Aller au contenu

Les sans-esprits


Savonarol

Messages recommandés

Membre, Esprit de contradiction, 48ans Posté(e)
Savonarol Membre 10 346 messages
48ans‚ Esprit de contradiction,
Posté(e)

Je suis tombé sur cet article sur internet :

_____

Les sans-esprit

montalk.net » 27 April 09

Traduction par Kevin Laurier

Les personnes vides, les pantins, les silhouettes en carton, les automates, les Portails Organiques; les figurants. Pourquoi ces termes existent-ils ? Parce que ceux qui ont chacun de leur côté observé ce même phénomène ont dû les inventer là où aucun mot n’existait pour le décrire : il semble manquer à certaines personnes quelque chose d’essentiel. Comme tout le monde, elles peuvent être intelligentes, prospères et en bonne santé physique, mais leur conscience ne démontre toutefois aucun signe de facultés supérieures.

Au cours des années, j’ai reçu plusieurs courriels de lecteurs qui ont conclu la même chose. Ils ont remarqué que certaines personnes sont unidimensionnelles et vides à l’intérieur. C’est facile de passer à côté d’une telle observation, mais aussi de vouloir la justifier autrement, étant donné que la société actuelle est tellement endoctrinée par le concept politiquement correct mais irréaliste que tout le monde est égal en toutes choses, qui ignore les différences fonctionnelles dues aux facteurs génétiques, environnementales et surtout, métaphysiques.

Contexte

La notion des personnes vides m’est venue à l’esprit (sans de jeux de mots, NDT) en 1999 après avoir fait beaucoup de recherche sur les personnes souffrant de la personnalité antisociale; on les appelle plus communément sociopathes et psychopathes. Je me suis intéressé à ce sujet après avoir souffert pendant des années sous l’autorité d’une personne qui, je l’ai découvert plus tard, présentait tous les signes du syndrome. Sans-coeur et sans âme étaient des termes pertinents, mais je ne pouvais m’imaginer à quel point ils reflétaient la réalité dans leurs sens propres. J’avais remarqué chez cette personne du vide dans le regard et une essence de conscience avec très peu de profondeur, ce qui semble être au cœur des comportements que j’ai observé.

À un moment donné, je me suis rendu compte que cette caractéristique serait présente chez d’autres qui ne seraient pas ouvertement sociopathes, mais dont le manque de cœur serait dissimulé par un masque social bien gardé. Autrement dit, les personnes chez qui les psychiatres diagnostiqueraient le trouble de la personnalité antisociale ne seraient que les cas les plus extrêmes, les plus criminels et les plus négligents d’une condition qui se manifesterait plus couramment de façon moins incriminante et plus acceptable dans la société. Ce dernier cas pourrait expliquer la présence de personnes vides parmi la population.

Mais que manque-t-il chez ces personnes ? La réponse est claire si l’on regarde leurs comportements et la qualité de leur conscience.

Les caractéristiques comportementales et psychiques

Leur comportement a une tendance désinvolte, sans profondeur, égoïste, narcissique, terre-à-terre, prédatrice et matérialiste. Parfois, ces traits sont camouflés par une façade raffinée, mais un œil perspicace peut voir à travers cette mascarade. Ils manquent d’individualité, sont incapables de penser pour eux-mêmes, et tendent fortement vers l’instinct grégaire. Ils ne comprennent rien au delà du monde des cinq sens, et n’ont aucun intérêt pour la métaphysique sauf comme accessoire de tape-à-l’oeil pour rehausser leur image. Ils semblent également incapables de s’identifier à l’autre, de se remettre en question ou de se sacrifier. Néanmoins, en compagnie d’autres personnes, ils peuvent faire une démonstration exubérante de sollicitude, de détresse ou d’altruisme dans des buts de manipulation sociale. Par exemple, des larmes de crocodile pour susciter la compassion, ou faire quelque chose de bien pour quelqu’un uniquement pour le culpabiliser plus tard et lui soutirer une faveur.

L’analyse de leur conscience révèle quelque chose d’intéressant. L’essence des sans-esprit, même ceux qui ont une intelligence très développée, a quelque chose de simpliste, de plat et d’inerte. Contrairement à d’autres personnes, leur énergie consciente est plutôt diffuse, terne, éphémère et amorphe, que pleine, brillante, cristallisée et concentrée. En d’autres termes, leurs esprits plutôt sont comme des châteaux de sable que des vrais châteaux. Quelque chose d’animal et de rudimentaire guide leurs corps. Ils semblent être conscients comme les plantes et les animaux, mais sans conscience de soi comme les autres humains. Il y a une différence fondamentale entre la conscience et la conscience de soi.

L’esprit : l’élément manquant

Le facteur manquant doit doter un être d’une conscience de soi, d’une volonté et de la capacité d’apprécier les idéaux transcendantaux. Cela va au-delà des facteurs physiques comme des fonctions cérébrales manquantes, la génétique ou une mauvaise éducation, puisque ce ne sont que des défauts matériels et programmatiques dans la machine biologique, alors que notre problème implique la conscience aux commandes de la machine. Ce que l’intuition ou la clairvoyance perçoit de leur conscience implique plutôt des facteurs métaphysiques.

Que doit-on appeler cet élément supérieur de la conscience qui fait défaut chez certaines personnes ? En général on l’appellerait l’âme, mais cela a déjà causé trop de confusion. Par exemple, des lecteur non-avertis qui ignoraient la vraie définition de « sans-âme » croyaient que cela voulait dire « complètement dénué de conscience », alors qu’en réalité cela voulait dire « dénué de conscience individuelle ». Non, ils ont bien quelque forme d’énergie de l’âme de par le fait d’être vivants, mais l’âme n’est pas imbu de l’étincelle de la conscience de soi et d’une véritable sentience1.

Je vais donc appeler cette étincelle « l’esprit » et la définirai comme suit : l’esprit est le centre de la conscience individuelle, cet aspect permanent d’un être qui représente le véritable Soi, qui accumule l’expérience et la sagesse spirituelle au cours d’une vie, qui survit à la mort physique et demeure intacte après la réincarnation pour continuer sa croissance et l’épanouissement de son potentiel. C’est l’étincelle divine, le siège du libre arbitre, le fragment holographique du Créateur qui réside au centre même de votre être, le « Moi » que vous êtes, l’observateur conscient intérieur capable d’observer même sa propre observation d’elle-même.

Il semble que ce ne sont pas tous les humains qui ont un esprit. Donc, ils n’ont ni de conscience de soi, ni d’individualité, ni de sagesse, ni d’empathie, ni d’intelligence créative, ni de conscience. Ce qui confirme encore cette hypothèse, c’est que l’on peut observer, comme nous verrons plus loin, une absence totale de destinée, de synchronicités, de rêves symboliques, de leçons spirituelles, de croissance d’âme ou de karma dans leurs vies. Cela va de soi s’ils n’ont rien de permanent en eux qui survive la mort et les réincarnations, puisque seul l’esprit peut bénéficier de telles choses. Sans l’esprit, ce sont des êtres temporaires dont la conscience se forme peu avant la naissance et se dissout peu après la mort. Et si c’est le cas, alors pour eux, les leçons spirituelles de la vie ne servent à rien, le karma des vies antérieures n’existe pas, il n’y a pas de Soi supérieur pour les superviser, et tout ce qui se rapporte au delà de leur existence mortelle ne leur est d’aucun réel intérêt. Donc, on peut s’attendre à ce qu’ils soient particulièrement matérialistes et terre-à-terre dans leurs ambitions; on peut également le confirmer par observation.

http://montalk.net/french/243/les-sans-esprit

____

Ca n'est pas la première fois que je lis un genre d'analyse selon laquelle le psychopathe n'aurait pas d'âme et serait la partie sombre de l'humanité qui expliquerait en partie (selon les athées en tout cas) l'existence de la religion.

Le terme "sans esprit" me renvoie à une notion que j'ai moi-même souvent utilisée pour désigner les psychopathes et autres pervers : qu'ils n'ont pas d'âmes. Que l'âme est ce qui permet à un être humain de ressentir ( et non seulement de comprendre) la différence entre bien et mal et que ces gens-là en sont totalement dépourvus.

Un autre article disserte autour de cette théorie, nommant le non-humain comme étant un "anthropoïde", un être humain similaire à ce que l'on connait, mais incapable d'éprouver des émotions.

http://quantumfuture.net/fr/organicportals1_fr.htm

Et finalement, on voit que l'ultime combat, l'ultime fracture, se fait bien entre les êtres humains et les "sans-âmes".

Qu'en pensez-vous ?

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Annonces
Maintenant
Invité
Invités, Posté(e)
Invité
Invité Invités 0 message
Posté(e)

C’est seulement très lentement et à la suite d’un processus complexe d’estimation ou de jugement basé sur une multitude de petites impressions que nous finissons par être convaincus qu’en dépit de ces processus rationnels inaltérés, de ces manifestations émotionnelles normales et de leur déroulement cohérent dans toutes les situations, nous avons affaire ici, non pas à un homme complet, mais à ce qui pourrait être un automate subtilement agencé pouvant imiter à la perfection la personnalité humaine.

Cette réplique d’un homme complet et normal est tellement parfaite qu’aucune personne l’examinant en milieu clinique ne peut indiquer en termes scientifiques ou objectifs pourquoi ou en quoi cet homme n’est pas réel.Et pourtant nous finissons par savoir ou par avoir la sensation de savoir que la notion de réalité, en tant qu’expérience pleine et saine de la vie, est ici absente.

------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------

c'est vachement objectif :smile2: et rationnel

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Membre, Esprit de contradiction, 48ans Posté(e)
Savonarol Membre 10 346 messages
48ans‚ Esprit de contradiction,
Posté(e)

Tu as déjà rencontré un psychopathe ?

Moi oui, c'est pour ça que je trouve que ce qu'il écrit est pertinent.

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Membre, Posté(e)
Jim69 Membre 21 859 messages
Maitre des forums‚
Posté(e)

A mon avis ce sont surtout ceux qui voit des "sans esprits" autour d'eux qui ont un problème.

Ca doit s'approcher de l'autisme ton problème. Ne pas voir l'épaisseur des autres.

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Membre, Esprit de contradiction, 48ans Posté(e)
Savonarol Membre 10 346 messages
48ans‚ Esprit de contradiction,
Posté(e)

C'est pas évident de voir ce qui n'existe pas, je n'invente pas la psychopathie, elle existe sans moi.

Merci de participer aussi efficacement et profondément à ce sujet.

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Invité elbaid
Invités, Posté(e)
Invité elbaid
Invité elbaid Invités 0 message
Posté(e)

je ne comprend pas l'Ame ....

je n'aurais pas d'etat d'âme si pour me nourrir je devais manger de la chair humaine , et comment peut-on parler d'une âme qui ne possède aucune preuve d'existence ?

que le psycho existe ou pas peu importe , mais le fait de l'associé à un sans âme ou sans esprit , et pire le traitant de non-humain me parait déplacé et peu enclin à un certain humanisme .

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Invité
Invités, Posté(e)
Invité
Invité Invités 0 message
Posté(e)

Je pense qu'il est très difficile de juger un psychopathe qui n'existe pas, parce qu'il est normal aux yeux de tout le monde. Un psy m'a dit un jour que tout le monde plus ou moins était névrosé et cela ne se voyait pas ou très peu je lui demande pourquoi tous névrosés? il me répondit l'homme à des pulsions naturelles et que dans certains cas ils doivent les réprimés se soumettre aux conditionnements moraux de notre société. Peut-être le psychopathe qui est vide avec toutes le jugement de valeur et les préjugés de son éducation qu'on lui attribue est enclin a être moins névrosé que l'homme normal. parce qu'il dévie ces pulsions .Mais qui et qu'est -ce qui détermine la normalité par rapport à quoi?

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Membre, Esprit de contradiction, 48ans Posté(e)
Savonarol Membre 10 346 messages
48ans‚ Esprit de contradiction,
Posté(e)

.Mais qui et qu'est -ce qui détermine la normalité par rapport à quoi?

Je crois que c'est là le noeud gordien du problème, de celui-ci en particulier mais également du reste de nos rapports à l'humanité.

Une société qui relativise la perversion n'est pas prête de la combattre, et fini par la réduire à une question "religieuse" , le principe de bien devenant relatif pour les non-croyants.

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Invité Leopardi
Invités, Posté(e)
Invité Leopardi
Invité Leopardi Invités 0 message
Posté(e)

Bernanos dans "La France contre les robots" approche ces réflexions à une nuance près : le problème n'est pas d'avoir ou pas une âme mais de la sentir et la cultiver. Bien des gens avancent dans la vie sans avoir besoin d'aucune âme, ils peuvent se contenter de ce que la société leur apprend à montrer. Si ça t'interesse et que tu souhaite des citations plus précises Savonarol, je ne rechignerai pas (j'en ai notamment une en tête, mais c'est de mémoire, je pense pouvoir la localiser)

Bernanos dans "La France contre les robots" approche ces réflexions à une nuance près : le problème n'est pas d'avoir ou pas une âme mais de la sentir et la cultiver. Bien des gens avancent dans la vie sans avoir besoin d'aucune âme, ils peuvent se contenter de ce que la société leur apprend à montrer. Si ça t'interesse et que tu souhaite des citations plus précises Savonarol, je ne rechignerai pas (j'en ai notamment une en tête, mais c'est de mémoire, je pense pouvoir la localiser)

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Membre, Esprit de contradiction, 48ans Posté(e)
Savonarol Membre 10 346 messages
48ans‚ Esprit de contradiction,
Posté(e)

Ah oui ça m'intéresse.

Dans le texte que j'ai collé, il était cependant plus question de l'absence d'âme qui créé la perversion (la clique des pervers narcissiques, psychopathes, et autres manipulateurs) en opposition à ceux qui ont une âme.

En gros, d'un point de vue universel, le sans-âme serait celui pour qui le bien ne va pas de soit, ne se ressent pas mais se copie. Ainsi, il se font dans la société en "copiant" et en "jouant" les sentiments humains, mais sans jamais les éprouver lui-même.

Le sans-âme colle avec l'analyse du psychopathe : http://www.agoravox.fr/actualites/societe/article/portrait-robot-du-psychopathe-33661

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Invité Leopardi
Invités, Posté(e)
Invité Leopardi
Invité Leopardi Invités 0 message
Posté(e)
J'ai écris dans les Grands Cimetières que la colère des imbéciles menaçait le monde. La "Colère des Imbécile" ravage aujourd'hui la Terre. Elle est mille fois plus redoutable que celle des Huns ou des Vandales. Les Huns et les Vandales voulaient de l'or, du vin, des femmes et de grandes chevauchées sous les étoiles. Mais les imbéciles ne savent pas ce qu'ils veulent. Les imbéciles se battent avec le désespoir compulsif d'un noyé qui s'accroche des ongles à l'épave, et sanglote de la sentir s'enfoncer sous lui. Certes, l'hitlérisme et le fascisme ne pouvaient soutenir personne à la surface des eaux, dans cet ouragan d'apocalypse. Mais les imbéciles, rendus furieux par la peur, seraient parfaitement incapables d'utiliser la meilleure des planches de salut.

La colère des imbéciles est pour la Civilisation des Machines un témoignage accablant. Une société normale compte toujours une grande proportion d'imbéciles, c'est entendu, mais ils s'y distinguent peu des autres citoyens pour la raison que, étant incapables de recevoir beaucoup d'idées à la fois, ils n'en accueillent par un naturel réflexe de défense que le petit nombre indispensable à l'entretien de leur vie, à l'exercice de leur métier. La Civilisation des Machines force cette défense jour et nuit. La Civilisation des Machines a besoin, sous peine de mort, d'écouler l'énorme production de sa machinerie et elle utilise dans ce but - pour employer l'expression vengeresse inventée au cours de la première guerre mondiale par le génie populaire - des machines à bourrer le crâne. Oh ! je sais, le mot vous fait sourire. Vous n'êtes même plus sensibles au caractère réellement démoniaque de cette énorme entreprise d'abêtissement universel, où l'on voit collaborer les intérêts les plus divers, des plus abjects aux plus élevés - car les religions utilisent déjà les slogans. Politiciens, spéculateurs, gangsters, marchands, il ne s'agit que de faire vite, d'obtenir le résultat immédiat, coûte que coûte, soit qu'il s'(agisse de lancer une marque de savon, ou de justifier une guerre, ou de négocier un emprunt de mille milliards. Ainsi les bons esprits s'avilissent, les esprits moyens deviennent imbéciles, et les imbéciles, le crâne bourré à éclater, la matière cérébrale giclant par les yeux et par les oreilles, se jettent les uns sur les autres, en hurlant de rage et d'épouvante.

Ne pas comprendre ! Il faudrait un peu plus de coeur que n'en possèdent la plupart des hommes d'aujourd'hui pour ressentir la détresse de ces êtres malheureux auxquels on retire impitoyablement toute chance d'atteindre le petit nombre d'humbles vérités auxuqelles ils ont droit, qu'un genre de vie proportionné à leurs modestes capacités leur aurait permis d'atteindre, et qui doivent subir, de la naissance à la mort, la furie des convoitises rivales, déchaînées dans la presse, radio. Etre informé de tout et condamné à ne rien comprendre, tel est le sort des imbéciles. Toute la vie d'un de ces infortunés ne suffirait pas probablement à lui permettre d'assimiler la moitié des notions contradictoires qui, pour une raison ou pour une autre, lui sont proposées en une semaine. Oui, je sais que je suis presque seul à dénoncer si violemment ce crime organisé contre l'esprit. Je sais que les imbéciles dont je prends ainsi la défense n'attendent que l'occasion de me pendre, ou peut-être de me manger, car où s'arrêtera leur colère ? N'importe ! je répète que ce ne sont pas les Machines à tuer qui me font peur. Aussi longtemps que tueront, bruleront, écorcheront, dissèqueront les Machines à tuer, nous saurons du moins qu'il y a encore des hommes libres, ou du moins suspects de l'être. La plus redoutable des machines est la machine à bourrer les crânes, à liquéfier les cerveaux. Oui, oui, riez tant que vous voudrez de ma colère, misérables prêtres sans coeur ! Tant que vous aurez un bout de tribune pour y menacer de l'enfer l'imbécile qui ne tire pas sa casquette au curé, ou qui ne donne pas à la quête, vous vous vanterez de tenir en main des consciences. Mais la Machine à bourrer les crânes en aura fini depuis longtemps avec le jugement, et sans jugement, pas de conscience ! Vos menaces ne toucheront plus que les tripes, non les âmes.

Les âmes ! On rougit presque d'écrire aujourd'hui ce mot sacré. Les prêtres imposteurs diront qu'aucune force au monde ne saurait avoir raison des âmes. Je ne prétends pas que la Machine à bourrer les crânes est capable de débourrer les âmes, ou de vider un homme de son âme, comme une cuisinière vide le lapin. Je crois seulement qu'un homme peut très bien garder une âme et ne pas la sentir, n'en être nullement incommodé; cela se voit, hélas! tous les jours. L'homme n'a de contact avec son âme que par la vie intérieure, et dans la Civilisation des Machines la vie intérieur prend peu à peu un caractère anormal. Pour des millions d'imbéciles, elle n'est qu'un synonyme vulgaire de la vie subconsciente, et le subconscient doit rester sous le contrôle du psychiatre. Oh! sans doute, le psychiatre ne saurait être tenu pour responsable de cette bêtise, mais il ne peut pas non plus faire grand-chose contre elle. La Civilisation des Machines qui exploite le travail désintéressé du savant est moins tentée que jamais de lui déléguer la plus petite part de son magistère sur les consciences. Peut-être eût-elle été tentée de le faire au temps de la science matérialiste, dont certaines théories, du moins en apparence, s'accordaient avec sa propre conception de la vie, mais la science actuelle ne se prête nullement aux grossière simplifications de la propagande.

Dans la lutte plus ou moins sournoise contre la vie intérieure, la Civilisation des Machines ne s'inspire, directement du moins, d'aucun plan idéologique, elle défend son principe essentiel, qui est celui de la primauté de l'action. La liberté d'action ne lui inspire aucune crainte, c'est la liberté de penser qu'elle redoute. Elle encourage volontiers tout ce qui agit, tout ce qui bouge, mais elle juge, non sans raison, que ce que nous donnons à la vie intérieure est perdu pour la communauté. Lorsque l'idée de salut a une signification spirituelle, on peut justifier l'existence des contemplatifs - c'est ce que fait l'Eglise au nom de la réversibilité des mérites et de la Communion des Saints. Mais dès qu'on fait descendre du ciel sur la terre l'idée de salut, si le salut de l'homme est ici-bas, dans la domination chaque jour plus efficiente de toutes les ressources de la planète, la vie contemplative est une fuite ou un refus. Pour employer une autre expression de l'avant dernière guerre, dans la civilisation des Machines tout contemplatif est embusqué. La seule espèce de vie intérieure que le Technicien pourrait permettre serait tout juste celle nécessaire à une modeste introspection, contrôlée par le Médecin, afin de développer l'optimise, grâce à l'élimination, jusqu'aux racines, de tous les désirs irréalisables en ce monde.

Georges Bernanos, La France contre les robots, Libraire Plon,Paris, 1970, pp. 128-132

Voilà ce que j'ai retrouvé, je ne pense pas chercher les passages plus précis qui traitent de l'âme, celui-ci contient en tout cas quelques indices quant à cette pensée qui me semble, sinon plus détaillée, plus profonde que ce que tu as relevé de l'article en ligne.

Bernanos ne se veut être ni psychologue, ni sociologue, ni philosophe, mais simple "homme de bon sens".

Edit : garder en tête que l'auteur de ces quelques lignes a assisté aux deux guerres mondiales (né en 1888)

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Membre, Mon vent - mes ailes , 109ans Posté(e)
Air-aile Membre 2 502 messages
109ans‚ Mon vent - mes ailes ,
Posté(e)

La solution pour les "Sans-esprit" : Aller habiter une maison hantée ! qui peut d'ailleurs être une maison en L, du moment qu'elle est "en T" :D

"L'esprit est difficile à maîtriser et instable. Il court où il veut. Il est bon de le dominer. L'esprit dompté assure le bonheur" - Bouddha

"Chacun de nous est censée avoir un caractère à soi, et être ce qu'aucun autre peut être exactement et ne faire ce qu'aucun autre peut faire exactement comme nous". - William Ellery Channing

Pour moi affirmer de l'autre qu'il est sans-esprit, c'est ne pas en avoir soi-même. On détermine les autres toujours par rapport à nous mêmes.

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Invité Leveilleur
Invités, Posté(e)
Invité Leveilleur
Invité Leveilleur Invités 0 message
Posté(e)

Pour moi affirmer de l'autre qu'il est sans-esprit, c'est ne pas en avoir soi-même. On détermine les autres toujours par rapport à nous mêmes.

Merci.

Georges Bernanos, La France contre les robots, Libraire Plon,Paris, 1970, pp. 128-132

Voilà ce que j'ai retrouvé, je ne pense pas chercher les passages plus précis qui traitent de l'âme, celui-ci contient en tout cas quelques indices quant à cette pensée qui me semble, sinon plus détaillée, plus profonde que ce que tu as relevé de l'article en ligne.

Bernanos ne se veut être ni psychologue, ni sociologue, ni philosophe, mais simple "homme de bon sens".

Edit : garder en tête que l'auteur de ces quelques lignes a assisté aux deux guerres mondiales (né en 1888)

Merci Bernanos.

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Membre, Mon vent - mes ailes , 109ans Posté(e)
Air-aile Membre 2 502 messages
109ans‚ Mon vent - mes ailes ,
Posté(e)

L'âme est le principe et le résumé des quatre facuités qui constituent la vie : l'intelligence, la sensibilité, la locomotion et la nutrition.

Avoir du bon sens c'est avoir de la sensibilité.. et lorsqu'on a de la sensibilité, on ressent et cela donne un sentiment plus aigu de la souffrance que du plaisir bien souvent, et aussi de la souffrance des autres. On se retrouve comme dépouillé de nos vêtements , mais aussi de notre peau.

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Membre, 52ans Posté(e)
Crabe_fantome Membre 47 126 messages
Maitre des forums‚ 52ans‚
Posté(e)

Et c'est peut-être notre faculté à devenir plus sensible à la souffrance qu'on fait évoluer nos civilisations, nous tous individuellement. A la manière d'un oenologue ne pouvant plus goûter à une piquette qu'il trouvait à son goût il y a peu.

Sent from my Nexus 5 using ForumFr mobile app

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Membre, Esprit de contradiction, 48ans Posté(e)
Savonarol Membre 10 346 messages
48ans‚ Esprit de contradiction,
Posté(e)

L'âme est le principe et le résumé des quatre facuités qui constituent la vie : l'intelligence, la sensibilité, la locomotion et la nutrition.

Avoir du bon sens c'est avoir de la sensibilité.. et lorsqu'on a de la sensibilité, on ressent et cela donne un sentiment plus aigu de la souffrance que du plaisir bien souvent, et aussi de la souffrance des autres. On se retrouve comme dépouillé de nos vêtements , mais aussi de notre peau.

Non, tu peux avoir du bon sens : connaître la loi et savoir qu'il ne faut pas la transgresser sans pour autant en comprendre les raisons profondes. Tu peux n'être conditionné que par la peur du bâton mais n'avoir aucune sensibilité à commettre tel ou tel crime.

Du coup le bon sens, c'est loin d'être de la sensibilité ( sinon on utiliserait qu'un seul mot pour les deux termes)

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Membre, Esprit de contradiction, 48ans Posté(e)
Savonarol Membre 10 346 messages
48ans‚ Esprit de contradiction,
Posté(e)

Georges Bernanos, La France contre les robots, Libraire Plon,Paris, 1970, pp. 128-132

Voilà ce que j'ai retrouvé, je ne pense pas chercher les passages plus précis qui traitent de l'âme, celui-ci contient en tout cas quelques indices quant à cette pensée qui me semble, sinon plus détaillée, plus profonde que ce que tu as relevé de l'article en ligne.

Bernanos ne se veut être ni psychologue, ni sociologue, ni philosophe, mais simple "homme de bon sens".

Edit : garder en tête que l'auteur de ces quelques lignes a assisté aux deux guerres mondiales (né en 1888)

Très bien vu.

Merci pour ce texte ;)

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Membre, If you don't want, you Kant..., Posté(e)
deja-utilise Membre 6 011 messages
If you don't want, you Kant...,
Posté(e)

Et c'est peut-être notre faculté à devenir plus sensible à la souffrance qu'on fait évoluer nos civilisations, nous tous individuellement.

C'est ce qui est le plus proche de ce que je pense comme explication sur ce Sujet.

Je ne crois pas que les "sans-âme"/les asociaux, soient dépourvus d'une conscience de soi, mais plutôt d'un manque d'empathie manifeste, c'est à dire de ne pas se projeter en l'autre pour estimer/comprendre/anticiper ses (futures) souffrances/désagréments/douleurs, de ne pas y être sensible, de ne pas s'en préoccuper, de ne pas y songer, de l'occulter complètement, plus qu'un déni, une non prise en compte, une inattention patente. Juste des réponses correspondant à ses propres besoins/aspirations.

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Invité Lucy Van Pelt
Invités, Posté(e)
Invité Lucy Van Pelt
Invité Lucy Van Pelt Invités 0 message
Posté(e)

Le Dr Steiner dont il est fait mention dans l'article était certes un avant-gardiste. J'en ai pour preuve ce qu'il a écrit sur le sexisme;

"Si la situation sociale des femmes est souvent indigne d'elles, c'est qu'elle est déterminée, sous bien des rapports, par l'idée générale que l'on se fait des besoins et des devoirs naturels de la femme, et non point, comme ce devrait être, par ses qualités individuelles. Les occupations de l'homme s'orientent d'après ses aptitudes et ses goûts personnels, celles de la femme dépendent du seul fait qu'elle est femme. La femme doit être esclave de l'espèce, du typique féminin. Discuter si "de par sa nature" la femme est prédisposée à tel ou tel métier, c'est maintenir la question féministe au stade le plus élémentaire. Laissons à la femme le soin de juger ce qu'il est dans sa nature de vouloir."

Esprit esprit, es-tu là?

Matcaci!

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Membre, Esprit de contradiction, 48ans Posté(e)
Savonarol Membre 10 346 messages
48ans‚ Esprit de contradiction,
Posté(e)

Magnifique hors-sujet.

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Annonces
Maintenant

Archivé

Ce sujet est désormais archivé et ne peut plus recevoir de nouvelles réponses.

×