Aller au contenu

C'est qui le rationnel ?


noureddine2

Messages recommandés

Membre, 58ans Posté(e)
noureddine2 Membre 4 036 messages
Forumeur activiste‚ 58ans‚
Posté(e)

Je comprend toujours pas . Tu parle math, physique, politique. On peut faire de la physique avec les math, ça je sais, et de la politique aussi?

notre vie est basé sur des axiomes et des postulats .

si tout le monde est d'accord sur un axiome , en utilisant la logique , on va trouver le même resultat .

si tout le monde n'est pas d'accord sur un postulat à cause de notre ignorance , même en utilisant la logique , on va trouver plusieurs résultats ,

on utilise la logique en maths et en politique , mais c'est notre désaccord qui provoque des divergences dans les résultats .

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Annonces
Maintenant
  • Réponses 43
  • Créé
  • Dernière réponse
Invité Sandy8
Invités, Posté(e)
Invité Sandy8
Invité Sandy8 Invités 0 message
Posté(e)

je suis l'exemple type du rationnel béatifié , et il émane de ma personne un rationalisme froid mortifaire et mordicus .

Je pense que s'autoproclamer "rationel d'un froid mortifère" et avoir pour avatar un squelette en train de fumer la pipe, c'est un peu fort de café!

biggrin.gif

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Membre, Posté(e)
Dompteur de mots Membre 1 842 messages
Forumeur activiste‚
Posté(e)
j'ai supposé qu'il y a une relation entre le rationnel et le coeur froid

et dans le lien que j'ai donné : une phrase de Bertrand Russel dit que l'homme rationnel ne serait qu'un monstre inhumain .peut être qu'il exagère ,[/font]

je n'affirme rien , je cherche la relation entre rationnel et raisonnable , une aide sera la bienvenue ,

1ère étape : il s’agit de définir ce qu’est la rationalité. Partons d’un cas tout simple et fort concret : lorsqu’un de nos excellents politiciens affirme qu’il est temps de rationaliser l’état, qu’est-ce que cela veut dire ? Qu’il faut éliminer le superflu, l’inutile, le non-productif. C’est cela la rationalité : l’élimination du superflu. Mais c’est une définition qui est négative et à ce titre, non satisfaisante. Voyons donc : on peut définir le superflu comme étant ce qui ne répond pas à un objectif quelconque. C’est donc dire que sous son acceptation positive, la rationalité pourra se dire comme le déploiement des ressources disponibles en fonction d’un objectif donné. Plus particulièrement, en philosophie, un discours pourra être dit raisonné ou rationnel en tant que ses éléments répondent à un objectif de communication ou de démonstration donné. À leur tour, la démonstration ou l’objectif de communication dépendent nécessairement d’un problème quelconque. Et donc la poésie, en tant qu’elle ne résout pas de problèmes, ne pourra être dite rationnelle.

Rationaliser, c'est mettre des loi sur les choses, de façon à trouver un schéma ou une structure dans la manière dont les choses arrivent. C'est suivre un ordre logique qui permet de prédire comment les choses vont se passer.

Notre ami Aiou énonce ici des résultats possibles de la rationalité, mais il ne plonge pas jusqu’au cœur du processus même. Certes, en travaillant à résoudre un problème, l’esprit tend naturellement à énoncer des lois et à décrire ou à prédire la structure des évènements, car c’est la manière dont l’esprit prend pied dans le concret : il modélise et élabore des protocoles d’action. Mais le processus de la rationalité dépasse cet aboutissement possible, car le doute, le questionnement ou la spéculation peuvent être dits rationnels en tant qu’ils s’attaquent à un problème.

et la raisonnable est de l'ordre de la morale ou de l'éthique. Trouver des lois immuables est plus compliquées.

J’adhère partiellement à cette proposition de l’intéressant Poxy : alors que la rationalité désigne plutôt un processus de l’esprit, le raisonnable lui concerne plutôt l’homme dans sa dimension interrelationnelle. Car si l’on peut modéliser ou théoriser sur un problème de manière à en trouver une solution efficace et productive, une fois arrivé dans le concret, il y a évidemment d’autres facteurs qui entrent en jeu, notamment tout ce qui concerne le domaine de l’affectivité humaine. Une conduite sera dite raisonnable en tant qu’elle tient compte de ces autres facteurs, et qu’elle admet donc en elle des éléments d’inefficacité. Mais on notera que cette inefficacité peut être dite comme telle seulement en regard de la modélisation préalable de l’esprit. Par exemple, l’épandage d’herbicide pourra être dit une solution rationnelle en regard de l’objectif de rendre mon gazon plus vert mais par contre, l’épandage d’engrais organique pourra être dit une solution raisonnable, considérant l’état écologique actuel de la planète. Mais ceci n’empêche pas que si l’esprit était à ce moment-là centré sur la cause écologique, et que l’état du gazon lui était au fond secondaire, l’épandage d’engrais organique pourrait être dit une solution rationnelle.

La rationalité concerne donc le processus de modélisation théorique d’un problème donné, et le raisonnable l’application pratique et particulière d’une solution donnée. La morale, en tant qu’impératif catégorique de vie peut être dite rationnelle mais déraisonnable, tandis que l’éthique, qui a pour vertu d’inclure la considération des conditions particulières d’application, veut être autant rationnelle que raisonnable.

À la limite, on peut être rationnel même quand il est question de sentiment.

Voilà une proposition énigmatique. Qu’est-ce que cela peut bien signifier ? Si un philosophe s’attaque à un problème impliquant des sentiments – problème impliquant l’affectivité des êtres par exemple, il me semble inutile d’affirmer qu’il puisse être rationnel, entendu que les sentiments sont certes modélisables et potentiellement prédictibles : toute idée de psychologie, de psychanalyse ou de psychiatrie, mais aussi de sociologie ou d’anthropologie est précisément fondée sur cette idée.

Autre interrogation : est-ce qu’un philosophe peut faire intervenir le sentiment, ou des composantes affectives dans son discours tout en demeurant rationnel ? Bien sûr que oui : cela semble impossible tant qu’il s’agit de produire une démonstration quelconque – en tant que les lois de la logique l’interdise, mais s’il s’agit de procéder à la monstration d’une idée. Le « de » de « démonstration » qui s’ajoute à « monstration » indique étymologiquement deux choses : a. un éloignement et b. une plénitude. La démonstration tend à établir quelque chose de net, de précis, de théorique, de parfait, d’idéal, tandis que la monstration tend à établir un contour grossier, général, imprécis, plus concret (mais il ne faut pas l’entendre péjorativement). La démonstration est éminemment utile lorsqu’il s’agit d’élaborer les pointes les plus fines de la rationalité – je parle de celles qui concernent la science – car la science est l’aboutissement théorique ultime de toute tentative de résolution de problème. En revanche, la monstration est éminemment utile lorsqu’il s’agit d’introduire un esprit non initié à des formes nouvelles de réflexion, de manière de sentir les choses et de les modéliser. Par exemple, régulièrement, Platon fait appel au mythe pour illustrer ses conceptions philosophiques, ou Nietzsche à la poésie pour introduire l’esprit général de ses réflexions.

On vient donc d’introduire une subtilité supplémentaire en ce que si l’on avait précédemment dit que la poésie en tant que telle n’était pas rationnelle, il reste qu’elle peut être utilisée rationnellement comme élément d’un ensemble plus large.

Etre rationnel, c'est utiliser la raison pure, c'est à dire sans influence ds émotions et sentiments.

Nous avons dit plus haut que la rationalité correspondait au déploiement des ressources données en vue d’un objectif quelconque. Or, cette définition suppose l’existence préalable d’un objectif, lequel ne peut être posé rationnellement, puisque la rationalité n’intervient qu’au regard de cet objectif. C’est donc dire que la rationalité suppose l’influence d’émotions, de sentiments, et de toute composante affective susceptible d’orienter son action et sa réflexion. Comme Pascal disait : « Tout notre raisonnement se réduit à céder au sentiment ». C’est dire qu’il n’y a pas de rationalité absolue, mais que la rationalité est toujours concomitante de l’irrationalité – qu’elle ne qualifie donc pas tant une faculté qu’un processus. Ou si faculté il y a, c’est celle de poursuivre un objectif et de chercher à perfectionner cette poursuite, et non une faculté à établir des rapports de vérité – ce qui est totalement stupide.

Je ne vois ce que cela a de "froid". On peut préféré une approche rationnelle ce qui ne nous retire pas la capacité à ressentir par ailleurs. L'emportement est parfois plus inquiétant que la rationalité.

Notre ami ST3PH a bien vu une chose importante : c’est que ce n’est pas la rationalité qui rend froid, mais bien le défaut de sensibilité, l’emportement, l’obsession aveuglante ou l’étroitesse de vue dans l’atteinte des objectifs fixés. Et c’est aussi de ces vices que vient le monstre inhumain de Russel. Un homme qui désire que ses solutions atteignent une certaine pérennité sera nécessairement sensible à ses prochains parce qu’ils sont la condition même d’application de ses solutions. De même qu’il ne sera pas trop prompt à s’exécuter, puisque les conditions du monde sont souvent changeantes. Il ne sera pas non plus aveuglément obsédé par la réalisation de la solution car à tout moment, de nouvelles conditions peuvent apparaître, des éléments de réflexion nouveaux peuvent surgir, sans compter qu’il puisse errer dans ses raisonnements. Un doute raisonnable sera donc rationnel, et un doute entier menant à la tergiversation ou une absence de doute sera irrationnel. Et finalement, un homme qui ne creuse pas les objectifs qu’il s’est irrationnellement fixés pourra être dit irrationnel : un homme peut consacrer toutes les ressources de sa vie à rendre son gazon vert sans se rendre compte qu’au final, cela n’apporte rien de solide à sa vie. C’est à ce dernier point que revient la plus grande tâche de la philosophie, et aussi sa plus difficile : soit de remettre rationnellement sa vie question, tout en sachant que le résultat ne pourra être rationnel, entendu que, comme nous l’avons dit, les objectifs ne lui viennent pas rationnellement, mais sont issus de la sensibilité. C’est dans cette posture que le philosophe s’apparente le plus au poète ou au mystique : car, délaissant le cours tranquille de ses raisonnements, il doit s’en remettre aux oracles qui habitent les profondeurs de son esprit.

être rationnel c'est pouvoir exprimer ce que l'on pense d'une situation ou d'un fait dans le calme et le respect d'autrui sans s'enerver ni invectiver l'autre, dire, commenter expliquer...

cela peut être considéré comme froid car le rationnel ne montre pas ce qu'il ressent mais cela ne veut pas dire qu'il ne ressent rien sauf qu'il n'en montre rien

On le voit de plus en plus : la rationalité est relative au point de vue où l’on se trouve, aux objectifs qui sont les nôtres. Une conduite pourra être dite rationnelle en vertu de tel objectif et irrationnelle en vertu de tel autre. Ainsi, dans le cadre de débats philosophiques par exemple, il pourra être jugé rationnel par l’un de laisser libre cours à une certaine fourchette de ses pulsions, cela parce le débatteur considère par exemple que la monstration de sa réflexion et de son état d’esprit en général (« état d’esprit » au sens philosophique, et non au sens moral) peut être faite via recours à ces pulsions.

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Membre, If you don't want, you Kant..., Posté(e)
deja-utilise Membre 6 018 messages
If you don't want, you Kant...,
Posté(e)

Très beau développement.

nothing.pngnoureddine2, le 10 juin 2014 - 19:55, dit :

j'ai supposé qu'il y a une relation entre le rationnel et le coeur froid

et dans le lien que j'ai donné : une phrase de Bertrand Russel dit que l'homme rationnel ne serait qu'un monstre inhumain .peut être qu'il exagère ,[/font]

je n'affirme rien , je cherche la relation entre rationnel et raisonnable , une aide sera la bienvenue ,

C’est cela la rationalité : l’élimination du superflu

la rationalité pourra se dire comme le déploiement des ressources disponibles en fonction d’un objectif donné. oui

alors que la rationalité désigne plutôt un processus de l’esprit, le raisonnable lui concerne plutôt l’homme dans sa dimension interrelationnelle. disons en fonction des us et coutumes

La rationalité concerne donc le processus de modélisation théorique d’un problème donné, et le raisonnable l’application pratique et particulière d’une solution donnée.

Nous avons dit plus haut que la rationalité correspondait au déploiement des ressources données en vue d’un objectif quelconque. Or, cette définition suppose l’existence préalable d’un objectif, lequel ne peut être posé rationnellement, puisque la rationalité n’intervient qu’au regard de cet objectif. ...C’est dire qu’il n’y a pas de rationalité absolue – qu’elle ne qualifie donc pas tant une faculté qu’un processus. Ou si faculté il y a, c’est celle de poursuivre un objectif et de chercher à perfectionner cette poursuite oui

c’est que ce n’est pas la rationalité qui rend froid, mais bien le défaut de sensibilité, l’emportement, l’obsession aveuglante ou l’étroitesse de vue dans l’atteinte des objectifs fixés. Et c’est aussi de ces vices que vient le monstre inhumain de Russel.

le philosophe s’apparente le plus au poète ou au mystique : car, délaissant le cours tranquille de ses raisonnements, il doit s’en remettre aux oracles qui habitent les profondeurs de son esprit. ou de ses principes de vie qu'il s'est construit

On le voit de plus en plus : la rationalité est relative au point de vue où l’on se trouve, aux objectifs qui sont les nôtres. Une conduite pourra être dite rationnelle en vertu de tel objectif et irrationnelle en vertu de tel autre. c'est ce que tu as démontré, en effet

Rationnel: faire en sorte de rationner l'effort, d'aller au but sans détour, le plus efficacement possible, logiquement.

Raisonnable: agir sans excès, dans la moyenne, avec raison, bon sens.

On peut donc être rationnel et raisonnable: tirer une voie ferrée en réduisant les coût par la recherche de la ligne droite et en contournant le moins d'obstacles inévitables.

On peut être rationnel et déraisonnable: tirer une voie ferrée en ligne droite en faisant sauter les obstacles naturelles ou culturelles.

On peut être irrationnel et raisonnable: tirer une voie ferrée dans la direction souhaitée jusqu'à un premier obstacle, puis tirer à pile ou face pour contourner la difficulté par la droite ou la gauche, ensuite on reprend la direction générale jusqu'à l'obstacle suivant.

On peut être irrationnel et déraisonnable: tirer une voie ferrée dans une direction au pif à partir d'une flèche sur un cadran gradué, puis détruire ce qui se trouve sur le passage, puis au dernier rempart détruit, refaire un tirage de direction avec le roue, et ainsi de suite jusqu'à arriver à bon port.

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Archivé

Ce sujet est désormais archivé et ne peut plus recevoir de nouvelles réponses.


×