Bruce Springsteen : "Born To Run", une autobiographie honnête et touchante

Le Boss fait une infidélité aux disquaires pour investir les librairies mardi 27 septembre.

Avec "Born To Run', le chanteur livre des confessions pleines de surprises.

Un ouvrage accompagné d'une compilation, Chapter & Verse, qui contient cinq inédits. Au total, 620 pages passionnantes, au style aussi direct et incisif que celui de ses chansons. Ou l'histoire d'un gamin du New Jersey qui a grandi près d'une église, entre les odeurs d'une usine Nescafé et celle du mazout qui sert à chauffer la petite maison...pour devenir l'une des plus grandes rock stars.

http://www.rtl.fr/cu...ante-7785008440

Je vais la lire bien sûr, et je vous dirai quoi

J'aime bien ses chansons .

J'ai reçu le bouquin hier et je viens d'en lire les cinquante premières pages.

"L'objet" d'abord : j'adore. Un gros bouquin à couverture souple à rabats, une police de caractère petite mais aérée d'un interligne et demi, un fascicule photos à la fin, un marque page de promo pour le cd de titres inédits.

Les premières pages dressent l'arbre généalogique et l'histoire des membres de la famille, notamment des femmes, italiennes, toutes mariées à des irlandais par choix, fuyant les italiens et la vie de servitude qu'ils offraient. La figure emblématique est la grand-mère, personne aimante, trop, bien trop. Cela contribuera à faire de Bruce Springsteen un enfant-roi révolté contre les règles élémentaires de vie. D'enfant chahuté à l'école il deviendra l'ado en extase devant Elvis Presley, ce qui le fera courir louer une guitare dont il ne fera rien.

Le style : il est simple, fluide.

Pas d'excès, pas d'emphase pour relater une situation grave ou une situation amusante.

Je ressens une sorte d'humilité dans le récit qui me plaît.

Je reviendrai en dire plus dans quelques pages.

La guitare, deuxième essai :

"Le vendeur a sorti mon hideux rêve marron de la vitrine, retiré l'étiquette du prix et l'instrument fut à moi. J'ai pris soin de ne pas me faire repérer en rentrant, je ne voulais pas que mes aient vent de mes vaines et irréalistes ambitions. J'ai monté la guitare dans ma chambre et j'ai refermé la porte comme s'il s'agissait un accessoire érotique (ç'en était un !). Je me suis assis, je l'ai tenue sur mes genoux et j'ai été pris d'une vertigineuse confusion. Par où commencer ? Les cordes étaient épaisses comme des fils téléphoniques, alors je me suis simplement mis à faire du bruit, à jouer à l'oreille".

La guitare, troisième édition :

Il m'a sorti une Gibson hollow body, sans cordes, avec un manche hyperlong. [...] C'était un drôle d'instrument. Mes cordes arrivaient à peine à faire le tour des clés, très grandes, et situées hyper loin sur le manche. Lorsque je l'ai branchée sur mon ampli Danelectro, MAGIE !...

[...]

Un soir, un gamin qui en connaissait un rayon question guitares m'a fait comprendre le "miracle" de ma Gibson. Il s'est approché, et m'a félicité d'avoir eu l'idée géniale de mettre des cordes de guitare sur une basse six cordes pour m'en servir comme d'un instrument solo. J'ai hoché la tête avec un air entendu tout en me disant : "Eh merde... c'est une basse six cordes !"

J'ai fini le bouquin, je vous livre un dernier petit extrait :

Le culte de la mort est puissant dans le rock et il fait couler beaucoup d'encre, mais en pratique, l'artiste et ses chansons n'ont pas grand-chose à y gagner. A part une bonne vie gâchée, des enfants abandonnés et un trou de six pieds sous terre. Tirer sa révérence dans un feu d'artifice glorieux, c'est de la connerie, point barre.

J'ai trouvé cette auto bio géniale. Bruce Springsteen se livre d'une façon tellement touchante, impressionnant.