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Membre+, Posté(e)
Doïna Membre+ 18 177 messages
Maitre des forums‚
Posté(e)

Bonjour,

Dans les années 60, d'importantes fouilles ont eu lieu sur le site des Sources de la Seine, révélant un haut lieu de pèlerinage gaulois puis gallo-romain qui perdura jusqu'à l'implantation effective du christianisme.

Bon nombre de statues de pierre, de bois, de bronze, d'argent, des ex-voto et autres offrandes ont été mis à jour, que l'on peut voir au musée archéologique de Dijon.

Les statues représentent des pèlerins, des hommes, des femmes, des têtes superposées, des animaux. Une très belle statue en bronze de la déesse Séquana sur une barque a été découverte, ainsi qu'une Minerve et un faune.

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Ci-dessus : la déesse Séquana, bronze, époque gallo-romaine (Ier-IIIème siècle après JC)

Quant aux ex-voto, ils sont uniques en leur genre en ce qu'ils représentent des parties internes ou externes du corps : viscères, intestins, cages toraciques, têtes de malades, nourrissons emmaillotés, plaquettes d'yeux, troncs, torses, seins, bras, mains, jambes, organes génitaux, planches anatomiques...

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Ci-dessus : ex-voto visibles au musée archéologique de Dijon, représentant des parties malades, dont deux têtes d'aveugle, un corps, une jambe, deux petites têtes en bronze, une paire d'yeux, deux mains jointes tenant un fruit en signe d'offrande, un sexe masculin.

Ci-dessous : ex-voto en bois

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Ce sont tantôt des objets que les malades venaient offrir à la déesse pour guérir, tantôt des ex-voto de guérison. Ainsi celui qui souffrait d'une jambe venait déposer un objet en forme de jambe, et revenait faire un cadeau à la déesse s'il avait guéri.

Dans la religion des Celtes, Séquana était une divinité qui donna son nom à la Seine, fleuve sur lequel elle régnait. Elle était représentée sous les traits d'une jeune fille debout sur une barque. A partir de la fin de la Tène*, les Lingons* édifièrent un sanctuaire en son honneur, qui se composait de deux temples, une enceinte avec des colonnes et autres structures centrées sur un bassin d'ablutions et la source.

C'était en ces lieux que les pèlerins venaient apporter leurs offrandes : pièces, bijoux, fruits, petits chiens ou oiseaux, en faisant des vœux de guérison pour eux-mêmes ou un être cher.

Cela se passait un peu comme à Lourdes de nos jours : des processions avaient lieu, les malades se baignaient, des commerçants, des taverniers, etc. vivaient de ces pèlerinage, qui tenaient boutiques ou exposaient leur marchandise sur des étals à l'entrée du sanctuaire.

Source 1

Source 2

* Tène : la Tène ou second âge du fer est une culture de la Protohistoire qui se développe en Europe entre environ 450 av. J.-C. et 25 av. J.-C.. Considérée comme l'apogée de la civilisation celtique, elle succéde au Hallstatt (1300 av. J.-C. à 400 av. J.-C.) et s'achève avec la conquête romaine et les migrations germaniques. Son nom provient du site archéologique de La Tène découvert en 1857 à Marin-Epagnier, sur les bords du lac de Neuchâtel en Suisse. La Tène donne l'adjectif « laténien(ne) ».

* Lingons : un des plus anciens peuples gaulois, dont le territoire originel s'étendait sur les actuelles régions de Champagne-Ardenne, Bourgogne, Franche-Comté et Lorraine.

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Membre, forumeuse acharnée, Posté(e)
querida13 Membre 46 390 messages
forumeuse acharnée,
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superbe exposé, merci...

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Membre, Posté(e)
patrickh Membre 12 messages
Baby Forumeur‚
Posté(e)

Bonsoir Loargan,

C'est une belle présentation de Séquana, parfaitement résumée.

La photo de Séquana dans sa barque illustre fort agréablement l'article. J'ajouterai que l'on peut découvrir toutes ces sculptures au musée archéologique de Dijon. Toutefois, Séquana se trouve actuellement sous une vitrine de verre et il est désormais interdit de la photographier en utilisant les flashs.

A propos des fouilles archéologiques, celles des années 60 a mis au jour entre autres ces bois sculptés représentant des personnages longilignes (dont en peut voir un exemple dans la dernière photo de cet article).

Il faut cependant préciser que celle-ci fut précédée de deux autres. La première datant de 1836 qui exhuma les ruines du temple dédié à Séquana. On découvrit alors sous la terre de cette prairie l'ancien sanctuaire gaulois.

Je me suis rendu par deux fois sur le site, et j'ai effectué des recherches sur le passé du sanctuaire ainsi que sur Séquana. Une partie de ces recherches est présentée sur le site sequana.fr

Si le sujet intéresse les lecteurs, je serais très heureux de répondre à leurs questions.

Patrick Huet.

(écrivain, ayant longé toute la Seine à pied).

PS Mon message précédent n'apparaissant pas dans les commentaires, je le renouvelle ici.

Si jamais, celui-ci venait en double de l'autre, n'hésitez pas à en supprimer un.

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