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"L'espoir fait vivre" ?

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Membre, If you don't want, you Kant..., Posté(e)
deja-utilise Membre 5 740 messages
If you don't want, you Kant...,
Posté(e)

À nous deux ma grande! :smile2:

Désirer sans espérer c’est possible...

Ah bon!?

Il me semblait bien que j'avais déjà objecté la dessus, en disant que tout projet, toute action à venir, ne pouvant pas être parfaitement certaine, elle serait basée sur l'espérance de sa réalisation, et donc le désir étant tourné vers l'avenir, sinon s'il est rassasié il n'a plus d'énergie, de raison d'être, comme la satiété après un repas désiré, est lui aussi indissociable/dépendant/concomitant de l'espoir.

...tous les rapports à l’avenir ne sont pas faits de manque, d’impuissance et d’ignorance.

Ça oui, ni de peur pour faire le lien avec Quasi-modo.

Ou avec Spirit-of-Nikopol, il y a aussi le désir au-delà du plein, d'avoir plus, ou dit autrement de jouir, d'avoir un excédent, et non uniquement combler, de rétablir.

Un autre rapport à l’avenir serait de confiance (prévision rationnelle --> calcul des chances et des risques) de volonté (projet, résolution, préparation) et même de plaisir anticipé (rêve, imaginaire, fantasme…)

La confiance ne pouvant être indéfectible, inébranlable, il y a toujours une espérance cachée derrière, que celle-ci soit encore d'actualité.

La volonté n'étant pas infaillible, ni indépendante d'éléments extérieurs, il y aura également une forme d'espérance de ne pas faillir, ou que les autres choses, dont nous dépendons, ne faillissent pas.

Le plaisir anticipé, ne sera véritable/réel, qu'après l'avoir vécu, en attendant nous ne faisons que l'espérer.

Je pense que j'ai répondu à ça un peu plus haut.

Il faut qu’on désire d’abord quelque chose avant d’espérer l’obtenir.

Et bien non, tu n'as pas répondu comme je l'escomptais, surtout que je t'avais donné une piste subtile, dont tu n'as pas perçu la portée, ce n'est pas grave, je vais détailler ma pensée, et te montrer en quoi, ce petit grain de sable après maturation, va gentiment ruiner la chronologie que tu opères entre désirer et espérer.

Pour rappel, je disais que l'on ne peut pas espérer ce que l'on ne désire pas ( beaucoup de personnes ne désirant pas souffrir, n'émettent donc pas l'espoir de souffrir ), d'autre part, on ne désire que ce que l'on peut espérer obtenir ( l'homme étant incapable de voler par sa seule constitution, on n'espère donc pas y arriver un jour, dans ces conditions ).

Sur ces quelques remarques, j'affirme, qu'il n'est pas possible de dissocier désirer et espérer! Qu'elles ne sont que des manières différentes pour parler de la même idée, c'est à dire, que imaginer, espérer, souhaiter ou vouloir ne sont que le curseur d'intensité/de probabilité/potentialité de réalisation du désir, de tendre vers, d'être attiré par.

Dit autrement le désir est une aptitude, imaginer-espérer-souhaiter-vouloir sont des manières différentes d'exprimer cette aptitude, avec des intensités plus ou moins fortes, car on peut vouloir une chose sans plus, la vouloir plus intensément ou la vouloir à tout prix, par exemple, mais vouloir est quelque peu différent d'espérer, même si ils manifestent en réalité la même motivation d'être poussé/attiré vers.

( Il n'y a donc pas un ordre entre désirer et espérer, de plus si on regarde comment se forme ces notions chez l'enfant qui grandit, on pourrait presque dire l'inverse, d'abord il espère ceci ou cela, ensuite si ça lui a plus, il sentira le désir envers ces choses dorénavant, néanmoins, il n'espère que parce qu'il a mémorisé le souvenir d'un évènement antérieur et qu'il est capable d'en anticiper un autre analogue/similaire, il ne fait que reproduire l'association "être dans l'attente de" et convoiter. )

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Membre, Posté(e)
Dompteur de mots Membre 1 841 messages
Forumeur activiste‚
Posté(e)

On n’agi pas parce qu’on espère, on agi parce qu’on désire.

Il ne faut pas réduire notre vie psychique à une série d’influx binaires semblables à ceux qui animent les ordinateurs. On parle des désirs en tant qu’ils sont individués selon les conditions du réel, mais il y a aussi le Désir, celui qui traîne en nous sous une forme beaucoup plus élémentaire et qui rassemble tous ces désirs individués en un tout organique. « Il suffit de désirer pour agir » : cela est vrai mais revanche, on ne commande pas le désir en un claquement de doigt. Parfois, un homme ne sait plus désirer, cela parce que le tout organique de son Désir s’est détraqué, comme dans ces tumultes que l’on appelle « dépressions nerveuses ». Un homme en dépression nerveuse, s’il a de la difficulté à accoucher de désirs individués, n’en ressent pas moins l’appel de son Désir. C’est-à-dire qu’il se sent appelé vers le monde, et c’est justement ce qui rend sa condition insupportable : il ne sait plus comment répondre à cet appel, il ne sait plus comment le concrétiser. Il lui faut donc des moyens de remettre de l’ordre dans son fouillis intérieur ; il lui faut tuteurer les pousses chétives, arracher les mauvaises herbes, sarcler la terre de son esprit. Et l’un des moyens de le faire, c’est précisément par l’espoir.

L’espoir ne fait pas agir, c’est vrai, d’un point de vue moteur. Mais en revanche, il permet chez certains êtres de se donner une ordonnance intérieure telle qu’ils puissent parvenir à faire s’individuer leurs désirs. Est-ce que ce n’est pas le cas de la plupart des chrétiens – en particulier ces ex-prisonniers ou autres nihilistes convertis qui s’accrochent à cette lumière et qui parviennent enfin à tenir à un bout de vie concrète et constructive, plutôt que de dériver dans leur spirale autodestructrice ?

S’agit-il de la meilleure façon de vivre ? À mon avis non, et j’ai déjà développé mon idée là-dessus en page 3 du présent topic. Mon point est qu’il serait illusoire de penser que l’espoir n’est qu’un déchet imaginaire de l’esprit, et qu’il faut reconnaître qu’il a une fonction précise et naturelle dans l’économie globale du Désir. Seulement, d’un point de vue éthique, il convient d’en montrer les limites et de montrer en quoi il peut être dépassé.

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Membre, Posté(e)
Dompteur de mots Membre 1 841 messages
Forumeur activiste‚
Posté(e)

Sur ces quelques remarques, j'affirme, qu'il n'est pas possible de dissocier désirer et espérer! Qu'elles ne sont que des manières différentes pour parler de la même idée, c'est à dire, que imaginer, espérer, souhaiter ou vouloir ne sont que le curseur d'intensité/de probabilité/potentialité de réalisation du désir, de tendre vers, d'être attiré par.

Dit autrement le désir est une aptitude, imaginer-espérer-souhaiter-vouloir sont des manières différentes d'exprimer cette aptitude, avec des intensités plus ou moins fortes, car on peut vouloir une chose sans plus, la vouloir plus intensément ou la vouloir à tout prix, par exemple, mais vouloir est quelque peu différent d'espérer, même si ils manifestent en réalité la même motivation d'être poussé/attiré vers.

Ah ! Les jongleries/cabrioles conceptuelles/abstraites de Déjà-utilisé ! :p

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Invité Quasi-Modo
Invités, Posté(e)
Invité Quasi-Modo
Invité Quasi-Modo Invités 0 message
Posté(e)

C'est vrai qu'il n'est pas forcément évident de décider s'il peut y avoir désir sans espoir. Il y a plusieurs cas de figure différents où la question peut se poser ; j'en discerne au moins quatre :

1) Si nous distinguons entre l'expectative, qui incite à l'action, et l'espoir, qui prédispose à l'attente.

2) Chez le névrosé certainement répondrait Freud, dans le sens où sa pulsion et son principe de plaisir n'a pas encore rencontré le principe de réalité permettant de réajuster sa pulsion/son désir.

3) Et perdu en plein désert, loin de toute source d'eau, ne peut-on désirer boire mais n'avoir aucun espoir d'y arriver?

4) Comme le suggérait Garalacass, ne peut-on simplement désirer ce qu'on a, et donc qu'il serait vain d'espérer obtenir?

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Membre, 55ans Posté(e)
ping Membre 6 305 messages
Baby Forumeur‚ 55ans‚
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L'espoir est conscient, du domaine de l'imaginaire. Le désir lui c'est autre chose. Tu peux esperer arrêter de fumer, et penser désirer consciemment être en bonne santé, mais désirer inconsciemment tout autre chose, et agir au final contre ton désir conscient et ton espoir.

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Invité
Invités, Posté(e)
Invité
Invité Invités 0 message
Posté(e)

Il est intéressant de noter l’usage du conditionnel que certains font dans ce type de situation. Par exemple, j’aurais moi-même tendance à dire, à propos d’un mal de tête par exemple, que je souhaiterais qu’il cesse. On peut lire dans ce trait tout à fait spontané une manière de marquer le fait que l’on est conscient de sa tendance tout à fait humaine et inévitable à espérer, et que l’on est surtout conscient de sa vanité.

De même je dirais sans doute à ma compagne « j’aimerais que tu ne sois pas malade ». Mais je ne perdrais pas mon temps à cette posture risquée et intempérante, et je mettrais toute mon énergie à ce que sa nouvelle vie de malade soit la plus digne – ce qui implique qu’elle soit sans complaisance selon moi – et la plus belle possible. Prendre son souffle et puis vivre – c’est-à-dire laisser parler le désir de vivre en soi, ce qui n’est pas la même chose qu’espérer.

Pour ma part, la séparation est très nette.

L'espoir méticuleux, froid, fait d'analyses et d'anticipations raisonnées et calculées, n'a strictement rien à voir avec celui mystique/religieux, l'un est tourné vers un programme, soumis quand même aux affres de la vie minimisés/anticipés au maximum, aux impondérables qui ne dépendent pas de sa propre décision, et l'autre est dans l'attente d'une bonne volonté, d'une intentionnalité située quelque part, c'est à dire l'homme d'affaires/l'ingénieur aéronautique vs le croyant/l'ésotérique (...)

Deja utilise, Dompteur de mots, je vous ai proposé d'imaginer une situation précise dans un contexte précis : l'attente des résultats d'un examen médical de contrôle d'un être qui vous est cher et qui est gravement malade. Le jour J arrive. Les jours, les heures passent, vous êtes nerveux, obsédés par une seule pensée, vous fumez cigarettes sur cigarettes, l'attente est interminable. Le sort de celle que vous aimez est entre les mains du "destin". Que se passe t-il pendant toutes ces heures où une seule idée vous obsède ? que se passe-t-il en vous lorsque vous vous dites "j'espère !" ?

Au final Petitpepin a joué le jeu. Lui a parlé de "signes" et de superstition. Vous, n'y répondez toujours pas. Je reconnais qu'il faut un peu se dévoiler personnellement pour répondre à cette question, si vous ne le souhaitez pas dites-le simplement, honnêtement je le comprendrais. Mais ne me parlez "d'attente lucide et réaliste", de vision mécaniste ou d'esprit "d'ingénieur vs celui d'un croyant"! Ca sonne tellement faux que c'en est presque insultant pour le lecteur. Ou alors vous n'espérez jamais ? J'ai du mal à le croire.

Oubliez les dieu, les Nature bienveillante, les forces transcendantales, oubliez l'image d'un quelconque destinataire de votre espoir, au fond je vous demande juste ce que pour vous signifie "espérer". (vous m'avez vénère :D)

===============

Je viens de lire vos différentes visions de l'espoir, à mon tour je vous donne la mienne. Elle diffère des vôtres sans y être en contradiction.

Je pense que l'espoir fait partie de chacun de nous, même du plus désespéré (d'ailleurs pour moi le désespoir n'est pas le contraire de l'espoir). L'espoir, c'est la projection de l'homme vers l'à-venir. Il s'inscrit nécessairement dans la durée et s'adresse à ce que nous ne maîtrisons pas.

Parce que l'homme est un être en constante évolution sur la ligne du temps, il se projette toujours au delà de son existence immédiate, par la moindre de ses actions, par la moindre de ses pensées. Pour moi l'espoir est lié au Désir. Désir avec un grand D, en tant que transcendance de l'homme "condamné" à se dépasser à chaque instant vers l'inconnu. Sartre disait "L'homme n'est pas ce qu'il est, il est ce qu'il n'est pas". Quant à moi si je devais résumer l'espoir, je dirais que c'est ce que l'homme n'est pas encore.

Cette transcendance, qui est inhérente à l'homme, et qui est étroitement liée à la conscience de la mort (de la perte, chez l'enfant), revêt chez certains la forme d'une entité divine, d'une force naturelle, auxquelles seront adressées leurs prières. Chez d'autres, en l'absence d'une croyance en une force naturelle ou métaphysique, l'espoir est transcendance de l'homme, projection vers ce qui le dépasse. Il dit aussi et surtout le besoin chez l'homme de croire que les choses ont un sens, que le monde n'est pas absurde.

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Membre, If you don't want, you Kant..., Posté(e)
deja-utilise Membre 5 740 messages
If you don't want, you Kant...,
Posté(e)

Ne te mets pas vénér-able Théia,

Deja utilise, Dompteur de mots, je vous ai proposé d'imaginer une situation précise dans un contexte précis : l'attente des résultats d'un examen médical de contrôle d'un être qui vous est cher et qui est gravement malade. Le jour J arrive. Les jours, les heures passent, vous êtes nerveux, obsédés par une seule pensée, vous fumez cigarettes sur cigarettes, l'attente est interminable. Le sort de celle que vous aimez est entre les mains du "destin". Que se passe t-il pendant toutes ces heures où une seule idée vous obsède ? que se passe-t-il en vous lorsque vous vous dites "j'espère !" ?

Au final Petitpepin a joué le jeu. Lui a parlé de "signes" et de superstition. Vous, n'y répondez toujours pas. Je reconnais qu'il faut un peu se dévoiler personnellement pour répondre à cette question, si vous ne le souhaitez pas dites-le simplement, honnêtement je le comprendrais. Mais ne me parlez "d'attente lucide et réaliste", de vision mécaniste ou d'esprit "d'ingénieur vs celui d'un croyant"! Ca sonne tellement faux que c'en est presque insultant pour le lecteur. Ou alors vous n'espérez jamais rien ? J'ai du mal à le croire.

Oubliez les dieu, les Nature bienveillante, les forces transcendantales, oubliez l'image d'un quelconque destinataire de votre espoir, au fond je vous demande juste ce que pour vous signifie "espérer".

Je pensais que mes réponses avaient amplement résolu tes interrogations?!

Tu me demandes de me projeter dans la peau d'une personne au chevet d'un être cher, et de sentir ma réaction intérieure:

Avant l'annonce du résultat, j'espère un diagnostique positif ( pas de problème détecté ), même si je sais qu'il existe de faux positif, j'imagine facilement un résultat négatif, il faudra alors espérer que ce ne soit pas trop grave, ou handicapant pour elle ou douloureux, si c'est grave, la situation deviendra critique, avec toutes sortes de conséquences sur nos vies dorénavant, plus ou moins prévisibles. Je peux aussi souhaiter une erreur de diagnostique plus facile à gérer, sans conséquence véritable.

Quelque soit ce qui adviendra, je serai présent, auprès d'elle, prêt à assumer/assurer mon soutien envers elle, qu'elle puisse compter sur moi, la réconforter du mieux possible, la soulager autant que faire se peut, j'espère aussi qu'elle ne s'effondrera pas complètement, pour pouvoir affronter la suite des évènements.

Ma plus grande espérance sera donc qu'elle n'ait rien, que finalement les choses sont soit rentrées dans l'ordre normal, soit que c'était une fausse alerte.

Ensuite je vais espérer à nouveau dans le cas d'une maladie effectivement pronostiquée, mais pas dans le sens de m'adresser à une volonté transcendante, je vais simplement me focaliser sur les chances de succès du traitement, si il y en a un, me renseigner sur les meilleurs pronostics suivant le médicament envisagé, ou l'opération, et donc m'en remettre dans le savoir faire du praticien, du bon déroulement de l'acte opératoire ou médicamenteux, en imaginant que l'on n'a pas oublier un truc, qui va mal tourner, et qui nous renverra dans un spectre funèbre alors qu'on pensait en sortir.

Si il n'y a aucun remède, je veux juste être présent à ses cotés, et qu'elle sache que je suis là aussi pour elle, j'espère uniquement qu'elle souffrira le moins possible, espérer qu'elle puisse vivre ses derniers instants dans les meilleurs conditions qui soient, finalement les mêmes que dans la vie normale, de sentir l'amour l'un de l'autre et réciproquement, ce sera plus condensé/compacté, en accéléré mais somme toute la même chose.

Il y aura aussi un espoir minime, que celle-ci survive malgré un pronostic défavorable, qu'il y ait une rémission spontanée, que son corps ait trouvé le moyen de se défendre seul, que la vie trouve le moyen de résister dans sa chair, de la garder prêt de moi encore, de repousser ce moment fatidique à plus tard.

Tous mes espoirs seront donc tournés vers la vie, une vie qui sauve une autre vie ( le docteur ), une vie qui soutient/épaule une autre vie, une vie qui lutte pour elle-même. Même si je ne connais pas les rouages, toutes les incidences en jeu, je tourne mes espérances vers les facultés humaines, psychologiques ou de résistance de la vie, mystérieuse et dont je ne peux que souhaiter que la magie continue, que la belle mécanique reparte, se répare, soit réparé, ou sinon qu'elle soit accompagnée jusqu'à sa destination finale, la même pour tous.

Mes différentes espérances s'adressent aux différentes instances de ma vie psychique, celle rationnelle, celle émotionnelle, celle instinctive/animale. Il faut que j'espère de façon cohérente avec ses divers facettes de ma personne, il faudra donc se raisonner, se réconforter/se rassurer et se calmer/s'apaiser, sinon le risque est grand de perdre les pédales, et de ne pas être à la hauteur de la tâche qui m'incombe à présent, vivre au mieux les derniers moments.

La vie elle-même est miraculeuse/mystérieuse/impénétrable, on ne peut qu'attendre que la magie continue!

*****************

Rien n'arrive sans raison, dans le sens sans cause, en cas de maladie ou autre, ce sera un concours de circonstances, pas de chance, il n'y avait aucune mauvaise intention de quiconque d'un au-delà, juste le hasard, les aléas de la vie, je ne peux que m'attendre à ce que le hasard ne tombe pas au mauvais endroit au mauvais moment, même si celui-ci a pu être favorisé par des comportements accidentogènes auparavant.

On ne peut pas connaitre toutes les petites causes imperceptibles qui influent un peu ou profondément nos vies, nous ne faisons bien souvent que constater et subir leurs effets. Je ne peux donc décemment pas tourner les espoirs vers autres choses, que la chance tourne ou que la vie reprenne ses droits...

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Invité
Invités, Posté(e)
Invité
Invité Invités 0 message
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Je pensais que mes réponses avaient amplement résolu tes interrogations?!

Mais quelle prétention ! :D ;-)

Tu me demandes de me projeter dans la peau d'une personne au chevet d'un être cher, et de sentir ma réaction intérieure:

(...)

Merci de m'avoir répondu Deja, mais je vois je ne me suis toujours pas fait comprendre. Tu me décris bien plus ton comportement (ce n'est pas ce qui nous intéresse ici) que le vécu subjectif de tes "j'espère" :)

Rien n'arrive sans raison, dans le sens sans cause, en cas de maladie ou autre, ce sera un concours de circonstances, pas de chance, il n'y avait aucune mauvaise intention de quiconque d'un au-delà, juste le hasard, les aléas de la vie, je ne peux que m'attendre à ce que le hasard ne tombe pas au mauvais endroit au mauvais moment, même si celui-ci a pu être favorisé par des comportements accidentogènes auparavant.

On ne peut pas connaitre toutes les petites causes imperceptibles qui influent un peu ou profondément nos vies, nous ne faisons bien souvent que constater et subir leurs effets.

Je ne peux donc décemment pas tourner les espoirs vers autres choses, que la chance tourne ou que la vie reprenne ses droits...

Tu justifies les raisons pour lesquelles tu ne crois pas en un "au-delà". comprends bien que ce n'est pas ce que je demande, puisque que selon ma vision de l'espoir il n'est pas nécessaire de croire en une quelconque entité transcendantale pour que l'espoir, quelle que soit sa manifestation, soit lié à la transcendance.

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Membre, If you don't want, you Kant..., Posté(e)
deja-utilise Membre 5 740 messages
If you don't want, you Kant...,
Posté(e)

Je n'ai pas dit qu'il fallait nécessairement que l'espoir s'adresse à une entité, mais j'aimerais savoir ce qui se passe en vous lorsque vous fermez les yeux et que vous retenez votre souffle en vous concentrant sur cette pensée : "J'espère", "Pourvu que tout se passe bien".

Je n'arrive pas à savoir ce que tu cherches à me faire dire, j'ai l'impression que tu attends que je te révèle une certaine part de mysticisme en moi, or il n'y en a pas, j'ai une réaction plus que cartésienne ou scientifique si tu veux, assez froid quant aux causes possibles, mais très empathique sur le plan sentimental.

Je ne peux pas faire mieux que d'avoir scénarisé ce qui se serait passé dans ma tête, que veux tu de plus Théia?

Tu justifies les raisons pour lesquelles tu ne crois pas en un "au-delà". comprends bien que ce n'est pas ce que je demande, puisque que selon ma vision de l'espoir il n'est pas nécessaire de croire en une quelconque entité transcendantale pour que l'espoir, quelle que soit sa manifestation, soit lié à la transcendance.

Je te décris ce qui se passe en moi, et puisqu'il n'y a aucune transcendance possible, je ne peux tout bonnement pas t'en faire part!

Je vois le monde d'une manière très mécanique, comme je te l'avais suggéré avec l'exemple de la voiture.

Mais je sais que nous avons parfois du mal à être sur le même fil de discussion, alors je te demande de reformuler ta question, peut-être la percevrai-je différemment!?

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Membre, Posté(e)
Dompteur de mots Membre 1 841 messages
Forumeur activiste‚
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Que se passe t-il pendant toutes ces heures où une seule idée vous obsède ? que se passe-t-il en vous lorsque vous vous dites "j'espère !" ?

Une femme insatisfaite ! :wub: Quoi de plus doux qu'une occasion de satisfaire une femme ?

***

Et bien c'est une lutte pour essayer de ne pas flancher, pour ne pas me laisser envahir par l'anxiété et la tristesse. Quelle forme prend-t-elle exactement en termes de pensées ? Je vais probablement ressasser tous les scénarios médicaux possibles, tenter de trouver, plus ou moins obsessionnellement, des indices de ce que pourrait être le verdict final dans les données qui sont à disposition. Je vais penser sans doute aussi aux conséquences possibles des divers scénarios. Mais à vrai dire, j'irais surtout me connecter sur ma conjointe, puisque qu'après tout c'est elle qui est dans l’œil de la tempête. À rester immobile, j'enchaînerais les pensées obsessionnelle quant au rendu du verdict. Mon réflexe de survie serait donc de me projeter dans l'action. De communiquer mon amour à ma conjointe, qu'elle ne se sente surtout pas seule dans cette épreuve. Parler à mes proches, former un cercle de solidarité. Me creuser la tête pour trouver des manières d'égayer la situation. Trouver des blagues qui la feront rire. Etc.

Mon désir me porterait naturellement à vouloir que le verdict soit favorable, mais mon tempérament (et ma philosophie) ne me porte sincèrement pas à élaborer ce vouloir par l'imagination. Ici, je partage la perplexité de notre ami Déjà: qu'est-ce que tu attends Théia ? Que l'on te dise que nous prierions dans ces moments-là ?

***

À force de réfléchir à ma façon de réagir à ce type de situation, il me vient un souvenir. Tu voulais quelque chose d'intime ? Voici quelque chose d'intime. Parfois, lorsque je suis dans une situation défavorable, et quelque peu pressé par le temps, donc sans vraiment de ressources pour agir de manière constructive, il me vient spontanément le sentiment de l'espérance: je me sens porté, l'espace d'une fraction de seconde, à implorer quelque force transcendante. Or, il me vient aussitôt, de manière purement instinctive - je veux dire que cela n'est pas le fruit de quelque résolution rationaliste, d'ironiser l'apparition de ce sentiment en me disant par exemple, à la manière d'un religieux: "Faites que ça fonctionne !" (la phrase en question étant tournée selon chaque situation). Et alors je me trouve très drôle. J'éprouve une satisfaction de posséder ce type de recul, car cela me permet de sortir de moi-même pendant un instant, de moins me perdre dans l'anxiété.

Mais je sens d'ici vrombir les délicats lobes de ton cerveau Théia, alors que tu te demandes s'il n'y a pas malgré tout, au travers de cette ironisation, quelque chose de vrai ? Et bien oui, il y a là-dedans quelque chose de vrai. Et ce quelque chose de vrai c'est l'émergence d'un niveau de pensée supérieur, où l'on se hisse à la dimension "tectonique" des événements. C'est cela qui semble poindre en nous dans ces moments-là: le rapetissement des contingences individuelles au profit d'un plongeon dans les grands mouvements du destin (je n'utilise pas ce mot dans son sens déterministe, mais plutôt pour désigner justement cette conscience de la tectonicité des choses). C'est quelque chose ma foi qui peut être étourdissant. Il faut être disposé à recevoir des choses-là. Je me souviens concrètement en avoir fait l'expérience lors de l'enterrement de ma grand-mère. On se sent devenir plus grand que soi. Ça a été mon plus bel enterrement.

Freud appelait cela le sentiment "océanique" des choses, et il en faisait d'ailleurs précisément l'origine de la religion. Mais il le réduisait aussi à son éternel schéma familialiste en affirmant que ce sentiment dérivait du désir du père (i.e. du désir de bénéficier de la protection du père), soutenu au-delà de l'enfance par la peur du destin (d'où le "Père" chrétien). Ce qui nous indique que Freud ne s'est intéressé qu'à la partie négative de ce sentiment, c'est-à-dire celle qui est consommée en représentations régressives. Pour ce qui l'intéresse, Freud a sans doute raison. Seulement, cela n'épuise pas le sujet, et ce qui l'intéresse n'est pas la totalité de la chose. Il y a bien une partie positive à ce sentiment, pour autant qu'il fasse l'objet d'une acceptation tragique. Nietzsche développe beaucoup dans son oeuvre sur cet aspect du tragique et, pour rejoindre ce que j'ai dis plus tôt quant au passage à une conscience de la tectonicité des choses, il parle du "frisson d'effroi qui saisit l'homme lorsqu'il s'aperçoit soudain que les phénomènes l'égarent et que le principe de causalité semble mis en défaut", et il fait référence au "délicieux ravissement qui l'éclatement du principe d'individuation fait monter du tréfonds de l'homme", un ravissement qui consiste précisément en l'ivresse dionysiaque.

Je fais très littéraire avec ce dernier paragraphe mais je demande à ce que l'on me croit sur parole: je suis parti de considérations très intimes et très intuitives liées à ma propre expérience. Ce n'est qu'après que me sont venues ces références, qui me permettent d'expliciter mon propos et de tracer des liens vers des terres déjà cultivées de la pensée, car c'est une matière difficile que nous tenons entre nos mains, et nous ne serons pas trop à y réfléchir si nous invitons quelques grands philosophes à notre table.

Bref, lorsque le "Faites que cela fonctionne!" tombe en miettes, brisé par le rire venu du fond de ma conscience, c'est le rêve que je me refuse. Car je ne vois que trop bien que cela m'est un réflexe naturel, indécrottablement ancré sous des couches et des couches d'inconscient collectif. Un réflexe naturel qui me porte vers ma nature la plus basse. Il m'importe putôt d'embrasser la réalité, même sous ses plus durs aspects, même dans ce qu'elle a de cruel. Car même ces aspects-là, il y a quelque chose de sombre en moi - peut-être ce génie malin - qui les aime.

Que l'on ne m'interprète pas mal: je suis un homme fort sensible, sinon hypersensible. La violence du monde me dégoûte. Mon amour pour les personnes qui me sont chères est brûlant. Mais je me reconnais aussi une nature archaïque, infra-humaine, peut-être même infra-animale, avide de vie, avide de vouloir, avide de désirer, avide de saisir la vie malgré toute sa sordidité, et d'ailleurs, je me sais partie prenante de cette sordidité.

Sur ces mots d'espoir, bonne soirée à tous ! :D

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Garalacass Membre 1 029 messages
Baby Forumeur‚
Posté(e)

Il me semblait bien que j'avais déjà objecté la dessus, en disant que tout projet, toute action à venir, ne pouvant pas être parfaitement certaine, elle serait basée sur l'espérance de sa réalisation, et donc le désir étant tourné vers l'avenir, sinon s'il est rassasié il n'a plus d'énergie, de raison d'être, comme la satiété après un repas désiré, est lui aussi indissociable/dépendant/concomitant de l'espoir.

La confiance ne pouvant être indéfectible, inébranlable, il y a toujours une espérance cachée derrière, que celle-ci soit encore d'actualité.

La volonté n'étant pas infaillible, ni indépendante d'éléments extérieurs, il y aura également une forme d'espérance de ne pas faillir, ou que les autres choses, dont nous dépendons, ne faillissent pas.

Le plaisir anticipé, ne sera véritable/réel, qu'après l'avoir vécu, en attendant nous ne faisons que l'espérer.

Tout dépend de ce qu’on désire. Ici on ne parle que de maladie grave, de dépressifs, de voyage au bout du monde, de quête du graal et pourquoi pas les 12 travaux d’Hercule tant qu’on y est ?

Comme si nos vies n’étaient que tragédies ou qu’on ne désirait jamais rien d’autre que du grandiose et du flamboyant.

Nos désirs sont beaucoup plus modestes la plupart du temps.

Si là tu es assis devant ton ordinateur, c’est parce que tu le désirais et si tu restes assis, c’est parce que tu désires rester assis, pas parce que tu l’espères. Tu manges parce que tu désires manger, etc…

Le désir dans le présent ne s’accompagne jamais d’espoir et il n’est pas sans raison d’être ni sans énergie.

Si tu sors crevé du boulot après une rude journée, tu vas désirer rentrer chez toi, prendre une bonne douche et te détendre. Que vas-tu craindre ? Que vas-tu espérer ?

Ce désir, tu vas l’avoir pendant tout ton trajet de retour et à moins d’être pathologiquement anxieux, tu ne vas pas craindre que ta baignoire ait disparu ni espérer que ton divan soit toujours là.

(enfin j’espère, sinon ça craint^^)

Il n'y a donc pas un ordre entre désirer et espérer, de plus si on regarde comment se forme ces notions chez l'enfant qui grandit, on pourrait presque dire l'inverse, d'abord il espère ceci ou cela, ensuite si ça lui a plus, il sentira le désir envers ces choses dorénavant, néanmoins, il n'espère que parce qu'il a mémorisé le souvenir d'un évènement antérieur et qu'il est capable d'en anticiper un autre analogue/similaire, il ne fait que reproduire l'association "être dans l'attente de" et convoiter. )

L’espoir est lié à la crainte et se fonde sur le désir, et quand le désir se transforme en vouloir, l’espoir devient un mélange de crainte et de confiance et tout ça roule ensemble pour essayer d’atteindre ce qu’on désire. Si tu ne désires rien, ça te fait une belle jambe que l’espoir soit un désir puisqu’il serait sans objet, donc inexistant.

L’espoir pourrait être cette chose qui oscille entre crainte et confiance ?

Plus on a confiance, moins on espère

Plus on craint, plus on espère

Et toujours on désire ?

Il ne faut pas réduire notre vie psychique à une série d’influx binaires semblables à ceux qui animent les ordinateurs. On parle des désirs en tant qu’ils sont individués selon les conditions du réel, mais il y a aussi le Désir, celui qui traîne en nous sous une forme beaucoup plus élémentaire et qui rassemble tous ces désirs individués en un tout organique. « Il suffit de désirer pour agir » : cela est vrai mais revanche, on ne commande pas le désir en un claquement de doigt. Parfois, un homme ne sait plus désirer, cela parce que le tout organique de son Désir s’est détraqué, comme dans ces tumultes que l’on appelle « dépressions nerveuses ». Un homme en dépression nerveuse, s’il a de la difficulté à accoucher de désirs individués, n’en ressent pas moins l’appel de son Désir. C’est-à-dire qu’il se sent appelé vers le monde, et c’est justement ce qui rend sa condition insupportable : il ne sait plus comment répondre à cet appel, il ne sait plus comment le concrétiser. Il lui faut donc des moyens de remettre de l’ordre dans son fouillis intérieur ; il lui faut tuteurer les pousses chétives, arracher les mauvaises herbes, sarcler la terre de son esprit. Et l’un des moyens de le faire, c’est précisément par l’espoir.

L’espoir ne fait pas agir, c’est vrai, d’un point de vue moteur. Mais en revanche, il permet chez certains êtres de se donner une ordonnance intérieure telle qu’ils puissent parvenir à faire s’individuer leurs désirs. Est-ce que ce n’est pas le cas de la plupart des chrétiens – en particulier ces ex-prisonniers ou autres nihilistes convertis qui s’accrochent à cette lumière et qui parviennent enfin à tenir à un bout de vie concrète et constructive, plutôt que de dériver dans leur spirale autodestructrice ?

S’agit-il de la meilleure façon de vivre ? À mon avis non, et j’ai déjà développé mon idée là-dessus en page 3 du présent topic. Mon point est qu’il serait illusoire de penser que l’espoir n’est qu’un déchet imaginaire de l’esprit, et qu’il faut reconnaître qu’il a une fonction précise et naturelle dans l’économie globale du Désir. Seulement, d’un point de vue éthique, il convient d’en montrer les limites et de montrer en quoi il peut être dépassé.

Je ne cherche pas à réduire notre vie psychique à un système binaire, j’essaie d’en comprendre les mécanismes en les décortiquant et c’est mission impossible, ils sont trop intriqués, en plus, ça dépend d’une situation à l’autre et même d’une personne à l’autre.

Est-ce que ce Désir majuscule ce ne serait pas l’instinct de survie ? Ou pour le dire moins trivialement, la pulsion de vie, l’élan vital ? Un dépressif perd le goût de la vie mais pas le désir de vivre, sinon il se suicide. Non?

Est-ce qu’on peut dissocier l’espoir de l’impuissance et donc de l’attente (forcée) ?

Spinoza disait que c’était une impuissance de l’âme, par quel retournement des choses ça pourrait être aussi ce qui fait tenir ? C’est ça que j’essaie de comprendre.

Quand on me dit que l’espoir fait vivre, j’ai toujours envie d’acquiescer, mais j’ai aussi toujours le sentiment que c’est faux, que c’est une illusion…

Pour ce qui est de s’accrocher à l’espoir religieux, c’est passer d’un nihilisme à l’autre, l’éternelle béquille…Mais si elle permet de sortir d’une spirale autodestructrice….

4) Comme le suggérait Garalacass, ne peut-on simplement désirer ce qu'on a, et donc qu'il serait vain d'espérer obtenir?

C’est la sagesse, ou en tout cas, c’est vu comme tel par certains courants de pensée (épicuriens et bouddhistes notamment)

Oubliez les dieu, les Nature bienveillante, les forces transcendantales, oubliez l'image d'un quelconque destinataire de votre espoir, au fond je vous demande juste ce que pour vous signifie "espérer".

Dans ce cas là "j’espère" exprime le désir d’être rassuré par une bonne nouvelle, en se persuadant, pour calmer l’angoisse, qu’elle arrivera.

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Je n'arrive pas à savoir ce que tu cherches à me faire dire, j'ai l'impression que tu attends que je te révèle une certaine part de mysticisme en moi, or il n'y en a pas, j'ai une réaction plus que cartésienne ou scientifique si tu veux, assez froid quant aux causes possibles, mais très empathique sur le plan sentimental.

Je ne peux pas faire mieux que d'avoir scénarisé ce qui se serait passé dans ma tête, que veux tu de plus Théia?

Je ne cherche pas à te faire dire quoique ce soit voyons... J'ai volontairement proposé un exemple précis de situation où tu es seul face à ton impuissance, où tes actes et ta volonté ne peuvent rien sur le résultat souhaité. J'ai choisi cet exemple pour qu'il ne reste que l'espoir, parce que je suis curieuse de savoir de quelle façon chacun le vit.

Je te remercie vraiment pour ta réponse parce que tu as joué le jeu, le problème c'est que ça n'était pas le bon, ce qui m'a donné l'impression que vous évitiez le coeur de la question. Vous avez scénarisé l'avant, l'après, le pendant, votre attention envers celle que vous aimez, ce n'est pas ce qui nous intéresse puisqu'il s'agit d'imaginer une situation où on est seul, dans l'attente d'une nouvelle cruciale qui ne dépend pas de nous. Le but est "d'isoler" l'espoir (de l'action par exemple) pour mieux en identifier le mécanisme.

Je me fais mieux comprendre ?

Je te décris ce qui se passe en moi, et puisqu'il n'y a aucune transcendance possible, je ne peux tout bonnement pas t'en faire part!

Je vois le monde d'une manière très mécanique, comme je te l'avais suggéré avec l'exemple de la voiture

Je crois que tu te focalises sur une définition "religieuse" biaisée de la transcendance alors que je te parle de ce vers quoi la conscience se projette... d'une définition phénoménologique. Je me demande si tu m'as lue ?

Mais je sais que nous avons parfois du mal à être sur le même fil de discussion, alors je te demande de reformuler ta question, peut-être la percevrai-je différemment!?

Est-ce qu'à présent j'ai su être plus claire ?

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Une femme insatisfaite ! :wub: Quoi de plus doux qu'une occasion de satisfaire une femme ?

Je t'attendais mon choupinet^^ <3

Ici, je partage la perplexité de notre ami Déjà: qu'est-ce que tu attends Théia ? Que l'on te dise que nous prierions dans ces moments-là ?

Non, pas du tout je n'attends qu'honnêteté et sincérité. Je discute avec vous ici comme on le ferait entre amis au coin du feu. Oubliez le débat philosophique un instant et laissez-vous plonger dans l'intime.

Je cherche à comprendre l'espoir, à en cerner le mécanisme et son origine. Non en fait à force d'y réfléchir j'en ai à présent une idée précise que je vous ai même soumise en quelques mots un peu plus haut. Il me reste à savoir si cette explication de l'espoir n'est pas biaisée par ma subjectivité, c'est pourquoi je vous interroge sur la vôtre, sur les mouvements de vos pensées intimes.

(...)

Je fais très littéraire avec ce dernier paragraphe mais je demande à ce que l'on me croit sur parole: je suis parti de considérations très intimes et très intuitives liées à ma propre expérience. Ce n'est qu'après que me sont venues ces références, qui me permettent d'expliciter mon propos et de tracer des liens vers des terres déjà cultivées de la pensée, car c'est une matière difficile que nous tenons entre nos mains, et nous ne serons pas trop à y réfléchir si nous invitons quelques grands philosophes à notre table.

Bref, lorsque le "Faites que cela fonctionne!" tombe en miettes, brisé par le rire venu du fond de ma conscience, c'est le rêve que je me refuse. Car je ne vois que trop bien que cela m'est un réflexe naturel, indécrottablement ancré sous des couches et des couches d'inconscient collectif. Un réflexe naturel qui me porte vers ma nature la plus basse. Il m'importe putôt d'embrasser la réalité, même sous ses plus durs aspects, même dans ce qu'elle a de cruel. Car même ces aspects-là, il y a quelque chose de sombre en moi - peut-être ce génie malin - qui les aime.

merci pour ta sincérité ;)

On y arrive je crois.

C'est ce "réflexe naturel" (que j'appellerais "mouvement vital") que tu décris que je cherche à identifier chez vous.

Il me semble inévitable chez tous, car le résultat d'un ensemble de mouvements qui nous font vivre : l'instinct de survie, la transcendance (dans le sens de projection de la conscience) , la désir, la crainte, la conscience de notre finitude, le besoin de sens.

Comme toi j'ai tendance à spontanément l'adresser à... rien, qui dans ces moments-là, devient quelque chose, sans vraiment pouvoir la qualifier. Et comme toi ça ne dure jamais que quelque secondes parce que je ne crois pas en dieu et parce que je me rends bien compte que c'est à ce moment-là qu'il aurait toute sa place.

Je pense d'ailleurs que cette fameuse intuition que dieu existe dont parlent les croyants découle précisément de ce réflexe.

Selon moi l'espoir vient de là, de cette intrication de processus cités plus hauts qui nous font vivre l'instant, en lui donnant du sens, tout en nous projetant continuellement sur un "ailleurs", qui n'est autre que l'instant suivant, puis le suivant. L'espoir est un mouvement transcendant de la conscience. Sans lui il ne reste que le suicide.

(Edit : petites modifications pour clarifier ma pensée)

Modifié par Théia
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@Garalacass

Je te lis depuis que tu nous a rejoints sur ce sujet et je réagis peu à ce que tu écris parce que je suis assez d'accord avec toi.

Est-ce qu’on peut dissocier l’espoir de l’impuissance et donc de l’attente (forcée)?

Je ne vois pas comment on pourrait les dissocier en effet. C'est d'ailleurs l'objet de la question initiale de ce topic : ce que j'appelle "le présent maudit" renvoie précisément à l'impuissance de l'homme, et par extension à son inexorable mort.

Il n'y a d'espoir que dans l'impuissance.

Spinoza disait que c’était une impuissance de l’âme, par quel retournement des choses ça pourrait être aussi ce qui fait tenir ? C’est ça que j’essaie de comprendre.

Je te soumets la réponse que j'ai tenté d'apporter à cette question. Compte tenu de ce que j'ai écrit précédemment, l'espoir fait vivre parce qu'il est projection de notre conscience vers ce que nous ne savons pas, vers ce que nous pourrions être mais que nous ne sommes pas encore. Il est une ouverture sur un inconnu possible.

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Plus on a confiance moins on espère,

Celui qui a entièrement confiance et celui qui n’a aucune confiance ne va pas espérer alors que celui qui est entre les deux, dans le doute va espérer.

Un dépressif perd le goût de la vie mais pas le désir de vivre, sinon il se suicide. Non ?

Un dépressif perd le goût de la vie et peut donc ne rien faire, s’isoler, dormir…Certains peuvent avoir de l’espoir de s’en sortir et d’autres non sans pour autant avoir le désir de mourir ni le désir de vivre puisqu’on ne peut pas parler de désir de vivre quand la personne perd le goût à la vie.

Est-ce qu’on peut dissocier l’espoir de l’impuissance et donc de l’attente (forcée) ? Spinoza disait que c’était une impuissance de l’âme, par quel retournement des choses ça pourrait être aussi ce qui fait tenir ? C’est ça que j’essaie de comprendre. Quand on me dit que l’espoir fait vivre, j’ai toujours envie d’acquiescer, mais j’ai aussi toujours le sentiment que c’est faux, que c’est une illusion…

Je dirais surtout que ça dépend de l’espoir en question et ce que ça apporte à la personne. On pourrait dire que l’on ne peut pas dissocier l’espoir de l’impuissance et donc de l’attente dans le sens où on ignore le résultat, c’est en cela que l’espoir est impuissant et qu’on est dans l’attente de ce résultat, il est sûr qu’une personne qui est certaine d’obtenir ce qu’elle veut, c’est mieux que celle qui est dans le doute. Par contre, quand une personne est dans une situation désespérée et qu’elle arrive de nouveau à avoir de l’espoir, je dirais que cet espoir est plutôt une puissance pour celle-ci parce que ça va modifier son comportement, de tristesse, elle va passer à joie et se battre parce que l’espoir l’aidera à franchir tous les obstacles.

Cet espoir est une force et ce n’est pas non plus une attente parce que juste l’espoir redonne goût à la vie à la personne peu importe le résultat. En fin de compte, si on s’en réfère à une personne qui n’a pas besoin d’espoir, il est sûr que l’on ne peut dissocier l’espoir de l’impuissance et de l’attente mais si la personne a besoin de cet espoir, cela ne peut qu’être une force pour elle et ce n’est pas non plus une attente puisque cela l’aide à réagir donc elle change avant le résultat.

Je trouve qu’il y a différents espoirs :

L’espoir de lucidité, celui qui a eu divers échecs et qui pense que sa vie est une fatalité, le jour où celui-ci comprend que ce n’est pas une fatalité, que c’est lui qui a le pouvoir sur sa vie, il reprend espoir et mettra tout en œuvre pour arriver à changer les choses.

L’espoir d’illusion, celui qui n’a pas connu son père et qui l’a idéalisé, il a l’espoir de le retrouver et quand le jour arrive, c’est la déception vu que son père n’est pas tel qu’il se l’était représenté.

L’espoir inutile, quand on attend le résultat d’examens, il m’arrive dans des situations semblables de ne pas espérer afin d’éviter la déception.

L’espoir passif, celui qui a de l’espoir mais sans se motiver, sans y réagir, admettons une personne qui espère trouver un travail mais sans même chercher, qui va attendre d’avoir une réponse de l’ANPE…

L’espoir trompeur, celui qui souffre de solitude et qui a l’espoir de se faire des amis, parce qu’il cherche à combler un manque, il va chercher à tout prix à se faire des amis mais l’amitié s’obtient parce qu’on a des points en commun, des affinités et non en cherchant à combler un vide d’où il y a un grand risque que cette personne ne rencontre que déception. Je parle d’espoir trompeur (bien que cela ne soit peut être pas vraiment le mot qui convient) parce que l’objet d’espoir n’est pas approprié à la souffrance qu’il vit.

Je pense qu’une personne qui souffre de solitude doit déjà chercher à comprendre pourquoi elle se retrouve dans cette situation et apprendre à accepter sa solitude, doit peut être se remettre en question et d’abord changer sa vie ou sa façon d’être avant de pouvoir se faire des amis et si cela passe par ses étapes, il n’y a pas forcément besoin d’espoir. Par contre, si une personne souffre de solitude car a peur des gens, si elle voit un thérapeute, un coach qui lui dit que par quelques entretiens, elle n’aura plus peur, cette personne reprend espoir de ne plus avoir peur et donc de pouvoir se faire des amis d’où plus cette solitude.

L’espoir est toujours mieux pour la personne désespérée mais bien sûr que la meilleur solution, c’est de ne pas être désespérée donc d’avoir atteint un certain bien être, stabilité, lucidité… Ce qui permet d’obtenir ce que l’on veut en toute confiance si l’objet en question dépend entièrement de nous et si l’on sait que cela est réalisable. Après il peut arriver que cela ne dépend pas de nous, par exemple un proche qui est gravement malade, on espère pour lui qu’il s’en sort et l’on va donc avoir une attitude positive afin que cela aide ce proche à la guérison.

Pour une embauche, même celui qui a entièrement confiance en ses capacités…ne peut pas être sûr d’être embauché mais avoir l’espoir permet de mieux réussir son entretien mais il est vrai que d’autres peuvent ne pas avoir besoin d’espérer tout en réussissant leur entretien et en étant sûr de trouver un emploi dans ce qu’il cherche, si ce n’est pas telle entreprise, il se dit qu’une autre l’embauchera. Dans des situations, certains vont avoir besoin de l’espoir pour se motiver, pour agir et d’autres n’en auront pas besoin pour être motivés, cela dépend de la personne, de la situation, de son vécu…

L’espoir est vital pour celui qui est désespéré, là l’espoir fait vivre.

L’espoir peut être comme une émotion, une joie, là aussi l’espoir fait vivre.

Est-ce que celui qui va à l’entretien d’embauche sans ressentir le besoin d’avoir de l’espoir, n’est pas non plus une personne qui en fait n’a pas d’émotions ?

Est-ce qu’on peut dire que parce qu’une personne a entièrement confiance en elle, vit donc sa vie sans difficultés, parfaitement…Est-ce qu’on peut dire qu’elle a atteint une certaine sérénité parce qu’elle n'a plus de crainte, plus d'espoir ? Parce qu’une personne qui a entièrement confiance en elle et qui n’a pas besoin d’espoir car par exemple, est sûr de trouver un travail, je ne suis pas sûr qu’elle puisse ressentir ne serait-ce que de la joie quand l’employeur l’embauche si elle était sûr d’avoir ce poste. Entre celui qui a entièrement confiance en lui, est sûr de tout avoir et celui qui n’a plus confiance et n’obtient rien, n’est-ce pas mieux d’être dans le doute, d’espérer, de pouvoir connaître la joie même si on peut connaître aussi la déception ? Parce que s’il n’y a plus d’espoir, il n’y a plus de désespoir, plus de tristesse, plus de joies…

Modifié par samira123
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Baby Forumeur‚ 55ans‚
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L'espoir est en quelque sorte un mécanisme de défense contre une pression exterieure qui vise à lutter contre l'angoisse. Ce mécanisme de défense s'avère parfois bénéfique, lorsque ce que l'on espère est réalisable et que l'espoir se révèle moteur. Il peut être vain, lorsque ce que l'on espère est irréalisable. Et il peut être néfaste, lorsqu'il maintient la personne dans l'illusion en l'eloignant de la réalité. L'exemple me venant à l'esprit est cette pauvre fille qui se ridiculise à chanter faux sur scène en esperant percer un jour et devenir une star, alors qu'elle est la seule à ne pas entendre ses fausses notes, et à quel point on se moque d'elle...

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L'espoir est en quelque sorte un mécanisme de défense contre une pression exterieure qui vise à lutter contre l'angoisse.

Je ne pense pas non, c'est un mécanisme naturel chez tout être vivant doté d'une conscience.

Ce mécanisme de défense s'avère parfois bénéfique, lorsque ce que l'on espère est réalisable et que l'espoir se révèle moteur. Il peut être vain, lorsque ce que l'on espère est irréalisable. Et il peut être néfaste, lorsqu'il maintient la personne dans l'illusion en l'eloignant de la réalité.

C'est l'objet de l'espoir qui peut maintenir dans l'illusion ; mais l'espoir, lui, est toujours moteur de vie.

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Baby Forumeur‚ 55ans‚
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Je ne pense pas non, c'est un mécanisme naturel chez tout être vivant doté d'une conscience.

C'est l'objet de l'espoir qui peut maintenir dans l'illusion ; mais l'espoir, lui, est toujours moteur de vie.

Ben le mécanisme naturel d'un être doué de conscience est de proteger le siège de la conscience ( le moi) contre ce qui, venu de l'interieur ou de l'exterieur, est une menace pour lui. L'espoir est de l'imaginaire, et s'il permet souvent effectivement d'être moteur, il peut aussi empêcher dans certains cas de vivre pleinement, voire de se tromper sur le sens à donner à sa vie. Exemple d'un espoir qui fait mourir, le kamikaze qui espère se prelasser au milieu de 70 vierges au paradis.

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Invité Simplicius
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Invité Simplicius
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Tu justifies les raisons pour lesquelles tu ne crois pas en un "au-delà". comprends bien que ce n'est pas ce que je demande, puisque que selon ma vision de l'espoir il n'est pas nécessaire de croire en une quelconque entité transcendantale pour que l'espoir, quelle que soit sa manifestation, soit lié à la transcendance.

Il est difficile d'aspirer à la transcendance lorsque l'on oppose le refus de la possibilité d'existence de forces organisatrices qui nous dépassent. Que serait une transcendance, en l'absence de toute force antérieure à et indépendante de ce qui nous entoure ? La mise à l'écart de toute déité ou de tout principe premier ne peut que nous enfermer dans l'immanence.

En conséquence, l'espoir pour l'autre ne peut se concevoir que dans la croyance de réalisations extérieures, donc d'une intervention, en tout cas d'une médiation, du divin. Et bien sûr que, dès lors, on ne peut que quêter les signes. Car, comme tu le remarques plus loin, la recherche de la cohérence du monde ne peut qu'obliger à en supposer des lois extérieures à nous-mêmes, donc émanant de forces qui nous dépassent.

Mais je persiste à dire que l'espoir peut ne pas concerner les autres, être complètement auto-centré, affronter de face la terrible hypothèse d'un monde chaotique dépourvu du moindre sens et ne concerner, alors, que son harmonie intérieure, en attendant la dissolution dans le néant de l'absurde.

Les deux hypothèses sont philosophiquement aussi valables l'une que l'autre. Je souligne juste qu'un adepte de la seconde, pour être cohérent avec lui-même, n'a moralement pas le droit d'enfanter et de condamner sa descendance à ce gouffre qu'est l'absence de toute perspective autre que mortifère.

Pourquoi t'étonnes-tu que le Divin soit constitutif du rêve humain ?:|

L'espoir est de l'imaginaire, et s'il permet souvent effectivement d'être moteur, il peut aussi empêcher dans certains cas de vivre pleinement,

Tout dépend si vivre pleinement est, selon toi, synonyme d'exister et de durer.

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Baby Forumeur‚ 55ans‚
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Vivre pleinement = ne pas vivre désuni ou coupé de soi.

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