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Invité Quasi-Modo

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Je découvre et vous initie aujourd'hui à l'aporie de Diodore Cronos, cet argument utilisé initialement par Diodore (au temps de la Grèce antique) de sorte à nier toute forme de contingence (tout ce qui arrive serait donc nécessaire).

Cet argument consiste à considérer trois prémisses que nous avons tous naturellement tendance à accepter comme évidentes, tandis qu'elles seraient incompatibles entre elles et donc inconciliables, nous obligeant du même coup à rejeter l'une des trois. Voici ces trois prémisses :

Irréversibilité : Le passé est irrévocable en ce sens que les choses qui ont été faites ne peuvent pas ne pas avoir été faites ; le passé est nécessaire.

Corrélation : Du possible à l'impossible le possible ne suit pas, ou plus simplement on ne peut déduire logiquement l'impossible de ce qui est réellement possible et vice-versa.

Contingence : Il y a des possibles qui ne se réalisent jamais.

Démonstration de l'incompatibilité des trois prémisses ; Diodore faisant habituellement, selon la légende, admettre les deux premières afin de renier systématiquement la troisième.

=> En accord avec le principe de contingence, supposons l'hypothèse H : A l'instant initial T0, un évènement E (p.ex. la mort de M. DUPOND) est possible pour l'avenir à une date ultérieure T1, et qu'après cette date T1, le contraire de E soit vrai (M. DUPOND est en vie).

=> D'après le principe d'irréversibilité, l'évènement non(E) (M. DUPOND est en vie) est nécessaire à la date T1, et pour toute date ultérieure à T1.

=> Selon le principe de corrélation, si non(E) (M. DUPOND est en vie) est nécessaire à la date T1, E (M. DUPOND est mort) est impossible à la date T1, ce qui est contradictoire avec notre principe de contingence selon lequel E est possible et non nécessaire.

Nous voyons donc bien l'incompatibilité des trois prémisses entre elles, et donc la nécessité d'en renier l'une des trois en dépit de leur apparente évidence.

Quelle prémisse renieriez-vous et pourquoi?

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  • 2 semaines après...
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Membre, If you don't want, you Kant..., Posté(e)
deja-utilise Membre 5 969 messages
If you don't want, you Kant...,
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Irréversibilité : Le passé est irrévocable en ce sens que les choses qui ont été faites ne peuvent pas ne pas avoir été faites ; le passé est nécessaire.

Corrélation : Du possible à l'impossible le possible ne suit pas, ou plus simplement on ne peut déduire logiquement l'impossible de ce qui est réellement possible et vice-versa.

Contingence : Il y a des possibles qui ne se réalisent jamais.

Quelle prémisse renieriez-vous et pourquoi?

( https://fr.wikipedia.../Diodore_Cronos )

Théorème à prouver:

Seule la nécessité existe.

Définitions:

Contingence : ce qui peut ne pas être. Nécessité : ce qui ne peut pas ne pas être.

Démonstration:

Tout ce qui appartient au passé est nécessaire, donc tout ce qui appartiendra au passé sera nécessaire (principe d'intemporalité de la vérité).

La contingence est ce qui peut ne pas être, or la nécessité est ce qui ne peut pas ne pas être, donc la contingence et la nécessité sont contradictoires (principe du tiers exclu).

Je voudrais d'ores et déjà attirer l'attention sur la caractère fallacieux de stipuler d'entrée qu'ils sont opposés!

L'ensemble de " ce qui ne peut pas ne pas être " recoupe celui de " ce qui peut ne pas être ", en effet dans ce qu'il peut ne pas être il y a aussi ce qui peut être, et pas uniquement ce qui n'est pas.

Illustration: Il se peut que je ne sois pas heureux, et je suis malheureux, ne sont pas opposés l'un à l'autre, car il existe une tiers possibilité qui est de n'être ni malheureux ni heureux dans la première proposition. Il y a le même type de distinction à faire en mathématique entre "injectif" et surjectif" pour une "application"/fonction/relation entre deux ensembles.

Ceci étant dit, l'irréversibilité n'est présente concrètement que si les évènements ne peuvent pas être remontés, comme par exemple verser un colorant tenace sur un maillot blanc ou dissoudre du sel dans de l'eau, le mouvement inverse ne peut pas se produire, ni spontanément, ni facilement volontairement. Par contre, par exemple, déplacer un objet d'un emplacement A vers B, on peut aisément refaire l'opération inverse, ce n'est pas irréversible, et une personne n'ayant pas pu constater ce changement intermédiaire n'y verra absolument rien, nombre de phénomènes courants sont réversibles, ou quasi-réversibles, c'est à dire qu'en première analyse nous n'y voyant aucune différence.

La corrélation, n'est pas non plus des plus pertinentes, on sait aujourd'hui réellement, que des phénomènes impossibles classiquement, le sont au niveau microscopique, comme dans l'effet tunnel. Mais d'un point de vue plus pragmatique, ce qui est possible conduit aussi à des impossibilités, entre autre tous les paradoxes, de même des impossibilités peuvent conduire mutuellement à une réalisation impossible, si les évènements sont pris indépendamment, par exemple assez grossier, un homme pris seul ne peut atteindre un point situé à trois mètres sans accessoire, un autre isolément ne le peut pas plus, pourtant la réunion de ces deux hommes va rendre, ce qui été impossible séparément, possible.

C'est à dire que chaque point peut être contestable, ce qui veut dire que pris ensemble, il peut arriver ce qui semblait contradictoire ou impossible, dans un cadre très restreint ou falsifié.

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Membre, Enigmologue, Posté(e)
contrexemple Membre 6 293 messages
Enigmologue,
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C'est la logique qui est problématique, en effet la logique à pour postulat que l'on peut décrire l'ensemble des possibles avec l'affirmation : A ou non(A) ce qui est de toute évidence fallacieux.

Par exemple : Soit une feuille alors soit la feuille est sur ma table soit elle n'est pas sur ma table.

Qu'en est-il du cas ou la feuille est à cheval sur ma table et sur les aires à moitié moitié, est-elle sur ma table ou non.

Donc c'est énoncé ne suffit pas à donner tout les possibles, mais avec la dispute on y incorpore plus de cas, pour que trouver un contre exemple soit de plus en plus difficile voir impossible.

La logique est une forme d'arnaque verbale, car elle se nourrit de la dispute, et sa pertinence repose sur notre incapacité à trouver un contre-exemple, et si contre-exemple trouver à repenser son discours pour l'y incorporer.

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