L'Hiver

L'odeur d'une clémentine fraîchement déchiquetée

Me rappelle ces caresses qu'un vent du nord pose, sur des joues roses, d'enfants trop longtemps choyés.

Quand il les fouette, quand il les pique, quand ça tire

et que la peau n'est plus que peau,

quand chaque pas devient trop lourd, Quand chaque pas devient trop dur

qu'on en oublie même les gouttes vitaminées

Qui se déposeront,

comme un petit murmure acide,

Au fond d'un estomac si compliqué

Ce n'est pas encore l'hiver, ce n'est que le mois d'novembre, mais l’insolence d'une adolescence ne rachète pas cette impatience sordide.