La contrainte du prisonnier

Puisque vous en voulez encore...

Sachez que sur l'exo en direct, Criterium m'a explicitement suppliée... Voyez par vous-même.

Owi, Maîtresse Anna, redonnez-nous de ces contraintes qui nous font perdre la tête...

Quel plaisir de voir que vous nous conduisez aussitôt vers ce nouveau donjon...

:happy:

J'ai estimé que le sado-masochisme se devait d'être une forme littéraire comme une autre alors, voici ce de quoi vous vous rendrez coupable ! J'espère que vous aimez l'Oulipo** et que si tel n'est pas le cas, apprendrez à apprécier ce genre Ô combien joyeux malgré tout le mal qu'il sait donner aux esprits les plus rigoureux. Soyez certains que vous aimerez souffrir comme vous jubilerez de la douleur que vous infligerez.

Voici le théâtre de vos tortures (trouvé pour vous sur Oulipo.net) :

[...]

La contrainte du prisonnier

Un prisonnier veut envoyer un message mais ne dispose que d’un papier minuscule. Pour gagner de la place, il formule son message en évitant toutes les lettres à jambages.

Ne restent que a, c, e, m, n, o, r, s, u, v, w, x, z.

Si le prisonnier dispose d’un peu plus de papier, il pourra se permettre d’utiliser le i.

Ex : un incarcéré économe : nous, communs amis, écrivons sans ennui une missive

[...]

Utilisez donc le i, je suis dans un bon jour...

N'emprisonnez pas votre imagination et rendez-la aussi légère que votre plume.

Et malgré tout, amusez-vous (et nous) !

:gurp:

Sans le Q ça va être compliqué! :D

Oui, pas de jambes en l'air ni en bas... ! INTERDIT !

Attention, j'ai un fouet électrique... ^^

Oui, pas de jambes en l'air ni en bas... ! INTERDIT !

Attention, j'ai un fouet électrique... ^^

Humm intéressant Anna ^^

**Pour en savoir plus :

OuLiPo

(abréviation de OUvroir de LIttérature POtentielle)

Groupe d'écrivains créé par le mathématicien François Le Lionnais et Raymond Queneau en 1960.

Cet atelier de littérature expérimentale (« baptisé » par Albert-Marie Schmidt) est né des réflexions de François Le Lionnais et de Raymond Queneau sur la possibilité de créer de nouvelles contraintes formelles à l'expression littéraire. Le groupe, qui tint sa première réunion le 24 novembre 1960, se proposait également d'affiner des procédures connues (ainsi revigorer le centon à l'aide de la théorie des chaînes de Markov), de manière à mettre des structures nouvelles à la disposition des écrivains dont l'inspiration se nourrit des règles et s'affermit sur l'obstacle. Rattaché au « Collège de pataphysique », il a rassemblé entre autres, aux côtés de ses initiateurs, Jacques Bens, Jean Lescure, Ross Chambers, Stanley Chapman, Georges Perec, Jacques Roubaud, et intéressa Marcel Duchamp. L'OuLiPo se reconnaît des ancêtres, ou « plagiaires par anticipation », dans les troubadours, Villon, Rabelais, les Grands Rhétoriqueurs, la commedia dell'arte, Raymond Roussel, les formalistes russes.

Ses méthodes supposent une pratique assidue du dictionnaire encyclopédique (la méthode S + 7 de J. Lescure remplace tous les substantifs d'un texte par le 7e qui suit dans un lexique donné ; la littérature définitionnelle de Queneau substitue à chaque mot sa définition dans le dictionnaire et génère ainsi un vaste « cancer » littéraire) ou des mathématiques (poèmes booléens de F. Le Lionnais, poèmes pour rubans de Moebius de L. Étienne). Elles bénéficient aujourd'hui de l'assistance de l'ordinateur et avec J. Roubaud rejoignent les objectifs de l'« ALAMO » (Atelier de littérature assistée par la mathématique et l'ordinateur).

En 1982, l'OuLiPo s'est donné une « filiale », l'OuLiPopo (Ouvroir de LIttérature POlicière POtentielle), qui s'est fixé plus particulièrement l'étude du rôle des lieux du crime et du problème du « local clos ». En 1992, l'OuBaPo (OUvroir de BAndes dessinées POtentielles) a appliqué ses principes au genre de la bande dessinée.

[Encyclopédie Larousse]

Je m'y colle en preum's.

Une envie nocturne, une folie, sans majuscules.

(Pour bien percevoir l’absence de jambage)

rimes arrimées

oui, nous sommes novices

en amour, vie, conneries.

sans sous, sans âme ou vice,

nous murmurons nos envies.

nos rires aux manières rances

à croire en une amère ruse,

sourions à nos nues carences

nos roses nouées ou nos muses.

mon vers en rime noire

vaincue sans cérémonie

au souvenir sans miroir

va mourir, en mi ré si.

rimes arrimées, risées à mirer.

aimer à en mourir

coincée en ce carré, sans issue, sans recours,

un an à m‘émacier, sans sourire, sans amour.

suis arrivée ici en sorcière accusée

car ma vie se consacre à nourrir, à aimer ...

emmenée comme un ours, comme une névrosée,

mes amours enivrées… cause à évacuer.

une année consumée, sans air, sans avenir,

une année à crever, une année à vomir…

en mémoire résonne une voix, ses caresses,

une saveur sucrée, en mon cœur une ivresse.

mon cerveau en ses soins oeuvre à ma survie,

savoure un souvenir, vénère mes envies…

aimerais un morceau à serrer sur mon sein,

un anneau en acier à nouer à ma main.

mais un an en ces murs à nourrir mon ennui,

mon rêve s’amenuise, mon âme se renie…

une annonce aux aurores… on exauce mes vœux…

vision azuréenne au carreau de mes cieux ;

car mes vices avoués, mes erreurs assumées,

s’ouvre à moi un accès, on va m’exonérer…

une course insensée, union inassouvie,

couve une essence rare sous mes amours noircies,

nos âmes à marier, un roman à écrire,

une envie comme un cri, aimer à en mourir…

Après relecture ce matin, je me dis qu'une petite explication de texte est peut-être nécessaire...

Texte écrit par une femme emprisonnée pour des moeurs jugées trop dissolues (en d'autres temps) et privée durant une année de l'homme qu'elle aime.

Il est absolument sublime, ce texte ! Qui est cette femme ? Quel est son nom ?

Je repasse ici pour vous partager d'autres rimes prisonnières et puis je relis ce si beau texte, Yemaya...

J'ai trouvé une jambe en l'air ! :blush:

une annonce aux aurores… on exauce mes vœux…

vision azuréenne au carreau de mes cieux ;

car mes vices avoués, mes erreurs assumées,

s’ouvre à moi un accès, on va m’exonérer…

Ce "de" n'enlève rien à la force de ces vers mais, je dois reconnaître que j'aurais préféré ne jamais le voir...

M'apprendra à chercher l'erreur ! :/

*****************

J'ai retrouvé dans mes archives, mes premières lignes incarcérées.

(Je crois que j'enrageais après quelqu'un, à cette époque).

aux âmes insensées

se marrer en rires noirs,

à en mourir, vissée, rossée.

vos vies mièvres ce soir,

momies sans rien à mirer,

rimes rances à recevoir

sous mon sein vicié.

accroire en vos communes cérémonies

me roue cœur, mains, veines !

rincez vos vieux vers ainsi aussi

mon âme survivra, mienne !

se nier sans savoir,

à en nourrir nos risées.

souci nuancé à mémoire

vaincue me scie en nausées.

cessez sous vos mouroirs

car ma morsure va vous viser.

Après relecture ce matin, je me dis qu'une petite explication de texte est peut-être nécessaire...

Texte écrit par une femme emprisonnée pour des moeurs jugées trop dissolues (en d'autres temps) et privée durant une année de l'homme qu'elle aime.

Non , il n' y a pas besoin d'explication, c'est un cri du cœur de ceux emprisonnés.

Je repasse ici pour vous partager d'autres rimes prisonnières et puis je relis ce si beau texte, Yemaya...

J'ai trouvé une jambe en l'air ! :blush:

Ce "de" n'enlève rien à la force de ces vers mais, je dois reconnaître que j'aurais préféré ne jamais le voir...

M'apprendra à chercher l'erreur ! :/

*****************

J'ai retrouvé dans mes archives, mes premières lignes incarcérées.

(Je crois que j'enrageais après quelqu'un, à cette époque).

aux âmes insensées

se marrer en rires noirs,

à en mourir, vissée, rossée.

vos vies mièvres ce soir,

momies sans rien à mirer,

rimes rances à recevoir

sous mon sein vicié.

accroire en vos communes cérémonies

me roue cœur, mains, veines !

rincez vos vieux vers ainsi aussi

mon âme survivra, mienne !

se nier sans savoir,

à en nourrir nos risées.

souci nuancé à mémoire

vaincue me scie en nausées.

cessez sous vos mouroirs

car ma morsure va vous viser.

Ou vous allez pécher tout ça?:)

On dit que le Mistral rend fou... Peut-être est-il responsable de nos divagations nocturnes....

Tiens ? De quel côté du Rhône ce vent te souffle ta folie, Yemaya ?

Nous sommes peut-être voisines de divagation. :happy:

Pascou, rien ne pêche dans notre inspiration. ^^