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L'ennui, poison ou vertu ?


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Don Juan Matus Membre 147 messages
Forumeur Débutant‚
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Je cotoie des hommes et je cotoie des femmes, mais l'inclination sexuelle et amoureuse va toujours vers le sexe qui nous semble le plus mystérieux.

Etant hétéro pour moi c'est le sexe féminin, les hommes je pense bien les connaitre et ils ne m'attirent aucunement.

On ne côtoie jamais d'assez près.

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On ne côtoie jamais d'assez près.

La distance dépend beaucoup de si on est presbyte ou non. ( pas de smileys )

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Don Juan Matus Membre 147 messages
Forumeur Débutant‚
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La distance dépend beaucoup de si on est presbyte ou non. ( pas de smileys )

Presbyte, presbyte ?

Vous ramenez donc tout au sexe jeune homme ! (un smiley invisible)

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Presbyte, presbyte ?

Vous ramenez donc tout au sexe jeune homme ! (un smiley invisible)

Tous les relations humaines sont liées au sexe, d'une maniere ou d'une autre, enfin il me semble.

Rivalités, motivations, dépassement, sublimation...

Le sexe comme but ou comme moyen grace a l'énergie qu'il mobilise.

Tout le monde connait la position de Freud: " tout est sexuel", et moi je pense qu'il y a encore autre chose derriere.

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tison2feu Membre 3 161 messages
Forumeur expérimenté‚
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Ce qui m'interesse, a priori, chez les gens capables de s'ennuyer c'est que ce sont généralement des personnes insatisfaites du monde, insatisfaites des relations humaines, des idéalistes ou des anciens idéalistes qui ont, ou avaient, de grandes aspirations.

Je dis "capables" car l'ennui n'est jamais un but a rechercher, c'est une conséquence facheuse d'une certaine conformation d'esprit.

Ceux qui ont trés peur de la solitude se jettent a corps perdu dans les occupations de toute sorte, il faut tuer le temps de maniere a éviter l'ennui a tout prix.

L'ennui maintient une tension permanente qui pousse a scruter le monde intérieur et extérieur dans un continuel va et vient.

En résumé j'ai une nette préférence pour les personnes qui s'ennuient car je les vois comme des ressorts tendus qui ne demande(raient) qu'a se détendre pour faire bouger les choses.

Des personnes aux ressources inemployées.

Les quelques personnes qui s'ennuient autour de moi sont des personnes en souffrance. Et lorsqu'elles me voient si passionné par la vie et si enflammé dans tout ce que j'entreprends, elles ont toujours ce mot dans la bouche : "au moins ça t'occupe !". Cela me prouve une chose, c'est qu'elles s'imaginent que je cherche à "tuer le temps" (un peu comme tu l'imagines, Swam, parce que précisément ces personnes, par ces mots, ne font que projeter leur obsession de l'idée de devoir tuer le temps, de devoir trouver le sommeil, etc. ), alors qu'au contraire, pour moi, c'est parce que chaque instant de la vie est précieux et ne saurait être gaspillé que je me comporte ainsi, que mon corps a envie de plein de choses bien définies - et non pas que je cherche à combler un vide - que je suis heureux de me réveiller le matin avec enthousiasme pour profiter de cette vie unique qui m'est offerte. Et je me sens impuissant à leur transmettre cet élan de vie, cet amour de la vie. Quelque chose me semble détruit, comme un ressort cassé, en ces personnes qui me semblent irrésistiblement réduites à l'inaction et, parfois, obsédées par le passé. Ce ne sont pas du tout des reproches, mais des constats. Un intervenant a fait part de son obsession à devoir trouver le sommeil, après une journée d'ennui, ce qui n'est pas étonnant en cas d'inaction prolongée (Par action, j'entends action intellectuelle et physique).

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Les quelques personnes qui s'ennuient autour de moi sont des personnes en souffrance. Et lorsqu'elles me voient si passionné par la vie et si enflammé dans tout ce que j'entreprends, elles ont toujours ce mot dans la bouche : "au moins ça t'occupe !". Cela me prouve une chose, c'est qu'elles s'imaginent que je cherche à "tuer le temps" (un peu comme tu l'imagines, Swam, parce que précisément ces personnes, par ces mots, ne font que projeter leur obsession de l'idée de devoir tuer le temps, de devoir trouver le sommeil, etc. ), alors qu'au contraire, pour moi, c'est parce que chaque instant de la vie est précieux et ne saurait être gaspillé que je me comporte ainsi, que mon corps a envie de plein de choses bien définies - et non pas que je cherche à combler un vide - que je suis heureux de me réveiller le matin avec enthousiasme pour profiter de cette vie unique qui m'est offerte. Et je me sens impuissant à leur transmettre cet élan de vie, cet amour de la vie. Quelque chose me semble détruit, comme un ressort cassé, en ces personnes qui me semblent irrésistiblement réduites à l'inaction et, parfois, obsédées par le passé. Ce ne sont pas du tout des reproches, mais des constats. Un intervenant a fait part de son obsession à devoir trouver le sommeil, après une journée d'ennui, ce qui n'est pas étonnant en cas d'inaction prolongée (Par action, j'entends action intellectuelle et physique).

Je suppose qu'il y a plusieurs types d'ennui et plusieurs types de personnes qui ne s'ennuient jamais.

Je pensais plus particulierement a l'ennui que l'on peut éprouver quand on a beaucoup d'énergie qui ne trouve pas a s'employer.

Ce qui peut entrainer révolte, insatisfaction, ennui.

Les personnes qui s'ennuient ont aussi un autre avantage non négligeable :

Elles sont en principe plus disponibles que les autres.

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L'ennui par exces de tempérament me parait quand meme plus fréquent que l'ennui par défaut.

C'est un peu ce qui caractérisait les tempéraments romantiques:

Le spleen, l'ennui.

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Membre, Soleil d'Hiver, 60ans Posté(e)
Cassandre 0101 Membre 9 857 messages
60ans‚ Soleil d'Hiver,
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ou la nostalgie swam de ce qui fût et qui n'est plus...

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tison2feu Membre 3 161 messages
Forumeur expérimenté‚
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Nous n'avons pas hélas en français un mot précis pour exprimer ce mélange de nostalgie, cafard, ennui, sans connotation péjorative ou pathologique. Les Portugais l'exprime par le terme saudade (formé sur le latin "solitude") qui se manifeste à l'évocation de l'éloignement de la terre natale.

Nostalgie de la perte d'un être cher également qui bien souvent sera l'élément déclencheur d'une nouvelle vision du monde. Certains penseurs de l'ennui ont une enfance orpheline : le poète portugais F. Pessoa orphelin à 5 ans, Baudelaire à 6 ans.

Le philosophe de l'ennui par excellence qu'est Frédéric Schiffter a perdu son père à l'âge de 10 ans :"C'est cette expulsion brutale de l'enfance qui est à l'origine de mon besoin de philosopher". Sa vision du monde devient chaotique, nihiliste, pessimiste :"Le pessimisme est l'élégance même de la philosophie". Impossible de se représenter la réalité sous forme d'un monde - cosmos. Désormais, le philosophe du cafard va "cafarder - ou éprouver la finitude du tout avec le flegme de l'écorché vif". Les faiseurs d'éthique sont des marchands de bonheur. Schiffter dénomme blabla tout discours optimiste portant sur une quête illusoire de sagesse. Le concept de "chichi" (emprunté à Clément Rosset) sert à traduire toute tentative de falsifier l'essence tragique de la vie. Pas même Nietzsche ne sera épargné : Ainsi parlait Zarathoustra représente "le sommet du concon". Schiffter établit une distinction entre la philosophie impersonnelle classique et une philosophie plus personnelle. Les pavés de Kant lui tombent des mains. Il y a aussi les illisibles, tel Derrida et sa "déconstruction" : "J'offre une forte récompense à qui saisira un traître mot de Jacques Derrida".

Flegme, dilettantisme, mais aussi philosophie de l'otium latin, cette oisiveté qui n'est pas à la portée de tous puisque le temps à soi sera mis à profit pour l'étude et la réflexion, la lecture, l'écriture mais aussi l'amour, la vie dans la nature. Ce "loisir" n'a rien à voir avec "les loisirs" qui sont la continuité du negocium et de l'activisme/hyperactivité. Ce fanatisme des gens affairés a de quoi pousser Schiffter au "fanatisme de l'inaction".

Je terminerai cette brève évocation de ce prof de philo attachant, au style percutant, clair et concis, souvent élégant, par sa définition de l'ennui : "Personne n'est plus ennuyeux pour moi qu'un type ou une bonne femme qui ne s'ennuie jamais. Je fuis les fêtards et les affairés. Ce sont d'ailleurs les mêmes. leur agenda est plein mais leur conversation vide. J'aime l'ennui, ce sentiment de stérilité si fécond pour écrire". (Dictionnaire chic de philosophie, p. 90).

Lien du blogue de Frédéric Schiffter (Le philosophe francise tous les termes anglais) :

http://lephilosophes...its.blogspot.fr

Toujours en vue d'alimenter ce topic, un article sur certains grands penseurs de l'ennui, par Simone Manon :

http://www.philolog....tre-xxiv-cours/

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Nous n'avons pas hélas en français un mot précis pour exprimer ce mélange de nostalgie, cafard, ennui, sans connotation péjorative ou pathologique. Les Portugais l'exprime par le terme saudade (formé sur le latin "solitude") qui se manifeste à l'évocation de l'éloignement de la terre natale.

Nostalgie de la perte d'un être cher également qui bien souvent sera l'élément déclencheur d'une nouvelle vision du monde. Certains penseurs de l'ennui ont une enfance orpheline : le poète portugais F. Pessoa orphelin à 5 ans, Baudelaire à 6 ans.

Le philosophe de l'ennui par excellence qu'est Frédéric Schiffter a perdu son père à l'âge de 10 ans :"C'est cette expulsion brutale de l'enfance qui est à l'origine de mon besoin de philosopher". Sa vision du monde devient chaotique, nihiliste, pessimiste :"Le pessimisme est l'élégance même de la philosophie". Impossible de se représenter la réalité sous forme d'un monde - cosmos. Désormais, le philosophe du cafard va "cafarder - ou éprouver la finitude du tout avec le flegme de l'écorché vif". Les faiseurs d'éthique sont des marchands de bonheur. Schiffter dénomme blabla tout discours optimiste portant sur une quête illusoire de sagesse. Le concept de "chichi" (emprunté à Clément Rosset) sert à traduire toute tentative de falsifier l'essence tragique de la vie. Pas même Nietzsche ne sera épargné : Ainsi parlait Zarathoustra représente "le sommet du concon". Schiffter établit une distinction entre la philosophie impersonnelle classique et une philosophie plus personnelle. Les pavés de Kant lui tombent des mains. Il y a aussi les illisibles, tel Derrida et sa "déconstruction" : "J'offre une forte récompense à qui saisira un traître mot de Jacques Derrida".

Flegme, dilettantisme, mais aussi philosophie de l'otium latin, cette oisiveté qui n'est pas à la portée de tous puisque le temps à soi sera mis à profit pour l'étude et la réflexion, la lecture, l'écriture mais aussi l'amour, la vie dans la nature. Ce "loisir" n'a rien à voir avec "les loisirs" qui sont la continuité du negocium et de l'activisme/hyperactivité. Ce fanatisme des gens affairés a de quoi pousser Schiffter au "fanatisme de l'inaction".

Je terminerai cette brève évocation de ce prof de philo attachant, au style percutant, clair et concis, souvent élégant, par sa définition de l'ennui : "Personne n'est plus ennuyeux pour moi qu'un type ou une bonne femme qui ne s'ennuie jamais. Je fuis les fêtards et les affairés. Ce sont d'ailleurs les mêmes. leur agenda est plein mais leur conversation vide. J'aime l'ennui, ce sentiment de stérilité si fécond pour écrire". (Dictionnaire chic de philosophie, p. 90).

Lien du blogue de Frédéric Schiffter (Le philosophe francise tous les termes anglais) :

http://lephilosophes...its.blogspot.fr

Toujours en vue d'alimenter ce topic, un article sur certains grands penseurs de l'ennui, par Simone Manon :

http://www.philolog....tre-xxiv-cours/

Tison, ou comment donner du cachet a un topic !

Un grand merci a toi, vraiment rafraichissante ton intervention.

Pour la partie en gras j'aurais pu l'ecrire moi-meme, a quelques mots pres.

Et quand on s'ennuie il est vrai aussi que l'on pense beaucoup a l'amour, et j'aime bien les gens qui pensent a l'amour.

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Dompteur de mots Membre 1 842 messages
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(Je parle au conditionnel, n'ayant jamais fait l'expérience de l'ennui, ne serait-ce qu'une seule fois dans ma vie).

C'est une énorme affirmation je trouve. Tu ne t'es jamais trouvé, entre deux activités, dans cet état de latence où le désir ne sait plus où donner de la tête ? Enfant, tu ne t'es jamais senti par une journée pluvieuse las de ton petit monde de jouets ? Adolescent, n'as-tu jamais été visité par ce sentiment de désespoir diffus et sourd qui accompagne le constat que la vie est vaine et que les hommes sont fous ? Adulte, ne t'es-tu jamais senti étouffé par la succession des routines inévitables et nécessaires à la vie ?

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Dompteur de mots Membre 1 842 messages
Forumeur activiste‚
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Les quelques personnes qui s'ennuient autour de moi sont des personnes en souffrance.

Et toi, tu ne souffres pas Tison ? La pensée de la mort ne vient jamais se lover au creux de ton esprit ? L'idée que tu n'es qu'une fourmi dans l'univers qui sera bientôt écrasée par la patte du démiurge ? Une fourmi qui n'aura eu à peine que le temps de faire vaciller quelques brindilles...

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Et toi, tu ne souffres pas Tison ? La pensée de la mort ne vient jamais se lover au creux de ton esprit ? L'idée que tu n'es qu'une fourmi dans l'univers qui sera bientôt écrasée par la patte du démiurge ? Une fourmi qui n'aura eu à peine que le temps de faire vaciller quelques brindilles...

Je me souviens que tu avais parlé du surhomme dans un autre sujet, mais je ne me rappelle plus lequel.

Tu avais dit quelque chose dans le genre: " le surhomme c'est celui qui bande en permanence et baise la vie", un priapique quoi !

De mon coté je me suis fait la réflexion que le surhomme de Nietzsche serait celui qui aurait vaincu l'absurde.

Un homme cohérent dans un monde absurde.

Et comment etre cohérent dans une existence absurde ?

En ne s'attachant pas au passé qui n'existe plus, en ne pensant pas au futur qui n'existe pas encore, le Carpe Diem quoi !

En ce sens le Sisyphe de Camus y ressemblerait beaucoup.

Tout comme l'ordre émerge du chaos ( dit-on) le surhomme émerge de l'absurde.

Et peut etre qu'il bande a l'idée de baiser l'absurde.

Certains pensent y arriver mais je suis trés sceptique a leur sujet quand meme.

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tison2feu Membre 3 161 messages
Forumeur expérimenté‚
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C'est une énorme affirmation je trouve. Tu ne t'es jamais trouvé, entre deux activités, dans cet état de latence où le désir ne sait plus où donner de la tête ? Enfant, tu ne t'es jamais senti par une journée pluvieuse las de ton petit monde de jouets ? Adolescent, n'as-tu jamais été visité par ce sentiment de désespoir diffus et sourd qui accompagne le constat que la vie est vaine et que les hommes sont fous ? Adulte, ne t'es-tu jamais senti étouffé par la succession des routines inévitables et nécessaires à la vie ?

Avant toute chose, j'aimerais te proposer ma définition de l'ennui, et j'invite tout le monde à en faire autant. Pour moi, l'ennui est un sentiment de malaise (voire de répulsion, du bas-latin inodiare = "avoir de la haine") à l'idée d'avoir du temps libre ; c'est ne pas savoir comment employer son temps à soi ; c'est être allé au bout de ce temps à soi jusqu'à la vomissure de l' "à quoi bon" et d'un "bof" blasé.

Il se trouve qu'a aucun moment de ma vie, je n'ai éprouvé de près ou de loin un début de commencement de cet étrange sentiment d'ennui que semblent éprouver certains enfants ou adultes. Pour moi, le temps libre, c'est l'instant de la libération, l'opportunité de vivre enfin sa vie. Et il en sera ainsi jusqu'à la fin de mes jours. A la seule évocation de ces mots "temps libre", mes yeux brillent, j'exulte à l'idée de goûter à la richesse incommensurable de la vie. Je peux employer ce temps libre autant dans l'action que dans l'inaction (une simple flânerie à la plage, par exemple, n'est en rien synonyme d'ennui, puisque je vais y prendre plaisir). Tu sembles me dire : mais quoi !, n'as-tu pas fait le tour de toutes ces occupations/passions, aussi nombreuses soient-elles ? A quoi je réponds : aucunement ! Même en philosophie, mon étonnement est sans fin, incommensurable, parce que je sais que je suis loin d'avoir fait le tour de ces questions, que ce n'est qu'un début, que tout ou presque reste à découvrir, à contempler, à méditer, à douter. Mais même ce doute ne me semble ni vain ni fou ni inutile. La seule folie serait de ne douter de rien.

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tison2feu Membre 3 161 messages
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Et toi, tu ne souffres pas Tison ? La pensée de la mort ne vient jamais se lover au creux de ton esprit ? L'idée que tu n'es qu'une fourmi dans l'univers qui sera bientôt écrasée par la patte du démiurge ? Une fourmi qui n'aura eu à peine que le temps de faire vaciller quelques brindilles...

Si, si. Mais lorsque nous souffrons trop, la nature est ainsi faite qu'elle nous accorde le droit de nous évanouir. De reprendre notre souffle. Je pense qu'il devrait en être de même avec l'ennui existentiel (tel que je puisse l'appréhender à travers mes lectures de Schiffter). Doit-on cultiver cet ennui jusqu'à en crever ? jusqu'à nier tout possibilité de dépassement de soi ? jusqu'à nier tout mystère à la vie et au monde ? C'est folie à mes yeux que de ne viser pas plus haut que son nombril, et de ne pas parvenir à penser à l'horizon de l'humanité toute entière et encore moins à l'échelle de l'univers dont nous sommes le produit.

L'ennui, tel que je l'ai défini, est un sentiment de découragement plus ou moins définitif que je ne connais pas.

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Avant toute chose, j'aimerais te proposer ma définition de l'ennui, et j'invite tout le monde à en faire autant. Pour moi, l'ennui est un sentiment de malaise (voire de répulsion, du bas-latin inodiare = "avoir de la haine") à l'idée d'avoir du temps libre ; c'est ne pas savoir comment employer son temps à soi ; c'est être allé au bout de ce temps à soi jusqu'à la vomissure de l' "à quoi bon" et d'un "bof" blasé.

Il se trouve qu'a aucun moment de ma vie, je n'ai éprouvé de près ou de loin un début de commencement de cet étrange sentiment d'ennui que semblent éprouver certains enfants ou adultes. Pour moi, le temps libre, c'est l'instant de la libération, l'opportunité de vivre enfin sa vie. Et il en sera ainsi jusqu'à la fin de mes jours. A la seule évocation de ces mots "temps libre", mes yeux brillent, j'exulte à l'idée de goûter à la richesse incommensurable de la vie. Je peux employer ce temps libre autant dans l'action que dans l'inaction (une simple flânerie à la plage, par exemple, n'est en rien synonyme d'ennui, puisque je vais y prendre plaisir). Tu sembles me dire : mais quoi !, n'as-tu pas fait le tour de toutes ces occupations/passions, aussi nombreuses soient-elles ? A quoi je réponds : aucunement ! Même en philosophie, mon étonnement est sans fin, incommensurable, parce que je sais que je suis loin d'avoir fait le tour de ces questions, que ce n'est qu'un début, que tout ou presque reste à découvrir, à contempler, à méditer, à douter. Mais même ce doute ne me semble ni vain ni fou ni inutile. La seule folie serait de ne douter de rien.

Tu as ce que l'on pourrait appeler une heureuse nature Tison.

Les dames doivent te rechercher comme un bon reproducteur.

Sinon pour moi l'ennui n'est pas du découragement, c'est meme presque le contraire.

C'est l'envie d'employer ses forces a quelque chose qui en vaut la peine mais sans parvenir a voir quoi.

L'ennui nait d'une énergie qui ne trouve pas a s'employer et qui stagne, un peu comme la vapeur dans une cocotte minute.

L'ennui est une pression qui s'exerce vers l'intérieur faute de pouvoir se liberer vers l'extérieur.

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tison2feu Membre 3 161 messages
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Sinon pour moi l'ennui n'est pas du découragement, c'est meme presque le contraire.

C'est l'envie d'employer ses forces a quelque chose qui en vaut la peine mais sans parvenir a voir quoi.

L'ennui nait d'une énergie qui ne trouve pas a s'employer et qui stagne, un peu comme la vapeur dans une cocotte minute.

L'ennui est une pression qui s'exerce vers l'intérieur faute de pouvoir se liberer vers l'extérieur.

Pourtant, Swamm, d'après les définitions du dictionnaire (CNRTL) :

A.− Vieilli ou région. Abattement causé par une grave peine, une profonde douleur.

En partic. Nostalgie, regret de quelqu'un ou quelque chose et, absol., mal du pays.

B.− Moderne1. Sentiment de lassitude.a) Sentiment de lassitude coïncidant avec une impression plus ou moins profonde de vide, d'inutilité qui ronge l'âme sans cause précise ou qui est inspiré par des considérations de caractère métaphysique ou moral.b) Sentiment de fatigue, de découragement provoqué par l'inaction ou le manque total d'intérêt de quelqu'un ou quelque chose.2. Sentiment de désagrément, de contrariété, voire d'inquiétude, motivé par une cause extérieure passagère plus ou moins grave.

Je ne vois pas comment concilier ces définitions du dictionnaire avec ce que tu décris comme étant une "envie", une "énergie", une "pression exercée vers l'intérieur", alors que l'ennui semble se caractériser au contraire par une perte/absence d'énergie ou d'envie de quoi que ce soit. Tout donne à penser que l'ennui est une forme d'impuissance, et donc une passion triste.

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tison2feu Membre 3 161 messages
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Sinon pour moi l'ennui n'est pas du découragement, c'est meme presque le contraire.

C'est l'envie d'employer ses forces a quelque chose qui en vaut la peine mais sans parvenir a voir quoi.

L'ennui nait d'une énergie qui ne trouve pas a s'employer et qui stagne, un peu comme la vapeur dans une cocotte minute.

L'ennui est une pression qui s'exerce vers l'intérieur faute de pouvoir se liberer vers l'extérieur.

Après réflexion, tu as tout à fait raison, Swamm. C'est se trouver dans la situation d'une roue embourbée qui chasse, qui patine, qui exerce un effort à vide par manque d'adhérence au sol. Comme Sisyphe. Donc, l'ennui serait le sentiment d'exercer un effort à vide, de gaspiller son énergie, de tourner en rond.

Alors oui, cela peut contribuer à aiguiser notre esprit critique, à réviser notre copie, à prendre acte de l'insignifiance/absurdité de certaines de nos prétentions (Leçon d'humilité).

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Après réflexion, tu as tout à fait raison, Swamm. C'est se trouver dans la situation d'une roue embourbée qui chasse, qui patine, qui exerce un effort à vide par manque d'adhérence au sol. Comme Sisyphe. Donc, l'ennui serait le sentiment d'exercer un effort à vide, de gaspiller son énergie, de tourner en rond.

Alors oui, cela peut contribuer à aiguiser notre esprit critique, à réviser notre copie, à prendre acte de l'insignifiance/absurdité de certaines de nos prétentions (Leçon d'humilité).

Oui c'est cela, en tout cas pour moi.

C'est agréable de pouvoir etre compris sans trop d'explications.

Ce qu'il y a de positif avec l'ennui c'est que l'on cherche des solutions pour en sortir, ça patine, ça patine...

Le moteur chauffe.

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tison2feu Membre 3 161 messages
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Oui c'est cela, en tout cas pour moi.

C'est agréable de pouvoir etre compris sans trop d'explications.

Ce qu'il y a de positif avec l'ennui c'est que l'on cherche des solutions pour en sortir, ça patine, ça patine...

Le moteur chauffe.

Comme celui de l'artiste qui crée des oeuvres, puis les détruit rageusement (cf. L'ennui, par Moravia).

En lacérant sa toile, l'artiste cherche sans doute à pousser ses limites dans l'exigence de vérité, beauté, authenticité. Si l'oeuvre était "achevée" (= mise à mort), elle donnerait à cet artiste la sensation de mettre un terme à cette exigence. Le moteur de l'ennui s'arrêterait. Il va s'agir de le réactiver, en cultivant l'ennui sans lequel l'inspiration n'aurait jamais jailli. Lacérer sa toile, c'est renouer avec l'acte créateur et viser encore plus haut.

L'ennui est constructeur et destructeur, libérateur et aliénant. Vertu et poison.

(Bon, c'est pas tout mais va falloir revoir aussi ma copie avec Dompteur !)

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