La chute de l'archange

Salut à tous, ce texte est l'ébauche et le prologue d'une nouvelle que je poursuivrai une fois je serai en vacances, donc bientôt :smile2:

Bonne lecture !

La beauté pure, la paix, la sérénité infinie. Où les mots n’existent pas. Où le cœur et l’émotion, l’âme et les sentiments n’existent pas. Seul le son, la douce infrangible mélodie des harpes intangibles qui jouent d’elles-mêmes demeure pour troubler le silence. Le repos éternel, en ce lieu impénétrable.

Le temps de la Genèse est achevé. Des siècles et des siècles se sont écoulés, puis un millénaire, et à nouveau des siècles. L’œuvre du tout puissant Seigneur céans s’est vue grandir, évoluer, conquérant le monde que la Perfection lui offrait. Elle est une magnificence, une beauté, une splendeur dont le créateur s’émerveille à chaque pas. Et bientôt sur son ordre tous ses sous-fifres le durent pareillement.

Comment ? Impossible.

Mephisto, un archange, le plus fidèle, le plus beau et le plus dévoué, au nom de sa loyauté envers son suzerain refuse d’y obéir. Comment ? Comment pourrait-il, après toute cette éternité de dévotion absolue, vénérer une création de son propre créateur, et une création qui ne l’égale en rien ? Non.

Le refus. L’excuse. Un affront ? Il en a décidé ainsi.

De la vanité de cet être jusqu’à lors parfait est né l’orgueil, de cet orgueil attisé à la vue d’une si misérable création est née l’arrogance, de l’arrogance qu’ont trahi les mots est née la colère. Ses ailes désormais ne peuvent soutenir son âme si lourde. Son corps transi est soudain chambardé par l’ineffable puissance du créateur, il s’effondre et la douceur de ce ciel laisse, abruptement, place à la rudesse de la terre, de la Terre.

Effondré, il est anéanti mais se relève. Sa fierté s’est estompée mais il reste debout. Il est insulté mais demeure placide. Simplement, sans colère ni haine, il regarde le ciel, ce havre de paix d’où on l’a chassé. Il espère, et se prend à prier.

Peut-être est-ce une erreur. Mais une erreur divertissante.

En son incommensurable pouvoir, son père lui offre l’ultime chance de se racheter. Ses ailes d’ange lui sont revenues. Des ailes plus noires, plus puissantes, suffisamment pour porter son âme alourdie. Suffisamment pour lui permettre de le trouver. De trouver son âme. Là, le Seigneur le désigne, il le sait, quelque part sur Terre.

Un mortel. Le favori du Seigneur, différent des autres de sa création. Ariel. Savoir son nom, c’est tout ce dont Mephisto a besoin. S’il parvient à s’approprier son âme, à nouveau le paradis sera sien. S’il échoue, il se languira pour l’éternité dans les méandres de l’Enfer.

Quelle heure est-il ?