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Les plus anciennes fables au monde


shyiro

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Membre, Posté(e)
shyiro Membre 15 609 messages
Maitre des forums‚
Posté(e)

Bonjour,

Tout le monde connait les fables de La Fontaine faisant parler des animaux anthopomorphes.

Beaucoup croient probablement que c'est une originalité de La Fontaine.

Et pourtant La Fontaine s'en est inspiré des fables indiennes du 3è siecle :

Le Pañchatantra qui sont, avec le Jâtaka, les recueils de contes et fables les plus anciens au monde :

http://fr.wikipedia....ki/Pañchatantra

Ces recueils sont parvenus en occident à travers des versions arabo-persiennes Le Livre de Kalîla et Dimna.

"Le Pañchatantra a ainsi inspiré de nombreux auteurs comme Marie de France, Jean de La Fontaine ainsi que Grimm. On peut également sentir une filiation avec le Roman de Renart ou certains fabliaux du Moyen Âge."

"Longtemps, et malgré l'affirmation de La Fontaine, les lettrés ont préféré ignorer ces sources afin de mettre en valeur la filiation avec Ésope (grec), alors que lui-même s'était inspiré de ces mêmes contes indiens."

Extraits :

Le Cormoran, les Poissons et l'Écrevisse ; Pañchatantra (I, 15) :

Un cormoran trouvant un lac habité par de nombreux poissons, mais ne pouvant les atteindre, se fait passer auprès d'eux pour un pénitent qui a fait vœu de ne plus les manger. Leur amitié gagnée, il leur fait croire à l'arrivée chez eux d'un grand malheur et se propose de les aider en les transportant un à un dans un autre endroit. C'est ainsi qu'il les mangea tous. Seule une écrevisse échappa aux desseins du cormoran, pour le punir, elle lui fit croire qu'elle désirait aussi être transportée ailleurs, mais une fois sur son dos, elle l'étrangla. Dans la version de La Fontaine (X, 3), c'est par le biais de l'écrevisse que le cormoran affole les poissons, le danger prédit n'est pas la sécheresse mais l'arrivée d'un pêcheur, l'écrevisse ne venge pas les poissons. Ce qui permet à La Fontaine de donner une autre morale à la fable.

Les Deux Aigles, la Tortue et le Renard ; Pañchatantra (I, 24) : Deux aigles avaient lié amitié avec une tortue. Lorsqu'ils eurent le projet de déménager, la tortue les supplia de les emmener avec eux. Pour ce faire, ils agrippèrent un bâton qu'elle serra dans sa gueule. Un renard voyant la scène provoque la tortue qui voulant rétorquer, tombe a terre. Comme elle était durcie par l'ardeur du soleil, le renard ne peut la dévorer, la tortue lui propose alors de la laisser se baigner. Elle parvient ainsi à s'échapper et se moque à son tour du renard. Chez la Fontaine (X, 2), ce sont deux canards qui transportent le tortue, celle-ci lâche prise par excès d'orgueil. En tombant, elle trouve la mort.

Le Brahmane, le Crocodile, l'Arbre, la Vache et le Renard ; Pañchatantra (I, 9) : Un brahmane partant faire un pèlerinage, trouve en chemin un crocodile qui lui demande de le transporter avec lui jusqu'à son lieu de destination. Par compassion, le brahmane accepte. Une fois le voyage terminé, le brahmane sort de son sac le crocodile qui sitôt mis dans l'eau tente de le dévorer. Indigné, le brahmane lui en fait reproche. Le crocodile lui répond qu'il est normal de tuer en retour les gens qui vous ont fait du bien. Pour arbitrer, ils cherchent trois témoins : un manguier, une vache et un renard. Les deux premiers, abusés par les hommes appuient le crocodile. Le renard quant à lui, demande à voir la scène : le crocodile retourne donc dans le sac et meurt écrasé par un rocher jeté par le renard. Chez La Fontaine (X, 1) c'est la couleuvre qui demande trois témoins. Les trois s'opposent à l'homme mais celui-ci ne voulant entendre raison, tue tout de même la couleuvre.

Le Brahmane aux vains projets ; Pañchatantra (V, 2) : Un brahmane fort gourmand, ne rate pas une occasion de se rendre aux dîners publics, ni d'épargner ses aumônes. Si bien qu'il se trouve le ventre plein avec des pots de nourriture d'avance. Il décide de les vendre et élabore des projets de grand mariage. Se voyant puissant, il s'imagine en train de battre sa femme pour la punir et ce faisant, il donne un coup dans ses pots de nourriture, ce qui les brise et anéantit ses rêves de richesse. Dans la Laitière et le Pot au Lait (VII, 9), l'étourdie est une femme qui se laisse emporter par sa rêverie et, imaginant voir un poulain gambader dans son écurie, fait un faux mouvement qui renverse le lait et réduit ses rêves à néant.

"La Fontaine s'inspire également de cet ouvrage pour les fables L'Ours et l'Amateur des jardins, Le Chien qui lâche sa proie pour l'ombre et Le Loup et le Chasseur."

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Membre, Iceman, 35ans Posté(e)
Michael Westen Membre 3 591 messages
35ans‚ Iceman,
Posté(e)

Me semblait que c'était surtout inspiré d'Esope, mais soit.

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Membre, Posté(e)
shyiro Membre 15 609 messages
Maitre des forums‚
Posté(e)

"Longtemps, et malgré l'affirmation de La Fontaine, les lettrés ont préféré ignorer ces sources afin de mettre en valeur la filiation avec Ésope (grec), alors que lui-même s'était inspiré de ces mêmes contes indiens."

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