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L'ennui, poison ou vertu ?


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tison2feu Membre 3 032 messages
Forumeur alchimiste ‚
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Celui qui s'ennuie attache une importance primordiale aux choses existentielles, c'est de son impuissance a y participer que nait son ennui.

Celui qui s'ennuie souffre de ne pas pouvoir apporter sa contribution bienveillante, et de rien d'autre.

Celui qui a le dégout de lui-meme souffre de ne pas pouvoir utiliser les autres comme remède.

Non, je ne le pense pas compte-tenu des multiples témoignages littéraires de ceux qui s'ennuient existentiellement, à commencer par celui de Tequila Moor : "L"ennui, c'est la simple impossibilité d'être, quand on sait / N'avoir rien en propre". S'ennuyer, c'est faire l'expérience de la vacuité de son soi et de l'être du monde. C'est être un orphelin à perpétuité, un chômeur à perpétuité, un être sans identité aucune, puisque sa seule caractéristique est de ne point en avoir.

Dans ces conditions, difficile d'attacher une quelconque importance à quoi que ce soit, pas même aux choses existentielles. Impossible d'apporter une quelconque contribution bienveillante à quoi qui ce soit. Nulle intention de pouvoir utiliser les autres comme remède. Si dégoût il y a, cela pourrait résulter aussi de l'évocation même de ces notions de "bienveillance","remède" ou "espoir" surgies dans l'esprit des seuls habitués de la vie. D'autres témoignages seraient les bienvenus pour confirmer ou infirmer.

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Non, je ne le pense pas compte-tenu des multiples témoignages littéraires de ceux qui s'ennuient existentiellement, à commencer par celui de Tequila Moor : "L"ennui, c'est la simple impossibilité d'être, quand on sait / N'avoir rien en propre". S'ennuyer, c'est faire l'expérience de la vacuité de son soi et de l'être du monde. C'est être un orphelin à perpétuité, un chômeur à perpétuité, un être sans identité aucune, puisque sa seule caractéristique est de ne point en avoir.

Dans ces conditions, difficile d'attacher une quelconque importance à quoi que ce soit, pas même aux choses existentielles. Impossible d'apporter une quelconque contribution bienveillante à quoi qui ce soit. Nulle intention de pouvoir utiliser les autres comme remède. Si dégoût il y a, cela pourrait résulter aussi de l'évocation même de ces notions de "bienveillance","remède" ou "espoir" surgies dans l'esprit des seuls habitués de la vie. D'autres témoignages seraient les bienvenus pour confirmer ou infirmer.

Qu'est ce que tu veux Tison, l'ennui est un sujet ennuyeux, il faut croire.

Mais il ne me semble pas que faire l'expérience de la vacuité de soi, comme de toute chose, ait quelque chose a voir avec l'ennui, bien au contraire, ce doit etre on ne peut plus apaisant et libératoire.

C'est le "je" qui s'ennuie, ce que l'on croit précisément avoir en propre.

"Je, est un autre" Voila une pensée qui vient d'une personne qui ne s'ennuie pas, ou plus.

Si tu n'as pas encore lu "les possédés de Dostoievski, il y a le personnage de Stavroguine qui me fait bougrement penser a ce que décrit Tequila Moor.

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Membre, 47ans Posté(e)
kili Membre 73 292 messages
Baby Forumeur‚ 47ans‚
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L'ennui, ne rien avoir à faire ni à penser, pas du tout salvateur pour moi, synonyme plutôt de tristesse. Par contre je sais apprécier le silence lorsqu'il est voulu. Une forme de paradoxe peut être wacko.gif

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Bonsoir Kili,

Vous pensez donc qu'ennui et pensée ne peuvent pas cohabiter ?

Peut etre que ce que vous avez voulu dire c'est que quand on s'ennuie on n'arrive pas a se brancher sur quelque chose de précis ?

L'ennui comme de la pensée qui tourne a vide, ou en rond.

Et ce parfois avec beaucoup d'intensité ou de pression, et c'est la qu'elle peut etre créative ( image de la cocotte minute )

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tison2feu Membre 3 032 messages
Forumeur alchimiste ‚
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Qu'est ce que tu veux Tison, l'ennui est un sujet ennuyeux, il faut croire.

Mais il ne me semble pas que faire l'expérience de la vacuité de soi, comme de toute chose, ait quelque chose a voir avec l'ennui, bien au contraire, ce doit etre on ne peut plus apaisant et libératoire.

C'est le "je" qui s'ennuie, ce que l'on croit précisément avoir en propre.

"Je, est un autre" Voila une pensée qui vient d'une personne qui ne s'ennuie pas, ou plus.

Si tu n'as pas encore lu "les possédés de Dostoievski, il y a le personnage de Stavroguine qui me fait bougrement penser a ce que décrit Tequila Moor.

En m'excusant de chevaucher sur le post de Kili (je vais revenir sur la question de la tristesse),

je te répondrai, Swamm, qu'il importe de tenir compte des écrits de ceux qui, de manière explicite, font le lien entre vacuité et ennui existentiel. Cela apparaît clairement chez Fernando Pessoa dans ce très beau texte : http://www.philolog....ernando-pessoa/

L'écrivain portugais prend soin de préciser ce que n'est pas cet ennui existentiel : "ce n'est pas le sens profond de la vacuité de toute chose grâce auquel se libère l'aspiration frustrée, se relève le désir déçu et se forme dans l'âme le germe d'où naîtra le mystique et le saint". Même constat chez Tequila : le petit soi "évidé" qui a osé s'envoler s'est retrouvé à la case départ de l'ennui ( "Même si leurs chaînes ne tombent pas, ils réclament leur part" ; "si j'étais un autre... ça ne changerait rien").

Cela ne signifie pas que cette conception pessimiste de l'ennui soit la seule. Pour la version plus optimiste, il y aurait bien celles de Blaise Pascal, de Saint Augustin, du légendaire Saint Julien l'Hospitalier, et tant d'autres qui ont pu se perdre pour mieux se retrouver - non pas à la case départ - mais totalement transformé, voire touché par la grâce. Tout comme Stavroguine sans doute qui finit par être rongé par le remords (d'après le résumé de l'oeuvre que je viens de parcourir). Mais ces personnages et penseurs se sont-ils perdus à cause d'un ennui existentiel ? Nous font-ils part explicitement, personnellement, de cette sensation d'ennui existentiel ?

Quoi qu'il en soit, ces auteurs portent tous un regard décapant sur le monde et dresse souvent des portraits au vitriol. Vitrioler, défigurer pour mieux dévisager, démystifier toute sorte d'impostures et de masques sociaux (notre persona, notre masque social). L'affaire me semble du plus grand intérêt philosophique : qui suis-je ? Quelle est mon identité réelle et non point mon identité sociale ? Ma conviction est que nous avons tous un tempérament, un caractère (l'ethos grec).

Même s'il retombe inexorablement sur ses pieds, le penseur de l'ennui demande sa part de lucidité, de justesse, voire d'élégance (= choisir avec goût). Par exemple, cela conduira Schiffter à nuancer à l'extrême ses portraits de la femme jolie/coquette d'une part et de la femme belle/élégante d'autre part, en s'interrogeant sur l'essence de la personnalité féminine, notamment sur le charme attirant de la belle femme, sa distinction naturelle mêlée de mélancolie. Il en ira de même du charme des penseurs tristes qui contemplent notre condition "à travers les loupes de leurs larmes".

Idem du charme du philosophe, à propos duquel Schiffter écrit : "Un philosophe peut m'instruire ou m'éclairer, mais son oeuvre n'exerce sur moi aucun charme si en filigrane de ses concepts, de ses thèses, de ses arguments, je ne perçois pas le récit d'un chagrin personnel".

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Tout d'abord merci a toi Tison, si tu n'étais pas la a répondre dans mes sujets, comme je m'y ennuierais !

Alors que l'ennuyé, selon Tequila Moor, ne trouve aucun interet dans la communication avec l'autre, puisque c'est lui qu'il voit dans les autres.

Quand tu écris:

L'écrivain portugais prend soin de préciser ce que n'est pas cet ennui existentiel : "ce n'est pas le sens profond de la vacuité de toute chose grâce auquel se libère l'aspiration frustrée, se relève le désir déçu et se forme dans l'âme le germe d'où naîtra le mystique et le saint". Même constat chez Tequila : le petit soi "évidé" qui a osé s'envoler s'est retrouvé à la case départ de l'ennui

Je suis entierement d'accord avec Pessoa, mais ce n'est pas ce que dit Tequila Moor.

Lui il parle plutot du petit moi.

Le soi est grand ou il n'est pas.

Le " Je, est un autre" de Rimbaud, signifie que ce n'est pas le "je" qui est essentiel.

Il est tout compte fait assez superficiel, presque interchangeable.

ça me fait d'ailleurs penser a certains "exercices" du Tantrisme Tibétain visant a réaliser que derriere tout ce qui existe, esprit y compris, il y a la vacuité.

Pour Stavroguine, c'est l'oisivité qui l'a conduit a sa chute.

Ne dit-on t-on pas qu'elle est mère de tous les vices ?

Je connaissais pas Schiffter mais j'aime beaucoup !

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tison2feu Membre 3 032 messages
Forumeur alchimiste ‚
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Bonsoir Swamm,

Tu dis : "C'est lui qu'il voit dans les autres" (selon ta lecture du poème de Tequila).

Si c'est lui qu'il voit dans les autres, c'est lui tel qu'il était avant d'avoir évidé son âme de toute la pourriture du monde (la "poubelle" de leurs bouches, pour le dire avec Tequila).

PS : Je venais de rajouter dans mon post une petite réflexion que m'a inspiré la question de la vacuité ou de l'évidure de l'âme, et ce que cela peut signifier.

Ma conviction est que l'essence de notre identité, c'est ni plus ni moins notre caractère ou tempérament (ethos grec). Or le caractère profond de celui qui s'ennuie existentiellement, c'est l'ennui. Son drame, me semble-t-il, c'est que plus il s' approche de son identité réelle et plus il s'en éloigne. Il ne parvient pas à savoir qui il est véritablement, en dépit d'un travail d'évidure de soi qui lui permet néanmoins de savoir ce qu'il n'est pas et ce qu'il ne sera jamais plus : un pantin participant à la comédie humaine (activisme, affairisme, bougeotte, parlote, divertissements superficiels, etc.).

Pessoa, pas plus que Tequila, n'envisage une "conversion" radicale de son âme ; de plus Pessoa parle également de la "petitesse" du monde. Après ce travail d'évidure, le soi s'en trouve forcément agrandi, même si Tequila parle humblement de ce petit soi qu'il voudrait oublier. C'est cela d'ailleurs qui m'échappe complètement : pourquoi devrais-je oublier ce que je suis vraiment, à savoir mon corps et mon ethos ?

Rimbaud a-t-il été confronté à l'ennui existentiel ? Parle-t-il de l'ennui explicitement ?

C'est noté pour Stavroguine.

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tison2feu Membre 3 032 messages
Forumeur alchimiste ‚
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Finalement, j'ai l'impression que celui qui s'ennuie existentiellement se trouve englué dans un paradoxe insurmontable. Cela me fait penser au paradoxe du Menteur, un menteur qui voudrait "que quelque chose change" afin de ne plus mentir. Mais ses espoirs sont déçus, parce qu'un menteur ne parvient jamais à dire la vérité. Et pourtant le menteur dit la vérité en affirmant qu'il ment.

Alors, oui, je comprends malgré tout que celui qui s'ennuie voudrait oublier ce petit soi qui le fait souffrir de cet ennui paradoxal. il souffre de l'ennui sans se l'expliquer.

Il est un point, exprimé par Tequila, sur lequel je ne peux être complètement d'accord : "Mort et Vie sont les idées qu'ils n'abordent que lorsqu'ils s'ennuient". En clair, les questionnements essentiels ne sont le fait que de ceux qui s'ennuient existentiellement et qui souffrent. L'ennui serait le passage obligé en quelque sorte, la voie royale, la seule et unique voie. Certes, l'étonnement issu de sensations désagréables contribue grandement à s'interroger, douter, penser. Mais c'est affirmer alors que l'étonnement philosophique, au sens socrato-aristotélicien, procèderait uniquement du pathos de l'ennui. Pourtant, je suis capable également d'étonnement résultant de sensations suprêmement agréables (ce qui m'amène à m'interroger sur le mystère de la sensation orgasmique par exemple, ce dont très peu de philosophes parlent).

C'est donc réduire, à mes yeux, l'ethos au seul pathos. C'est présupposer, sauf erreur de ma part, que tous les êtres humains ont le même caractère/tempérament (ethos). Or nous avons admis que l'ennui existentiel est une disposition innée : celui qui s'ennuie n'a pas choisi de s'ennuyer. Et il se trouve que cette disposition n'est pas partagée par tout le monde.

Pour sortir de cette aporie, il suffit d'admettre que tout le monde peut néanmoins mettre à profit sa propre expérience de l'ennui OCCASIONNEL et donc être amené éventuellement à se poser des questions, à douter, à penser - occasionnellement, certes. Mais ce n'est pas l'unique voie de la réflexion, de la pensée, laquelle repose plus globalement sur l'étonnement (philosophique). Et je ne me lasse pas d'être étonné agréablement ou/et désagréablement.

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Finalement, j'ai l'impression que celui qui s'ennuie existentiellement se trouve englué dans un paradoxe insurmontable. Cela me fait penser au paradoxe du Menteur, un menteur qui voudrait "que quelque chose change" afin de ne plus mentir. Mais ses espoirs sont déçus, parce qu'un menteur ne parvient jamais à dire la vérité. Et pourtant le menteur dit la vérité en affirmant qu'il ment.

Alors, oui, je comprends malgré tout que celui qui s'ennuie voudrait oublier ce petit soi qui le fait souffrir de cet ennui paradoxal. il souffre de l'ennui sans se l'expliquer.

Il est un point, exprimé par Tequila, sur lequel je ne peux être complètement d'accord : "Mort et Vie sont les idées qu'ils n'abordent que lorsqu'ils s'ennuient". En clair, le questionnement philosophique n'est accessible qu'à ceux qui s'ennuient existentiellement et qui souffrent. L'ennui serait le passage obligé en quelque sorte, la voie royale, la seule et unique voie. Certes, l'étonnement désagréable contribue grandement à s'interroger, douter, penser. Mais c'est affirmer alors que l'étonnement philosophique, au sens socrato-aristotélicien, procèderait uniquement du pathos de l'ennui. Pourtant, je suis capable également d'étonnement résultant de sensations suprêmement agréables (ce qui m'amène à m'interroger sur le mystère de la sensation orgasmique par exemple, ce dont très peu de philosophes parlent).

C'est donc réduire, à mes yeux, l'ethos au seul pathos. C'est présupposer, sauf erreur de ma part, que tous les êtres humains ont le même caractère/tempérament (ethos). Or nous avons admis que l'ennui existentiel est une disposition innée : celui qui s'ennuie n'a pas choisi de s'ennuyer. Et il se trouve que cette disposition n'est pas partagée par tout le monde.

Pour sortir de cette aporie, il suffit d'admettre que tout le monde peut néanmoins mettre à profit sa propre expérience de l'ennui OCCASIONNEL et donc être amené éventuellement à se poser des questions, à douter, à penser.

Qui a admis cela ? Pas moi.

Bonjour Tison,

Je savais déja que l'ennui n'était pas un thème a négliger mais plus je discute avec toi, plus je le vois comme une porte d'entrée vers de grands espaces de la pensée.

Il y a sans doute peu de philosophes qui s'ennuient, d'ailleurs il suffit de discuter de l'ennui pour ne plus s'ennuyer, ces derniers sont sans doute plus dans la joie.

L'ennui c'est l'etre isolé qui n'arrive pas a s'incorporer dans le monde extérieur, donc c'est voir les choses par un coté de la lorgnette, s'interroger sur l'etre.

La joie c'est l'autre coté de la lorgnette, s'interroger sur le tout.

Donc je disais que je ne crois pas a l'ennui existentiel, fondamental.

L'ennui est une ratée, c'est tourner en rond sans trouver une porte de sortie, tout en sachant qu'elle existe necessairement.

Seul un tout pourrait s'ennuyer existentiellement ( d'ou la création ? )

Dans le Bouddhisme et l'Hindouisme il faut commencer par évider son moi pour accéder a quelque chose de beaucoup plus grand: Le Soi ou la vacuité.

Le contraire de l'ennui qui est un sentiment de rétrécissement, de confinement plutot.

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tison2feu Membre 3 032 messages
Forumeur alchimiste ‚
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Qui a admis cela ? Pas moi.

J'avais en mémoire cette réflexion, dans ton post 41 : l'ennui "ça ne se commande pas". Mais il est vrai que tu avais précisé auparavant que l'ennui pouvait résulter d'une certaine "conformation de l'esprit", ce qui laisserait entrevoir l'effet de l'acquis.

Je savais déja que l'ennui n'était pas un thème a négliger mais plus je discute avec toi, plus je le vois comme une porte d'entrée vers de grands espaces de la pensée.

Il y a sans doute peu de philosophes qui s'ennuient, d'ailleurs il suffit de discuter de l'ennui pour ne plus s'ennuyer, ces derniers sont sans doute plus dans la joie.

L'ennui c'est l'etre isolé qui n'arrive pas a s'incorporer dans le monde extérieur, donc c'est voir les choses par un coté de la lorgnette, s'interroger sur l'etre.

La joie c'est l'autre coté de la lorgnette, s'interroger sur le tout.

Donc je disais que je ne crois pas a l'ennui existentiel, fondamental.

L'ennui est une ratée, c'est tourner en rond sans trouver une porte de sortie, tout en sachant qu'elle existe necessairement.

Seul un tout pourrait s'ennuyer existentiellement ( d'ou la création ? )

Dans le Bouddhisme et l'Hindouisme il faut commencer par évider son moi pour accéder a quelque chose de beaucoup plus grand: Le Soi ou la vacuité.

Le contraire de l'ennui qui est un sentiment de rétrécissement, de confinement plutot.

J'ai également éprouvé ce sentiment qui est allé grandissant au sujet des enjeux apparus au fil de ce topic.

Une fois admise la distinction entre ennui occasionnel et ennui existentiel, il me semble que nous sommes d'accord sur l'essentiel.

Qu'entends-tu par "un tout" ? Un Démiurge ? Si tel est le cas, ce serait, me semble-t-il, lui prêter un attribut (l'ennui existentiel) somme toute humain, et encore !, même pas partagé par tous les humains. Comment puis-je déterminer les attributs illimités du Tout, sinon par le prisme déformant de mes attributs limités ?

Oui, l'évidure de son soi laisse pressentir la possibilité d'une ouverture au monde et à autrui.

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En 1929 Edwin Hubble découvrait que les galaxies s'éloignent les unes des autres, il faisait la preuve que l'univers est en expansion.

1 an plus tard George Lemaitre, par une opération de l'esprit, inversait la fleche du temps pour donner naissance a la théorie du Big Bang.

C'est une bonne image de ce que peut etre le confinement.

On peut aussi penser a des personnages comme Alexandre le Grand ou Napoléon, s'ils avaient eté confinés dans une vie simple et trés banale, ils se seraient sans doute beaucoup ennuyés.

Bon, je ne suis pas en train de dire que tous ceux qui s'ennuient sont des Napoléon en puissance, mais au moins qu'ils cherchent leur porte de sortie.

En ce qui me concerne c'est l'amour qui a toujours eté la mienne.

Parce qu'en scrutant toutes les autres je trouvais qu'elles ne menaient nulle part.

Mais j'ai récemment réalisé que ce que je prenais pour une porte n'en était pas une.

Mais c'est un autre sujet.

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tison2feu Membre 3 032 messages
Forumeur alchimiste ‚
Posté(e)

Je prends le temps de réfléchir à tes posts du jour.

Si je te lis bien, lorsque tu disais que celui qui s'ennuie n'attache d'importance qu'aux choses existentielles, tu voulais signifier qu'il ramenait tout à son soi, à un seul et unique monde : son monde intérieur ? (= confinement de soi ? ou confinement de la pensée ?), y compris l'univers qui est appréhendé sous ce même angle ou prisme affectif ?

Pour le reste, je suis largué. J'ai des difficultés à faire le lien avec tes images. En quoi les modèles scientifiques des astrophysiciens sont des exemples de "confinement" ? (Confinement de quoi ?) Veux-tu dire que ces modèles du monde extérieur ne tiennent pas compte de la présence de soi et n'incorporent pas notre monde intérieur ? En ce sens leurs pensées se trouveraient elles aussi ramenées à un seul monde, le monde extérieur ?

Dans ce cas, une pensée globale devrait laisser des portes ouvertes en ces deux mondes, intérieur (monde du soi) et extérieur (monde du Soi), qui en réalité ne font qu'un ?

(Pour l'instant, nous n'avons pas encore digressé ou fait de HS ! J'ai employé au moins une fois le verbe "s'ennuyer" smile.gif)

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Je prends le temps de réfléchir à tes posts du jour.

Si je te lis bien, lorsque tu disais que celui qui s'ennuie n'attache d'importance qu'aux choses existentielles, tu voulais signifier qu'il ramenait tout à son soi, à son monde intérieur ? (= confinement de soi ? ou confinement de la pensée ?), y compris l'univers qui est appréhendé sous ce même angle ou prisme affectif ?

Pour le reste, je suis largué. J'ai des difficultés à faire le lien avec tes images. En quoi les modèles scientifiques des astrophysiciens sont des exemples de "confinement" ? (Confinement de quoi ?) Veux-tu dire que ces modèles du monde extérieur ne tiennent pas compte de la présence de soi et n'incorporent pas notre monde intérieur ? En ce sens leurs pensées se trouveraient elles aussi confinées dans un monde limité ?

Il importerait de s'ouvrir à ces deux mondes, intérieur et extérieur, sans exclusive ?

Faut faire attention a ce que l'on dit avec toi car tu es trés rigoureux. :)

Par "choses existentielles", j'entendais ce qui a du sens, comme chercher un sens a sa vie, trouver sa porte de sortie ( ou d'entrée ).

Pour le reste je voulais signifier que celui ou celle qui a un ennui congénital ( oh le vilain mot ! ) peut etre vu comme un mini big bang, un univers confiné qui ne demanderait qu'a entrer en expansion.

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tison2feu Membre 3 032 messages
Forumeur alchimiste ‚
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Faut faire attention a ce que l'on dit avec toi car tu es trés rigoureux. :)

Par "choses existentielles", j'entendais ce qui a du sens, comme chercher un sens a sa vie, trouver sa porte de sortie ( ou d'entrée ).

Pour le reste je voulais signifier que celui ou celle qui a un ennui congénital ( oh le vilain mot ! ) peut etre vu comme un mini big bang, un univers confiné qui ne demanderait qu'a entrer en expansion.

Oui, toujours en train de corriger/peaufiner/clarifier davantage mon dernier post en vue de faciliter l'intercompréhension (Tu peux comparer les deux versions : le post original et le post édité !).

Merci pour ces éclaircissements. Cette image du Big Bang permet de comprendre en effet ce que tu entends par "univers confiné" de celui qui s'ennuie. Je trouve cette image du mini Big Bang (potentiel) très belle et très inspirée.

(Pour le reste, j'étais parti vers d'autres considérations, en tenant compte de ton allusion au Bouddhisme, même si je ne suis pas compétent dans ce domaine).

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Oui, toujours en train de corriger/peaufiner/clarifier davantage mon dernier post en vue de faciliter l'intercompréhension (Tu peux comparer les deux versions : le post original et le post édité !).

Merci pour ces éclaircissements. Cette image du Big Bang permet de comprendre en effet ce que tu entends par "univers confiné" de celui qui s'ennuie. Je trouve cette image du mini Big Bang (potentiel) très belle et très inspirée.

(Pour le reste, j'étais parti vers d'autres considérations, en tenant compte de ton allusion au Bouddhisme, même si je ne suis pas compétent dans ce domaine).

Ce qui me séduit dans Le Bouddhisme c'est la notion de vacuité.

Vacuité du moi, vacuité des phénomènes.

Cela ouvre des horizons vertigineux.

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  • 2 mois après...
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Dompteur de mots Membre 1 841 messages
Forumeur activiste‚
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L’explication spinozienne de l’ennui est d’une simplicité séduisante. Elle consiste à noter que la disposition de notre être peut se trouver modifiée pendant même que nous œuvrons à réaliser nos désirs. Par exemple, je pourrai me mettre à avaler une tarte parce que je suis traversé par le désir de la manger mais puisque mon estomac finit par se remplir, et que cela fait basculer mon désir, je me retrouve alors bientôt à agir dans le sens contraire de mon désir : je mange une tarte dont je n’ai plus vraiment envie. Ce décalage produit par le dynamisme même du mécanisme par lequel nous poursuivons nos désirs peut s’appeler ennui, ou même dégoût lorsque le contraste et la tension entre gestes et désir est plus important.

Par la suite, on peut penser que ce schéma peut très bien se transposer à une plus grande échelle. Que par exemple l’ennui puisse découler de ce qu’un individu ait adopté une posture morale pendant une telle période de sa vie et qu’il se trouve aujourd’hui nouvellement porté ailleurs par sa conscience, de telle sorte qu’il ressente l’ennui plus diffus de se sentir repus de cette posture morale. En fait, on peut penser qu’à cette échelle, les contours des choses puissent être plus longs à distinguer, et qu’il puisse donc se glisser dans l’intervalle un état d’ennui sourd et irrésolu, à tonalité existentielle, un ennui qui tourne momentanément à vide, qui ressemble à une haine du vide, mais qui n’en est pas une.

Lucy disait plus haut que l’ennui est fondateur, qu’il nous ramène à notre solitude et nous permet d’y voir plus clair, de nous recentrer. Selon le raisonnement que nous avons suivi, portés par l’impulsion spinozienne, ce que dit Lucy est logique et même implicite à l’ennui, puisque l’ennui correspond en soi à un recentrage, à un déplacement de soi-même. Et par conséquent, la conduite adéquate de celui qui la ressent devrait être de tendre l’oreille aux changements qui s’opèrent en lui.

De même que Swam nous a révélé l’envers de l’ennui en affirmant qu’il s’agit d’une énergie qui ne trouve pas à s’employer et qui stagne : dans son acceptation négative, l’ennui est l’inadéquation nouvelle de ses actes et de son désir, mais dans son acceptation positive, il est la naissance d’un élan nouveau qui demande une adaptation de sa capacité à agir.

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  • 6 mois après...
Membre, Posté(e)
Dompteur de mots Membre 1 841 messages
Forumeur activiste‚
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S'il n'y avait pas parfois l'étanchéité de l'ennui, le cœur s'arrêterait de battre. - René Char

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Membre, 40ans Posté(e)
Simplet2501 Membre 19 messages
Baby Forumeur‚ 40ans‚
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L’ennui est un vide que l’on cherche à combler. Un manque de désir. C’est ne plus savoir ou porter son attention pour ressentir de l’intérêt. Il s’agit du vide de l’ennui. Mais on peut aussi s’ennuyer de quelqu’un. Une personne nous manque au point que tout autre chose n’a plus grande valeur à nos yeux. Ou alors c’est la personne qui nous ennui, celle qui parle ou qui écrit. Quoiqu’elle ait à dire, rien ne parvient à nous égayer. Cela nous rappelle que l’ennui n’est pas une question de silence. On peut dire des tas de chose sur l’ennui au point de le faire taire. Non, ce que l’ennui marque c’est l’absence d’objectif. Un manque d’idéal. On a vite fait de ne plus savoir quoi faire sans absolu. Mais l’ennui c’est aussi un moyen de comprendre notre besoin de renouvellement. On veut que ça change et quand le changement deviendra un idéal, on aura vite fait de s’ennuyer. Gardons nos habitués près de nous et qu’il nous pardonne notre manque de renouveau.

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Invité
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Le 09/12/2016 à 00:54, Dompteur de mots a dit :

S'il n'y avait pas parfois l'étanchéité de l'ennui, le cœur s'arrêterait de battre. - René Char

Tel que je comprend cette phrase, elle signifie que son auteur voit l'ennui comme une protection contre une trop grande implication dans les cotés tragiques de l'existence, un état qui amène un détachement pour remédier a une trop grande empathie.

 

Si mon interprétation est bonne, je pense que c'est une conception superficielle de l'ennui.

L'ennui ne peut pas etre un remède ou  alors c'est un remède qui entraine une autre souffrance, comme de passer de Charybde a Scylla.

L'empathie peut aussi amener de la frustration face a la superficialité, et l'ennui c'est, a mon sens, de l'énergie psychique ( voir physique ) trop contenue qui n'arrive pas a trouver une porte de sortie pour s'employer.

 

J'ai la faiblesse de penser que les gens qui s'ennuient, au moins de temps en temps, sont des personnes qui ont, soit beaucoup d'énergie, soit beaucoup de profondeur, deux qualités qui ne s'excluent pas.

 

 

 

 

 

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Je relis "Guerre et paix" en ce moment, il y a des passages d'une grande beauté et d'une grande profondeur philosophique, par exemple ceci :

Le prince André pensait et disait que le bonheur n'est jamais que négatif, mais il le disait avec une nuance d'amertume et d'ironie. C'était comme ci il voulait exprimer une autre idée, celle que toutes les aspirations vers le bonheur positif ne nous ont été données que pour nous faire souffrir en nous laissant insatisfaits.

 

Le bonheur positif ce sont toutes les choses qui nous inspirent du désir, tout ce que l'on trouve désirable.

Ainsi le seul vrai bonheur consisterait a ne plus rien trouver de désirable, etre pleinement satisfait de ce que l'on a, ce que l'on appelle avoir un sentiment de plénitude.

Mais alors l'ennui dans tout ça ?

L'ennui c'est du désir qui ne trouve pas son objet, du désir momifié.

 

 

 

 

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