa légèrement en toussant. Puis lorsque le liquide fut chassé, elle voulut parler mais se ravisa et son visage empourpré disparut derrière la grande tasse et elle but lentement le  breuvage en prenant son temps.

Enfin, elle  mit posément sa tasse dans la soucoupe rangea la cuillère dorée auprès d'elle se cala confortablement dans son fauteuil, croisa les jambes,prit son inspiration et dit:

Ils sont beaux n'est ce pas, car, oui ce sont mes petits enfants.

-Tu as été bien malade, à ce que j'ai appris?

-Oui, j'ai eu une pneumonie et sans les soins constants de ma fille durant six mois, je n'aurai pu survivre.

J'eus un geste involontaire d'étonnement.Mon cerveau bouillonnait et calculait.

-Six mois...mais si tu étais guérie au bout de six mois, pourquoi Nephtys ne m'est-elle  pas revenue?

-L'histoire est compliquée mais elle a souvent tendance à se répéter dit la vieille femme d'un air énigmatique.elle poursuivit:

Nephtys est ma fille,nous avons fondé en elle de grand espoirs et nous avons été honorés de la savoir choisie par l'école du KI basée sur Composite, alors que ses deux frères n'ont fait la preuve d'aucune prédisposition pour les  études. Lorsqu'elle est allée accomplir son entraînement spatial sur Philytéas elle t'a rencontré et elle nous a ramené le fruit de ses amours avec toi, ensuite la petite Ellora est née. Lorsqu'elle a obtenu son premier emploi , j'ai élevé la petite.Nos destins à tous ont été bousculés par la guerre contre les Gnorks.Et le destin nous joue parfois des tours, je n'aurais jamais cru qu'il me donnerait à soigner en la personne du soldat que tu étais le père de la gamine! Lorsque je l'ai envoyée te prévenir de l'arrivée d'un détachement de gnorks j'ignorais que je la mettais en danger et que ces barbares la tueraient, je t'en ai longtemps voulu de ne pas l'avoir protégée, j'ai même cru à un moment que, pris de panique à l'idée que quelqu'un rentre dans la maison vide, tu l'aies tuée!

Après la guerre, les demandes d'achat sur nos terres ont été pressantes et les sommes offertes pour que nous les quittions ont été colossales.Leur vente nous a mis à l'abri du besoin pour toutes nos existences.dès lors,L'idée de la vengeance n'a plus quitté nos esprits.Nous  avons pisté et traqué longtemps les meurtriers de son enfant.Ma fille les  a supprimés.Elle m'a dit que tu étais au courant... Ma fille m'a dit combien tu t'étais battu bravement contre le dernier meurtrier..Nous étions à la recherche d'une terre fertile et nous avons voulu acheter de terres sur Paradisia où nous étions venus en visite bien avant la naissance d'Ellora.

Le hasard a voulu qu'elle te retrouve pendant son dernier voyage.tu ne l'as jamais vraiment oubliée n'est cepas?Elle regarda le enfants se rouler dans l'herbe, pensivement..

Pendant que je luttais contre la mort,Nephtys, elle, s'arrondissait.

Soudain tout me fut clair...

-tu veux dire?

-Oui, je veux dire que ces enfants sont aussi les tiens!Elle a accouché de jumeaux.

-mais pourquoi n'en ai-je rien su?

-Lorsque Dakairost a envoyé son ravageur, les populations ont été évacuées aux arrière-postes et nous sommes partis avec armes et bagages nous réfugier sur une base artificielle satellite de Composite.Evacuer deux bébés  en bas âge et leur grand mère convalescente n'a pas été une mince affaire tu penses bien et Nephtys  a eu énormément de problèmes à régler après les fatigues d'une grossesse à risque.Je me demande d'ailleurs  comment elle a pu tenir le coup.

Mais depuis que Dakairost a replié son vaisseau pirate,nous avons décidé de reprendre contact avec toi.

-Il est temps après deux ans  d'abence murmurai-je amèrement.

-Ma fille est consciente du problème et elle m'a dit que vous vous êtes quittés en fort mauvais termes.C'est ce pourquoi je viens tâter le terrain et en acheter ici un autre,le cas échéant,si les choses tournent bien.

Je gardai le silence.Mes pensées étaient  confuses et j'étais  hébété...Je ne savais que dire.Tout cela était si soudain!de nouveau j'eus la surprise d'être père ...

Un vagissement  retentit et Kallista toute chiffonnée et échevelée après une mauvaise nuit parut sur la terrasse un biberon à la main  en essayant de calmer son bébé.

Toundra eut un recul de surprise. Kallista eut l'air gêné d'avoir paru en société en tenue si négligée.Je mz portai à son secours et fis les présentations

-voici Kallist aet son bébé Florestan.

Voici Toundra.

Le regard aigu de la vieille dame embrassa en un éclair la situation.Elle sembla accuser un choc pénible , elle se leva précipitamment, les enfants vinrent se blottir contre elle.

-Oh,dit elle confondue, je ne savais pas que tu avais rencontré quelqu'un d'autre et que tu avais refait ta vie.Je suis désolée de t'avoir dérangé.mais j'ai conscience que la donne a changé et que le temps a passé.

Elle rassembla ses affaires  à la hâte et dit: 

dans ce cas , je ne vais pas vous déranger plus longtemps .Tu as une bien belle petite famille,je suis désolée d'être venue.Adieu!

Et sans que j'aie eu le temps d'en placer une , elle remonta l'allée d'un pas cadencé et à l'allure soutenue ,flanquée des marmots puis disparut rapidement!

Kallista qui avait fini par faire taire son rejeton en glissant entre ses lèvres avides la tétine du récipient, avait assisté au départ précipité de la vieille dame avec étonnement. Elle ouvrit de grands yeux surpris et lâcha:

-Mais...Mais...Qui est- ce? 

 

 

 

 

 

 

C'est à ce moment -là  que Zoltan surgit, la bouche pâteuse, l'air encore  ensommeillé, les yeux lourds,les cheveux en pétard ...Il discerne  trois silhouettes dans le lointain et dit:

-On a eu de la visite?

-Oui , c'est la mère de Nephtys.

-Et les deux autres?

-Les enfants de Nephtys.

-Les quoi???S'exclama t-il subitement réveillé...

-Pour ta gouverne, je te signale que Toundra vient de m'annoncer que ce sont aussi mes enfants et que je suis papa de deux jumeaux, par dessus le marché! Puis ta femme est arrivée avec ton fil et soudain, elle a décampé avec les petits comme si elle avait vu le diable en personne.

-Quoi, intervint Kallista qui venait de réaliser la gravité de la situation,mais tu n'as donc pas compris qu'elle m'a prise pour ta nouvelle femme?

-Et donc a pris votre bébé pour le mien...Finis-je, comprenant enfin la situation.

-Rattrape-la vite tant qu'il est encore temps fit Zoltan en me poussant dans le dos .Cours, mais cours....Dépêche -toi!

je tapai un sprint éperdu sur l'allée; je crois n'avoir n'avais jamais couru aussi vite depuis le jour où j'ai quitté la serre de la plante carnivore, bien sûr.

Juste au moment où j'étais en vue du portail. J'aperçus Toundra  qui grimpait dans un spatiovan de location qui démarra et elle n'entendit pas mes appels. Le véhicule s'était éloigné lorsqu' essoufflé et hors d' haleine je parvins jusqu'à la route.Et j'eus beau signaler ma présence par de grands gestes désespérés, le spatiovan fut bientôt hors de vue.

L'air abattu,en marchant cette fois-ci, je revins vers palais bulle.

-Alors? dit Zoltan.

-Alors, je rentre bredouille, ils sont partis, je n'ai pas pu les rattraper..

-Ne fais pas cette tête , nous allons chercher où ils pu descendre pour loger.Et nous allons retrouver tes enfants...Papa!

Eh bien si je m'attendais à ce que tu sois père avant moi, petit cachottier!

il fit une pause sembla fournir un effort de réflexion et reprit:il me semblait bien avoir remarqué un petit rapprochement entre vous après ton arrestation et ta séquestration.

Je le regarde avec étonnement. Pour lui, comme pour Toundra, il ne fait aucun doute que ces enfants sont les miens, malgré le fait que je n'ai pas approché Nephtys depuis deux ans!

-Comment s'appellent -ils?

J'écartai les bras de deux côtés du corps les paumes en l'air.Je l'ignorais...Sou l'effet de la surprise et à ma propre confusion, je réalisai que je n'avais même pas demandé leur nom à Toundra.

Ma vie reprenait d'autres couleurs.pendant, la demi journée nous fîmes le tour d pensions de famille des environs. Personne ne les avait vus.

 

 

Au repas du soirobe, bredouilles, exténués par cette recherche, nous nous interrogions.

-Nous nous sommes mis en quête d'elle dès qu'elle est partie  d'ici et personne ne l'a vue nulle part alors que nous l'avons cherchée partout.

-Ce n'est pas normal!

-Une vieille femme et deux jumeaux ce n'est pas courant! Ca ne passe pourtant pas inaperçu!

-Pourtant personne n'a pu nous indiquer la direction que son spatiovan a prise.

Et soudain...Perdu au  beau milieu des supputations , des conjectures et des  ténèbres de l'ignorance , la solution m'apparut clairement, lumineuse, évidente!

-Toundra m'a dit qu'elle recherchait de la terre à vendre, elle doit être  hébergée par le propriétaire foncier qui la met en vente!

-Tu as sans doute raison mais nous verrons cela demain car  je tombe de sommeil dit Zoltan en bâillant.

Nous rejoignîmes donc nos chambres bulles respectives ,conçues sans fenêtre pour que les lumières des deux soleils ne s'y infiltrent  pas. Cette pénombre recréait une nuit artificielle car le manque de nuit aurait cruellement déréglé nos horloges internes. De plus, le manque de lumière absolu avait provisoirement stérilisé le sol d'une fertilité délirante.

Couché dans mon lit ,les yeux ouverts, j songeais à toute cette rocambolesque histoire, et en toute sincérité, je m'aperçus que

le retour de Toundra ravivait des sensations que j'avais étouffées. Je croyais m'être débarrassé du manque, de l'amour, du désir que j'avais pour Nephtys.

Mais en fait, ils étaient toujours tapis dans l'ombre, là, au coin de mon cœur. Je pensais à cette paternité invraisemblable t je dois avouer que l'idée de ne pas être le père de ces enfants m'a effleuré l'esprit plus d'une fois....Et je dois reconnaître que j'étais la proie d'une dévorante jalousie!

 

 

 

 

 

Le lendemain, nous eûmes la surprise de voir le propriétaire de la plantation voisine nous rendre visite.

Je ne l'avais vu que deux fois par le passé, il était discret et peu envahissant c'était un homme travailleur et sérieux. Il ne quittait guère son domaine. Il devait avoir une bonne raison d'être ici!

Il me salua avec cordialité et nous remontâmes l'allée en discutant.

Après les salutations d'usage, il me confia quel était le but de son déplacement:

Il afficha, à partir de ce moment, un air plutôt inquiet. Et à l'annonce des nouvelles qu'il me donna, je sentis les poils de mes bras et de ma nuque se hérisser d'effroi.

Il me dit qu'en ville circulait le bruit que de nouveau, le vaisseau pirate de Dakairost  avait cinglé vers notre système solaire et que cette fois-ci, il allait attaquer Paradisia. On disait qu'il était en vue  de la planète et qu'il allait bientôt se placer en orbite. L'attaque du Ravageur allait être lancée d'ici deux jours. On n'était sûr de rien, peut-être n'étaient-ce que de ragots, mais des vaisseaux patrouilleurs scrutaient le ciel...

Ils enverraient des messages aux habitants de Paradisia afin de leur ordonner d'évacuer en cas d'alerte. Il me conseilla de préparer mes bagages , d'avertir me gens et de me préparer à une attaque.

Je le remerciai chaleureusement d'être venu m'avertir. Puis songeant au problème qui me tourmentait,Je lui demandai s'il connaissait le nom de quelqu'un qui aurait été susceptible de vendre de la terre sur Paradisia, il me répondit avec un sourire un peu ironique que tout le monde allait finir par être vendeur étant donné le ravage qu'elle allait subir, mais voyant mon air inquiet, il me donna le nom et l'adresse de quelques personnes qui, avant l'annonce de ces événements,comptaient se retirer des affaires une fois fortune faite et dont il avait entendu les propositions.Pour sa part,il m'affirma n'avoir vu aucune personne qui ressemblait de près ou de loin à la description que je lui fis de Toundra et il  n'avait aperçu aucun des deux enfants.

Je le remerciai de son déplacement en lui offrant quelques bonnes bouteilles de broisy blue.

 Dès qu'il fut parti je convoquai mon personnel et lui annonçai la mauvaise nouvelle.Une vague d'affolement se propagea dans le groupe.

Je leur demandai de quitter le travail et d'aller faire leurs ballots.Ils s'exécutèrent sur le champ.Cependant , alors que de nombreuses personnes venaient me saluer pour prendre congé, Zoltan s'approcha de moi et me glissa à l'oreille:

-Je peux te parler cinq minutes? 

Il attendit patiemment que le flot se tarît. Après le départ de tous, il régnait un silence inquiétant dans Palais bulle et dans la plantation subitement désertée.

-Ecoute, me dit -il, je t'ai promis de t'aider à chercher tes enfants et leur grand-mère, mais d'un autre côté tu comprends que désormais j'ai ma propre famille à protéger et que dans aucun cas que ,je ne pourrais...je ne voudrais être...il parut chercher ses mots et embarrassé, il lâcha:euh, être dans ton cas!

-Je comprendrais que tu t'en ailles de ton côté,toi aussi, mon ami, ne t'inquiète pas.Pour ma part, je comptais aller, pendant ces deux jours chercher du côté de forêts de l'ouest profond car mon voisin m'a donné quelques pistes et quelques adresses. Et crois -moi, si j'ai une chance de les trouver  je ne vais pas la laisser passer.

Kallista s'approcha:

-Je vais rassembler nos affaires,et je vais aller les entreposer dans l'abri troglodyte que tu as creusé dans une galerie de la grotte.Je t'y attendrai avec le petit.Va aider ton ami, mon amour.

Il s'excusa auprès de moi puis il la tira vivement à l'écart:

-Et si je ne revenais pas?

-franchement, te vois -tu plus tard élever ton enfant sous le nez de cet homme qui aura perdu les siens?

Je ne partirai pas d'ici sans toi, Zoltan, le ravageur ne pourra être lancé que d'ici deux jours.Tu reviendras , je le sais, je le sens;Nous partirons dès que tu seras revenu avec eux.Ne discute plus car tu perds du temps.Va t'en!Elle le repoussa sèchement.

-Pars!

Il revint vers elle.Il la tint longuement serrée contre lui.puis il la regarda et lui fit un interminable baiser.

-A bientôt mon amour.

Et à regret, il quitta ses bras.Il effleura le doux font de son bébé d'une caresse.Et me rejoignit.

Je me rapprochai à mon tour de Kallista et lui dis:

-Sincèrement, merci, Kallista!

 

 

 

 

 

 

 

 

Les trois plantations dont mon voisin m'avait parlé se trouvaient respectivement éloignées de soixante, quatre-vingts et soixante-dix kilomètres de Palais bulle. Nous nous mîmes en route non sans avoir pris quelques victuailles pour nous sustenter, de l'eau pour nous abreuver et quelques bagages.

Au bout d'une heure, nous atteignîmes la première propriété à vendre. C'était une merveille luxuriante s'étalant sur quatre collines.Nous eûmes du mal à dénicher le propriétaire.Mais au bout d'une demi-heure,nous le trouvâmes dans un hangar et il nous dit qu'il n'avait pas vu Toundra et ses petits enfants et fut incapable de nous renseigner sur la direction qu'elle avait prise. Nous le tînmes au courant de l'arrivée imminente d'un ravageur.Son visage devint soucieux et s'assombrit.il jura entre ses dents en pestant parce que sa propriété si elle était détruite, deviendrait alors invendable!Il nous dit qu'il allait cependant prendre ses dispositions pour évacuer...A moins qu'il ne décide de mourir avec la terre qu'il avait si amoureusement cultivée!Il semblait sincèrement contrarié que deux enfants se trouvent coincés dans la tourmente.Mais moins que moi.Il nous souhaita bonne chance pour notre recherche.

Nous reprîmes la route.Pour une autre heure de trajet.

Solaria tapait durement.L'air était vibrant d'énergie.Je commençais à suer à grosses gouttes dans le spatiovan.Je m'emparai de la gourde d'eau fraîche et bus à longs traits.Puis je pris une poignée d'eau dans mes paumes puis m'en imprégnai le visage.

 

Nous arrivâmes enfin en vue des vergers de Gréosia...Des coteaux entiers étaient plantés de ces arbres un peu biscornus,sur des hectares et des hectares.

On sentait une fine odeur envoûtante circuler dans l'atmosphère. Les feuillages violets bruissaient dans le vent et le fin crépitement des pédoncules gris éclatait dans l'air, les fruits roses minuscules et remplis de graines impropres à la consommation étaient en train de mûrir. La rumeur  de l'arrivée du ravageur avait dû circuler jusqu'ici car aucun ouvrier agricole ne se trouvait dans l'exploitation. Les granges étaient fermées et cadenassées. La maison du maître était désertée. Je ne détectai aucune présence humaine à l'horizon. Sur la porte un message était punaisé: Alerte!Vous qui lisez ceci passez votre chemin car un ravageur  arrive. Fuyez! C qui confirma ce que je pensais.

Une sorte de malaise diffus me parcourut, j'avais l'impression d'être dans une cité fantôme et je me dépêchai de rembarquer dans mon véhicule.

-Tout le monde est parti, il n'y a plus personne ici dis-je à Zoltan.

La chemise de Zoltan était trempée de sueur et lui aussi visiblement souffrait de la chaleur étouffante qui régnait.

Il descendit de voiture et alla se rafraîchir à la fontaine qui clapotait  dans la cour de la propriété. Je pris le volant. Je l'attendis. Puis nous repartîmes un peu plus harassés, un peu plus découragés, encore plus bredouilles.

 

Nous parvînmes à la troisième ferme ...Notre arrivée fut à peine remarquée.

Sur les lieux il régnait une agitation perceptible. Chacun s'affairait ,Tout le monde rangeait ses affaires et des spatiovans démarraient chargés d'un bric à brac d'objets hétéroclites dans une poussière rouge et suffocante. On était visiblement  en train d'évacuer en catastrophe les lieux.

Je parvins difficilement à me faire indiquer où était le propriétaire .Tous ceux à qui je m'adressais étaient très évasifs à ce sujet. Certains me dirent qu'il était déjà parti mais plus j'avançais et interrogeais le personnel plus les renseignements convergeaient. On m'indiquait son bureau. Je m'y rendis. Un vieil homme était en train de récupérer ses effets et remplissait une valisette de métal de papiers importants.

-Bonjour lui dis- je je suis IrleennKroll  etje possède une plantation qui est à quatre-vingt -dix kilomètres à l'est de la vôtre.

Il s'arrêta un moment,me fixa de son regard fatigué, me toisa et me répondit:

-Bonjour!Ce n'est pas le moment pour des présentations et des mondanités.Je suis en train d'évacuer mon domaine et je n'ai pas de temps à vous accorder.Et il continua à jeter des papiers dans sa mallette.

Il m'indiqua la porte et lorsque je repris la parole il fit des signes de dénégation et de rejet.

-Mais non, écoutez, les dernières nouvelles annoncent qu'un ravageur a été lancé par le vaisseau mère de Dakairost en direction de Paradisia il sera là d'ici le soirobe et ici ce sera bientôt l'enfer.Et, si vous aviez une once de sagesse, vous feriez comme moi,vous  collecteriez ce que vous pourrez rassembler et vous partiriez le plus vite possible vous mettre à l'abri, le plus loin possible d'ici!Et vous partiriez avec armes et bagages et les quelques personnes qui vous sont chères!

-Justement dis- je d'un air misérable,avez vous vu une femme nommée Toundra elle était accompagnée de deux jumeaux, ce sont mes enfants...Aidez-moi à les retrouver!

Ses gestes se suspendirent:

-Oui, je l'ai hébergée ici, elle est partie en début de journée dès que la nouvelle du lancement du ravageur a été confirmée.Elle a pris la direction du nord-ouest avec son spatiovan de location,elle est repartie sur la capitale Edenia afin, je pense, de prendre un vaisseau qui va soit partir vers Phyliteas soit vers Composite ou bien se mettre en orbite. Il eut une moue dubitative et leva les mains, paumes en l'air, loin du corps ce qui indiquait qu'il ignorait  quelle était sa décision en la matière.Elle a fait une très mauvaise affaire car elle  a eu le temps de m' acheter le domaine avant de partir mais vu les circonstances sont prix a été inférieur à ma demande initiale!

-Merci beaucoup, dis-je Merci de vos renseignements, je me lance tout de suite à sa recherche et n'abuserai pas davantage de votre temps.Bonne chance!!!

-Bonne chance à vous aussi,entendis-je alors que j'étais déjà en train de courir dans le couloir.

Je rejoignis Zoltan, et en montant dans mon engin,je lui dis :

-Démarre, ils sont à Edenia.Ils sont partis à la neuvième heure.Dépêche-toi.

il obéit.

Sur la route, il me dit avec inquiétude:

-Tu sais bien que tout le monde doit être en train d'évacuer la planète à l'heure qu'il est et que ça doit être la pagaille là-bas.Et tu sais que le soirobe va bientôt être là et que je vais aussi devoir m'occuper de ma famille.

-Faisons au moins le trajet.Dis- je d'un air sombre, Il ne faut qu'une quarantaine de  minutes pour y aller.Après nous repartirons vers la grotte du colosse où ta femme nous attend avec ton bébé.

-Il ne faudra pas nous y attarder et je doute...

-Qu'on les retrouvera...finis-je, mais au moins je me dirai qu'on aura tout tenté pour le faire.

-Ok, mais sache que d'ici trois heures nous devrons être de retour à la grotte.

-Je suis d'accord.

 

 

 

 

 

 

Nous en étions à vingt minutes de trajet sur la route qui menait à la capitale;nous avancions à vive allure, angoissés par l'imminence du désastre qui nous était annoncé.Nous dépassâmes un spatiovan en panne sur la chaussée, arrêté sur le bas-côté.A quelques kilomètre de là nous croisâmes enfin sur le bord de la route une grande vieille femme exténuée et en difficulté flanquée de deux marmots en pleurs.

-C'est elle, m'exclamai-je en la désignant du doigt vivement, freine!

Zoltan ne m'obeït pas et attendit ,bien sûr, de croiser la prochaine allée transversale pour faire demi-tour.

Dès que je fus en vue des membres de ma famille, je sautai du spatiovan et courus vers eux éperdu de bonheur en les hélant.

Toundra ne me reconnut d'abord pas et chercha fébrilement quelque chose dans son sac ( peut-être une arme?).Puis elle reconnut mes traits et se détendit.sur son visage,Le masque de la fatigue fut remplacé par une grande expression de surprise.Elle eut un grand soupir de soulagement et lâcha:

-Irlenn? Pas possible....c'est toi!

-Installe toi dans le spatiovan dépêche-toi,fis je en cueillant les marmots.Il faut que nous repartions immédiatement vers la grotte du Colosse chercher la compagne de Zoltan.

Nous installâmes les enfants aussi bien que nous pûmes et revînmes sur le spatiovan de location  en rade,récupérer les affaires de Toundra et les valises des petits.

-J'allais vers Edenia reprendre un vaisseau en partance pour Phylitéas expliqua t-elle lorsque cette guimbarde est tombée en panne;heureusement que tu m'as recherchée, je ne sais ce que je serais devenue. En revanche, je ne puis que te blâmer de ne pas avoir fait évacuer ta femme et ton fils et de ne pas les avoir emmenés avec toi.

-C'est un quiproquo absurde dès le départ cette histoire -là me défendis-je d'un ton véhément, la personne et l'enfant que tu as vus à Palais bulle,ma plantation,ce sont la femme et le fils de Zoltan pas les miens!Tu es partie de chez moi sur un malentendu.

-Mais alors...

-Oui Toundra, j'avoue que j'ai été abasourdi par  les nouvelles que tu m'as annoncées mais une fois le message  digéré je dois te dire que je suis prêt à assumer me responsabilités de père envers ces enfants.Et que je suis prêt à prendre Nephtys pour femme ...Enfin... Si elle éprouve toujours quelque chose pour moi et si elle consent à s'arrêter de courir comme une comète au travers de ce système solaire sans que je ne puisse jamais ni la saisir, ni l'attraper, ni l'arrêter.

Le enfants bercés par le balancement du véhicule s'étaient calmés et commençaient à sommeiller.Ils étaient beaux comme des astres.

-Je pense qu'il n'est pas prudent de rebrousser chemin et je suis persuadée que tu dois me ramener vers Edenia pour que nous quittions cette planète au plus vite.

-Impossible, dis-je!Outre qu'Edenia doit être plus qu'encombrée par les fuyards,nous devons absolument récupérer Kallista et son bébé.

-C'est comme ça et pas autrement gronda  Zoltan d'un ton catégorique et autoritaire voyant qu'elle allait argumenter.

Elle se tassa sur son siège et dit:

-Je comprends...Nous sommes donc  entre le mains du destin...Les dés sont désormais jetés et je ne sais si nous en réchapperons cette fois-ci!Nous vivons peut-être le dernier jour de nos existence, j'epère que vous en êtes conscients! Puis elle se tut et ferma les yeux, à son tour.Ce voyage avorté l'avait éprouvée, elle semblait exténuée.

Je m'abîmai dan mes pensées et songeais que je m'étais peut-être trop avancé en espérant un avenir avec ma femme et mes enfants. La menace se précisait. La mort était comme une épée de Damoclès acérée suspendue au dessus de nos têtes ;elle avait pour noms: ravageur et Dakairost. Et je n'avais jamais senti l'échéance fatale si proche depuis la bataille de Permafrost.

 

 

 

Enfin, nous arrivions en pays connu.Le paysage nous devenait familier, on se rapprochait du bercail.Bientôt il faudrait bifurquer vers le chemin qui menait à la plantation sur laquelle était la grotte du Colosse et j'aperçus  la silhouette de palais bulle infiniment  petite dans le lointain.J'eus en le  voyant  un pressentiment tout à fait indéfinissable:à ce moment là il me sembla certain que je le voyais pour la dernière fois.Je ressentis alors un grand vide, un grand découragement...Mais au virage,il disparut derrière les frondaisons et je pensai à autre chose.

Soudain alors que nous n'étions plus qu'à une dizaine  de kilomètres du but, je vis le visage de Toundra changer de couleur elle devint livide , claqua des dents, avait les yeux presque exorbités et muette de terreur elle désigna quelque chose de l'index derrière nous. Je me retournai et c'est alors que je LE vis.Les poils de mes bras se hérissèrent littéralement et je sentis une sueur froide descendre le long de mon échine:le ravageur était là à cinq cents mètres de nous!

C'était un trou noir dont les bords vibraient d'une énergie scintillante et aveuglante qui se répandait autour de lui en lignes brisées. Il roulait sur lui-même sur Paradisia en envoyant de éclairs vers le sol mais le sol lui-même lui renvoyait des éclairs d'énergie encore plus lumineux encore plus soutenus, chargés d'une électricité démentielle.Il oeuvrait vite à son travail de destruction.

Sous lui, sur son trajet il laissait de larges bandes de sol noirci et calciné. Il avalait l'énergie de tout être vivant qui se trouvait pris dans son champ d'action, il vaporisait l'eau,désintégrait les pierres.sous son passage, tout mourait, tout brûlait, tout disparaissait, tout était converti en énergie.L'engin de mort était , mécanique, inexorable, impitoyable.

Zoltan appuya sur le champignon, bientôt l'outil maléfique ne se trouva plus qu'à cent mètres de nous. Zoltan prit la première voie qui se trouvait  à sa droite et il fit bien. Le ravageur nous frôla presque puis il dévia de sa trajectoireinitiale, fit demi tour et prit la direction opposée.il prenait la direction de  Palais Bulle!

Et nous nous étions arrivés! Zoltan gara le spatiovan dans le petit parking souterrain qu'il avait aménagé avec ses ouvriers et nous sortîmes en trombe. Il alla chercher Kallista dans son petit logement troglodyte et leur bébé.  Nous descendîmes dans la salle principale en courant. Nous entendîmes le ravageur effectuer son passage au dessus de nos têtes, la voûte de la grotte  trembla et soudain nous en vîmes jaillir par centaines de petits fouisseurs terrorisés qui couinaient et glapissaient.Il en sortaient tant et tant  qu'ils finirent par occuper par milliers  l'excavation naturelle.Et comme ils ne pouvaient 'y entaer indéfiniment La plupart s'éparpillèrent dans les galeries,éperdus de terreur.On eut dit un long chemin tapissé de fourrure grouillante qui défilait dans les sentiers souterrains.Ils couraient serrés en une troupe compacte et disciplinée.

Soudain,du fond de la galerie j'entendis une voix qui poussa des cris aigus.

Cette voix, je l'aurais reconnue entre mille que dis-je?

Entre des millions car cette  voix.....

 C'était celle de Nephtys.

-J'ai oublié de te dire dit Kallista serrée contre Zoltan qui  faisait tant bien que mal devant elle et le danger un rempart de son corps , que Nephtys était arrivée à palais bulle après votre départ et était à la recherche de vos enfants et de sa mère.Quand elle a su  que vous étiez partis ,je l'ai emmenée avec moi à la grotte.

 

 

 

Les ouvriers avaient abandonné dans un coin une paire de bottes d'égoutier si usées et si crottées qu'ils n'avaient pas osé l'emporter avec eux.  Je les enfilai à la hâte et remontai en courant le flot grouillant des fouisseurs dans la galerie d'où il me semblait que venait la voix de Nephtys. Les bêtes dérangées devenaient agressives mais se cassaient les dents sur le cuir épais. Soudain, je la vis: elle était juchée  sur un rocher plat et repoussait les bestioles du pied.

Et je peux jurer que, bien que je me fusse trouvé dans une caverne obscure, sur un monde ravagé, dans une galerie grouillante de bestioles, chargé d' une famille  que je ne saurais comment nourrir lorsque les provisions qu'on avait entreposées dans l'abri troglodyte de Zoltan seraient épuisées, -oui je pourrais le jurer- que ces retrouvailles furent l'un des plus beaux instants de ma vie.

Elle me fixa comme si j'étais une improbable apparition mais aussi comme si j'étais son héros. Et d'ailleurs qui aurait parié un cent sur une rencontre à deux cents mètres sous la surface du sol, alors que nous ne nous étions pas vus depuis près de trois ans?

Et elle, qui avait subi l'entraînement des cosmonautes,combattu les gnorks ,qui avait échappé à la plante carnivore, accouché de trois enfants me regarda en tendant les bras,et me dit misérablement d'un timbre suraigu:

-Ouh, Irlenn au secours, aide-moi, j'ai toujours détesté ces...euh... ces espèces de...de  rats...

Alors je fendis le flot et allai la déloger de son rocher, je la soulevai et la portai dans mes bras, pour la mettre en sécurité et je peux vous assurer que j'aurais aimé que  cet instant s'éternisât pour que je puisse la garder encore embrassée tout contre moi des milliers de jours comme cela à sentir sa chaleur à humer l'odeur de ses cheveux. Mon coeur explosait de joie. Je riais de bonheur,là au milieu des bestioles affolées. Suprême paradoxe:c'était l'enfer, dehors , j'avais certainement tout perdu mais moi, j'étais heureux....Infiniment,follement heureux!