Nos états d'ames (le corps à part et les images avec)

A vivre à fil tendu,

les acouphènes vibrent de ces tensions, le soir, la nuit, au petit matin, ils délivrent leurs chants au creux d'un coquillage dont je ne connais pas la forme, sans mot, sans fond, un univers sonore au-delà du désir,

telle la vibration d'ailes transparentes et invisibles.

"En 1998, au milieu de ses oiseaux en cage, des plantes et des livres, il racontait le Tanger de son enfance, les années où il était un enfant des rues, mais aussi sa rencontre avec Jean Genet, Tenessee Williams ou Paul Bowles."  (Paul Bowles . "Un thé au Sahara" 1949...A qui ai-je refilé ce bouquin ? Repris en film par Bertulocci)

https://www.franceculture.fr/emissions/les-nuits-de-france-culture/quand-mohamed-choukri-racontait-son-enfance-dans-les-rues-de-tanger?utm_campaign=Echobox&utm_medium=Social&utm_source=Facebook

"La beauté de l'œuvre de Paul Auster réside dans la friabilité de sa conception du métier d'écrivain. Ses lignes d'écriture sont des lignes de fractures. Ses romans nous font sentir combien il est étrange d'être vivant."

Et puis un peu de musique....

Ah...

Ce samedi matin où il faut aller chez Fabien. Bien s'étaler sur le canapé avant pour faire semblant que ça va trainasser dans la flemme et la cérébralité totale...Profiter de l'heure supplémentaire octroyée dans une mansuétude toute mienne...Commencer à rassembler les fibres musculaires éparses....S'exercer les doigts sur le clavier comme le ferait un pianiste prenant le goût des gammes à sentir....Se déplier les courbatures de la semaine éparpillées en puzzle de bas en haut....S'habiller en conséquences de la température et de la rudesse des matériaux à brasser en journée et surtout, laisser son esprit se désorganiser en canevas abstrait pour passer d'un état à un autre...

D'une amie...

"je ne sais pas je
ne sais plus
la seule vue
de ma tête
me met hors d'émoi ..."

^^

Comme tu ne sais pas que je suis.


Du désir comme rapport à l’autre et de la jouissance comme rapport au temps. L’objet a permet à « la jouissance de condescendre au désir » (Séminaire X). D’où la fameuse formule de l’amour dans son adresse à l’autre : « je te demande de refuser ce que je t’offre, parce que ce n’est pas ça », pas ça, c’est-à-dire le jaillissement insaisissable du commencement.

Des Hommes en bleu :
"Notre écriture à nous, au Hoggar,
est une écriture de nomades
parce qu'elle est tout en bâtons
qui sont les jambes de tous les troupeaux.
Jambes d'hommes, jambes de méhara,
de zébus, de gazelles,
tout ce qui parcourt le désert.
Et puis les croix disent si tu vas à droite
ou à gauche. Et les points, tu vois, il y a
beaucoup de points. Ce sont les étoiles
pour nous conduire la nuit, parce que nous,
les Sahariens,
nous ne connaissons que la route,
la route qui a pour guide, tour à tour,
le soleil et puis les étoiles.
Et nous partons de notre coeur,
et nous tournons autour de lui
en cercles de plus en plus grands,
pour enlacer les autres coeurs
dans un cercle de vie, comme l'horizon
autour de ton troupeau et de toi-même."

(Transcription d'un poème touareg)

Fulgurance des émaux bleus...

"Que tout déchirement (bleu) refasse noeud aux lèvres qu’un mot avant de se dissiper figurera ."

Militant (parfois) :

"Capitalisme et libido. Le capitalisme du XX^e siècle a fait de la libido sa principale énergie. Il ne suffit pas de disposer de pétrole pour « faire marcher » le capitalisme consumériste : il faut pouvoir exploiter aussi et surtout le désir et la libido. L’énergie libidinale doit être canalisée sur les objets de la consommation afin d’absorber les excédents de la production industrielle. Il s’agit de façonner des désirs selon les besoins de la rentabilité des investissements – c’est à dire aussi bien de rabattre les désirs sur les besoins. L’exploitation managériale illimitée de la libido est ce qui détruit notre désir."

Il y a 2 heures, soloandsolo a dit :

Erratum

 

 

 

 

 

Concernant les photos qui auraient dues apparaitre dans le dernier post :

Quand tu tombes par hasard sur un de tes écrits perdu sur internet...Il y a sept ans.

6/10 - 17h38
Il y a du manque présence : un jour passe
8/10 - 19h55
Chocolat... Fève... amande... le vent... j'ai envie
10/10 - 20:04:14
Envie d'être avec toi
11/10 - 09:43:17
Je suis tellement étonné de cette relation
14/10 - 13:36:58
La lune sur l'étang te dit des reflets or ancien et bleu silence... Baisers
15/10 - 12:34:43
C'est presque l'été ici... les oranges et les grenades font les amours dans un chat-leur désinvolte... Baiser...
27/10 - 21h35
Un zest de caresse... De baiser et une tranche de mandarine sur tes lèvres...
30/10 - 22:53:50
Je mettrai mes mains là où tu veux les sentir... Comme tu veux les sentir...
06/11 - 19h55
Etirement d'entre semaines... longueurs langueurs. Alors que le désir pointe son ?
20/11 - 12h35
Baiser du sud ensoleillé et bleu sensitif......

Idelette, ici, quand j'ouvre un livre, une boite, il y a toujours un mot de toi, une photo qui sont là, présents à ma mémoire.

« [...]
Nous ferons des pas merveilleux, l'homme fera des pas merveilleux s'il redescend aux choses (comme il faut redescendre aux mots pour exprimer les choses convenablement) et s'applique à les étudier et à les exprimer en faisant confiance à la fois à son œil, à sa raison et à son intuition, sans préventions qui l'empêche de suivre les nouveautés qu'elles contiennent – et sachant les considérer dans leur essence comme dans leurs détails. Mais il faut en même temps qu'il les refasse dans le logos à partir des matériaux du logos, c'est-à-dire de la parole.
Alors seulement sa connaissance, ses découvertes, seront solides, non fugitives, non fugaces. »
[...]
Paris, mars-septembre 1938

*
[...]

*
L’œillet
Le mimosa
Le carnet du bois de pins

Je me souviens de ton sourire quand tu me fis découvrir cette chanson :

La Mounine ou note après coup sur un ciel de Provence

Comment ça se noue dans le langage ?

-Elle (la fille d'alors dans sa métaphore oiselière) :

« Le mot OI S E A U : il contient toutes les voyelles. Très bien, j'approuve. Mais [...] »
*
« Certains oiseaux vivent seuls, ou avec leur seule famille immédiate, d'autres en petites bandes, d'autres en grandes bandes. [...] »
*
« Comment apparaît l'oiseau dans la vie d'un homme ? Comme une surprise dans le champ de sa vision. [...] »
*
« Je croyais écrire mille pages sur n'importe quel objet, et voici qu'à moins de cinq je suis essoufflé, et me tourne vers la compilation ! Non, je sens bien que de moi (et de l'oiseau) je peux naïvement tirer autre chose. Mais au fond ce qui importe, n'est-ce pas de saisir le nœud ? [...] »

-Lui (le garçon qui l'écoutait) : il bleuissait de ses histoires de fille et elle rougissait de le voir bleuir.

En déduction, du rapport à l'écriture.

Que l'écriture soit entre les choses et les mots revient à en faire un acte d'effraction et de passage et ainsi à lui reconnaître le pouvoir d'exister essentiellement comme métaphore. […] Pierre Fédida, L'absence.

Illustrations Roland Topor :