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Le 22 Juillet 1209 : le siège de Béziers


Virginie31

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Membre, 38ans Posté(e)
Virginie31 Membre 823 messages
Baby Forumeur‚ 38ans‚
Posté(e)

Depuis le temps que j'avais envie de faire une date historique, je choisis celle-ci avec un clin d'oeil particulier à Hervé Gagnon et sa trilogie Damné. Il relate l'évènement de façon assez consciencieuse - selon moi - dans le tome 1. Je le conseille à ceux qui n'ont pas encore leur lecture d'été et qui ont le coeur bien accroché. * stop pub ^^' *

Le siège de Béziers est une une opération militaire particulièrement meurtrière de la croisade des Albigeois et plus largement, de l'Histoire de France.

Le siège

Après que la prédication pour lutter contre l'hérésie cathare se fut révélée être un échec, et après l'assassinat de Pierre de Castelnau - Moine de l'abbaye de Frontfroide et archidiacre de Maguelone, cistercien français, il fut nommé légat pontifical par Innocent III en 1203. En cette qualité de légat pontifical extraordinaire, il tenta vainement d'endiguer l'hérésie cathare dans le midi de la France - le 14 janvier 1208, le légat du pape Innocent III décide de lancer une croisade contre les Cathares. Le comte Raymond VI de Toulouse, chef d'une des régions atteintes par l'hérésie, ayant fait amende honorable et rejoint la croisade, les croisés décident d'attaquer les vicomtés de Béziers, du Razès, d'Albi et de Carcassonne, tenues par Raimond-Roger Trencavel.

Quand la croisade arrive à Montpellier, Raimond-Roger se présente et demande une entrevue avec Arnaud Amaury, abbé de Cîteaux et légat du pape. Il réaffirme son attachement à la foi romaine, et tente de négocier avec la croisade, mais le légat exige une soumission totale. Le jeune vicomte refuse, jugeant l'exigence inacceptable. Raimond-Roger retourne à Béziers le 21, la met en état de siège pour qu'elle puisse résister pendant au moins quarante jours. Il promet d'envoyer rapidement une armée de secours. Il est compréhensible que le seigneur de Béziers n'ait pas estimé nécessaire d'y rester puisque la ville était très bien défendue et qu'il lui fallait préparer la défense du reste de sa seigneurie.

La croisade est forte d'environ 20 000 hommes. Alors qu'elle approche de la ville, Renaud de Montpeyroux, évêque de Béziers, tente une ultime médiation. Arnaud Amaury exige que les cathares lui soient livrés. L'évêque a dressé une liste de 222 noms d'hérétiques, mais on ne sait sur quels critères il s'est appuyé. L'évêque fait remarquer les difficultés morales et matérielles de cette entreprise, et l'abbé de Cîteaux exige que tous les catholiques sortent de la ville pour ne pas partager le sort des cathares. La population et les consuls (ou capitouls) de la ville repoussent cette exigence, se sentant à l'abri dans la ville, et refusant de se désolidariser de leurs concitoyen. Seuls l'évêque et quelques catholiques quittent la ville.

La croisade atteint la ville le 22 juillet. Les fortifications paraissant trop solides pour être prises d'assaut, l'armée commence à s'installer et se prépare à un siège qui promet d'être long. La journée étant particulièrement chaude, des ribauds en profitent pour se rafraîchir et se baigner dans l'Orb. Quelques téméraires Biterrois tentent alors une sortie, sans doute pour narguer l'armée assaillante. Mais l'assaut tourne mal, les Biterrois se trouvent rapidement submergés et refluent vers la ville en désordre, incapables d'empêcher leurs poursuivants d'y pénétrer. Les ribauds envahissent la ville et commencent à massacrer les habitants, n'épargnant même pas ceux qui se sont réfugiés dans les églises. C'est seulement à ce moment qu'Arnaud Amaury et les chevaliers sont avertis de la prise de la ville. Quand ils arrivent, c'est pour constater que le pillage a commencé. Ils tentent de chasser les ribauds de la ville. Pour se venger, les ribauds mettent alors le feu à la ville.

Bilan et conséquences

La prise-éclair et le massacre de Béziers fait l'effet d'un coup de tonnerre, et la nouvelle se répand dans toute l'Europe. C'est une grande surprise pour tous car la ville était puissamment fortifiée et rien ne laissait penser qu'elle ne tiendrait pas longtemps.

Les chroniqueurs estiment le nombre de morts entre 15 000 et 22 000. Le chroniqueur Pierre des Vaux de Cernay parle de 7 000 personnes massacrées dans la seule église Sainte-Madeleine. Ces chiffres sont manifestement exagérés, la population de Béziers à l'époque n'excédant pas 14 500 habitants Certains estiment le nombre de morts à la moitié de la population, Jacques Berlioz à quelques centaines. Le massacre de la ville de Béziers est entré dans la mémoire locale sous le nom de grand masèl (grande boucherie en occitan).

L'autre conséquence de la prise de la ville est que le vicomte Raimond-Roger Trencavel est paralysé dans son combat. Secourir Béziers n'a plus de sens, et il ne lui reste plus qu'à se retrancher dans Carcassonne pour attendre la fin de la quarantaine, mais le manque d'eau l'oblige à capituler le 15 Août 1209. Ses vicomtés sont alors remises par élection à Simon de Montfort qui tenta de refuser cette charge. Trencavel mourra en prison, probablement assassiné, dès décembre 1209.

Source : http://fr.wikipedia....de_B%C3%A9ziers

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Modérateur, ©, 108ans Posté(e)
January Modérateur 62 315 messages
108ans‚ ©,
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Selon le moine allemand Césaire de Heisterbach, qui a fait le récit du siège de Béziers par les croisés, le légat Arnaud-Amalric aurait répondu aux guerriers venus lui demander comment distinguer les hérétiques des autres habitants par un mot resté fameux : «Tuez-les tous et Dieu reconnaîtra les siens !». Mais il s'agit d'un mot apocryphe.

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Membre, Marchombre, 33ans Posté(e)
Serguei Zoubatov Membre 4 440 messages
33ans‚ Marchombre,
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Ajoutons que ledit moine allemand était décrit par ses contemporains comme "fort peu soucieux de la Vérité".

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