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Présidentielles : Précis de philosophie à l'usage des candidats


DroitDeRéponse

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Membre, Un con qui marche ira plus loin qu'un intellectuel assis, 53ans Posté(e)
DroitDeRéponse Membre 90 768 messages
53ans‚ Un con qui marche ira plus loin qu'un intellectuel assis,
Posté(e)

Dans chacun des liens un podcast

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http://www.francecul...-de-se-declarer

Aujourd’hui, vendredi 2 septembre, on peut d’ores et déjà comptabiliser une quarantaine de candidats à la présidentielle de 2017. Une quarantaine de candidats déclarés en tout cas. Parmi ceux-là, il y a évidemment ceux qui se déclarent alors qu’on le savait déjà, comme Nicolas Sarkozy.

Il y a aussi ceux qui se déclarent sans qu’on n’ait pu le prévoir à 100%, mais sans que l’on soit pour autant surpris, tel Benoît Hamon dont le « probablement » en mars dernier témoigne parfaitement de cette ambiguïté.

Et puis, il y a un 3ème genre de candidats : ceux qui ne se déclarent pas. Durant la petite vingtaine de minutes d’entretien que l’on a pu suivre mardi soir, ce 30 août, sur le JT de TF1, Emmanuel Macron a réussi le tour de force d’être candidat sans jamais se déclarer.

La question se pose alors : si les candidats qui se déclarent n’annoncent rien qui ne soit déjà connu et si un candidat comme Emmanuel Macron n’annonce rien qu’il ne fasse déjà, que reste-t-il encore de la déclaration, de l’acte même de déclarer ?

Déclaration d'impôts, déclaration d'amour

Déclarer, par définition, c’est porter à la connaissance, c’est dire quelque chose qui va marquer une rupture, une nouveauté, qui va déclencher une action à laquelle on ne pourra pas se soustraire : le langage a ici une dimension performative et se présente comme un acte ferme et solennel d’engagement, à la fois avec celui à qui l’on parle mais aussi avec nous-mêmes. C’est par exemple une déclaration d’impôts, ou bien plus heureux : une déclaration d’amour.

A cet égard, et une fois ne sera pas coutume : ce n’est pas chez un philosophe politique que l’on en trouve le meilleur éclairage, mais chez un spécialiste du langage, Roland Barthes, dans ses Fragments d’un discours amoureux. La déclaration, nous dit-il : est « la propension du sujet amoureux à entretenir abondamment, avec une émotion contenue, l’être aimé, de son amour, de lui, de soi, d’eux : la déclaration, continue-t-il, ne porte pas sur l’aveu de l’amour, mais sur la forme, infiniment commentée, de la relation amoureuse ».

« Je l’ai déjà dit à plusieurs reprises », « d’évidence » : pour sûr, la déclaration politique de Macron a tout ici de la déclaration amoureuse : elle ne délivre pas une information puisque celle-ci est évidente, elle n’est pas un aveu puisqu’elle ne fait qu’« enrouler l’autre de mots ».

Mais doit-on dire des propos de Macron qu’ils sont pour autant, et comme en amour, un commentaire d’une relation ? Car comme toute déclaration, elle devrait précisément comporter une relation entre un locuteur et un interlocuteur pour être commentée : or, à quelle personne parle Macron, s’il ne fait que différer l’annonce et l’amorce de cette relation ? S’il ne se désigne pas même comme le candidat ?

Si Emmanuel Macron emploie le « nous à dessein », et non pas la 1ère personne donc, il semble tout à fait logique qu’il ne se déclare pas : il n’y a en effet pas de déclaration sans un « je » identifiable. En revanche, il n’a aucun problème à énoncer ce qu’il vise, même en termes abstraits : une vision, un projet autour duquel se rassembler. Mais autour de qui se rassembler alors ? C’est comme s’il inversait les rôles et comble de la situation : demandait à ce qu’on l’élise dans notre cœur sans même qu’il ait déclaré sa flamme.

S’il y a donc un conseil à lui donner : c’est encore chez Barthes qu’on le trouve : en politique comme en amour : il faut faire le 1er pas, et si passé le 1er « je t’aime », celui-ci n’a plus de sens, il faut au moins qu’il y en ait eu un 1er.

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Obtiendra t'il notre amour ... platonique ?

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http://www.francecul...yn-rand-de-lart

Le temps des primaires est un temps doublement paradoxal : il faut non seulement rallier ceux qui sont déjà convaincus par nos arguments... tout en affrontant non pas des opposants, mais son propre camp.

Rassembler / gagner ; unifier / diviser : voilà donc le paradoxe… Passe encore à l’échelle nationale pour faire triompher son parti et ses idées auprès de la majorité, mais à l’échelle partisane, les primaires deviennent le laboratoire de cette contradiction propre au régime démocratique et présidentiel : celle de l’émergence d’un seul au lieu de tous, et même au lieu de ses amis politiques…

Certains, face à cela, décident de fuir le paradoxe en quittant leur famille pour fonder leur propre parti, comme Nicolas Dupont-Aignan par exemple, avec Debout la France !,

ET PUIS d’autres, au contraire, le saisissent à bras le corps…. comme les Républicains qui se sont retrouvés le w-end dernier pour leur université d’été sous le soleil de la Baule.

Une concurrence dans le respect des personnes selon Bruno Le Maire, un code de bonne conduite pour Alain Juppé, un débat et non un pugilat quant à François Fillon… Miser d’abord sur le rassemblement, la civilité et un certain sens de l’honneur, pour pouvoir gagner, telle serait la tactique des candidats Républicains pour dépasser le paradoxe des primaires… enfin pas la tactique de tous, en tout cas pas celle de Nicolas Sarkozy.

D’abord gagner, et diriger seul, pour ensuite rassembler, unir les autres, Nicolas Sarkozy, dans son discours qui a clos l’université d’été, adopte bien la tactique inverse à celle de ses concurrents. Et cette tactique a un nom : c’est l’égoïsme.

En 1964, Ayn Rand, philosophe américaine d’origine soviétique, libertarienne et prêtresse d’un individualisme radical, publiait sur ce point La vertu de l’égoïsme. Sa grande thèse : défendre l’égoïsme, le « vivre pour soi », contre l’altruisme qui consiste à se sacrifier pour les autres. Or, à ce jeu, poursuivre son ambition et sa vérité face aux autres, Nicolas Sarkozy semble tout à fait exceller.

Mieux que d’être un seul contre tous, Nicolas Sarkozy est en fait le seul. Mieux que de gagner pour rassembler, il gagne en rassemblant de fait et de droit : sa vérité, affirme-t-il, est celle de son parti.

Du « je » au « nous », le glissement est subtil : Nicolas Sarkozy a l’art de faire disparaître les autres, ses adversaires, ses concurrents, en les absorbant en son sein.

Mais est-ce alors encore de l’égoïsme quand il n’y a plus d’autres contre qui gagner, d’autres à qui je dois me préférer ?

« Personne ne réussira sans l’autre », nous dit-il pourtant : mais qui est l’autre ici ? Quel est l’autre de Sarkozy quand la division de son parti n’a lieu qu’en son absence ?

Or, pour Ayn Rand, l’égoïsme n’est pas l’égotisme : l’égoïsme n’est pas un ego qui ne dialogue qu’avec lui-même, qui, comme elle le dit, ne connaît d’autre moteur à ses pensées et ses désirs que lui-même… C’est comme si Sarkozy allait alors plus loin que l’égoïsme de la philosophe américaine, comme s’il faisait preuve d’égotisme plus que d’égoïsme ?

Le seul conseil à donner à Nicolas Sarkozy pour ces primaires serait donc : qu’il veille à être égoïste, c’est encore la seule manière d’être à plusieurs, car à être le seul dans sa course, on finit bien par être l’autre de soi-même, c’est-à-dire son 1er adversaire.

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Mais en étant l'autre de lui-même, pourra t'il nous comprendre ?

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http://www.francecul...e-rousseau-lart

A la différence des quarante et quelques candidats à l'élection présidentielle de 2017, Jean-Luc Mélenchon n'a pas perdu de temps pour se déclarer - c'est chose faite depuis février dernier-, et à la différence d'une vingtaine de ceux-là, il ne perd pas non plus de temps avec des primaires : le candidat de son parti, le Front de gauche, c'est lui et lui seul.

Mais seul, Jean-Luc Mélenchon ne l'est pas non plus complètement, puisque le week-end dernier, pour le rendez-vous annuel de la Fête de l'Humanité, il a justement visé l'humanité...

« L'intérêt général humain » : tel est donc le fil conducteur de Jean-Luc Mélenchon.

Et si l'intérêt général peut d'emblée évoquer Jean-Jacques Rousseau et son contrat social, inscrivant ainsi Jean-Luc Mélenchon dans une filiation républicaine, le terme d'humain est beaucoup plus énigmatique. Car on ne doit qu'à Jean-Luc Mélenchon cette expression, et on ne la trouve nulle part chez Rousseau.

Que peut donc bien ajouter ce terme d'humain à l'intérêt général ? Comment la volonté générale qui le vise, ce fruit de l'association de tous les hommes en « un corps moral et collectif », pourrait-elle ne pas ou ne plus être humaine ? Qu'est-ce qui fait que l'intérêt général semble manquer l'humain, pour avoir à lui adjoindre ce terme ?

Il lui manque au moins deux choses, deux sens que l'humanité exprime et que n'a pas manqué pour sa part Jean-Luc Mélenchon avec son mot d'ordre :

-l'humanité, en effet, c'est ce que partagent les hommes, par rapport à d'autres espèces : ce sont leurs traits et leurs biens naturels communs, et à cet égard, il est toujours bon de le rappeler et de faire justement preuve d'humanité face aux inégalités

-mais l'humanité, c'est aussi et d'abord, l'ensemble des caractères communs à tous les hommes, et là, non pas en rupture mais en continuité avec les autres espèces, telles la vie et l'animalité. Ce que Mélenchon a mentionné d'emblée et qu'il a approfondi ensuite

Animal, végétal, écosystème, projet global... Jean-Luc Mélenchon, avec son intérêt général humain, est beaucoup plus vert qu'on ne le pense, mais serait-il encore plus rousseauiste que Rousseau ? On l'a dit, pas d'intérêt général humain chez le philosophe du Contrat social, mais il y a bien, en revanche, chez lui une pensée et même un amour de la nature. Dans ses Rêveries du promeneur solitaire, 7ème promenade, Rousseau critique ainsi ceux qui, à leurs propres fins, physiques ou intellectuelles, puisent dans l'environnement comme dans une nature morte, ceux qui, je cite, « la déchire, la désosse, fouille à loisir dans ses entrailles palpitantes ».

Mais Jean-Luc Mélenchon, lui, va beaucoup plus loin encore que Rousseau : il ne critique pas seulement ceux qui fouillent ses entrailles palpitantes, il ne célèbre pas seulement la nature d'un côté, et le contrat social de l'autre, non il fait les deux ensemble, grâce à une chanson qu’il emprunte à Laurent Voulzy et Alain Souchon.

Mieux donc que d'aimer la nature, Jean-Luc Mélenchon, petit oiseau malin, se fond en elle. Et mieux encore, il repense l'humanité en s'inspirant d'elle... et non le contraire.

UN CONSEIL

Mon conseil, ce serait qu'il continue comme ça. Mais qu'il ne s'envole pas trop loin non plus, car à viser trop haut, avec un projet si ambitieux et un mot si large que l’humain, le risque est de ne pouvoir en faire que moins.

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En faire que moins ou en faire trop pour finir par en oublier l'individu au profit d'un humain qui n'existe pas ?

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Membre, Forumeur confit, Posté(e)
Enchantant Membre 17 474 messages
Forumeur confit,
Posté(e)

Beaucoup de prose pour finalement ne pas dire grand-chose.

Au cours d'une de ces prestigieuses conférences de presse, un journaliste évoquant la disparition du général De Gaulle et ce dernier de répondre :

...ce qui est à redouter, à mon sens, après l’événement dont je parle, ce n'est pas le vide politique, c'est plutôt le trop plein.

Concernant la foule des candidatures d'aujourd'hui, difficile de ne pas admettre qu'il avait aussi raison sur ce point.

Les hommes sont intelligent et calculateur, lorsqu'il s'agit de défendre leur intérêt.

La candidature à la présidence est utilisé par le plus grand nombre des politiciens,comme une tribune publicitaire par tous ceux qui savent pertinemment qu'il n'ont aucune chance d'être élu.

C'est en fait un dévoiement de la démarche, il faudrait à mon sens, augmenter le nombre des signatures pour assécher le nombre grandissant des candidats.dev.gif

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Membre, Un con qui marche ira plus loin qu'un intellectuel assis, 53ans Posté(e)
DroitDeRéponse Membre 90 768 messages
53ans‚ Un con qui marche ira plus loin qu'un intellectuel assis,
Posté(e)

Beaucoup de prose pour finalement ne pas dire grand-chose.

Au cours d'une de ces prestigieuses conférences de presse, un journaliste évoquant la disparition du général De Gaulle et ce dernier de répondre :

...ce qui est à redouter, à mon sens, après l’événement dont je parle, ce n'est pas le vide politique, c'est plutôt le trop plein.

Concernant la foule des candidatures d'aujourd'hui, difficile de ne pas admettre qu'il avait aussi raison sur ce point.

Les hommes sont intelligent et calculateur, lorsqu'il s'agit de défendre leur intérêt.

La candidature à la présidence est utilisé par le plus grand nombre des politiciens,comme une tribune publicitaire par tous ceux qui savent pertinemment qu'il n'ont aucune chance d'être élu.

C'est en fait un dévoiement de la démarche, il faudrait à mon sens, augmenter le nombre des signatures pour assécher le nombre grandissant des candidats.dev.gif

Pour ma part j'aime bien l'idée de partir du discours du candidat et d'en dégager une ligne de force , un trait de caractère , ... Le sujet se veut de toute façon léger .

Augmenter le nombre de signatures c'est tuer une grande partie de la gauche de la gauche , voire le FN . Ça ne me paraît pas très sain ,

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Membre, Talon 1, 79ans Posté(e)
Talon 1 Membre 24 133 messages
79ans‚ Talon 1,
Posté(e)

Comme disait Montaigne, qui fut Juppé de Bordeaux (pardon - Maire), il ne faut pas confondre l'homme et sa chemise. Et aussi : plus le singe monte à l'arbre, mieux on voit son cul.

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Membre, Posté(e)
le merle Membre 21 605 messages
Maitre des forums‚
Posté(e)

bonjour

malheureusement , nous voila repartie sur de nouvelles bases fausses . les politiques de tous bords , avec leurs promesses et les électeurs éternels innocents . une fois élus , ces maîtres du baratin feront peut-être le contraire de ce qu'ils leurs ont promis et , il faudra attendre 5 ans pour les " remercier " pour leurs mauvais et déloyaux services ou trahison au pire .

mentez aux assurances ou au fisc ou aux banques et vous verrez la foudre des lois s'abattre sur votre frêle personne .

eux non , ils vous diront que c'est de la politique ou , semble-il- , tout est permis ?

je suis un très mauvais citoyen , je ne voterais pas sauf si ,les politiques donnent la liste de leurs promesses , persistent et signe .si ils sont élus , ils devront répondre de leurs promesses non tenues et en subirent les conséquences sans attendre

5 ans .

oui , je rêve , vous avez raison , je suis encore l'un de ces bisounours qui croit encore au Père Noel lol .

bonne journée

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Membre, Posté(e)
genese Membre 488 messages
Forumeur Débutant‚
Posté(e)

malheureusement , nous voila repartie sur de nouvelles bases fausses . les politiques de tous bords , avec leurs promesses et les électeurs éternels innocents . une fois élus , ces maîtres du baratin feront peut-être le contraire de ce qu'ils leurs ont promis et , il faudra attendre 5 ans pour les " remercier " pour leurs mauvais et déloyaux services ou trahison au pire .

Permettez moi Le Merle de siffler avec vous, le mot innocent en parlant des électeurs me parait bien léger, d'autres termes seraient plus proches de la réalité.

Et dire que nous nous permettons de parler et de critiquer la future élection d'un Président des US!!! Nous ne sommes pas mal non plus dans nos réactions sur la future présidence de la France

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