Beauty : quand des tableaux de maîtres prennent vie

Rino Stefano, vidéaste italien, a réalisé un film étonnant, compilant cent tableaux de maîtres, animant personnages et paysages afin de leur donner vie.

A voir... ('ttention à des moments c'est flippant).

http://fr.novopress....s-prennent-vie/

Je trouve cette vidéo étonnamment angoissante...

Ah ! Toi aussi, apparemment, je ne suis donc pas (totalement) folle.

Au début ça va encore mais au bout d'un moment, quand on quitte "l'hypnose" du début, c'est flippant oui.

J'ai vu seulement les toutes premières minutes et me suis sentie mal à l'aise dès le départ...

Je suis d'accord ça va très vite, le malaise arrive très rapidement et monte en puissance. Je pense que les œuvres choisies y sont pour quelque chose. Qu'en penses-tu ? S'il avait choisi des œuvres plus "légères", l'effet n'aurait pas été le même ? En fin de compte d'où vient ce malaise provoqué par l'image en mouvement plutôt que par l'image figée ? Je me suis posée la question suivante : envisageons-nous l'avant et l'après d'une image figée ? Finalement.. Ce vidéaste nous donne peut être une "vérité" que nous ne percevons pas ?

De mon côté, petite, je m'amusais effectivement à faire d'un tableau une histoire, avec l'avant et l'après, j'ai gardé un peu de cette habitude, aussi je ne pense pas que le problème vienne de là, pour moi en tout cas.

Bon, j'ai regardé un peu plus avant pour tenter d'analyser mon ressenti...

Je pense finalement que le malaise se situe au niveau du rythme : toujours le même quel que soit le sujet et le mouvement, très lent, d'une lenteur anormale qui retire le côté réel et vivant qu'on devrait retrouver ici (enfin, que je m'attendais à découvrir). Le coté inachevé, voire inutile du mouvement me gène aussi : il ne semble avoir ni cause ni effet, un peu comme si la "performance" avait primé la logique. Enfin, j'ai un peu de mal à expliquer, je crois que finalement c'est le manque de vie de tout ça qui ne me va pas.

Mais, effectivement, le malaise s'installerait certainement moins vite si les oeuvres étaient plus légères, même si, pour ma part, les effets d'orage et de macabre m'ont plutôt imperméabilisée parce qu'excessifs et totalement inutiles, à mon sens parce que trop théâtralisés. (du décalage entre l'attente du public et l'oeuvre de l'artiste... ^^)

Superbe ton analyse. Vraiment. Le rythme, oui, cette lenteur..c'est "engluant".

Appliquer de la vie là où elle n'a aucune logique, et ce "réveil" que l'on ressent, avec ces mouvements extrêmes, qui ramènent à "mais qu'est ce que c'est ?!", comme une prise de conscience "ça ne peut pas "être". Je ne sais pas l'expliquer non plus. Il y a cette "performance" oui c'est vrai, on tente de s'accrocher à la technique, au "réel", contre l'image illogique et perturbante.

Bonjour,

D'accord avec les divers commentaires sur cette vidéo. Je pense que la musique joue aussi un rôle certain dans ce sentiment d'angoisse que l'on peut ressentir.

La musique suggère. Elle aggrave une situation tout comme elle peut l'égayer et même la rendre drôle alors que les images ne le sont pas.

Ce chant dissonant exacerbe la décadence du genre humain, la monstruosité de l'homme, son côté diabolique qui contraste fort avec l'ensemble des scènes charmantes et bucoliques du début de vidéo.

on tente de s'accrocher à la technique, au "réel", contre l'image illogique et perturbante.

Oui, voilà, c'est exactement ça ! C'est un problème de décalage entre ce que l'on voit et ce que l'on devrait voir. Finalement, malgré un point de départ hyper conventionnel, on a là une oeuvre un tantinet transgressive et c'est plutôt pas mal joué...

Autre version ( images légèrement différentes et une musique plus inquiétante) que j'ai reçu cette semaine et publié ici :

http://www.youtube.com/watch?v=3Fn9VLOVw8U